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L'Oecumenicite des Turcs:Simavnalı Bedreddin

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R E C H I D S A F F E T A T A B I N E N C o r r e s p o n d a n t d e l’I n s t i t u t d e F r a n c e

L’CECUMÉNICITÉ

DES

TURCS

StMAVNAU BEDREDDİN

j 2e E D I T I O N R E V U E E T C O R R I G É E j

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L’ŒCUMÉNICITÉ DES TURCS

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OUVRAGES DU MEME AUTEUR

p a r u s e n f r a n ç a is :

■ L ’E ffo rt O tto m a n L 'A g ita tio n B u lg a re

R u d e v a l éd . P a r is 1906 R u d e v a l éd. P a r is 1901 — M é lan g es l itté r a ir e s e t p o litiq u e s

V ol. - Ed. l e v a n t H e ra ld - I s ta n b u l 1906-1911 — L es T u rc s de P e rs e

E d. R e v u e d e H o n g rie - B u d a p e s t 1911

— L a lib é r a tio n d 'A n d rin o p le

M issio n à R om e, P a ris , L o n d re s 1913 — l e t t r e s o u v e rte s à C lé m e n c e a u — l e s T u rc s e t le p a n ­ h e llé n ism e - Le p r o lé ta r ia t tu r c à la C o n fé re n c e S o cialiste de B e rn e — L ’o c c u p a tio n g re c q u e de S m y rn e — La Q u e stio n A r m é n ie n n e E d . K u n d ig - G e n è v e 1921 — B ila n é c o n o m iq u e e t f in a n c ie r d e la T u rq u ie — L a p o litiq u e é c o n o m iq u e de la T u rq u ie A n k a r a 1927 I s ta n b u l 1931 L es C a ra c té r is tiq u e s d e l ’a r c h ite c tu r e tu r q u e

1 Vol. - P a r is 1936 — E tu d e s T u rc o - I ta lie n n e s

— L a m a rtin e

I s ta n b u l 1938 I s ta n b u l 1941 Les T u rc s s u r les c ô te s d ’A n g le te rre ; la b ase de L u n d y N. R. de H o n g rie - B u d a p est 1944 P ie r re L o ti

I s ta n b u l 1950 — C o n trib u tio n s tu r q u e s à la S é c u rité e t à la C iv ilisa tio n

M é d ite rr a n é e n n e s P a r is 1#M — Les A p p o rts T u rc s d a n s le p e u p le m e n t e t la c iv illisa tio n d e l ’E u ro p e O rie n ta le — 1 Vol. - 2èm e E d. - 1st. 1952 — L es T u rc s à C o n s ta n tin o p le de V a u X V e Siècle 5èm e Ed. - P aris 1954 Istanb u l 1956 L a Q u e s tio n d e C h y p re — L e s T u rc s O c c id e n ta u x e t la M é d ite rra n é e 1 Vol. - 4èm e E d. 1956 1 Vol. - 15 m ille - 1958 — R é v isio n s H isto riq u e s

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L’OECUMÉNICiTÉ DES TURCS

D epuis des siècles, l’opinion européenne, m al in ­ form ée p ar des écrivains de p a rti pris, a confondu les Turcs ta n tô t avec les Mongols comme race, ta n tô t avec les A rabes du point de vu e religieux.

D’abord, les proto-T urcs n ’avaient rien de m on­ gol. Ils sont au th en tiq u em en t originaires, non du T urkestan, comme, on se l’im agine, m ais du T u rk ­ m énistan, situé su r les bords orien tau x de la C a­ spienne et des confins de l’O ural. Les autochtones actuels du T urkm énistan, aussi bien que leurs a n ­ cêtres directs, n ’ap p a rtie n n e n t d’aucune façon à la race jaune, pas plus comme m entalité que comme tra its physiques. Les Turcs, apparentés aux Scythes de l'an tiq u ité, désignés et dépeints comme tels par­ les historiens grecs et byzantins, étaien t et sont encore plus dolicocéphales que brachicéphales. Mais leur h a b ita t p rim itif ay an t été le th éâtre de boule­ versem ents géologiques répétés, ils fu re n t dans l’obligation de se disperser ta n tô t vers le Sud ou

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Simavnali Bedreddin

l'Iran, ta n tô t vers l’O uest au delà de l’O ural. De la sorte, ils durent, comme tous les peuples du monde, se m êler au Nord avec les Mongols, à l’Est avec les Chinois, au Sud avec les Iran ien s et à l’O uest avec les Slaves e) les G erm ains, subissant réciproquem ent leurs infl rences physiques, p o liti­ ques et religieuses, mais finissant souvent p a r les dom iner, grâce à la su p rém atie de leu r discipline et à leu r tolérance traditionnelle. Les em pires H ioung- Nou de l’Est. Hun de l’Ouest. Avar. K hazar, Seldjouk et O ttom an sont les com plexes de ces brassages. M ais m êm e lorsqu’ils sont assu jettis politiquem ent à d’au tres peuples, comme aux Mongols en H in- doustan, en Ii-an, en T u rk estan ou au x Slaves en Russie et en Pologne, les Turcs conservent les tra its essentiels de leu r caractère, de leur civilisation ainsi que leu r langue. Ils co n stitu en t les cadres ad m i­ n istratifs et m ilitaires des A bbassides de Bagdad, des Mongols de Djenguiz, des T atars de T am erlan et m êm e des T sars de Russie ju sq u ’à Ivan le T er­ rible. Indépendants, les Turcs ont adopté et protégé dans leu rs E tats toutes les religions et sectes ex istan t au monde: païenne comme m ercenaires ro ­ mains, puis comme H uns confédérés avec les Francs et les G erm ains d’A tilla; A vars christianisés et étab lis su r les bords du D anube su p érieu r p a r C harlem agne; boudhiste en M andchourie et en Chine; ncstorienne à K aschgar; israélite en C rim ée et en U kranie sous l’E m pire K hazar; T u r- copoulos orthodoxes en M acédoine et à Byzance;

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L’Oecuménicité des Turcs

Turcoples catholiques à Jéru salem et à C hypre avec les Tem pliers; chrétiens, comme H ussards ou K hou- zars (H azars) de l’O rdre teutonique; comme U hlands (U ghlan = qui signifie en turc jeu n e ca­ valier) dans la M arche de B randebourg; Cosaques orthodoxes dans les arm ées russes; K araim s en L ithuanie; idolâtres en Jak o u tie: C ham ans dans le T hibet septentrional; Koiimans et P étchénèques de Hongrie convertis à l ’aide du «Codex Cumanicus»; C hiites en Iran, en Ira k et en H indoustan; Sunnites au K horassan, au Caucase, en A natolie et aux B al­ kans.

Irène la K hazare fu t im pératrice de Byzance. Le tsar Boris Godounoff, qui régna en fa it une vingtaine d’années en Moscovie é ta it le p etit-fils d ’un M irza tu rc o -ta ta re évadé de la H orde d’Or, de même qu’une grande p a rtie de la noblesse russe et polonaise du X llle au X V IIIe siècle (d’après D yadulevitch) é ta it constituée des descendants con­ vertis au christianism e des B oyards ou Eays khazars et T urco-T atares qui dom inaient la Russie m éridionale depuis le V siècle (époque d’A ttila).

Le C om m andant en C hef des arm ées des Tem ­ pliers s'ap p elait officiellem ent le «G rand Turcoplc». D’après les règles de l’ordre, le G rand M aître était assisté régulièrem ent d’un écrivain «Sarrazinois» et d’un Turcople; ces troupes étaien t en m ajeure p a r­ tie composées soit des Turcopoulos m acédoniens ay an t déserté les arm ées byzantines, soit des m er­

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cenaires turcom ans et C rim éens islam isés ou ch ris­ tianisés originaires de l'A sie C entrale, et p rê ta n t leurs services aux plus ofrants. Le Royaum e franc de Jéru salem fu t défendu p ar ces Turcoples au sujet desquels Louis VII écriv ait à Suger : «Nous ne pou­ vons pas nous im aginer com m ent nous aurions pu subsister un in stan t dans ce pays sans leu r aide et leur assistance».

Une p a rtie de ces Turcoples su iv it les Croisés a C hypre, s ’é ta b lit à Bapho. R obert de Sablé, G rand M aître de l’O rdre des T em pliers en 1191. acheta l’Ile de C hypre à R ichard C oeur de Lion pour 25.000 m arcs de l ’époque. «Mais les Tem pliers, éc rit- il, ne v o u lu ren t point d em eu rer dans cette isle h a ­ bitée p ar des perfides et des lâches et la q u ittè re n t peu après!»

C’est grâce au x congénères asiatiques, de re li­ gions diverses, de ces Turcoples que les Tem pliers m a in tin re n t leurs relations com m erciales avec la Crim ée, l ’Asie M ineure, la Syrie et l’E gypte et am as­ sèren t de grandes richesses.

Il y av ait quelque chose de v raie dans l’accusa­ tion d hérésie q u ’on leu r a im putée, car ils consti­ tuaient, à n ’en pas douter, une hérésie ten d an t au rapprochem ent de l’Islam et de la C h rétien té et que c’est de cela su rto u t que leu r en v o u lu ren t le Pape C lem ent V qui tra fiq u a it de l’idée de croisade et P hilippe le Bel qui ne voulait pas leu r ren d re l ’arg e n t q u ’il le u r av ait em prunté.

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L’Oecuménicité des Turcs

Ces Turcoples. élém ents occultes de rapproche m ent en tre l ’E st et l ’Ouest, en relations avec les Bogomiles et les M anichéens, jo u èren t un rôle im ­ p o rtan t dans la secte des C athares, aussi em preinte qu’eux de manichéism e.

La question des T urcoples-T em pliers m érite c e r­ tainem ent d ê tre m inutieusem ent étudiée et éclaircie sous l’angle d’une im p artialité dégagée de tout p ré ­ jugé fanatique.

Les Turcs m éridionaux, qui av aient adopté l ’Islam vers 750. ne se sont plus ou moins solidarisés avec les au tres nations m usulm anes q u ’à la suite du K h a­ lifat du S ultan Selim I.

Au XVI siècle on pouvait voyager, à trav ers toutes les frontières politiques, du D anuble au D étroit d’A laska, en p a rla n t sans discontinuité et exclusi­ vem ent le turc en différents dialectes. De m êm e les com m unications com m erciales en tre l’Eprope et l'A sie étaien t assurées p a r les carav an iers de lan ­ gue turque, sans distinction de race et de croyance. De tous tem ps les religions les plus différentes é ta ie n t tolérées et lib rem en t p ratiq u ées dans les E tats turcs d’E urope et d’Asie.

Dans les sphères tu rq u es cultivées, la conception de l’Islam é ta it to talem en t d ifférente de celle des Arabes.

Le Coran qui s’adresse p articu lièrem en t aux h a ­ b ita n ts du D ésert — lequel m anque de toutes s a ­ tisfactions n atu relles et hum aines, — leu r prom et,

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comme com pensation et récom pense dans l’au-delà, un P arad is plein de charm antes Houris, un P aradis baigné de fleuves intarissables et éblouissant de verdures, toutes choses dont les A rabes étaient privés dans leu r désert et pour la conquête desquel­ les M ouham m ed réussit à les e n tra în e r dans la G uerre Sainte.

Les Turcs, comme je l ’ai expliqué plus haut, tran sh u m aien t dans les contrées où se trouvaient les plus belles fem m es du monde; où coulaient m aints fleuves qui débordaient la m oitié de l’année, irrig u an t des steppes verdoyantes qui s ’étendaient ju sq u ’au x frontières de la Chine, de l’Inde et des C arpathes. Possédant ici-bas tout ce que le P rophète p ro m ettait aux A rabes dans l'au delà, rassasiés de femmes, d’eaux et de verdures, les Turcs em b ras­ sèren t l’Islam dans un esp rit p lu tô t politique et conçurent cette religion dans un sens, non pas m a­ térialiste, mais sym bolique et m ystique. Il est cer­ tain qu’ils fu ren t am enés à cette exégèse su r les suggestions des idéologies chinoise et indo-iranienne dont ils av aien t subi l ’influence an térieu re. CH EM S-i-TEB R ÎZi (C hem seddin de T auris), qui fut le m aître de M evlana (D jelaleddin-i-R oum i) résum e ad m irab lem en t la conception islam ique du Turc dans les vers que voici ;

« ô vous, ô vous qui cherchez Dieu! Ne vous évertuez pas à le chercher. Dieu est en vous. Dieu est vous-m êm e.

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L’Oecuménicité des Turcs

Effacez la poussière qui recouvre le m iroir de votre âme, Vous y verrez la figure de la Céleste Beauté.»

C ette conception m ystique et créatrice se m an i­ feste de la façon la plus poétique dans les Règles de l’O rdre des Mevlevis, fondé p a r D jélaleddine Roûmi, venu de K horassan, établi à Konya, sous la dynastie tu rq u e des Seldjoukides. im m édiatem ent après les Croisades, au cours desquelles il y eut. d’après les chroniqueurs, en tre Turcs et C h rétien ts occidentaux, une in terp én étratio n telle q u ’à la m ort de M evlana, il se tro u v a it plus de C hrétiens et de Ju ifs que de M usulm ans qui su iv iren t ses obsèques.

D’au tre p a rt ce rapprochem ent c u ltu rel et sp i­ ritu el av ait été facilité p ar les Turcs païens de M a­ cédoine, les P étchènéques et les A vars catéchisés depuis St. Je a n Chrysostom e, les Turcopoulos en g a­ gés comme gardes d’h o n n eu r des Basileus.

L’illu stre P anthéiste, Avicenne, le plus grand philosophe de l’Islam (980-1037) Turc de B oukhara et son ferv en t disciple E um er K hayyam in tro ­ d uisirent le scepticism e poétique dans l’explication de l’existence hum aine.

Au X lle siècle, les corporations de m étiers des A his turcs qui professaient une idéologie très voi­ sine de celle des Bogomiles (ancêtres des Pom aks bulgares actuels, ce qui a fait croire erroném ent à l’origine slave des C athares) av aient p én étré ju sq u ’ au coeur des B alkans sous l ’égide des M anichéens

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et, à trav ers la Bosnie et Venise, pris indirectem ent contact avec les Albigeois, les C athares e t les T em ­ pliers. La m ère de H enri IV, Je an n e d 'A lb ret qui fut une su rv iv an te de la secte cath are (dont il existe encore a u jo u rd 'h u i des adeptes en France) déclarait que leur an cêtre reposait en Asie C entrale.

Sous l’E m pire S eldjoukide d'A natolie, vers 1240, un D erviche Turkm ène. B aba-Ishak a v ait déjà p ro ­ voqué un m ouvem ent à la fois religieux et social, de caractère antiféodaliste, qui fu t rép rim é après avoir pris une certain e extension en Anatolie.

H adji B ektache (1254-1337) conseiller du S ultan MURAD I, bey turc indép en d an t d’A natolie, p atronna la milice des Jan issaires en s’inspirant des principes les plus larges sous le rap p o rt re li­ gieux. Les rites et les pratiques des B ektachis ont beaucoup de ressem blance avec ceux du M ani­ chéism e, de la C abbale e t de la M açonnerie.

Mais il faut a rriv e r au Cheikh SIMAVNALI BEDREDDÎNE pour tro u v er la concrétisation p a r­ faite de l'oecum énicité sociale, religieuse e t idéo­ logique des Turcs.

B ed rettin est le fils, ne en 1360, du Cadi turc de Sim avna, citadelle située au sud d ’E dirne (A driano- polis) av an t la conquête de cette seconde capitale ottom ane, la prem ière en Europe.

A près avoir poursuivi des études approfondies à K o n ia.au C aire (où il fut le précepteur du jeune S u l­ tan M amlouk et en contact avec les ordres

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L’Oecuménicité des Turcs

ques ta n t m usulm ans que chrétiens; à T auris où il eut des en tretien s avec Tim our (T am erlan ); oc­ cupé le poste de Juge suprêm e au T rib u n al de Moussa Tchlébi à E dirné après la conquête de cette ville, Sim avnali B edreddine se voue corps et âme à une oeuvre sociale qui n ’a pas encore de pareille dans l’histoire des religions.

A près avoir m ûrem ent étudié les trois grandes religions m onothéistes, qui se p a rtag en t l’hum anité, il conclut que, sous le ra p p o rt m oral et social, le j u ­ daïsme, le christianism e et l’islamisme, basés tous trois croyances déistes et de la nécessité urg en te de com patibilités fondam entales et que, pour la paix et le bonheur du m onde, il fallait de toutes façons supprim er les différences ex istan t en tre ces cro y an ­ ces hétéroclites.

T rav aillan t dans une contrée, e n tre le D anube, la M er Noire et l’Egée, où les Bogomiles de toutes races avaient préparé plus ou moins le te rra in et favorisé largem ent les conquérants tu rcs inspirés des mêmes idées, B edreddine. aidé de plusieurs prêtres grecs et haham s israélites, qui p artag aien t son idéal, p arv in t à p ersu ad er les masses paysannes du caractère nocif des tendances exclusivistes des trois croyances déistes et de la nécessité urgente de l’union de leurs adeptes su r des principes dém ocra­ tiques et socialistes. A lors que l’intolérance est d e ­ venue le chancre de l’E urope et que le féodalism e exploiteur de la paysannerie bat son plein en O rient

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Simavnali Bedreddin

comme en Occident, Sim avnali B edreddine p arvient à gagner à sa cause près de 400.000 p artisans m u ­ sulm ans, chrétiens et israélites, peuplant une p a r­ tie des te rrito ire s com pris e n tre la D niester (où se tro u v en t encore les Gagaouzes de langue tu rq u e et de religion orthodoxe), le D anube, la M er N oire et les deux côtes de l’Egée ju sq u ’à Salonique en E urope et Izm ir en Asie M ineure.

Mais la réalisatio n de ce m agnifique idéal com ­ p o rtait p ratiq u em en t un m ouvem ent de révolte po­ pulaire qui fu t étouffée à sa naissance p a r le S ultan M ehm et I, soucieux de ne pas com prom ettre l’unité de l'E m pire q u'il avait rétab lie avec beaucoup de sacrifices après la défaite d ’A nkara. Çelebi S ultan M ehm et ne cessa toutefois de tém oigner le plus pro­ fond respect à la m ém oire du C heikh Bedreddine qui dem eura l’o b jet de la v én ératio n des Turcs à S errés de M acéroine, où on lu i éleva un Mausolée.

Nous avons fait tra n sfé re r d ern ièrem en t ses restes à ISTANBUL.

Je ne connais pas. dans toute l’histoire de l’h u ­ m anité, un chef de n ’im porte quelle religion qui ait eu l’audace d’en tre p re n d re une réform e sociale aussi fondam entale que Sim avnali Bedreddin.

Trois siècles après lui. même su r le te rra in de la théorie. Spinoza n ’a tte in t pas la profondeur et l’en vergure du R éform ateur turc dont 1 Occident ignore encore au jo u rd ’hui l’existence.

Em ile B urnouf. l’un des cré a te u rs de la science des

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Religions écrivait en 1885 :

«Etablir en théorie l’u n ité des dogmes religieux dans l’H um anité se ra it le b u t suprêm e de la civ i­ lisation. M ontrer que, sous leu r v a riété apparente, ces grandes in stitu tio n s cachent une m êm e doctrine fondam entale, ce se ra it re stitu e r à chacune d’elles le rôle qu’elles ont joué dans l’histo ire et faire dispa­ raître, a u ta n t q u ’il est possible, l ’antagonism e qui les tien t séparées et qui, p a r elles, a brisé le faisceau du genre hum ain. Si cette doctrine universelle, é tu ­ diée dans ses principes, v en ait à être reconnue pour vraie, nous aurions gagné une belle p a rtie dans le jeu redoutable qui se joue depuis des siècles.»

Dès le XlVe, un Turc Sim avnali E edreddine n ’av ait pas seulem ent reconnu cette nécessité, mais, au p rix de sa vie, a v a it essayé et réussi en p artie à la m ettre en p ratiq u e dans une des contrées les plus disparates et les plus troublées du m onde à cette époque.

Le défunt P ape Jean X X III, d’illu stre mémoire, fu t le prem ier G rand C atholique à qui, pen d an t son séjour à Istanbul (1934 - 1944) j ’exposai la te n ta ­ tive de B edreddin dont il apprécia la courageuse in itiativ e et l’élévation d’esprit.

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C . R İ G O B A S I M E V İ — İ S T A N B U L - 1 9 6 4

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