JUIN-JUILLET 1962
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A la mémoire de Osman Hamdi Bey
Dernièrem ent, en un geste fo rt lo uab le de recon n aissance et de gratitu de, les anciens élèves de l'A c a démie des B eaux-A rts ont org anisé une cérém onie com m ém orative en l ’ honneur de Osm an Hamdi bey.
Artiste peintre ém érite, archéo log ue à une époque de renommée m ondiale, fo nd ateur du musée d ’a r chéolog ie et de l'an cienn e Ecole des B eau x-A rts, a n i mateur des fo uilles de Sidon, en Syrie, au cours des quelles furent découvertes les fam eu x sarcophages dite d ’A le x a n d re le G ra n d et des Pleureuses, cet homme rem arqu able, cette perso nnalité de premier plan de notre vie culturelle n ’a pas encore la place qu’il mérite parm i les grands hommes de la nation.
Osm an Ham di fut le pionnier de notre culture m oderne, dans toute l’acception du terme. Formé à une époque où dom inait le plus noir obscurantism e, en plein période de décadence de nos arts plastiques, Osm an Ham di eut à livrer une lutte sans merci pour le triom phe de son id é a l. N 'a y a n t cure des obstacles qui s’am m oncelaient sur sa route, il continua sa lutte pour la science et l'a rt, une lutte ou sa carrière et même sa vie était sans cesse en ¡eu.
Il était le fils du grand vézir Ethem p ach a et nac- quit en 1 8 4 2 . Jeune homme, on l'en vo ya à Paris pour q u ’il y fit ses études de droit, mais l’ art l'em porta et le jeune Ham di fréquenta assiduem ent, à l’ Ecole des B eaux-A rts, les ateliers de G érôm e et de Louis B ou lan ger. P arallèle m e n t, il étudiait l'arch é o lo g ie , sachant quel vaste et in e xp lo ré champ de recherche consti tuait le sol de son p ays.
Sa co nn aissan ce ap p ro fo n d ie de plusieurs langues étrang ères, son esprit ouvert à tous les problèm es de la civilisatio n o ccid en tale le firen t nommer, à son re tour au p ays, introducteur des am bassadeurs. O n était alors sous le règne du sultan A b d ü l-A ziz. Sous Abdül- Ham id, il rem p laçait Pierre Déthier à la direction du Musée Im périal Ottom an qui, à l'épo qu e, ne consti tuait en vérité qu'un rudiment de musée. Bien vite il am orçait la construction des b eau x bâtim ents de style classique dont au jo u rd ’hui encore la Turquie peut s ’e n , norgueillir.
Il entrepren ait, avec Th. Reinach, les fo uilles de la nécropole ro y a le de Sidon et découvrait cet inesti m able pièce de l'A rt hellénistique qu'est le sarco ph ag e dit d ’A le x a n d re . Il fa is a it construire, fa c e au musée, une im portante bâtisse où il fit in sta lle r les ateliers de notre prem ière Ecole des B eaux A rts. Au grand scan d ale des «hérétiques» de la religio n, il o r
nait les jardins du musée de statues antiques et ouvrait toutes grandes au public des salles ou domi- niaient des corps d ’ hommes et de femmes nus. C 'é tait le comble de l'a u d a c e .
Comme peintre — et sa production est ab o n d an te et v a rié e — il reste in é g a lé . A une époque où les premiers peintres turcs de technique o ccid en tale se contentaient de traiter le p a y sa g e et la nature morte.
Membre de plusieurs instituts européens, figure célèbre de l'arch é o lo g ie m ondiale, docteur honoris- causa des Universités étrang ères, O sm an Hamdi bey est mort en p lein e gloire le 24 Février 1 9 10.
Nurullah BERK
STATISTIQUES DU TOURISME
Conform ém ent a u x prem ières estim ations diffusées p ar l'« O ffic e o f Business Economies, D epartm ent of Com merce» des Etats-U nis, les citoyens des Etats-Unis ont dépensé, pour leurs vo yag e s à l'é tran g e r, un total de 2 .6 4 0 m illions de do llars en 1 9 6 1 . Ce montant est à peu près le même qu'en 1960 et c'est la prem ière fois depuis la deuxièm e guerre m ondiale que ces dé penses n ’ont pas dépassé les chiffres de l'an n é e pré- . cédente.
Le montant total comprend $ 1 .7 4 0 m illions d ép en sés p ar les citoyens des Etats-U nis à l’ é tran g er, tandis q u 'ils affe c ta ie n t $ 9 0 0 m illions à l'a c h a t de bons de transport. Les com pagnies étrangères ont touché plus de la moitié des revenus des bons de tran spo rt, ce qui augm ente légèrem ent l'a v a n ce q u'elles ont prise en 19 60. Les dépenses pour les vo yag e s à d e stin a tion de l ’Europe ont dim inué brusquement en 1961, atte ig n an t jusqu'à $ 6 0 9 m illions, soit une baisse de près de 9 % p ar rappo rt à 1 9 6 0 . La raison essentielle de cette baisse est la diminution des dépenses mo yennes p ar touriste, probablem ent liée à la réduction de la durée des séjours en Europe. Les touristes v o y a geant en avion font des séjours plus courts et leur nombre a été proportionnellem ent plus élevé en 1961 qu'en 1960 parm i les touristes am éricains se rendant en Europe.
Le C a n a d a , ave c $ 4 1 2 m illions, a reçu le plus grand nombre de visiteurs des Etats-Unis p ar rapport au x autres p ay s. Si on ajoute le M exique (a v e c $ 3 7 0 m illio n s ), ces deux pays ont encaissé 4 5 % des dé penses engagées p ar les touristes am éricains contre 4 2 % en 1960.