La libre circulation de l'information :
l'application de deux accords Unesco
"CHRONIQUE DE L'UNESCO"
Rédacteur en chef: Louis Cheissoux
Maison de l'Unesco, place de Fontenoy, Paris 7e
La Chronique de l'Unesco paraît en anglais, arabe, espagnol et
français.
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de l'Unesco", en précisant la date du numéro, et d'envoyer au
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F é v r i e r 1968 V o l. X IV N° 2
chronique de l'unesco
LES MUSEES AU SERVICE DU
DEVELOPPEM ENT (H. de Varine Bohan)... NOUVELLES AMELIORATIONS DE L A LIBRE CIRCULATION DU M A TE RIE L EDUCATIF, SCIENTIFIQUE OU CULTUREL (A. K e t t a n i)... L 'ALPH AB ETISATIO N AU K E N Y A ... NOUVELLES DU SECRETARIAT
Direction générale
Présentation de lettres de créance ... Conventions in tern a tio n ales... Coopération Unesco/UNRWA...
Déplacements du Directeur général a d jo in t ... Education
Deux réunions internationales à H a m b o u r g ... L'enseignem ent de la géographie en Afrique t r o p i c a l e ... "L'éducation sanitaire à l ' é c o l e " ... L e contenu de l'enseignem ent g é n é r a l ... ... Sciences
Recherches sur la zone a r i d e ... L'enseignem ent de la chimie en A s i e ... Conférence intergouvemementale d 'e x p e r ts ... Cours de niveau postuniversitaire patronnés par l 'Unesco . . . . Sciences sociales . sciences humaines et culture
L'U n esco et les politiques c u lt u r e lle s ... Financement de la préservation et de la mise
en valeur des m onum ents... ... Un catalogue de film s sur le ballet et la danse c la s s iq u e ...
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Information
A ctivités du Centre régional de K a r a c h i ... La promotion du liv re en A s ie ... De l 'idéal à la l o i ... Université : un film de. t é lé v is io n ... Une réunion d'experts à C e y la n ... DELEGATIONS PERMANENTES ET COMMISSIONS NATIONALES Changements dans les délégations permanentes :
Ghana, Laos, T c h é c o s lo v a q u ie ... Changements dans les commissions nationales :
L ib y e , N é p a l ... Nouvelles des commissions nationales :
Cameroun, Cuba, Etats-Unis d'A m ériqu e, Gabon, Hongrie, Iran, Japon, Libye, Nouvelle-Zélande, Suisse, Tanzanie, Turquie, RSS d'Ukraine, République du V iê t - n a m ... ORGANISATIONS INTERNATIONALES NON GOUVERNEMENTALES Fédération mondiale des Associations pour les Nations Unies. . . . Fédération internationale des écoles de parents et d'éducateurs . . Confédération mondiale des organisations de la profession
enseignante... Service volontaire international... Conseil international de la m u s iq u e ...
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73 73 73 74 74 CALENDRIER PROVISOIRE DES CONFERENCES ET REUNIONS Du 1er janvier au 31 décembre 1968 ... 75Les musées au service du développement
H. de VARINE BOHAN,
directeur du Conseil international des musées
Le Conseil international des musées (ICOM) a célébré en 1967 son
vingtième anniversaire. Cet événement a été marqué par le lance
ment de la Seconde campagne internationale des musées solennelle
ment ouverte, le 1er octobre 1967 à Varsovie, en présence de
nombreuses personnalités du monde des musées. D'ores et déjà,
beaucoup de pays, désireux de profiter de l'occasion qui leur est
ainsi offerte d'affirmer le rôle du musée à l'époque actuelle, ont
annonce leur participation. Rappelons que la première campagne
avait été organisée en 1956 par l'Unesco, avec la coopération de
l'ICOM.
Depuis la dernière guerre mondiale, en effet, le musée comme
tant d'autres institutions, a subi de profondes transformations dans
ses buts et dans ses méthodes. IL a dû - et a su parfois - s'adapter
aux nouveaux besoins de son immense public. Mais, si une telle
mutation est amorcée à l'intérieur même du musée, elle est souvent
mal comprise des personnes qui, dans chaque pays, ont la respon
sabilité de fournir les moyens indispensables à son aboutissement.
C' est pourquoi cette seconde campagne internationale invite à en
repenser et à en préciser les fonctions. Ce faisant, nous définirons
l'ICOM, sa politique et ses objectifs majeurs.
LE ROLE M ULTIPLE ET VIVANT DU MUSEE
Le musée est-il essentiellement un instrument de conservation, un
lieu de jouissance esthétique, une institution inutile et dépassée à
l'heure de la culture de masse? Certains pays le pensent et préfè
rent de nouvelles formules: "centres culturels", "maisons de la
culture", etc. . . Mais d'autres, convaincus que les musées sont un
élément indispensable du développement dans tous les domaines,
s'attachent à les multiplier, à les encourager, à les moderniser, à
les rendre attirants.
Le musée n'exige ni l'effo rt que nécessite la lecture ni même
l'aptitude à lire; il a sur la photographie et le cinéma l'avantage de
présenter les objets réels en trois dimensions. Il a son langage
propre, ou plutôt, il restitue à l'objet son propre langage, le rend
intelligible au visiteur. Enfin, il est souple, varié, universel; il
présente toutes les sciences et tous les aspects de l'activité humaine.
Il est ouvert sur le monde et sur les hommes. Chaque année, les
quinze mille musées du globe reçoivent un demi milliard de v is i
teurs et le chiffre des entrées connaît une augmentation constante
et très rapide.
Auxiliaire de l'éducation scolaire et extrascolaire, le musée
est une véritable université visuelle qui n'exige ni diplôme, ni exa
men; il est accessible à tous et agit par osmose sur l'esp rit du
visiteur. Il vivifie les notions les plus abstraites, éveille des voca
tions, découvre des horizons variés.
Reflet du passé, le musée crée un lien entre des traditions en
voie de disparition et un monde tourné vers l'avenir; par là, il as
sure le "confort" spirituel de l'homme qui, autrement, se sentirait
isolé dans un univers sans généalogie.
Symbole de la société humaine, le musée resserre les liens
entre les hommes et tout d'abord, entre les membres d'une même
nation. Il met en valeur les ressemblances et explique les diffé
rences qui unissent ou désunissent les éléments de la communauté
nationale.
M iroir des sciences et des techniques, le musée adapte l'homme
à son avenir, aide à comprendre les besoins du développement maté
riel, éclaire les mystères de la vie quotidienne. Agissant par l'o b
jet réel, animé, commenté, il rejette l'abstraction et se met à la
portée de tous, diplômés comme analphabètes.
Sanctuaire du beau, le musée apporte à l'homme une détente,
un plaisir esthétique de nature à compenser la fatigue, la nervosité,
le dessèchement psychologique d'une vie que dominent les soucis
matériels.
“Bien qu' elles attirent moins 1' attention du grand public, les
autres fonctions du musée ne sont pas pour autant négligeables.
Celui-ci ne remplira son rôle éducatif, ne contribuera au dévelop
pement matériel et spirituel de l'homme, que s 'il a d'abord consti
tué des collections et assuré leur conservation et leur étude dans
les meilleures conditions. Car il n'est pas seulement un hall d'ex
position; il se compose aussi de bureaux, de laboratoires, d'ate
liers, de réserves dont la préoccupation du visiteur oriente toutes
les activités. Chaque objet doit être recueilli, étudié, identifié,
catalogué, traité, soigné, classé et enfin, s 'il fait partie d'un pro
gramme d'exposition, présenté. C'est aussi dans l'intérêt du public
que le musée doit être une institution scientifique de conservation
du patrimoine de l'humanité; ce patrimoine est vaste, il englobe
toute la nature qui entoure l'homme, toute l'évolution de l'homme,
toutes les réalisations de l'homme depuis ses origines, de la roue
à la machine à vapeur et aux fusées, de l'outil en silex aux créations
de 1' art moderne, de la légende mythologique aux symboles des
structures sociales actuelles.
C'est ainsi qu'au delà des services qu'il rend à nos contempo
rains, le musée pourra, dans de nombreuses années, ressusciter
pour nos descendants leur passé le plus proche et le plus reculé,
malgré toutes les destructions causées par la civilisation indus
trielle, les guerres et 1' ignorance. C est ainsi également que le
musée est et restera pour les savants un lieu privilégié de recher
che, qui corrige par un apport concret l'abstraction des déductions,
qui permet de vérifier des hypothèses, qui constitue une mine
d'exemples.
Le musée, jusque dans ses fonctions généralement inconnues,
contribue au développement.
Ce n' est pas seulement une vitrine
bien arrangée. C'est une institution complexe qui, bien conçue et
bien administrée, répond à de nombreux besoins modernes. Il serait
absurde de l'oublier ou de le reléguer au rang de vestige plus ou
moins fossilisé. Il faudrait, pour éviter cela, qu'un certain public,
qui se contente de reproductions photographiques ou de descriptions
littéraires, cesse de le bouder; que tous les conservateurs prennent
conscience de leur mission de vulgarisateurs;
que les autorités
responsables ne voient pas simplement dans le musée une attraction
touristique supplémentaire au risque de négliger l'effo rt financier
indispensable à sa modernisation.
PERSPECTIVES D'AVENIR
La Seconde campagne internationale des musées a notamment pour
buts de faire connaître ces idées qui sont au centre des préoccupa
tions de l'ICOM et que depuis vingt ans cette Organisation travaille
à mettre en pratique, de concert avec l'Unesco. Malgré des moyens
réduits, malgré des difficultés liées à la nature même du musée -
vocable qui recouvre des institutions très diverses -, malgré aussi
le préjugé qui s'attache à un mot devenu symbole d'esprit "conser
vateur", l'ICOM a déjà obtenu, sur le plan professionnel, des résul
tats positifs. D' autre part, qu'il s'agisse d'informations, d'expé
riences, de personnes, d'expositions, de collections, les échanges
entre musées se multiplient. Les rencontres entre professionnels à
tous les niveaux étant de plus en plus nombreuses, l'isolement, obs
tacle majeur à tout progrès, se trouve rompu.
Enfin la muséologie est devenue une discipline internationale
dont les principaux représentants ne sont plus seulement originaires
des pays où le musée est né voici deux siècles. Au contraire, ils
surgissent de plus en plus dans des régions où le musée, parce que
son histoire y est récente, a le plus de chance de trouver sa vraie
voie, adaptée au monde moderne.
Il faut espérer que l'avenir justifiera ces efforts et cet espoir
dans une institution qui, seule, sur le plan international, a pour
mission de préserver l'héritage visible de l'homme, en vue non d'une
réflexion morose sur les civilisations disparues mais d'un dévelop
pement harmonieux, aussi bien matériel que spirituel, de l'individu
et de la société.
Nouvelles améliorations de la libre circulation
du matériel éducatif, scientifique ou culturel
Ahmed KETTANI,
Office de la libre circulation de l'information
et des échanges internationaux
La réunion intergouvemementale qui s'e s t tenue à Genève, du 20 au
29 novembre dernier, au sujet des deux accords de l 'Unesco rela
tifs aux importations de matériel éducatif, scientifique ou culturel -
l'A cco rd visant à faciliter la circulation internationale du matériel
visuel et auditif de caractère éducatif, scientifique et culturel et
l'A cco rd pour l'importation d'objets de caractère éducatif, scien
tifique ou culturel - devait examiner l'application que donnent en
pratique les Etats contractants aux dispositions de ces instruments
internationaux et les mesures propres à encourager de nouveaux
Etats à y adhérer.
Cette réunion a marqué une importante étape dans la voie d'une
plus grande libéralisation de la circulation internationale des liv r e s ,
des films et du matériel scientifique.
AVANTAGES PREVUS PAR LES ACCORDS
Le premier de ces accords, qui a été adopté par la Conférence gé
nérale à Beyrouth, en 1948, et qui compte actuellement 19 Etats
contractants, exempte des droits de douane et de toutes restrictions
quantitatives le matériel audio-visuel, c'est-à -d ire les film s, films
fixes, m icrofilm s, enregistrements du son, diapositives, maquettes
et modèles mécaniques, tableaux muraux, cartes et affiches.
Il
prévoit, en outre, une obligation de délivrance de devises en vue de
l'achat de ce matériel qui, pour bénéficier de ces avantages, doit
cependant remplir des conditions établissant son caractère éducatif,
scientifique ou culturel.
L'autre accord, que la Conférence générale a adopté à Florence,
en 1950, et qui est en vigueur dans 53 pays, prévoit une exemption
des droits de douane pour un ensemble beaucoup plus vaste d'objets
* Voir Chronique de l 'Unesco, Vol. XIII (1967), n° 6, p. 266 et Vol.
XIII (1967), n° 12, p. 478 et p. 505.
à savoir, notamment, les livres, journaux et périodiques; le ma
tériel visuel et auditif et les oeuvres d 'art et objets de collection de
caractère éducatif, scientifique ou culturel; l'équipement scienti
fique; les objets pour aveugles et le matériel de musée. Toutefois,
les Etats contractants ne s'engagent, aux termes de cet accord, à
accorder les devises et/ou les licences nécessaires à l'importation
de ces objets que "dans la mesure du possible", sauf en ce qui con
cerne principalement les livres destinés aux bibliothèques et aux
aveugles, lesquels bénéficient obligatoirement de ces avantages.
D'autre part, l'A ccord de Beyrouth dispose que son bénéfice est
accordé sur la base d'un certificat attestant le caractère éducatif,
scientifique ou culturel du matériel en cause, alors que les avan
tages de l'A ccord de Florence se limitent au matériel destiné à une
institution ou organisation agréée, L'Unesco avait déjà convoqué
une réunion, à Genève, en 1957, pour examiner l'application pra
tique de ce second accord, tandis que celle de 1967 était la première
à étudier celle de l'A ccord de Beyrouth.
COMMUNICATIONS DES BENEFICIAIRES
ET PARTICIPATION
La décision de convoquer une telle réunion a suscité un très vif in
térêt dans les milieux concernés du livre, de la presse, du cinéma,
de la radio et de la télévision. Beaucoup d'organisations, non gou
vernementales notamment, ont fait parvenir des communications
exprimant leur point de vue sur la mise en oeuvre pratique des ac
cords. Ces communications ont servi de documents de travail à la
réunion qui les a étudiées avec soin et en a largement tenu compte
dans l'élaboration de ses recommandations.
La réunion, que présidait M. Georges Roisin , administrateur
des douanes (France), et qui a élu comme vice-présidents les délé
gués d 'E l Salvador, du Nigeria et de la Yougoslavie et comme rap
porteurs ceux des Etats-Unis et de l'Ira n , a rassemblé les experts
gouvernementaux de 65 Etats; certains n'étaient pas encore parties
aux accords; toutefoiè leurs représentants ont pu prendre part aux
discussions et aux décisions sur un pied d'égalité avec les autres et
plusieurs ont fait savoir que leurs gouvernements respectifs envi
sagent leur adhésion prochaine.
CONTEXTE DES TRAVAUX
Les participants ont procédé à l'examen de l'application des ac
cords à la lumière des profonds changements que le monde a connus
depuis la rédaction de leurs textes. Deux facteurs importants leur
ont servi à orienter la conduite des débats. Le premier est l 'e x
plosion des connaissances scientifiques et technologiques, affectant
presque toutes les catégories d'objets visés par les accords, qui a
eu pour conséquence un énorme accroissement du volume de pro
duction et de vente de ces objets et une transformation quasi radi
cale des modalités de la transmission internationale des idées par
les télécommunications électroniques.
La réunion a pris parfaitement conscience du fait que ces pro
grès soulevaient la question de l'adaptation des règlements tari-
aires et commerciaux au volume considérablement accru du com
merce international et celle du rapport entre la réglementation en
vigueur et les nouvelles techniques de télécommunications
Le second facteur est la tendance à libéraliser les échanges in
ternationaux qui se manifeste de nos jours sous diverses formes
notamment dans le développement d'accords relatifs à des marchés
communs et a des unions douanières, tels le Marché commun euro-
p éen .l Association européenne de libre échange, ou encore le "Ken
nedy Round . organisé sous les auspices du G ATT. Le principal
souci des participants a donc été de rechercher des moyens d'adap-
ter les termes des accords à cette évolution.
MESURES RECOMMANDEES
Accord de Florence
Dans son examen de l'application de l'A ccord de Florence, la réu
nion a accordé une attention toute spéciale au problème de l'im p o r
tation des films et à celui de l'équipement scientifique.
Films. En ce qui concerne le premier de ces problèmes, les
participants ont discuté la question fondamentale de savoir si les
films, la télévision et d'autres formes d'expression visuelle ou au
ditive doivent être considérés comme ayant intrinsèquement un ca
ractère éducatif, scientifique ou culturel et bénéficier, en consé
quence, des avantages que l'accord reconnaît aux livres et autre
matériel imprimé, comme le suggéraient certaines organisations,
notamment le Conseil international du cinéma et de la télévision.
On a fait remarquer à cet égard que la perception de droits de doua
ne sur les films constitue une anomalie à une époque où les pro
grammes radiodiffusés sont quotidiennement retransmis au-delà des
frontières et que l'utilisation de satellites de relais rend cette s i
tuation encore plus anachronique.
Les délégués des six Etats membres des Communautés euro
péennes ont, pour leur part, déclaré que les films, à l'exception
des films publicitaires, peuvent être considérés, au sens de l 'a c
cord, comme des moyens de diffusion des idées et des connaissan
ces , sous réserve de mesures qui pourraient être prises par les
pays intéressés visant à protéger leurs industries techniques ciné
matographiques. Ils ont fait savoir que leurs gouvernements re s
pectifs comptent entreprendre une étude approfondie des incidences
économiques et juridiques de la question en vue de faciliter l 'i m
portation des films sur leur territoire. En conclusion, sur ce point
très important, les participants, ayant généralement reconnu que la
circulation internationale des films devrait bénéficier de facilités
plus grandes que celles qui sont actuellement prévues, ont invité
les Etats membres de l 'Unesco à reconsidérer leur politique en la
matière. En ce qui concerne les enregistrements destinés, notam
ment, à la radiodiffusion, la réunion a recommandé que le bénéfice
de l'accord soit étendu à toutes les formes d'enregistrements,
quelle que soit la méthode utilisée (bande magnétique, disque, etc.).
Equipement scientifique. La réunion a particulièrement insisté
sur la libre circulation du matériel scientifique. Relevant le nom
bre croissant des projets internationaux de recherches scientifiques
que patronnent l'Unesco ou d'autres organisations internationales,
tels les projets concernant l'exploration océanographique ou les
terres arides, la Décennie hydrologique internationale, les projets
relatifs aux sciences de l'espace ou à la séismologie, elle a r e
commandé que l'équipement scientifique nécessaire à l'exécution
de projets de ce genre reçoive toutes facilités pour pouvoir circuler
sans entraves d'un pays à l'au tre. Elle a recommandé parallèle
ment une interprétation extensive des différentes conditions posées
par l'accord pour 1 ' importation en franchise de matériel scienti
fique. Aux termes de l'accord , ce matériel doit être destiné à la
recherche scientifique pure et il ne doit pas exister dans le pays
d'importation un matériel d'une valeur scientifique équivalant à
celle du matériel qu'on désire importer.
La réunion a souligné que l'interprétation de ces conditions doit
s'adapter au développement technique et à la nécessité d'un ac
croissement des importations qui soit en rapport avec l'e s s o r ac
tuel de la recherche scientifique. Elle a estimé que toute liste de
catégories de matériel scientifique qui pourrait être établie serait
sujette à révision, étant donné le constant développement des be
soins de cette recherche et qu'en conséquence une telle liste ne
devrait jamais donner lieu à une interprétation restrictive. La r é
union a d'autre part noté l'existence d'un projet de Convention doua
nière internationale relative à l'importation temporaire de maté
rie l scientifique, actuellement préparé par le Conseil de coopéra
tion douanière, en consultation avec l'Unesco. Elle a estimé que
cette convention, qui sera probablement adoptée dans un proche
avenir, offrirait d'importantes dispositions pour renforcer la libre
circulation internationale du matériel scientifique.
Livres et objets pour aveugles. La réunion a recommandé une
application libérale de presque toutes les autres dispositions de
l'Accord de Florence. En ce qui concerne le livre, elle a été saisie
d'une demande de l'Union internationale des éditeurs tendant à faire
reconnaître à celui-ci un statut spécial, qui l'exonérait non seule
ment des droits de douane, mais de toutes taxes et autres imposi
tions intérieures.
Ne se jugeant pas habilitée à recommander
1 ' adoption par les gouvernements d'un tel statut, la réunion a ce
pendant invité les Etats à envisager la possibilité d'exonérer les
livres de taxes intérieures et, en tout cas, à appliquer l'accord le
plus litéralement possible en les soustrayant, par exemple, aux re s
trictions quantitatives et en les faisant bénéficier de plus grandes
facilités de dédouanement. Elle a aussi recommandé l'application
de l'accord , notamment, à tous les livres, quelle que soit la langue
dans laquelle ils sont imprimés, y compris les éditions de luxe.
D'autre part, la réunion a été informée par l'Organisation mondiale
de la protection sociale des aveugles qu'une enquête entreprise dans
une cinquantaine de pays établit que l'A ccord de Florence s'est r é
vélé un instrument extrêmement profitable aux aveugles. La réu
nion a invité les gouvernements à exonérer des droits de douane
quelques articles pour aveugles encore soumis à ces droits dans
certains pays.
Accord de Beyrouth
Les participants ont mis l'accent sur le fait que, par-dessus tout,
cet accord permet d'élim iner les obstacles résultant non seulement
des droits de douane, comme l'A ccord de Florence,. mais aussi de
toutes les restrictions quantitatives et des mesures de contrôle de
change. Ils ont généralement admis qu'à cet égard les deux ac
cords de l 'Unesco se complètent. Dans ces conditions, la réunion
a recommandé que les gouvernements appliquent les dispositions de
1 Accord de Beyrouth dans le sens le plus large pour permettre le
maximum d'échanges de matériel audio-visuel sous le bénéfice de
cet accord.
NOUVELLES ADHESIONS
Examinant les mesures propres à encourager l'adhésion de nou
veaux Etats, la réunion a pris acte des difficultés que rencontrent
les pays en voie de développement pour devenir parties aux accords
en raison, surtout, de l'engagement qu'ils doivent souscrire de
fournir des devises pour l'achat de certaines catégories de maté
riels ainsi couverts. On a fait remarquer que les parties contrac
tantes sont, en très forte majorité, des pays développés et indus
trialisés. Ces pays, principaux exportateurs de toutes les catégo
ries de matériel considérées, trouveraient plus d'avantages à y
adhérer que les pays en voie de développement lesquels, s 'ils ont
le plus grand besoin d'équipement de caractère éducatif, scienti
fique ou culturel veulent, d'autre part, protéger leurs jeunes indus
tries nationales. De plus, le renoncement de ces pays à certains
droits de douane constituerait un facteur économique très important.
lous les participants ont été d'avis qu'il faudrait étudier ces
problèmes avec le plus grand soin en vue de trouver des solutions
permettant à ces pays, qui groupent la majeure partie de la popula
tion mondiale, d'adhérer en plus grand nombre aux accords. A cet
égard, la réunion a été informée des dispositions que l 'Unesco a
adoptées, dans le cadre de la Conférence des Nations Unies sur le
commerce et le développement (UNCTAD), pour encourager des
mesures telles que les prêts à long term e, assortis de faibles taux
d'intérêt, et les programmes de financement compensatoires, qui
pourraient aider les pays en voie de développement à se procurer le
matériel dont ils ont besoin pour leur développement éducatif et so
cial.
MISE EN OEUVRE DES RECOMMANDATIONS
En définitive, les débats ont généralement fait ressortir que les
deux accords se sont révélés des instruments souples et efficaces.
Dans le cadre de leurs dispositions et des recommandations de la
réunion, les gouvernements pourront eux-mêmes concevoir d'au
tres types ou modalités de collaboration et adopter des mesures
peut-être plus libérales encore que celles qui ont été prévues jus
qu'à présent. A ce propos, la réunion a invité le Directeur général
de l 'Unesco à transmettre le rapport final qu'elle a adopté aux
Etats membres et membres associés de l'Organisation, en leur de
mandant de l'in form er de toutes mesures qu'ils décideraient de
prendre pour donner suite aux suggestions et conclusions de la réu
nion, et de communiquer ensuite ces informations à tous ces Etats.
Les participants ont été d'avis qu'une nouvelle réunion pourrait
être convoquée par l 'Unesco d 'ic i à cinq ans. Ils ont estimé que
des changements importants - par exemple l'adhésion de nouveaux
Etats aux deux accords - qui pourraient se produire d 'ic i là, justi
fieraient la convocation d'une telle réunion.
Il y a lieu de rappeler en conclusion que la réunion de Genève a
souligné à maintes reprises que, si les accords dont elle a examiné
l'application constituent bien des instruments internationaux à ca
ractère tarifaire et commercial, il n'en reste pas moins qu'ils so»:t
aussi - et là réside leur valeur essentielle - des auxiliaires pré
cieux au service des objectifs de libre diffusion des idées dont fait
état l'A c te constitutif de l 'Unesco.
L’alphabétisation au Kenya*
Au Kenya, l'alphabétisation subit depuis plusieurs mois une profonde
metamorphose dans tous les domaines: programme, financement,
recrutement et formation du personnel, coordination des activités,
mise à la disposition des nouveaux alphabètes de textes de lecture
complementaires. Cette orientation nouvelle qui remonte au milieu
del'annee 1966n'a cessé de s'accentuer depuis et nous allons essayer
d'en analyser ici les principaux aspects.
Programme
Dans la période qui va de l'accession à l'indépendance au mois de
juin 1966, le programme d'alphabétisation se limitait à l'enseigne
ment des trois matières de base: lecture, écriture et calcul. Les
cours, dont la plupart avaient une existence fort brève, débutaient
et se terminaient de façon anarchique: ni plan d'ensemble, ni con
trôle, ni souci de la qualité de l'enseignement. On n'avait rien à
proposer aux anciens illettrés désireux d'afferm ir et de parfaire
leurs connaissances, qui, victimes de cette lacune, retombaient
fréquemment dans leur état initial.
Aujourd hui, en plus des trois disciplines fondamentales, le
programme comprend, suivant le cas, des notions de géographie et
d'histoire, d'instruction civique, d'agriculture, de puériculture,
d enseignement ménager, d'éducation sanitaire, etc. Dans chaque
district,^ le fonctionnaire responsable et les maîtres chargés de
1 alphabétisation invitent le personnel des centres de formation pour
le développement communautaire, les professeurs d'établissements
* Cet article s'inspire d'un rapport établi, au milieu de l'année 1967,
par M. Anibal Buitron, que l'Unesco, après lui avoir confié de
nombreuses missions, a nommé conseiller principal pour l'édu
cation des adultes au Centre est-africain d'alphabétisation de
Nairobi où il a exercé ses fonctions du 4 octobre 1965 au 21 mai
du second degré et d'écoles normales, les membres des conseils
de comté et de diverses organisations bénévoles à faire des cause
ries et des démonstrations pratiques qui donnent au programme
plus d'intérêt et de portée.
En outre, un projet de campagne de post-alphabétisation com
portant un enseignement du premier degré pour adultes et une fo r
mation professionnelle est déjà établi. Il doit permettre aux nou
veaux alphabètes qui le peuvent ou le désirent de se perfectionner en
suivant des cours spéciaux accélérés. Pour les autres, sont prévus
des cours pratiques relatifs à diverses activités artisanales.
Les classes d'alphabétisation fonctionnent maintenant de façon
rationnelle et permanente sur une base sélective. C'est ainsi que,
pendant la première année, l'application du programme a été lim i
tée à dix districts et, dans chacun d'eux, à certaines catégories
professionnelles - agriculteurs, ouvriers d'usines et de plantations,
employés du secteur public ou pEivé - qui, mieux que d'autres,
peuvent tirer un profit immédiat des connaissances acquises et contri
buer efficacement à l'essor du pays. Cette alphabétisation fonction
nelle entre ainsi dans le cadre plus vaste des autres programmes
de développement.
Financement
Avant juin 1966, aucun crédit n'était inscrit au budget de l'Etat pour
ce domaine d'activité, même si la division du développement com
munautaire au ministère de coopératives et des services sociaux
lui consacrait incidemment de modestes sommes.
En revanche,
dans l'exercice 1966-1967, le gouvernement a prévu l'équivalent de
20. 000 livres sterling pour l'alphabétisation, sans parler du léger
supplément provenant des droits de scolarité. Ces 20. 000 livras -
tout en représentant moins de la moitié du montant qui serait néces
saire - ont servi à payer les traitements des responsables de la
campagne à l'échelon national et, dans chaque district, de leur per
sonnel et des 323 enseignants. Ces crédits couvraient également
les frais de formation des fonctionnaires responsables d'achat
de livres de lecture élémentaires ou complémentaires et d'autre
matériel.
Personnel
•
•*
.
Alors qu'autrefois il n'y avait pas un seul responsable officiel de
1' alphabétisation, aujourd'hui chaque district choisi est doté d'un
fonctionnaire à plein temps qui a pour mission d'assurer la forma
tion des maîtres, d'organiser les cours, de contrôler le déroulement
de toutes les activités en ce domaine. Nommés et entraînés pour
s'acquitter de ces tâches, ces fonctionnaires savent que le succès
ou l'échec de la campagne dans leur secteur dépend essentiellement
de leur compétence, de leur esprit d'initiative et de leur dévouement.
C'est peut-être d'ailleurs cet accroissement des responsabilités qui
a attiré beaucoup d'entre eux, déjà en service, vers le secteur de
l ’ alphabétisation où ils perçoivent un traitement sensiblement équi
valent, Ils sont appelés à se déplacer constamment, à inspecter
les cours, à étudier avec les maîtres et les dirigeants locaux les
problèmes et les besoins et les meilleures solutions à y apporter.
Outre le stage initial auquel ils avaient participé avant d'entrer
en fonctions, les dix responsables de district ont été convoqués du
12 au 14 avril 1967 à Nairobi pour suivre à l'Institut d'administra
tion du Kenya des cours de mise à jour. A cette occasion, des
membres de différents services officiels, d'organisations bénévoles
et du Centre Unesco est-africain d'alphabétisation ont eu avec eux
d'utiles conversations et ont pu leur suggérer des mesures effica
ces. De retour dans leurs districts, les participants au stage de
Nairobi ont a leur tour organisé des séminaires à l'intention des
maîtres.
Autrefois les cours d'alphabétisation étaient confiés, en général,
à d anciens eleves de l'enseignement primaire payés irrégu lière
ment à l'aide de droits de scolarité, ignorant pratiquement les ins
pections, ne sachant à qui demander conseil. Aujourd'hui 70^» de
ceux oui font les cours sont des maîtres d'écoles qu'inspecte, aide
et conseille très régulièrement le responsable du district et qui
touchent chaque mois un traitement fixe.
Droits de scolarité
Au début, le montant des droits variait dans des proportions impor
tantes suivant les lieux - de 5 à 15 shillings par mois - et les ma-
nue s, cahiers, crayons, etc. étaient à la charge des élèves. Main-
tenant, le taux est unifié à 2 shillings par mois et le matériel est
ourni. D ou un accroissement considérable des inscrits qui, en
certains endroits, atteignent le chiffre de 100.
Aussi a-t-on dû
parfois scinder les effectifs en deux ou trois groupes.
Certains
responsables de districts ont reçu 1' autorisation de recruter des
maîtres supplémentaires pour que les cours soient suivis par un
maximum de 40 élèves.
Textes de lecture complémentair es
Les ouvrages se limitaient, à l'origine, aux livres de lecture élé
mentaires et à un ou deux ouvrages dans chaque grande langue v e r
naculaire. Les nouveaux alphabètes avaient donc rapidement épuisé
es ressources disponibles car leurs aptitudes n'étaient pas assez
eve oppees pour qu'ils puissent s'intéresser aux quotidiens, pério-
îques et volumes qu'on se procure dans les librairies et autres
£™lnV\d e,yente- MaintenanL le journal en langue swahili de Nairobi,
laifaleo .publie chaque semaine à l'intention de cette catégorie de
lecteurs des pages spéciales. Ces pages, au nombre de deux, de
mars 1966 a fin février 1967, au nombre de quatre, depuis cette
date, paraissent en anglais sous le titre "Learn and progress" et en
swahili sous le titre "Jifunze na Uendelee". Rédigés à 1' aide dé
termes courants et en phrases courtes, ces textes abordent une
grande variété de sujets - éducation, santé et hygiène, agriculture,
promotion féminine, mouvement coopératif, etc. - en s' efforçant
toujours de fournir aux nouveaux alphabètes des informations et de
les fam iliariser avec des notions ayant un caractère pratique. Ils
sont en outre diffusés par la Voix du Kenya. Ce même journal publie
également chaque semaine une leçon de swahili et un bulletin d'in
formation. Ces initiatives connaissent un vif succès, si l'on en juge
par 1' augmentation de 20% de la vente des éditions spéciales de
"Taifaleo".
D'autre part, le Centre est-africain d'alphabétisation s'occupe
d'un programme de publication de textes de lecture complémentaires
rédigés en anglais et en swahili et d'un prix très peu élevé.
Collaboration et coordination
Afin de remédier à une situation anarchique, une loi de mars 1966
a créé un Conseil d'éducation des adultes pour "conseiller le minis
tre sur toute question intéressant cette éducation; assurer à cet
égard la coordination entre les ministres, services officiels et o r
ganisations privées, déterminer les besoins d'innovations et stimu
ler les activités dans ce domaine, faire un rapport annuel au minis
tre sur les progrès enregistrés".
Le Conseil est déjà parvenu à réaliser des accords de collabo
ration avec certains services gouvernementaux et organismes pri
vés. C'est ainsi que des responsables d'usines et de plantations
ont accepté de fournir des salles de classe et de prendre en charge
les traitements des maîtres. Le Christian Council du Kenya a bien
voulu laisser certains de ses inspecteurs de l'alphabétisation tra
vailler dans le cadre de la Campagne officielle tout en continuant à
verser leurs traitements. A Kajiado, une répartition des tâches
est intervenue entre le Christian Council qui inculque aux Masaf
des notions d1
agriculture et d'élevage et les fonctionnaires du
gouvernement qui leur enseignent la lecture et l'écriture dans le
cadre de la campagne.
En conclusion, le programme d'alphabétisation au Kenya, appelé à
connaître encore des développements intéressants et une plus large
extension est d'ores et déjà bien organisé et structuré. Appliqué
par un personnel entraîné et de plus en plus conscient de ses re s
ponsabilités, il se caractérise par la continuité et la stabilité, con
ditions d'efficacité indispensables.
Nouvelles du Secrétariat
DIRECTION GENERALE
PRESENTATION DE LETTRES DE CREANCE
Le Directeur général a reçu, le 4 décembre 1967, S.E . M. Bonifacio Lastra, ambassadeur, qui lui a rem is ses lettres de créance en qualité de délégué permanent de la République argentine auprès de l ' Unesco.
Il a reçu, le 29 décembre, S.E . M. Epiphan Patrick M. Seddoh, ambassadeur du Ghana en France, qui lui a présenté ses lettres de créance en tant que dé légué permanent de son pays auprès de l'Organisation.
CONVENTIONS INTERNATIONALES
S.E . M. A l-B a ssam , ambassadeur, délégué permanent de l'Ir a k auprès de l 'U nesco, a présenté le 21 décembre 1967 au Directeur général l'instrument de ratification par son pays de la Convention pour la protection des biens cul turels en cas de conflit armé.
Sont actuellement parties .à cette convention 57 Etats parmi lesquels , au Moyen-Orient, l'Ir a k , Isra ël, la Jordanie, le Liban, la République arabe unie et la Syrie.
COOPERATION UNESCO/UNRWA
La coopération de l 'Unesco et de l'O ffic e de secours et de travaux des Na tions Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) a fait l'o b je t d 'en tre tiens entre M. Laurence M ichelm ore, Commissaire général de l 'UNRWA, et M. René Maheu, directeur général de l'Organisation, le 3 janvier 1968, à P a ris , au Siège de l 'Unesco.
Cette coopération s 'e x e rc e notamment dans le fonctionnement de 440 écoles UNRWA-Unesco où, actuellement, environ 176.000 enfants de réfugiés arabes de Palestine reçoivent un enseignement.
Les conversations ont porté sur diverses questions concernant l'éd u ca tion des réfugiés et notamment sur la mise en oeuvre, par le Directeur géné ral de l'U n esco, de la résolution que le Conseil exécutif de l'Organisation a
adoptée à ce sujet lors de sa 77e session, en octobre-novembre 1967, et où sont définis les principes qui doivent guider la coopération de l 'Unesco avec l'U N R W A dans le domaine de l'éducation, partout où se trouvent des établis sements d'éducation de l'U N R W A .
A l'occasion de cette rencontre, MM. Michelmore et Maheu ont signé un accord, déjà approuvé par le gouvernement de la Confédération suisse, con cernant l'Institut d'éducation UNRWA-Unesco établi à Beyrouth. L e gouver nement suisse, qui avait versé une prem ière contribution de 1.600.000 francs suisses pour le fonctionnement de cet institut, a décidé d'accord er une aide supplémentaire de 800.000 francs suisses.
L'Institut de Beyrouth a pour but principal d'am éliorer les connaissances professionnelles des maîtres de l'enseignement prim aire et de l'en seign e ment secondaire (prem ier cycle), d'origin e palestinienne, chargés d'éduquer les enfants des réfugiés, grâce à l'introduction de méthodes et de techniques pédagogiques modernes.
Au cours des entretiens, le Commissaire général de l'U N R W A a rendu hommage aux généreuses initiatives prises tant par des gouvernements que par des organisations privées dans de nombreuses régions du monde pour r é pondre aux besoins accrus résultant des récentes hostilités au Moyen-Orient. L e NEED (Near East Emergency Donations), organisation des Etats-Unis d'Am ériqu e, dont le président d'honneur est l'ancien Président des Etats- Unis, Dwight D. Eisenhower, s 'e s t montrée particulièrement généreuse. Elle a déjà versé 3.500.000 dollars qui seront suivis d'autres contributions, la plus grande partie de ces sommes devant être affectée à l'extension des possibilités d'éducation et de formation offertes aux réfugiés de Palestine. DEPLACEMENTS DU DIRECTEUR GENERAL ADJOINT
L e Directeur général adjoint a assisté au jubilé de 1 'Indian Economic A sso ciation qui a eu lieu récemment à Madras. A cette occasion, il a prononcé, le 27 décembre 1967, un discours: "Pour un jubilé: quelques pensées et souvenirs concernant l'écon om ie du monde et celle de l'In d e ". Il a notam ment dressé un bilan de la Décennie des Nations Unies pour le développement, sept ans après son inauguration. Après en avoir analysé les résultats, sou vent inférieurs aux espérances , et dégagé certaines tendances préoccupantes en ce qui concerne les rapports entre pays développés et pays en voie de dé veloppement, il a poursuivi en ces termes : "Cet exposé objectif est plutôt un appel à la réflexion, à une révision de nos conceptions et à un renouvellement de notre action. Aussi bien, des progrès importants ont été accomplis pen dant cette prem ière moitié de la Décennie et l'expérien ce acquise est riche d'utiles enseignements". Puis il a exposé ces progrès - réalisations écono miques importantes dans certains pays, développement de la planification appliquée aux politiques et aux programmes gouvernementaux - forte expan sion de l'éducation, constitution de quatre grands instruments de développe ment, décisions récentes adoptées à Rio de Janeiro par le Fonds monétaire international, "pour conclure que ce bilan donne quelques raisons d 'esp érer une amélioration".
Le 3 janvier, le Directeur général adjoint a assisté à la séance d 'ou ver ture de la Conférence internationale d'études tamoules qui a eu lieu en p ré sence du Président de la République de l'In d e. Il a prononcé à cette occasion une allocution sur "L 'U n esco et la culture tamoule".
EDUCATION
DEUX REUNIONS INTERNATIONALES A HAMBOURG
Deux réunions internationales consacrées a des problèmes d' enseignement ont ete organisées par l'Institut de l'Unesco pour l'éducation de Hambourg. La prem ière (18-21 octobre 1967) groupait douze participants de six pays. E lle avait pour objectif la production d'un ouvrage intitulé: "Dénuement culturel et frustration scolaire: nature du phénomène et ses manifestations" qui permettrait aux planificateurs, aux administrateurs et aux enseignants de résoudre moins empiriquement le problème de l'enfance culturellement dému nie, ou scolairement frustrée. Les participants ont d'abord tenté une analyse de ces deux formes d'inadaptation, le dénuement culturel résultant d'un milieu caractérisé par des conditions essentiellement défavorables au développement harmonieux de l'enfant - formation insuffisante des parents, manque d'hy giène, pauvreté des moyens d'expression, tabous sociaux ou religieux, etc. - et la frustration scolaire affectant plutôt des enfants qui, suffisamment doués et encourages sont cependant prives d'épanouissement physique, intellectuel et moral par suite notamment du sous-équipement des écoles et de la pénurie de maîtres qualifiés. Cette analyse a fait ressortir le danger qu'il y aurait à négliger ces groupes défavorisés et à ne pas élaborer et appliquer à leur in tention des méthodes et des techniques d'enseignement appropriées. Exami nant ensuite 1' extension géographique du phénomène, les participants ont conclu qu'il serait pratiquement impossible, dans l'im m édiat, de traiter en un seul ouvrage des pays développés (où dénuement et frustration concernent essentiellement des individus isolés ou des groupes m inoritaires) et des pays en voie de développement (où ce double phénomène affecte, à des degrés divers, la quasi totalité de la population). Ils ont décidé que les pays d'Eu rope et d'Amérique du Nord, ayant été les seuls à fournir des éléments d'in formation, c'est sur eux essentiellement que porterait cette prem ière étude qui abordera les problèmes suivants: identification et définition des groupes à aider; nature des programmes, des méthodes et des techniques à mettre en oeuvre à cet effet; travaux de recherche et d'évaluation à entreprendre pour am éliorer les moyens dont on dispose. La version anglaise de cet ou vrage, dont la rédaction définitive a été confiée au professeur A. Henry Passow, du Teachers' College de l'U niversité Columbia (New York), paraîtra au cours du second sem estre de 1968 et une traduction française est prévue pour le second semestre de 1969. En attendant, un compte rendu succinct des travaux et des conclusions de la réunion d'experts d'octobre 1967 sera publié, en anglais et en français, dans le prem ier sem estre de 1968.
„ deuxième réunion (2 et 3 novembre 1967) avait pour thème "Les écoles communautaires dans les pays en voie de développement". Six consul tants ont préparé une rencontre d'experts qui, en septembre 1968, étudieront la possibilité d'expérimenter un mode original d'éducation tenant compte des conditions économiques, politiques, sociales et culturelles propres aux pays considérés et organisant les programmes en fonction des caractéristiques du milieu où ils feron t appliqués, l'id ée directrice étant que dans les pays du tiers monde notamment l'é co le doit donner aux élèves une formation géné rale etpratique qui leur permette de s'insérer sans difficulté dans leur milieu naturel, et d'y constituer l'elem ent dynamique indispensable à la promotion de son développement économique et social, n semble en effet que l'é co le de type communautaire répond le mieux à la nécessité d'associer la communauté à la vie de l'é co le et d'assurer entre l'une et l'autre un échange continu d'in- ormations et de services. En s'intéressant à ses travaux et en participant
activement à certaines activités extrascolaires ou périscolaires, les adultes bénéficieront eux-mêmes de ses enseignements et pourront suivre de plus près les études de leurs enfants et créer un milieu plus favorable à leur plein épanouissement. L ' expérience des écoles communautaires se développera dans le cadre du Program m e expérimental mondial d'alphabétisation récem ment lancé sous les auspices de l'Unesco, en coopération avec les diverses organisations du système des Nations Unies et avec d'autres organisations intergouvemementales ou non gouvernementales ainsi qu' avec le concours des Etats membres intéressés. De telles écoles seraient bien placées pour prolonger les effets de l'alphabétisation fonctionnelle en offrant, au sein de chaque communauté, un foyer culturel particulièrement bien adapté aux ex i gences et aux possibilités locales. La généralisation de la formule ainsi ex périmentée devrait perm ettre aux pays en voie de développement d'échapper progressivem ent au cercle vicieux du dénuement culturel et de la frustration scolaire qui paralyse actuellement leurs divers systèmes d'enseignement. L'ENSEIGNEM ENT DE L A GEOGRAPHIE
EN AFRIQUE TROPICALE
Du 4 au 13 septembre 1967 a eu lieu à Accra, au Centre régional pour l'in formation et la recherche pédagogiques en Afrique, une réunion d'experts organisée, dans le cadre du programme d'assistance technique, par l'Unesco avec le concours de la Commission de l'enseignement de la géographie de l'Union géographique internationale. Son but était de formuler des recomman dations et des suggestions pratiques touchant l'enseignement de cette disci pline sur le continent africain. A cet effet, les experts ont examiné les pro blèmes que soulèvent les objectifs à atteindre, les programmes scolaires, les manuels et autres auxiliaires pédagogiques ainsi que la formation des m aîtres. D 'ailleurs, la réunion d 'A c cra prolongeait plusieurs autres ren contres consacrées à l'enseignement africain du second degré et notamment celle des géographes que, au titre du programme de participation aux a ctivi tés des Etats membres, le gouvernement éthiopien avait, conjointement avec l'Unesco, convoquées à Addis-Abéba en décembre 1965.
Les participants à la réunion d'Accra ont pris conscience de la nécessité d'élever le niveau de l'enseignement de la géographie et sont tombés d'accord sur l'opportunité de réviser les programmes des écoles du prem ier et du second degré de manière qu'ils reflètent les réalités africaines dans les do maines politique, économique et social. Ils ont élaboré dans ce sens deux projets correspondant à chaque niveau et assez souples pour s'adapter aux diversités nationales tant sur le plan scolaire que sur un plan plus général. Ces programmes prévoient, en gros, le passage, dans les études géogra phiques, de l'environnement immédiat au village, à la communauté, à la r é gion, puis à la nation et au continent, avant d 'éla rgir l'horizon à l'éch elle mondiale. Ils visent à réagir contre un excès d'abstraction en réservant une large place aux travaux pratiques, à l'observation directe, à l'utilisation de la télévision, voire aux expériences de laboratoire ainsi qu'à associer à l'e n seignement purement scolaire les activités menées hors de la classe. Les experts ont également mis l'accent sur la nécessité d'un équipement de base et de manuels, rédigés de préférence par des auteurs africains, répondant aux besoins de l'A friqu e et donnant un aperçu exact des conditions de vie de ce continent.
Les versions espagnole et française de cet ouvrage, sorti en anglais fin 1966, ont récemment parm La publication de cette étude dans la collection Unesco: "Program m es et méthodes d'enseignement" marque une étape dans la co opération permanente que pratiquent l'Unesco et l'OMS en vue d'am éliorer l ' éducation sanitaire dans les écoles et dans les établissements de formation pédagogique. Elle est fondée sur un avant projet en anglais, français et espa gnol envoyé par la prem ière de ces institutions aux m inistères de l'éducation et par l'autre aux m inistères de la santé publique, sur les visites faites dans plusieurs Etats membres, sur les suggestions et les publications adressées à l'Unesco de même que sur la vaste expérience en m atière d'éducation sani taire de l'auteur, le professeur C .E . Turner.
Comme l'indique la préface, ce liv r e "se présente sous la form e d'un ordre^du jour annoté à l'usage des groupes de planification ou des comités charges des programmes scolaires. Il expose les problèmes importants et indique certaines des solutions qui leur ont été apportées. Il ne propose aucun programme-type; les autorités nationales, régionales et locales, en élaborant leurs propres programmes, auront toute liberté pour choisir, parmi les nombreuses possibilités énumérées, celles qui leur conviennent le mieux et leur paraissent les plus pratiques".
L ouvrage comprend, après une introduction, quatre chapitres - Infor mations générales prélim inaires; L'éducation sanitaire dans les classes p ri m aires; L'éducation sanitaire dans les écoles secondaires; La santé des élèves-m aîtres et l'éducation sanitaire dans les écoles normales - que com plètent trois appendices et une bibliographie.
" L 'E D U C A T IO N S A N IT A IR E A L 'E C O L E "
LE CONTENU DE L'ENSEIGNEMENT GENERAL
Une réunion d'experts sur le contenu de l'enseignement général a été organi sée par l'Unesco du 16 au 23 janvier 1968, à Moscou, sur l'invitation du ministère de l ' éducation et de l'Académ ie des sciences pédagogiques de l'URSS et avec la coopération de la Commission nationale de l'URSS pour l'Unesco.
Ont participé à cette réunion 18 experts de 16 pays (A lgé rie, Australie, Ceylan, Chili, Colombie, Etats-Unis d'Am érique, France, Hongrie, Inde Kenya, République arabe unie, Royaume-Uni, Suède, Tanzanie, Tchécoslo vaquie, URSS) ainsi que les observateurs de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture, de l'Organisation mondiale de la santé, du Programm e des Nations Unies pour le développement et de plusieurs o r ganisations non gouvernementales. L e Directeur général de l'Unesco été r e présente d'abord par M. H. Dieuzeide, directeur de la Division des méthodes et techniques nouvelles d'éducation, puis par M. J. McDougall, directeur par interim du Departement des méthodes et techniques pédagogiques et de la formation des m aîtres.
La réunion a été ouverte par M. M. A. Prokofiev, m inistre de l'éducation de l'URSS. M. Dieuzeide a ensuite défini l'objet de la rencontre: "L'U nesco, a -t-il dit, a toujours considéré que l'orientation comme le contenu des sys tèmes de chaque Etat membre sont placés sous la responsabilité exclusive des autorités educatives nationales. Mais en même temps l'U n esco a toujours estime que la mise en commun des expériences nationales doit perm ettre aux systèmes éducatifs de gagner en efficacité". l i a donc convié les experts à etudier les solutions possibles au malaise actuel de 1' enseignement, dû à l'afflux des élèves, à l'extension de la scolarité, à l'accélération du mouve ment des connaissances, au décalage entre les programmes traditionnels et
les exigences nouvelles de la société, à la concurrence des moyens audio visuels d'inform ation, et, plus généralement, à la difficulté "d'adapter les valeurs et les pratiques pédagogiques à ces situations évolutives".
L e bureau de la réunion était composé comme suit: Président: profes seur A. I. Markouchevitch (URSS); vice-présidents: M. M. A. Boudjakdji (A lgérie) et Dr B. Bloom (Etats-Unis d'Am érique); rapporteur: M. Jinpala A iles (Ceylan). Deux comités de travail, présidés respectivement par M. Bloom et M. M orris (Royaume-Uni) ont en outre été constitués, ainsi qu'un comité de rédaction.
Dans le rapport qu'ils ont adopté, les experts s'attachent d'abord à pré ciser les objectifs correspondant respectivement à la prem ière phase (6 à 10 ans) et à la deuxième phase de l'enseignement général.
Dans la prem ière phase, l'é lè v e doit:
Apprendre à apprendre - c'es t-à -d ire à observer, à se souvenir, à r a i sonner, à s'inform er, à se servir des liv re s , à agir et à travailler par lui- même ou en groupe;
Apprendre à communiquer avec les autres par la lecture, l'écritu re, la parole; à développer ses facultés d'attention, de compréhension et d'expres sion;
S'initier aux valeurs de la société dont il fait partie; coopérer avec les membres de son groupe; se fam iliariser avec les différents rôles sociaux; apprendre la tolérance et le respect des autres;
Apprendre à développer sa personnalité propre;
Acquérir une formation générale en m atière d'hygiène, d'alimentation, de culture physique, d'esthétique, de connaissance de la nature, etc.;
Se préparer à la poursuite de ses études.
La seconde phase commence lorsque l'instruction est dispensée par plu sieurs m aîtres, chacun enseignant une discipline. Plusieurs dangers mena cent ici: la fragmentation par discipline; la surcharge des programmes et la tendance à l'encyclopédisme; surtout, la spécialisation prématurée. Des mesures doivent être prises pour les éviter. Dans cette phase, une attention particulière doit être apportée au perfectionnement des techniques de commu nication; au développement des connaissances concernant le monde et la so ciété, y compris la société internationale; à l'apprentissage des méthodes de la pensée logique et scientifique; à la préparation générale pour la vie: santé, vie économique, vie fam iliale, loisirs, coopération sociale. La grande préoccupation des autorités scolaires et des enseignants doit être de dévelop per l'éducabilité: de donner aux élèves les moyens et le désir de continuer d'apprendre, leur vie durant. Seule l'éducation permanente permet au spécia liste de ne pas être dépassé par le progrès scientifique et à tout homme, quel qu'il soit, de suivre l'évolution du monde et de la société.
Les experts ont également adopté une série de principes et de critères techniques à appliquer dans la révision et l'évaluation des programmes sco laires. Ils ont formulé des propositions, à l'adresse des autorités nationales et des organisations internationales compétentes, concernant l'action future à entreprendre dans ce domaine. Enfin, ils ont établi une liste de questions exigeant des études plus approfondies.
Au cours de leur séjour à Moscou, les participants ont eu l'occasion de visiter l'U niversité d'Etat Lomonossov, des écoles donnant un enseignement en langue étrangère, le Palais de la jeunesse et des pionniers. Ils ont été reçus au présidium de l'Académ ie des sciences pédagogiques de l'URSS par le président, le professeur Khvostov, qui leur a exposé l'organisation et les activités de l'Académ ie.
SCIENCES
RECHERCHES SUR L A ZONE ARIDE
Dans une étude en anglais intitulée "Physical principles of water percolation and seepage" l'Unesco vient de faire le point des connaissances actuelles en m atière de percolation et d'infiltration, deux facteurs essentiels de la pénurie d'eau qui s'ajoutent à l'évaporation, phénomène déjà analysé dans cette même série des "Recherches sur la zone aride".
L e présent ouvrage constitue une évaluation et une synthèse de divers travaux consacres à ces processus qui intéressent non seulement les agricul teurs, les ingénieurs, les hommes de science et les urbanistes mais aussi l'industrie - pétrolière et chimique notamment - du fait que d'autres fluides ont un comportement voisin de celui de l'eau.
Les auteurs de ce volume, J. Bear, D. Zaslavsky et S. Irmay, tous de la Faculté de génie civ il, de l'Institut de technologie d'Israël, à Haïfa, étudient l'écoulement de l'e a u à travers le sol et celui d'autres fluides en milieux poreux à la lumière de l'hydrodynamique, la thermodynamique et la physique moderne des sols, insistant sur les principes fondamentaux, la méthodologie et les résultats récents de recherches effectuées dans ces domaines.
L'ENSEIGNEMENT DE L A CHIMIE EN ASIE
Pour réa liser une réform e substantielle des programmes de chimie, il faut donner à 1' enseignement des sciences une orientation nouvelle en insistant sur l'acquisition active de connaissances importantes par l'é lè v e à l'issu e d'une série de démarches personnelles, plutôt que sur la transmission passive de ces connaissances dans des cours et par l'étude de manuels; refondre et moderniser la teneur des programmes de chimie; produire des auxiliaires d'enseignement correspondant à ces nouveaux programmes et utilisant les techniques nouvelles (film s, diapositives, trousses de m atériel, enseignement programme, radio et télévision); enfin, assurer le recyclage des professeurs pour qu'ils soient en mesure d'enseigner les nouveaux programmes.
Afin d'aider les responsables de l'enseignement scientifique en A sie à mener à bien une réform e de l'enseignement de la chimie conçue dans cet es prit, l'Unesco a mis sur pied un projet-pilote. Les activités qu'il prévoit se répartissent en deux grandes catégories distinctes mais coordonnées: m oder nisation des programmes de chimie et mise au point du m atériel d'enseigne ment nouveau, ce qui est la tâche essentielle du Centre expérimental d'ensei gnement de la chimie installé à Bangkok (Thaïlande) dans les laboratoires de l'U niversité Chulalongkorn; aide à la formation et au perfectionnement des m aîtres, études et rassemblement de données sur l'am élioration des examens et des manuels et sur l'utilisation des méthodes d'enseignement les plus r é centes, autrement dit application au travail scolaire des recherches fonda mentales effectuées au Centre de Bangkok.
L'Unesco a invité les spécialistes de l'enseignement scientifique de tous les pays d'Asie à organiser à l'échelon national un "groupe d'étude pour l'a m é lioration de l'enseignement des sciences", qui peut s'associer au projet-pilote afin de bénéficier de son concours. De tels groupes fonctionnent actuellement dans les pays suivants: Afghanistan, Birmanie, Ceylan, République de Chine, Corée, Inde, Iran, Israël, Japon, Malaisie, Népal, Pakistan, Philippines et Thaïlande. L'Unesco les aide de diverses façons: elle leur fournit du maté r ie l expérimental d'enseignement mis au point par le Centre de Bangkok afin