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Deux voix de femmes balkaniques sur la paix

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(1)

J. A.

GENÈVE - 20 JUIN 1931

- '*7 ^ ^ *7 DIX-NEUVIÈME ANNÉE. — N” 357. (F ... ... ~

P a ra it tous les q u in z e jo u rs le sam edi

DIRECTION ET R É D A C TIO N A B O N N E M E N T S A N N O N C E S

M"* Emilie GOURD, Crêts de Pregny

O R G A N E O F F I C I E L

SUISSE... Fr. 5. La ligne ou son espace :

A D M IN IS TR A TIO N

des publications de l’Alliance nationale ÉTRANGER . » 8.— 40 centimes

Mu* Marie M1CÜL, 14, rue Micbeli-du-Crest Le numéro .. » 0.25 Hiêuotiojjs p annonces répétées Com pte de C hèques p o sta u x I. 943

L es a r tic le s s ig n é s n’en g a g en t que leu rs a u teu rs de Sociétés féminines suisses

Las abonnements partent fl» 1" ja . partir di ju ille t, il 1st délivré des abonnements di U m ois (_ (ables pour Is somsslre ils l’année su cours.

S i tonies les fe m m e s tr a ­ v a ille n t ensem ble pour le désarm em ent, les h o m m e s d 'E ta t ne pourront le refuser.

C arrie C H A P M A N G A T T .

(Message à la Conférence de la paix de Beograd)

^ . . . ..

J*

Lire en 2»‘e page:

V. Delachaux: La pénurie de gardes-malades

en Suisse allemande.

X IIIe Cours de Vacances de TAssociation suisse pour le Suffrage féminin.

En 3me et pages:

E. Po r r e t: Le chômage en Suisse et ses causes.

E. Gd: La vie internationale. Le Congrès suf-

fragiste d’Athènes. Appel aux gouvernements.

Avant la Conférence Internationale pour l’En­ fance africaine.

S. Bo n a r d: Les journées éducatives de Lau­

sanne.

Nouvelles des Sociétés.

En feuilleton:

E. Reibold: Une visite dit Lycéum de Suisse

à l ’Ecole d'horticulture de la Corbière.

E. Gd: Voyages féministes; à travers la Yougo­

slavie.

< ... . 1111 ...If——""H—— -Il---u—' —i

La Conférence de la paix de Beograd

Du 17 au 19 mai dernier, l’Alliance In­ ternationale pour le Suffrage a tenu à Beo- grad, une Conférence d’études organisée par sa Commission de la Paix. Elle a démontré par là tpie le courage et l’énergie sont les deux qualités nécessaires, maintenant plus que jamais, pour résoudre ces deux grands pro­ blèmes de la paix et de la prospérité écono­ mique, et elle a démontré également que ces, problèmes sont étroitement liés à un troi­ sième: la conviction profonde que les femmes peuvent concourir à trouver ces solutions. C’est en effet ce qui ressort à l ’évidence de cette réunion en à ougoslavie.

En discutant ainsi, au cœur même du nou­ veau royaume, des questions de guerre et de paix, l’Alliance réalisait pleinement que c’é­

tait exactement le lieu où d’anciennes luttes avaient atteint leur point culminant au cours de la guerre mondiale: mais les inimitiés d’autrefois et les difficultés d’aujourd’hui ont été également oubliées dans l’expression d ’un désir sincère de coopération internationale et d’un progrès marqué vers le désarmement. L’une des caractéristiques les plus frappantes de cette Conférence n’a-t-elle pas été à cet égard l’accueil fait par les femmes de Youga-

I slavie à la déléguée turque (dont le grand-l

1 père avait été le dernier commandant de la! forteresse turque de Beograd, il y a un peu! yplus de cinquante ans (R éd.) et au petit con^_ tingent de déléguées bulgares, venues pour prendre leur part de ce travail commun ? En outre, des leaders féministes représentaient les autres pays balkaniques, la Grèce et la Roumanie, puis la Tchécoslovaquie, la Polo­ gne, la France, l’Allemagne, la Grande-Bre­ tagne, la Hollande, la Hongrie, l’Italie, la Suisse, les Etats-Unis d’Amérique et T Uru­ guay, toutes avec le but de parler des choses du domaine de la Paix , Et par des­ sus tout, la prochaine Conférence du Désar­ mement, convoquée pour 1932, a retenu leur attention, qui s’est spécialement concentrée sur l’efficacité de déclarations signées par des femmes de tous pays, réclamant un désarme­ ment international el réel. Aon pas que nous ayons ignoré la grande pétition de la Ligue internationale de Femmes pour la Paix et la Liberté, car notre effort a tendu au contraire à joindre nos forces à ce mouvement, afin de montrer l’union de toutes les femmes en fa­ veur de la grande cause du désarmement. Les femmes de Yougoslavie ont soutenu cet effort avec une chaleur d’accueil, avec une généro­ sité et une cordialité impossibles à décrire. Et à la séance d’ouverture, les représentants du Ministère des Affaires Etrangères, du Mi­ nistère de la Guerre, du Maire de Beograd, de l’Université, de la Maison de la Reine, du corps diplomatique, et du patriarche de l’Eglise orthodoxe, nous honorèrent de leur présence ou de leurs discours. La pi us brillante et la plus aimable hospita­ lité nous a été prodiguée: par la reine, qui a invité les déléguées à un thé au palais royal,

par plusieurs ministres, par la Municipalité, par les Société féminines . affiliées à l’Al­ liance, ie Conseil National des Femmes yougo­ slaves et le Zenski Pokret (Mouvement Fémi­ niste), qui, et en plus des invitations d’autres groupements, nous offrirent une soirée d’art et de musique, un lunch au Club féminin, et nous montrèrent une merveilleuse exposition de travaux féminins, qui nous rendit toutes coupables du péché d’envie de rapporter chez nous en masse les exquises broderies et les magnifiques tapis déployés de façon si atti­ rante. Enfin, une représentation de gala à l ’Opéra nous permit d’admirer, après un drame musical court et saisissant, un ballet aussi amusant que brillant, où l’évocation de traditions locales pittoresques et neuves pour nous, se mélangea, de façon amusante et spi­ rituelle, avec la plus artistique fantaisie...

Que l’on ne croie pas pour tout cela que cette délicate hospitalité nous ait fait oublier le but essentiel de la Conférence !.. Bien loin de là, et les déléguées ont vu se dérouler au travers de chaque séance, des aspects divers des problèmes en discussion. Elles ont notam­ ment beaucoup appris sur les préparatifs de la Conférence de Désarmement, grâce aux orateurs compétents que nous avaient délégués la Société des Nations et l’Union des Asso­ ciations pour la S. d. N. ; elles ont considéré le difficile problème de la sécurité, tel que le leur a présenté M. Nintchich, ancien mi­ nistre des Affaires étrangères, et elles ont lar­ gement participé à l’intéressante discussion

.... Vf T? ÎA/iln •(;. al

r " ‘ “*-• * * * y- ,

-Ullich-Beil (Allemagne) sur la crise écono­ mique mondiale. Tous sujets sur lesquels nous reviendrons plus à lo isir .1

Celle conférence n”a été obscurcie que par un seul nuage noir, mais qui a été très épais à la vérité: la maladie subitement déclarée, la veille de l’ouverture de la Conférence, de M1*0 llosa Manus, l ’infatigable Secrétaire de la Commission de la Paix, dans les mains de la­ quelle se trouvaient tous les fils de l’organi­ sation de notre réunion. Nos lectrices se ré­ jouiront avec nous d’apprendre que M!I° Manus est maintenant en plein convalescence, mais comprendront le vide qu’a creusé son absence; et elles se joindront à nous pour lui exprimer notre sympathie.

Rutli Morgan.

Présidente de la Commission de la Paix de l’Alliance Internationale pour le S u ffra g e.

(Extraits, librement traduits, de Jus S u ffra g ii)

--- --- ---

»-»--O-*-*---Résolutions votées par la conférence

de Beograd

I. Résolution économique

X a Conférence de l’Alliance inter nation d e des fem m es, constatant que la crise écono­ m ique mondiale marque la faillite des an­ ciennes méthodes de concurrence com m er­ ciales et financières, appuie de toutes ses forces les ef f ort s faits par la Société des Nations pour réaliser un systèm e cle coopé­ ration internationale. Elle demande que les décisions des Conférences économiques soient appliquées et s ’adresse tout particulièrement à ses Sociétés européennes en leur demandant d ’intensifier leur activité, car il est certain qu’une Europe qui n’est pas économ iquem ent organisée com prom et la paix mondiale.

II. Résolution concernant le désarmement

La Conférence de l’Alliance internationale des fem m es exprim e sa profonde satisfaction pour la convocation de la Conférence inter­ nationale du désarmement de 1932 et com pte qu ’elle répondra à la grande espérance des peuples en réalisant une première et im por­ tante réduction des arm em ents.

1 Nous nous proposons en effet de publier dans nos prochains numéros et à la suite de fus

Suffragii, quelques extraits des principaux rap­

ports présentés à cette Conférence. (Réd.).

\e Traité de Versailles n ’a désarmé certai­ ne n liions que connue le rommence-uent d’ m désarmement qui doit être universel. Le Perte de la Société des Nations Ta solen- n.xlement promis et le Pacte Briand-Kelloq a prononcé la condamnation de la guerre. Ne p is réaliser une large réduction des arme­ ments constituerait une violation des traités pouvant entraîner de nouvelles catastrophes. A i contraire, si les Gouvernements représen­ tés à lu Conférence de 1932 réalisent un véritable com mencement de désarmement, les garanties de la paix en seront considérable­ ment accrues.

Et les G ou 'ornements agiront ainsi si les peuples, dont les fem m es sont un des princi­ paux éléments, les y obligent.

Deux voix de femmes balkaniques

sur la Paix

Extrait du discours de Mlle Alovse Stebi, Présidente de « Zenski Pokret » à la séance d'ouverture de la Conférence de Beograd.

La Conférence qui s’ouvre aujourd’hui à Beo- g a d a pour but de secouer la léthargique et fi taliste attente de l’avenir, et de nous donner des impulsions afin que nous devenions plus ac- hves dans la recherche des voies qui ■ mènent à une paix stable.

L’Alliance Internationale comme initiatrice de . Conférence montre encore une fois de plus quel est le chemin que doivent prendre les fem­ mes réunies autour d’elles. Elle veut former des femmes de tous les pays à être des citoyennes libres et conscientes, capables d ’influer sur te cours des événements afin que chaque peuple puisse consacrer toutes ses capacités créatrices au maintien et au développement de la vie et non à sa destruction.

La génération adidte d’aujourd’hui a vécu les plus grandes horreurs que le monde ait vues depuis qu’il existe, mais la génération suivante, destinée à continuer notre œuvre, aura peut-être un sort plus affreux que n’a été le nôtre. Cet avenir dépend de nous et de notre tra­ vail. Nous sommes responsables des générations futures, d’autant plus responsables que nous sa­ vons exactement quelle sera la guerre future. Les mesures palliatives, ces mesures auxquelles les hommes belliqueux donnent le beau nom d’« humanisation de la guerre » ne peuvent pas nous satisfaire. La tuerie et la destruction ne peuvent jamais devenir humaines; elles peu­ vent et doivent être rendues impossibles. C’est le seul point sur lequel nous devons insister inlas­ sablement, c’est la seule voie par laquelle nous pouvons assurer la vie de l’humanité. Car la guerre future comme te dit avec ironie amère un écrivain américain, aura un seul bon côté:

Cliché Jus Suffragii

Mlle Aloyse STEBI

Présidente du „Zenski Pokret“ de Yougoslavie et l’une des organisatrices de la Conférence de Beograd.

(Cliché Mouvement Féministe) Mme Seniha RAUF

Déléguée de Turquie à la Confèrence de la Paix de Beograd.

elle sera terminée en deux heures. Mais en ces deux heures-là viendra la fin de l’humanité.

* * *

Extraits du discours de Aime hvanowa, pré­ sidente aes i eut tries T Bulgarie, u tu Confé­ rence de Beograd. Ce discours — c'était la pre­ mière fois depuis les deux guerres qui ont déchiré les Serbes et Bulgares que des femmes bulgares venaient à Beograd — a provoqué une vive émotion, comparable pour nous à celle sus­ citée par la première rencontre après l ’armistice entre Françaises et Allemandes, également ani­ mées d'un désir d'entente et de coopération.

(Réd.).

...Notre pays est désarmé. Le service militaire obligatoire a été aboli chez nous et l’armée bul­ gare n’est maintenant instituée et recrutée que par engagements volontaires en vertu de l’art. 65 du traité de paix de Neuilly.

Mais bien que l’art. 8 du pacte de la S. d. N. reconnaissent que le maintien de la paix exige la réduction des armements nationaux de tous les Etats, il faut, malheureusement. ..constater que la plupart des pays, à l’exception naturellement des vaincus de la guerre, continuent à s’armer et plus même que par le passé. On dirait que les perfectionnements apportés par la science sont appliqués et recherchés uniquement en vue d’une guerre future en vue de la destcution du monde! Mais malgré ces monstrueux préparatifs de guerre, cette course aux armements toujours croissante de la part des Etats vainqueurs, grands et petits, nous autres femmes bulgares nous ne voulons pas qu’on nous rende le droit de nous armer.

...La sécurité des peuples ne peut être assurée par les armements qui conduisent fatalement à de nouvelles guerres. Et ce ne sont pas les ar­ mements qui peuvent résoudre les litiges interna­ tionaux. Mais le maintien de la paix dépend aussi et surtout de la garantie de la liberté et du droit des peuples. Lorsque nous travaillons pour le dé­ sarmement, n’oublions pas que celui-ci viendra de lui-même lorsque les peuples jouiront de leur liberté et du traitement équitable, et lorsque leur liberté sera garantie par l’arbitrage et par un contrôle démocratique.

La République espagnole et le féminisme

Comme nos lecteurs ont pu s’en rendre compte, en prenant connaissance dans notre dernier numéro de la liste des femmes mem­ bres de délégations à la Conférence Interna­ tionale du Travail, nous avons eu le privi­ lège de la présence à Genève de M1“1’ Isabclht Palencia, conseillère technique ,à cette Confé­ rence. Mm0 Palencia, qui est une personnalité féministe bien connue (elle est présidente du Conseil Féministe Suprême d’Espagne, ainsi

(2)

JG

•jue du Lycéuni-(Juh de Madrid, doul elle u luit ai ec ses collaboratrices u;i centre actif de vie léiuiniste), a pu nous donner les pré- cisions les plus intéressantes sur l’élan in­ croyable de notre mouvement dans-son pays sitôt lu République proclamée, précisions con­ firmées d’autre pari par notre collaboratrice, Mllu A. Quinche, qui se trouvant à Saint-Sé­ bastien, au moment de la Révolution, en a rapporté les plus émouvantes impressions dans 1 intéressante causerie qu’elle vient de donner au Groupe suffragiste de Lausanne. N’a-t-on pas offert tout simplement à M1*«-* Palencia le |)oste d’ambassadeur d’Espagne en Hol­ lande? offre qu’elle a dû décliner à regret, non seulement pour raisons de famille, mais encore et surtout parce que. réalisant la lourde tâche d’organisation qui incombe au nouveau gouvernement, elle a estime que son devoir était de rester dans son pays pour consacrer ses forces a cette action dans les milieux féminins. Mais ceci ne semble-t-il pas un conte de fers.' et ne regardons-nous pas avec envie et admiration vers ce régime nou­ veau, qui immédiatement fait appel à la col­ laboration féminine sur un pied d’égalilé loyale et fraternelle.?

Mme Palencia nous a également parlé avec grands éloges de M!lc \ ictoria Ivent, qui, ainsi que nous lavons déjà relaté, a assumé de­ puis quelques semaines la tâche de gouver­ neur des prisons de Madrid. Avocate de pre­ mier ordre, M!1>' Kent s’était distinguée, peu -auparavant, par son éloquence comme par ses compétences juridiques eu défendant un des ministres actuels de la République, tra­ duit devant un tribunal militaire comme ac­ cusé politique: la première femme au monde assurément à qui ait incombé pareille tâche. Le jour de sa nomination a été salué par toutes les féministes espagnoles comme une date importante dans l’histoire de leur mouve­ ment, et de tous côtés arrivent maintenant des appréciations élogieuses sur la fermeté, le bon sens, le large esprit de justice, les concep- ceptions pratiques el intelligentes de la nou­ velle directrice des prisons.

Quant au droit de vote pour les femmes, soit M">- Palencia, soit sa jeune collègue de la délégation ouvrière, Mlle Garcia y Garcia, sont persuadées que la nouvelle Constitution de Ja République, telle qu’elle sera élaborée par les Cortès, va le proclamer. Les Asso­ ciations féminines n’ont pas Voulu le réclamer maintenant pour l ’élection des Cortès, tenant, puisque ce droit n’est nas prévu par la légis­ lation actuelle, à ce qo il leur suit reconnu, non pas de raccroc, par une consultation spé­ ciale hâtive, mais, complètement et définiti­ vement, par la porte large de la nouvelle Constitution républicaine. En revanche, le gouvernement provisoire, qui organise actuel­ lement la réunion des Cortès, a manifesté son désir de voir des femmes y siéger, et il est fort probable» que plusieurs des chefs du mouvement féministe espagnol et du mouve­ ment ouvrier féminin seront appelées à faire partie de cette Assemblée constitutive. Les noms de Mllc Garcia \ Garcia, de Mlle Cam- poamor, avocate féministe, d’autres encore, ont déjà été prononcés.

Alors, quand nous entendons tout ceci, et que nous lisons d’autre part, dans certains journaux romands, les appréciations « à la blague que leurs correspondants de Berne

( 1 oient spirituel d .'mettre à l ’occasion'- de notre pétition, el de la question posée à son sujet au Conseil federal... alors, ne .so m m es- nous pas en droit de nous, demander une fois de plus si, décidément, ces deux termes de Suisse et d’immobilisme ignorant ne sont pas lamentablement synonymes ?

M.-F.

La pénurie de gardes-malades en

Suisse allemande

I. Ses causes.

Les causes de cette pénurie? De façon géne­ rale, elles s’apparentent aux brûlantes questions sociales d aujourd’hui, aux aspirations justifiées île notre jeunesse féminine et à la lente traïu- ioim.ition des conditions politiques, économiques et éducatives. Si, autrefois, la profession J ■ garde-malade était envisagée comme seule <àcP’ table pour les jeunes filles d ’une certaine éduca­ tion, aujourd’hui, devant ces mêmes jeunes filles se sont ouvertes des voies nouvelles: carrières sociales ou enseignement ménager, par exemple.

De plus, un nombre très grand d’entre elles sont occupées dans les Maternités ou Poupon­ nières depuis que l’on se préoccupe davantage d’assurer des soins éclairés aux accouchées et aux nouveaux-nés, et que l’usage s’est établi d’aller faire ses couches dans un établissement dirigé médicalement. Durant l’année 1929, il est né 4819 petits Zuricois, dont les 4/5 ont poussé leur premier cri dans des hôpitaux, maternités et cliniques, qui emploient à ce seul service une armée d’infirmières. Le recrutement de gardes pour mères et nourrissons se fait beaucoup plus facilement que celui des infirmières d’hôpital, parce que l’apprentissage est moins long, et aussi parce que le travail journalier exige des sacrifices personnels moins grands, ceci dit de façon géné­ rale.

Les infirmières d’hôpital se spécialisent aussi beaucoup plus que précédemment; il en est qui deviennent secrétaires ou archivistes de grands établissements sanitaires; ou bien elles sont pré­ posées à des besognes de laboratoire et de ser­ vices radiologiques, ou encore elles assument des fonctions dans des écoles ou dans des policlini­ ques, et contribuent ainsi à la diminution du nom­ bre des gardes-malades proprement d :tes. Si elles se spécialisent, c’est en grande partie parce que leur nouveau travail est mieux organisé, profes­ sionnellement parlant, et plus conforme aux jet ­ tes exigences d’une femme moderne. Ce n’est pas le désir d’une vie plus confortable on moins fati­ gante qui les y pousse; mais, très souvent, leurs charges de famille — vieux parents ou jeunes frères et sœurs — ne s’accommodent pas des journées de travail de 12 ou 13 heures, ou da­ vantage des infirmières d’hôpital, ainsi que de l’absence continuelle de leur propre foyer dans le cas du service privé dans une famille. Il faut ajouter que plusieurs d’entre elles ne pourraient pas supporter, sans devenir malades, ces journées employées de façon ininterrompue à donner des soins.

Or, à cette diminution du recrutement des infir-1 D’après le rapport présenté par Schvv. A. von Segesser à la « Journée cantonale » des Fem­ mes zuricoises. Tirage à part de la Schweiz.

Zeitschrift fiir Qemeinniitzieen, Nos u et 12

1930.

XIII” Cours de Vacances

o r g a n i s é p a r

rA ssociation suine p o u r le Suffrage fém inin

à NORAT, (Canton d e Fribourg)

(Du 13 au 18 Ju illet 1931)

Parmi les femmes de notre pays qui s ’intéressent aux questions sociales, il en est: encore qui agissent isolement et auxquelles m anquent l’expérience des moyens propres à servir leur cause.

, A'cs s vacances q u e l A. S. S F. organise chaque année, donnent à ces femmes et a ces jeunes filles 1 occasion d apprendre à connaître les points de vue, les buts et les m éthodes de travail du mouvement feministe moderne. Ils visent aussi à préparer les participantes à

r fjmpilr ev0lrs, et es charges que pourront leur confier les associations dans lesquelles

elles travailleront plus tard. M

Ces cours com prennent deux parties distinctes :

Des exercices pratiques de conférences, discussions, présidence; rédaction d'un procès- verbal, etc. Les sujets sont proposés à l’avance de façon à être préparés par les élèves et traités a leur guise. On imagine l’intérêt et le profit de tels exercices pratiqués dans un excel­ lent esprit de

camaraderie-La seconde partie do Cours est réservée à des conférences faites par des personnalités- com petentes sur des questions d'actualités sociales et politiques.

Liberté complète est laissée aux participantes de se reposer l’après-midi ou de prendre 'p a r t a des promenades en commun. La ville de Morat, si pittoresque avec, son caractère

m oyenâgeux, offre un attrait tout particulier par sa ravissante position au bord de son tac. * u ^ avafitage de ces « vacances > ne consiste donc pas seulement dans renseignem ent qu elles procurent, mais aussi dans l’occasion de se rapprocher, de lier des am itiés par l’é­ change des idées et le travail en commun. Nombreuses sont les élèves qui en ont apprécié la valeur et y ont puisé de nouvelles forces pour l’action publique ou privée. C’est pourquoi nous voudrions attirer l’attention sur ce prochain Cours, en souhaitant de le voir accueilli, par de nombreuses inscriptions.

D R O G R A M M E

B

. Partie pratique et travaux des

participantes au Cours.

E x ercice s d'e p résid en ce, d e d is ­ cu ssion , de con féren ces p u b liq u es,

etc.

D irection pour les participantes de langue allem ande : MHe Dr. Grütter

(Berne) et Mme Visuher-Alioth

(Bfde).

D irection pour les participantes de langue française : Mlle L ucy Dutoit

(Lausanne).

. Conférences.

Lundi 13 juillet, à 17 h. : M. le prof. W . Fried l i (Berne). IJ a ssu ra n ce - vieillesse et s u r v iv a n ts et les fe m m e s

(en allemand).

C.

Mardi 14 juillet, à 10 h. ; Mllé E.. Serment. (Lausanne). M mc P ie c zy n sk a , i n s p i ­

r a tr ic e (en français).

Mercredi 15 juillet, à 10 h. ; Mme Gillat bert-Randin. (Moudon). L a p a y ­

s a n n e et les su ffra g e- fé m in in , (en,,

français).

Jeudi 16 juillet,, à 10 11.: M“ * Dr. Ga g g, Schwarz (B erne). Le tr a v a il d e s -

fe m m e s et lie chôm age, (en allemand).

Vendredi 17 juillet, à 10 11

.

: M me Leuch

(Lausanne). N otre p r o g r a m m e p o li­

tique fé m in in .

Conférences publiques du soir,

à Morat et environs, en français- et en allem and, entre antres par Mlle Werde» (Zurich), sur : L a prouh’m ner

C onf em nee d u d ésa rm em en t.

ï? » »k '¿ v i' t o x v K •»»M tjvrrQXs:*:»

Le Cours s’ouvrira le lu n d i 1 3 ju ille t, à 15 h. Les joues suivants, les-exercices eCeonfé- rences n’auront lieu que le matin, de 9 h. â midi.

Les séances auront lieu à l’H ô te i d e V ille .

Les participantes logeront à I H ô t e l d e la Couronne». Prix de la pension : Fr. 8.50 p a r jo u r .

Prière de s’inscrire dès maintenant, snjt auprès de Mn* L u cy D u to ii» T o u re l(« $ < M o u fr q u in e s , L a u s a n n e , soit auprès de M"*” Z u m s te in - T h ié b a u d , W im m is teanton de Berne)," qui,, donneront toutes les indications désirées

On peut, en outre, se procurer des renseignements auprès des présidentes de toutes*, les sections de l’A. S S. F.

P rix d 'in sc rip tio n - Le C o u rs c o m p le t Fr. 15. U n e m a tin é e „ 3. U n e c o n fé re n c e »V 1.50

N. D. L. R .— Nous tenons à attirer tout spécialement l'attention de m s lectrices de Suisse,romande sur le Cours de Vacances de cette année, puisqu’il se tient dans, une localité d’aecès facile pour nom. et dont il n’est pas besoin de dire ici tout le charme pittoresque. E t nous voudrions répéter encore une fois toute, la,valeur de ces Cours pour celles qui, s’intéressant de pris ou de loin à ce grand mouvement qui tend à éveiller chez la femme le sentiment de sa responsabilité à l’égard de la aie sociale et nationale, trouveront dans aes. journées de Morat u t enrichissement moral et intellectuel, en même temps qu'une détente bienvenue dans le labeur quotidien.

V A R I É T É

Une visite du Lycéum de Suisse à l’Eeole

d’horticulture de la Corbière

(Estavayer-le-Lac).

En ce printemps capricieux, la journée - enso­ leillée du 5 mai doit être marquée d’une pierre blanche pour les quatre-vingts Lycéennes de Ge­ nève, I-ausanne, Neuchâtel, La Chaux-de-Fonds, Berne, Bâle, Zurich et Saint-Gall. qui avaient ré­ pondu à l’aimable invitation faite par M,|e de la Rive de visiter l’Ecole d’horticulture de la Cor­ bière, qu’elle a fondée en 1912, en collaboration avec son amie, Roberty, de Paris.

A Yverdon, les Lycéennes de Lausanne rejoi­ gnirent celles de Genève et, quittant le train, elles montèrent dans l’autocar qui devait les conduire à destination. Les amatrices d’art demandèrent un arrêt à Estâvayer, afin d’admirer la belle rampe de pierre ajourée de l’escalier latéral de l’église, et à l’intérieur de celle-ci, les admirables stalles anciennes en bois sculpté du chœur. A la Cor­ bière, MHcs de la Rive et Roberty vinrent nous souhaiter la bienvenue dans leur beau domaine floréal et nous autorisèrent à nous éparpiller dans tous les sens, nous assurant que partout nous trouverions une jeune élève de l’Ecole prête à nous donner tous les renseignements qui pour­ raient nous intéresser.

A l’extrémité d ’une longue avenue, avant même d’apercevoir l’ancien château des Boccard et la petite chapelle ancienne qui lui fait face, notre regard fut émerveillé par un jardinet, enclos de buis, où les myosotis et les jacinthes bleues se détachaient sur un parterre de pensées jaunes.

Vision idéale de fleurs printanières! De côté, voici le jardin potager avec des semis sous verre; un peu plus loin le verger avec ses admirables pêchers en espalier taillés d’après l’ancienne et véritable tradition de Touraine; le clapier avec de magnifiques lapins angoras dont la laine est récoltée pour être tissée, et des lapins russes éle­ vés pour leur fourrure qui ressemble, à s’y mé­ prendre, à de l’hermine. Le plus récent des pou­ laillers, installé dans un petit chalet, est un modèle de ce qui se fait de mieux et de plus moderne: le plancher d’une vaste pièce est re­ couvert de paille afin de permettre atix poules Je

gratter à plaisir; pas de fenêtres, un simple treillis le long de la paroi, donnant aux volatiles la possibilité d’être à l’air quand il pleut; la mangeoire automatique en bois tient constamment à leur disposition une farine complète faite de céréales* de poisson et de viande séchés; un autre ustensile, également en bois, contient de la co­ quille d ’huître pilée pour fortifier leurs os, et de la poudre de charbon de bois pour désinfecter leurs intestins; des boules de métal ajourées, contenant de l'herbe fraîche, se balancent au bout d’une ficelle; les perchoirs sont placés de la façon la plus hygiénique; en ùn mot, l’ensemble constitue un véritable paradis pour les Leghcrn blanches qui y vivent.

De ci de là, dans la propriété, des parterres de narcisses jaunes et de primulas, non seulement jaunes et rouges, mais bleues et violacées, et des parterres de plantes vivaces. Dans la direction du bois, au (travers duquel on aperçoit de haut les eaux tranquilles du lac mélancolique de Neu­ châtel, des jeunes filles ont dessiné le plan, puis exécuté un petit jardin dans les rochers, et à

l’un des murs du château elles ont adapté une galerie de verre s’enlevant en hiver et remplie actuellement d’une splendide floraison de cinérai­ res de toutes nuances entre le carmin et le bleu céruléen. De quelque côté que l’on se tourne, c’est un enchantement des yeux, et l’on sent que les jeunes jardinières qui viennent à Estavayer ap­ prendre leur profession sont pleinement heureuses de pouvoir vivre dans un air aussi pur et dans une situation aussi idéale.

Après le thé, pris dans l’appartement des direc­ trices dans l’ancien château, nous parcourons ra­ pidement la dépendance, oii sont les salles d’étude et les chambrés des jeunes filles, et les. cuisines où se font, dans des chaudières et des oassines électriques, les conserves des légumes et les con­ fitures, car, à l’exception de la viande. l’Ecole produit le nécessaire à l’alimentation des élèves.

Vers six heures, les divers groupes se rassem­ blent, afin de remonter dans leurs cars respectifs, après avoir remercié M>ies de la Rive et Roberty de leur accueil charmant, et exprimé leur admi­ ration pour l’œuvre si belle et si utile qu’elles ont fondée. En effet, avant 1912, la carrière de jardinière professionnelle n’existait pas en Suisse, et c’est grâce à l’initiative, à la culture et au dé­ vouement de ces jeunes femmes qu’il y a main­ tenant des jeunes filles jardinières-paysagistes- et arboricultrices.

La première année, les élèves de la Corbière apprennent l’arboriculture, la culture des fleurs et des légumes, la botanique, l’arpentage, le des­ sin linéaire; la deuxième année, on ajoute aux cours précédents la chimiè du jardin, la compta­ bilité, et le dessin de plans de jardins; la troi­ sième année, l’entomologie, l’aviculture et l’api­

culture. Après avoir passé des examens pratiques et théoriques, elles peuvent obtenir des diplômes qui leur permettront à leur tpijr d’eijgetgner les principes de l’Ecole, qui sont à la fy*is l’ordre et la beauté, l’amour cîp la chose, bien, faite et du

joli jardin. ,

Eu*çn. Reiboed dç, La Tour.

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Voyages Féministes

A travées la. Yougoslavie: paysages et

souvenirs

Dubrovnik ( Raguse)..

La roche calcaire, éblouissante de blancheur, qui tombe à pic, dénudée et stérile,, dans la vague bleu intense de l’Adriatique. Des jardins superposés en terrasses, des orangers et des ci­ tronniers en plein vent, des palmiers à dattes, et des pins maritimes. Des amoncellements de roses, pâles ou saignantes, aux murs des villas. Des agaves et des cactus à même le rocher, des touffes d’asphodèles et de chardons lancéolés. Des maisons anciennes et vastes, aux fenêtres prudemment closes contre l’ardent soleil de ce jour de Pentecôte; des hôtels modernes, des ter­ rasses de restaurants gaîment achalandées, un va-et-vient de tramways et de cars de plaisance... C’est Nice, il y a quelque cinquante ans, ou Nervi, ou encore et surtout, Menton-Garavan. tout près des rocs escarpés et de la gorge-frontière de Saint-Louis.

Mais quand après avoir parcouru ce gai bou­ levard en terrasse, qui, du port de Gravosa court vers la cité elle-même, on franchit l’épaisse

(3)

«litres d’hôpital correspond, d’autre part, l’af­ fluence toujours plus grande de malades qui se font soigner dans les hôpitaux. Cette affluence, continue et considérable, exige un nombre non moins considérable de gardés qu’on ne sait où et comment recruter, et tient à des causes diverses et très modernes. Par exemple, à l’élévation des sa­ laires qui permet aux ouvriers malades d’être plus exigeants quand aux soins reçus; aux nom­

breux accidentés au bénéfice des assurances; à l’exiguité des logis modernes et à leurs lits turcs ou leurs divans où l’on ne saurait être malade commodément et en paix; à la disparition des sœurs et tantes non mariées, autrefois, soigneuses et guérisseuses, toutes maintenant professionnelle­ ment occupées en dehors de la famille; à l’ac­ croissement de la population de jios grandes villes, au fait que, beaucoup plus fréquem­ ment qu’autrefois, on naît ou on meurt à l’hô­ pital — sur 2560 décès, en 1929, dans la ville de Zurich, on en compte 1664 qui se sont pro­ duits dans des hôpitaux — bref, à un ensemble remarquable de conditions de vie moderne, tendant à augmenter de jour en jour davantage le dé­ séquilibre inquiétant entre le besoin toujours plus grand d’infirmières d ’hôpitaux et la diffi­ culté de leur recrutement.

(A suivre) V. De l a c h a u x.

Le chômage en Suisse et ses causes

Ce n’est pas sans quelque arrière-pensée que l’on vit figurer au programme de la XXe Assemblée de l’Association suisse pour le Suf­ frage féminin une conférence sur les causes • du chômage. Pouvait-on, en l’espace d’une heure, attendre autre chose que des consi­ dérations plus ou moins superficielles, sur un sujet d’une pareille étendue? Dès le pre­ mier moment, les sceptiques furent rassurés, •en voyant avec quelle aisance et quelle auto­

rité, la conférencière, M"1« Gasser, de Zurich, Dr. ès .sc. pol., abordait ce problème com­ pliqué.

Appuyant tout son exposé sur des graphi­ ques fort bien faits et extrêmement parlants, Mme Gasser constate que la crise dont nous •souffrons est encore loin d’atteindre en gra­

vité Celle de 1921-22, puisque la statistique -évalue à 16000 le nombre actuel des chômeurs complets en Suisse, tandis que leur chiffre s ’est élevé à 100.000 en 1921-22. Après quel­ ques fort bien fails et extrêmement -parlants, son nier ou autre — qui peut être qualifié de normal, M"'s Gasser entre dans le vif de son sujet en abordan I le chômage de crise qui sé\ il dans le monde entier. Ses causes sont -à la fois d’ordre économique et politique; •c’est à tort que l’on incrimine la rationali­ sation : tout perfectionnement crée ailleurs aies occasions de travail, et doil conduire au bon marché et à de hauts salaires. 11 est vrai que le résultat immédiat de la rationalisation <est un certain déséquilibre et un chômage momentané jusqu’au jour où les difficultés d ’adaptation aux conditions nouvelles sont sur­ montées. Si l'on n ’y arrive pas, c’est qu’il \ a eu erreur de rationalisation, manque de faculte d’adaptalion. Mais la cause première du chômage est ailleurs: c ’est la baisse des .matières premières, qui entrave les échanges de marchandises; il en résulte un chômage

intense, qui à son tour -paralyse toujours plus les échanges. Chaque pays élève de plus en plus ses barrières douanières; il en est, comme la Russie et la Chipe, qui n’achètent plus rien au dehors. Enfin, aux causes in­ ternationales s ’ajoutent, pour chaque pays, des causes spécifiques.

Pour lutter contre le mal, on préconise bien des moyens, dont les uns n’abouliraient qu’à l’aggraver: telle serait, par exemple, la limitation du travail féminin, qui aurait pour résultat la ruine de nos entreprises; il ne faut pas oublier que c’est la main-d’œuvre féminine qui a fait la prospérité de nos in­ dustries textile et horlogère; et que la femme qui, par impossible, serait ramenée au rôle unique de ménagère, redeviendrait à son tour la concurrente des industries. Il convient aussi d’écarter les prétendues améliorations que constitueraient l ’exclusion de la main d’œuvre étrangère — la diminution générale de la durée du travail — la lutte contre la ratio­ nalisation. C’est bien plutôt des mesures po­ sitives que l ’on peut attendre de bons résul­ tats; tout d’abord, en cherchant, par tous les moyens possibles, à augmenter la faculté d’adaptation des ouvriers sans emploi: soit par leur transfert d’un métier à l ’autre, soit par leur changement de résidence; et ici pourraient intervenir des subsides; il faudrait remédier d’autre part au chômage saisonnier en s’efforçant de raccourcir la saison morte.

Pour conclure, les mesures propres à com­ battre le chômage seraient les suivantes:

a) avant la crise: pratiquer, en matière

économique, une politique de compensations, en ce sens que l’Etat et les particuliers de­ vraient établir des programmes, de travaux à longue échéance; dans les périodes prospères, on réduirait l ’exécution de ces travaux au minimum, en réservant les commandes pour les périodes d’activité ralentie.

h) pendant h crise: pratiquer une politique

de rapprochement économique en s’adaptant aussi rapidement que possible à la situation des prix du marché mondial, en s’efforçant d’abaisser les barrières qui entravent le com­ merce international, et de coopérer activement à une action internationale destinée à fournir des capitaux et des marchandises à des prix avantageux aux marchés peu développés, ou dont le pouvoir d’achat a particulièrement souffert de la crise, c’est-à-dire « aider la nature dans ses efforts vers la guérison.

En ce qui concerne la Suisse, Mm<‘ Gasser se déclare plutôt optimiste: il n ’esl pas im­ possible qu’il se produise déjà en 1931 une Hausse des matières premières qui amènerait quelque détente. D ’autre part, notre pays possède un capital abondant, et jouil au de­ hors d’un crédit et d’une confiance qui lui aideront à sortir de peine.

A deux questions qui lui sont posées par des auditrices, la conférencière répond, l u que, dans les difficultés présentes, la prio­ rité revient non à la crise monétaire, mais à la crise du travail : et 2° que la crise actuelle est évidemment une conséquence de la guerre, et que le désarmement, sans supprimer le chômage, l ’atténuerait considérablement.

A cela se réduisit la discussion sur un sujet trop technique et trop spécial pour que les profanes puissent argumenter longuement là- dessus. Mais si Mme Gasser exposa le problème en spécialiste consommée, pour qui la

slatis-muraille d’enceinte de celle-ci, alors l’impression change. C’est Venise maintenant: pourquoi s’en étonner, puisque, tout au long des siècles, ces deux Républiques rivales se disputèrent la supré­ matie de l’Adriatique? Une Venise sans canaux, il est vrai, et une Venise de race slave aussi, avec plus de fantaisie, d’imprévu, la marque bien à elle de son architecture, le dessin de ses édifices, l ’ornementation de ses façades, les cloîtres fleuris •de ses églises romaines encastrées dans le roc -comme des forteresses. Sur la place, une mer- Yeilleuse fontaine rotonde du XVe siècle rafraî­ chit de son murmure cette après-midi d ’été; plus loin, voici la Monnaie, le palais des Recteurs, ■émule de celui des Doges de Venise, la cathé­

drale, l’église votive de San Salvadore, construite -après le tremblement de terre de 1667 par les -dames nobles de la ville (première manifestation d u féminisme à Raguse!).

Tout cela, et le sourire bleu "de l’Adriatique dans le vieux petit port où se balancent barques de pêche et canots de plaisance, ou entre les rocs rouges sur lesquels se brisent les vagues les jours de tempête, je l’ai vu ce matin, cette après-midi, sous le soleil étincelant... Mais je l’ai revu aussi ce soir, au clair de lune, quand tout semblait dor­

mir déjà dans l’enceinte des vieux murs, et quand, nos silhouettes se découpant solitaires sur le pavé muet de la placette déserte, nous avons cru nous mouvoir dans le cadre de quelque drame shakes­ pearien, moitié fantaisie, moitié réalité...

V i e i l l e m a i s o n.

Ces dames de l’Union féminine de Dubrovnik «ont d’une hospitalité charmante et raffinée. Elles mous ont montré leur local, dont les fenêtres ouvrent sur la place de la fontaine, et où elles

organisent des cours, des conférences, des con­ certs et même des bals; leur magasin de vente de ces merveilleuses broderies, qui, à travers toute la Yougoslavie, cpnstitueront pour nous une tenta­ tion perpétuelle; leur crèche ingénieusement ju­ chée tout en haut des fortifications, où ni le soleil ni l’air de mer ne sont mesurés à leurs mioches; le camp-abri, installé sur l’ancienne muraille aussi, et qui . rend de si grands services aux écoles en courses de vacances, qui font le pèle­ rinage de cette ville historique et pittoresque- aussi constamment que chez nous l’on va au Grütli ou à la chapelle de Tell. Et maintenant, avant la promenade en bateau et le souper qu’elles nous offriront encore, elles viennent nous chercher, dans des autos confortables, pour nous conduire aux sources de l’Ombla, ce fleuve qui naît mystérieusement, déjà puissant et bleu com­ me un bras de mer, au pied de la montagne, et que l’on sait maintenant couler à des lieues de là„ sur un très lointain plateau calcaire, d’où il disparaît brusquement pour réapparaître ici, entre les touffes d’iris jaunes et de sauges lilas ac­ crochées au roc.

— Arrêtez, arrêtez ici, s’écrie avec line prière dans la voix cette jeune pharmacienne, blonde et fraîche dans sa robe blanche, qui a étudié à Vienne et à Lausanne, et pratiqué à Genève tout un hiver. J’aimerais tant vous montrer ma maison...

Tant pis pour l’autre voiture, qui a déjà filé à toute allure, sur la route poudreuse. Ce petit intermède est trop tentant pour ne pas nous l’accorder. Et nous voici franchissant la grille ouvragée d’un vieux, très vieux jardin, dessiné à la française, encaissé de murs, et délicieusement

tique et son interprétation n’ont point de secrets, ce que l ’on est convenu d’appeler la « féminité » n ’y perdit rien. Gela fu t sensible surtout lorsque la conférencière se montra préoccupée des effets moraux de la crise sur la jeunesse qui grandit dans celle atmos­ phère anormale: elle demande pour les jeu­ nes des cours complémentaires, une orien­ tation professionnelle agissante, à l ’a ffû t de nouveaux métiers. Avec un guide pareil, on ne peut parler de l’aridité des mathématiques: les chiffres s ’animent et parlent, et la science devient vivante sans rien perdre de sa rigueur.

E. Po r r e t.

c = r O .... — >

D e ~ c i , D e ~ l à . . .

R e c tific a tio n .

On nous fait remarquer, en nous priant de la rectifier, une double erreur d’information relati- einent au Dies académicas de l’Université de Genève, parue dans notre dernier numéro: pre­ mièrement, Mme Cuchet-Albaret était rapporteur pour le prix Blondel et non pas pour le prix Hentsch ; et en second lieu, les fonctions de rap­ porteur pour un prix de l’Université de Genève «int déjà été exercées par une femme, il y a trois ans: MHe Pauline Long, privat-docent à l’Uni­ versité.

„Nous nous empressops donc de rectifier, et par désir d’exactitude, et parce que nous sommes heureuse de constater que le « signe des temps » que nous relevions dans notre précédent numéro s ’est déjà manifesté en 1928. Tant mieux!

D i s t i n c t i o n .

Vous apprenons avec plaisir que Mme p, p a_ mart, professeur de chimie organique à la Fa­ culté des Sciences de Paris, a pris part, en qualité d ’invitée, au quatrième Conseil de chimie orga­ nisé par l’institut international de chimie Solvay. Dans ce Cdnseil, qui tint ses assises du 9 au 14 avril 1931 à Bruxelles, Ramart présenta un rapport fort apprécié sur un sujet auquel elle ! a apporté de nombreuses et importantes contri­

butions personnelles: « Les relations entre le

spectre d ’absorption et la structure des molé­ cules organiques ».

C o n tre le b r u i t .

11 y a quelque chose à faire à ce sujet dans nos villes, ce serait de l’hygiène mentale fort utile. L Í canton de Berne interdit la circulation nocturne des véhicules à moteur bruyant. C’est bien, mais, comme l’a remarqué le Directeur de police de ¡Neuchâtel, dans son spirituel rapport à l’Union des Villes suisses, l’Etat ne peut pas à lui seul combattre le bruit. Cette croisade réclame, elle aussi, la collaboration du public, afin que chacun pense au bruit non seulement lorsque d ’autres nous importunent, mais aussi lorsque nous sommes tentés de le faire nous-mêmes.

H. S. M.

La vie in te rn a tio n a le

Le prochain Congrès snffragiste aura

lieu à Athènes.

Ainsi en a décidé définitivement le Co­ mité Exécutif de F Alliance Internationale pour le Suffrage des Femmes, dans la session qu’il vient de tenir à Beograd, en acceptant officiellement pour avril 1932 l’invitation for­ mulée par la Ligue hellénique pour les droits de la femme. Pour la fin d’avril, soit du 17 au 23, ceci pour tenir compte, d’une part des fêtes de Pâques orthodoxes, pendant lesquelles la ca- pitale hellénique sera désertée par tous ceux de ses habitants que nous désirons rencontrer, et d’autre part d’an climat qui ne permettrait guère des séances de travail en notre époque

fleuri de géraniums et de roses, d’héliotropes et de jasmins. La vieille maison — un étage seule­ ment au-dessus du rez-de-chaussée — y ouvre ni fond son unique porte d’entrée, „et l’enserre des. deux côtés par des terrasses à balustres -de pierre, d’un dessin ancien et harmonieux. Partout des fleurs qui grimpent sur la pierre grise ; la tranquillité et le charme exquis des vieux palais du temps jadis; l’évocation d’une vie qui cou­ lait paisible et sans fièvre dans ce jardin caché et dans cette antique demeure. Et en con­ traste avec cette paix, ce silence, ces fleurs, la vue qui, des terrasses, s’étend sur le port de Gruz, sillonné de vapeurs, animé et bruyant en ce jour de fête, bleu et scintillant sous le soleiî.

En contraste aussi avec cette vision du passé, la pharmacie portant la croix de Genève qui abrite ses arcades modernement disposées sous la plus vaste des deux terrasses, et que dirige avec aisance et savoir-faire cette jeune femme blonde et rose, pendant qu’étudie à Vienne, comme elle, son fils aîné, et que dort son cadet dans sa chambre fraîche et spacieuse en cette après-midi d’été. Son mari est avocat, et dirige une étude de son côté. Elle est suffragiste, vous n’en doutez pas.

E. Gd.

(A suivre.)

Présidente du Conseil national des Femmes de Yougoslavie, et l'une des organisatrices de la Confé­

rence de Beograd.

accoutumée de fin juin. Mais autour de ces dates graviteront encore celles des réunions des diverses Commissions, Comités, et Con­ férences, organisées à l ’occasion du Congrès, et les suffragistes' feront bien de s ’assurer une bonne dizaine de journées libres à ce mo­ ment.

La préparation et l ’organisation de ce Con­ grès a constitué, on peut s’en douter, la pièce de résistance des travaux du Comité Exécutif à Beograd, et bien qu’il ne se fût pas réuni depuis près d’une année, cha­ cune s’est appliquée à limiter rapports et discussions concernant le passé pour pou­ voir consacrer plus de temps au travail futur de l ’Alliance. Travail en temps de Congrès et dans les intervalles de ceux-ci: car l’impor­ tance toujours croissante de F Alliance, le nombre toujours augmentant de ses déléga­ tions, l’œuvre d’éducation féministe qu’elle ac­ complit de la sorte, la double nécessité d’ins­ crire à son programme des problèmes nou­ veaux, si elle veut tenir compte de la marche des idées à travers le monde, et de continuer en même temps à mener le bon combat pour' les droits des fçmmes, qui est sa raison d’être essentielle: tous ces éléments combinés ren­ daient indispensable' une discussion approfon­ die et courageuse de nos méthodes de travail. Cette discussion, nous l ’avons eue, très am­ ple, très élevée, et, nous l’espérons, très fé­ conde, sur les bases d’an mémoire critique, remarquablement sagace et judicieux, pré­ paré par noire précieuse secrétaire du Bureau de Londres, Mrs. K. Bompas. Un autre point brûlant de l ’avenir de l’Alliance, c’est sa si­ tuation financière: il en a- été parlé ici même comme il en a été parlé à T Assemblée de Baden des suffragistes suisses; et des exper­ tises soigneusement établies, il résulte que, si chacune fait son devoir et ne se contente pas de demander à sa voisine de le faire, l’Al­ liance peut envisager, sans trop de soucis pécuniaires, non seulement l’organisation du Congrès de 1932, mais encore ensuite une année de travail assidu pour mener à bien les décisions de ce Congrès. Pour cela, il lui faut mille livres: est-ce un chiffre effarant, quand on sait que la Hollande, pourtant du­ rement atteinte par la crise économique et en pleine période de chômage elle aussi, a réussi à réunir l ’hiver dernier, d’un seul geste, près de 700 livres ? . . .

Les relations de l ’Alliance avec la S . d . N . , avec le B. I. T. , avec les autres grandes orga­ nisations féminines internationales; le tra­ vail des Commissions de l ’Alliance; la ques­ tion de la nationalité de la femme mariée,- celle de l’esclavage domestique qui, dans cer­ taines contrées de F Afrique et de l ’Asie, se lie. si étroitement avec le développement du féminisme que l ’Alliance estime de son devoir de l ’étudier; le fonctionnement du Bureau de Londres et de celui de Genève: notre Co­ mité a traité tour à tour chacun de ces su­ jets. Il a donné beaucoup de temps aussi à l ’organisation de la Conférence spéciale, éga­ lement prévue à Athènes pour le printemps prochain, au moment du Congrès, et qui sera consacrée à la question, toujours brûlante et controversée de la législation protectrice du travail féminin. Une enquête est en cours dans les divers pays affiliés à l’Alliance, sur les résultats de laquelle seront basés les rap­ ports présentés, au point de vue économique comme du point de vue hygiénique: et l’on espère beaucoup réunir de la sorte une docu­ mentation objective et scientifique, qui per­ mette une discussion sans passion sentimen­ tale, ni polémique agressive.

Et enfin, mille détails encore, nouvelles du mouvement dans de lointains pays où s’é­ veille chaque jour la conscience des femmes, expériences politiques des unes, succès o u

Referanslar

Benzer Belgeler

Beni Türkiye’den çok yurtdışında tanı­ yorlar, bu durum çok ağrıma gidiyor?. Ama böyle bir organizasyon festival ko­ mitesi ile benim topluluğumun yönetici­

Anahtar sözcükler: : Behçet hastal›¤›, pulmoner arter anevrizmas›, intrakardiak trombüs Key words: Behçet’s disease, pulmonary artery aneurysm, intracardiac

Turkey in the Ouvrage sur les femmes by Mme Dupin » Between 1745 and 1751, Rousseau was employed by Madame Dupin, a feminist author, as a researcher assistant on her ambitious

Il est clair que dans cet essai de bilan, qui malheureusement n’a rien de caricatural, les « indigènes », pouvaient difficilement déceler quoi que ce soit de vraiment positif pour

Yaklafl›k 2300 y›l önce yaflad›¤› belirlenen kurbanlardan birinin saç› üzerinde yap›lan incelemeler, büyük ölçüde sebze a¤›rl›kl› bir diyete iflaret ediyor; bu

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