• Sonuç bulunamadı

Analyse semiotique Des Bottes de Sept Lieues de Marcel Ayme

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Share "Analyse semiotique Des Bottes de Sept Lieues de Marcel Ayme"

Copied!
140
0
0

Yükleniyor.... (view fulltext now)

Tam metin

(1)

SELÇUK ÜNİVERSİTESİ

SOSYAL BİLİMLER ENSTİTÜSÜ

FRANSIZ DİLİ VE EDEBİYATI ANABİLİM DALI

FRANSIZ DİLİ VE EDEBİYATI BİLİM DALI

ANALYSE SEMIOTIQUE DES BOTTES DE SEPT LIEUES DE

MARCEL AYME

SULTAN KAYMAK

YÜKSEK LİSANS TEZİ

DANIŞMAN

PROF. DR. ABDULLAH ÖZTÜRK

(2)
(3)

T.C.

SELÇUK ÜNİVERSİTESİ Sosyal Bilimler Enstitüsü Müdürlüğü

BİLİMSEL ETİK SAYFASI

Öğ

renci

ni

n

Adı Soyadı : SULTAN KAYMAK

Numarası : 104209001002

Ana Bilim / Bilim Dalı : Fransız Dili ve Edebiyatı / Fransız Dili ve Edebiyatı

Programı Tezli Yüksek Lisans Doktora Tezin Adı : ANALYSE SEMIOTIQUE

DES BOTTES DE SEPT LIEUES DE MARCEL AYME

Bu tezin proje safhasından sonuçlanmasına kadarki bütün süreçlerde bilimsel etiğe ve akademik kurallara özenle riayet edildiğini, tez içindeki bütün bilgilerin etik davranış ve akademik kurallar çerçevesinde elde edilerek sunulduğunu, ayrıca tez yazım kurallarına uygun olarak hazırlanan bu çalışmada başkalarının eserlerinden yararlanılması durumunda bilimsel kurallara uygun olarak atıf yapıldığını bildiririm.

Öğrencinin imzası (İmza)

(4)
(5)
(6)
(7)

AVANT-PROPOS

Dans cette étude, nous avons essayé de proposer une analyse sémiotique de la nouvelle de Marcel Aymé intitulée « Les Bottes de Sept Lieues » qui fait partie dans

« Le Passe Muraille »en profitant des théories et des procédures d’analyse proposés par A.J. Greimas. Pourtant, pendant notre étude, nous avons recouru aux quelques sémioticiens comme Joseph Courtés, Jacques Fontanille, Louis Millogo, Nicole Everaert-Desmedt et Denis Bertrand qui se trouvent dans la lignée de Greimas.

Le sens n’est perçu que par la différence et tout auteur se sert des différences pour construire son œuvre. Le sémioticien doit dévoiler les niveaux de la production du sens en partant de deux niveaux de la manifestation qui sont le niveau de surface et le niveau profond puisque la sémiotique est un jeu de déconstruction. L’objet de notre étude, la nouvelle de Marcel Aymé, nous propose un riche univers d’oppositions qui se manifeste sous des aspects variés. C’est pourquoi nous l’avons choisie comme l’objet d’étude sur lequel on peut appliquer notre modèle d’analyse sémiotique qui nous donne l’occasion de présenter une lecture méthodologique possible. Nous n’avons pas limité notre analyse d’une manière centrée sur un seul parcours d’un sujet n’importe qui. Mais, en profitant des différences et des oppositions proposées par le texte pendant des programmes narratifs nous avons essayé de faire une analyse qui puisse manifester la signification dissimulée par les choix narratifs et discursifs de l’auteur. Toutefois, il faut souligner que notre analyse n’est pas une représentation complète de tous les éléments et de toutes les procédures du modèle sémiotique que Greimas a proposé.

(8)
(9)

T.C.

SELÇUK ÜNİVERSİTESİ Sosyal Bilimler Enstitüsü Müdürlüğü

Öğr

enc

ini

n

Adı Soyadı SULTAN KAYMAK Numarası: 104207001002

Ana Bilim /

Bilim Dalı FRANSIZ DİLİ VE EDEBİYATI / FRANSIZ DİLİ VE EDEBİYATI

Danışmanı PROF. DR. ABDULLAH ÖZTÜRK

Tezin Adı MARCEL AYMÉ’NİN LES BOTTES DE SEPT

LIEUES İSİMLİ ÖYKÜSÜNÜN

GÖSTERGEBİLİMSEL ÇÖZÜMLEMESİ

ÖZET

Bu çalışmada, 20. yüzyıl yazarlarından Marcel Aymé’nin (1902–1967) “Le Passe Muraille” isimli öykü kitabında yer alan “Les Bottes de Sept Lieues” adlı öyküsünü göstergebilim yöntemini kullanarak çözümlemeye çalıştık. Yaşamın her alanını göstergeler ve bunların sunduğu anlamlarla çözümlemeye çalışan göstergebilimin kuramcıları arasında ayrı bir yere sahip olan Algirdas Julien Greimas’ın geliştirdiği kuram çalışmamızın temelini oluşturmaktadır. Göstergebilimsel çözümleme yöntemini diğer çözümleme yöntemlerinden ayıran en önemli özelliği, onun, dış etkenleri göz ardı ederek, metni kendi kendisiyle açıklamayı hedeflemesidir. Böylece, göstergebilimsel bir okuma yalnızca metnin kendisinden yola çıkarak öykünün anlamsal bileşenlerini belirler ve okuyucunun metnin derin anlamına ulaşmasını sağlar. Üç ana bölüm ve bunlara bağlı alt kesitlere ayırdığımız öykümüz göstergebilimsel okuma yöntemiyle söylemsel, anlatısal ve mantıksal-anlamsal düzeylerde çözümlenmiştir. Çalışmamızın kuramsal çerçevesini oluşturan birinci bölümde sunduğumuz tanımlamalardan yola çıkarak yaptığımız bu göstergebilimsel analizin amacı bu yöntemin uygulanabilirliğini göstermektir. Bu sayede basit bir okuma esnasında okuyucunun dikkatinden kaçan fakat metnin anlam evreninde önemli işlevleri olan öğelerin var olduğunu ve bu öğelerin göstergebilimin sunduğu metodolojik okuma sayesinde daha kolay bir biçimde gözlemlendiğini göstermektir.

(10)
(11)

Öğr

enc

ini

n

Adı Soyadı SULTAN KAYMAK Numarası : 104207001002 Ana Bilim /

Bilim Dalı FRENCH LANGUAGE AND LITERATURE / FRENCH LANGUAGE AND LITERATURE

Danışmanı PROF. DR. ABDULLAH ÖZTÜRK

Tezin İngilizce Adı A SEMIOTIC ANALYSIS OF THE WORK NAMED

THE SEVEN LEAGUE BOOTS OF MARCEL AYMÉ

SUMMARY

In this study, it is tried to examine the short story named “Les Bottes de Sept Lieues” from the story book “Le Passe Muraille” by Marcel Aynne, one of the 20th century authors, by using semiotic analysis. The theory developed by Algirdas Julien Greimas, who has a special importance among semiotic theorists who try to resolve signs and their meanings presented in every part of life, underlies this study. The most significant feature of semiotic analysis, which differs from other analysis methods is that it aims to explain the text only by itself by ignoring external factors. So, a semiotic reading determines semantic components of the story only by basing upon the text itself and helps the reader to reach the profound meaning of the text. Our story divided into three main parts and segments related to them are examined from the aspect of discursive, narrative and logical-semantic levels by semiotic reading method. The aim of this semiotic analysis which we have practiced by the descriptions given in the first chapter as the theoretical aspect of the study, is to display practicability of this method. By this means, it is clearly understood that there are linguistic elements that the readers might ignore while a simple reading, but they have an important role for the text’s universe of meaning, and they are observed in an easy way by the help of methodological reading presented by semiotics.

T.C.

SELÇUK ÜNİVERSİTESİ Sosyal Bilimler Enstitüsü Müdürlüğü

(12)
(13)

Öğr

enc

ini

n

Adı Soyadı SULTAN KAYMAK Numarası: 104207001002

Ana Bilim /

Bilim Dalı LA LANGUE ET LA LITTERATURE FRANCAISE / LA LANGUE ET LA LITTERATURE FRANCAISE

Danışmanı PROF. DR. ABDULLAH ÖZTÜRK

Tezin Adı ANALYSE SEMIOTIQUE DES BOTTES DE SEPT

LIEUES DE MARCEL AYMÉ

RÉSUMÉ

Dans ce travail, nous avons essayé de faire une analyse sémiotique d’une novelle de Marcel Aymé (1902-1967) « Les Bottes de Sept Lieues » appartenant au recueil de contes intitulé « Le Passe Muraille ». Les théories sémiotiques d’Algirdas Jullien Greimas qui occupe une place importante parmi les théoriciens de la sémiologie ayant pour l’objectif de dévoiler le sens sous-jacent de la vie par les signes, constituent la base de notre étude. Le principe le plus important qui différencie l’analyse sémiotique d’autres méthodes c’est le fait qu’elle se donne pour l’objectif d’analyser le texte avec ses éléments intérieurs en ignorant tous les autres éléments extérieurs. De cette manière, une lecture sémiotique met en évidence les composantes significatives du texte en partant de texte lui-même et fournit au lecteur une compréhension plus profonde. Nous avons analysé le récit que nous avons segmenté dans un premier lieu en trois séquences et en des segments liés à ces derniers grâce à une lecture sémiotique aux niveaux narrative, discursive et sémantique. L’objectif de cette analyse sémiotique que nous avons réalisé à partir des explications proposées dans le premier chapitre qui constitue le cadre théorique de notre étude est de montrer le champ d’application de ce procédé. Ainsi, nous avons vu qu’il existe les éléments échappés à l’attention du lecteur pendant une lecture simple mais qui ont une fonction importante dans l'univers de la signification du texte et qu’il devient plus facile d’observer ces éléments grâce à la lecture méthodologique que ce domaine scientifique a proposée.

T.C.

SELÇUK ÜNİVERSİTESİ Sosyal Bilimler Enstitüsü Müdürlüğü

(14)
(15)

LISTE DES ABREVIATIONS

SQ. : Séquence Seg. : Segment S : Sujet S1 : Sujet de faire S2 : Sujet d’état O : Objet Ov : Objet de valeur Om : Objet modal PN : Programme narratif

PNP : Programme narratif principale PNU : Programme narratif d’usage V : Disjonction

Ʌ : Conjonction vs : Versus

(16)
(17)

LISTE DES SCHEMAS

Schéma 1 ... 15 Schéma 2 ... 17 Schéma 3 ... 17 Schéma 4 ... 17 Schéma 5 ... 19 Schéma 6 ... 20 Schéma 7 ... 21 Schéma 8 ... 21 Schéma 9 ... 23 Schéma 10 ... 30 Schéma 11 ... 35 Schéma 12 ... 41 Schéma 13 ... 48 Schéma 14 ... 50 Schéma 15 ... 51 Schéma 16 ... 60 Schéma 17 ... 61 Schéma 18 ... 62 Schéma 19 ... 63 Schéma 20 ... 67 Schéma 21 ... 69 Schéma 22 ... 79 Schéma 23 ... 80 Schéma 24 ... 87 Schéma 25 ... 95 Schéma 26 ... 100 Schéma 27 ... 101 Schéma 28 ... 110 Schéma 29 ... 112 Schéma 30 ... 116

(18)
(19)

INTRODUCTION

La sémiologie est une discipline scientifique qui étudie les systèmes de communication développées autours de la notion de signe. D’une manière générale on peut parler de deux grands théoriciens qui ont contribué à cette discipline en élargissant le terme sémiologie. Le premier Ferdinand de Saussure qui est fondateur de la sémiologie française propose renouveler la définition de sémiologie dans son

Cours de linguistique générale. D’après lui, la sémiologie est « la science qui étudie la vie des signes au sein de la vie sociale »1. Quant à l’autre, c’est Charles Sanders

Peirce qui recouvre la même idée du signe tout à l’insu de Saussure. Il invente le terme de sémiotique qui se donne à l’étude du processus de la signification. Ces deux termes sont confondus bien qu’il y ait une différence de fonctionnement : alors que

le principe sémiotique fonctionne à partir d'un système triadique quand la sémiologie fonctionne selon un système binaire.2 Pendant notre analyse, nous avons utilisé plutôt le mot de sémiotique puisque notre analyse se nourrit de la méthode sémiotique d’A. J. Greimas.

L’origine de sémiotique moderne est fondée selon les théories de la linguistique structurale de Ferdinand de Saussure, Roland Barthes, Charles Sanders Peirce, Umberto Eco, Jacobson, Charles Morris, Louis Hjelmslev et A. J. Greimas. Ce dernier qui est le fondateur de la sémiotique structurale, pour développer ses théories, se nourrit des approches de Saussure et de Hjelmslev qui ont le même concept de signe fondé sur le principe de binarisme. D’après eux, en tant que concept élémentaire de la sémiologie, le signe est une réalité à deux faces : le signifiant et le signifié. Le premier constitue la forme sensible du signe, autrement dit la forme de l’expression qui est les lettres. Quant au deuxième, c’est la notion véhiculée par le signifiant, autrement dit la forme du contenu.

Dans ce travail nous proposons une lecture méthodologique à partir des théories de Greimas. Afin de mieux expliquer l’application de notre méthode d’analyse, nous avons essayé de donner les traits généraux de l’analyse sémiotique dans le premier chapitre. Ensuite, nous allons passer à l’application de notre méthode

1 Cours de linguistique générale, p. 33.

(20)

sur notre objet d’étude en profitant de l’opération de segmentation que nous faisons au début de notre analyse. Nous ne faisons pas un découpage en rubrique pour aucune étape ni de l’analyse des structures de surface ni des structures profondes.

Le récit que nous avons choisi est la nouvelle écrite par Marcel Aymé intitulé « Les Bottes de Sept Lieues ». Le récit est riche des éléments aptes pour une analyse sémiotique. C’est pourquoi nous avons choisi ce récit qui nous donne l’occasion d’appliquer les éléments fondamentaux précisés pendant le premier chapitre. En résumé, le récit raconte l’histoire d’un petit écolier pauvre qui se met en quête d’un objet magique pour se sauver de la misère avec sa mère.

Si nous observons l’état initial et l’état final du récit, nous pouvons dire que c’est l’histoire d’un petit écolier Antoine qui se met, avec ses amis, en quête des bottes magiques qui permettent de parcourir sept lieues en une seule enjambée. C’est pourquoi elles s’appellent « les bottes de sept lieues ». Lors de leur expédition vers le magasin de bric-à-brac, dans l’étalage duquel se trouvent les bottes, les six écoliers ont un accident qui leur cause à passer quelques jours à l’hôpital et qui les empêche d’acquérir les bottes. A partir de ce séjour à l’hôpital, les écoliers demandent de leurs parents de les acheter cette paire des bottes. En raison de la pauvreté qu’Antoine et sa mère Germaine tentent de supporter, il paraît difficile pour Antoine d’espérer un tel bonheur de chausser ces bottes magiques. Le déroulement de l’histoire est fondé sur l’expédition des parents pour acheter les bottes. A la fin du récit, Antoine se met en possession de l’objet de son bonheur, les bottes magiques qui permettront à ce petit enfant de sortir de la misère, par l’intermédiaire de sa mère qui peut tout faire quand il s’agit du bonheur de son enfant.

Ce petit résumé nous fournit l’explication nécessaire qui montre brièvement la structure générale du récit. Au point de vue d’Antoine on peut écrire la situation initiale et la situation finale selon les formules suivantes :

A l’état initial Antoine était disjoint de son objet modal (les bottes) qui l’entraine vers son objet valeur (le bonheur) : S V O

À l’état final Antoine devient conjoint à son objet valeur (le bonheur) grâce à l’aide de sa mère qui l’amène son objet modal (les bottes) : S Λ O

(21)

TABLE DES MATIERES

BİLİMSEL ETİK SAYFASI ... i

YÜKSEK LİSANS TEZİ KABUL FORMU ... ii

AVANT-PROPOS ... iii

ÖZET ... iv

SUMMARY ... v

RÉSUMÉ ... vi

LISTE DES ABREVIATIONS ... vii

LISTE DES SCHEMAS ... viii

INTRODUCTION ... viii

CHAPITRE I : LES TRAITS GÉNÉRAUX DE L’ANALYSE SÉMIOTIQUE ... 6

1.1.LES STRUCTURES DE SURFACE ... 7

1.1.1.LA COMPOSANTE NARRATIVE ... 8

1.1.1.1. Les éléments de la narrativité ... 8

1.1.1.2. Le programme narratif ... 11

1.1.1.3. Le schéma actantiel: ... 14

1.1.1.4.Le schéma narratif : ... 18

1.1.2. LA COMPOSANTE DISCURSIVE ... 38

1.1.2.1.Le niveau figuratif ... 39

1.1.2.2.Le niveau thématique ... 41

1.2.LES STRUCTURES PROFONDES ... 43

1.2.1.Analyse sémique ... 44

1.2.2.Les Sèmes Nucléaires et les Classèmes ... 44

1.2.1.1.Les sèmes nucléaires ... 45

1.2.1.2.Les classèmes... 45

1.2.1.L’Isotopie ... 46

1.2.2.Le carré sémiotique ... 46

CHAPITRE II : LA SEGMENTATION DES BOTTES DE SEPT LIEUES ... 52

2.1. La première séquence : La représentation des personnages dans leurs univers... 52

(22)

2.1.2. Segment 2 : L’expédition de la bande : Le personnage de Frioulat et les autres enfants ... 53

2.1.3. Segment 3 : L’attente inquiète de Germaine ... 53

2.2. La deuxième séquence : Le séjour à l’hôpital ... 53

2.2.1. Segment 1 : La rencontre des parents à l’hôpital ... 53

2.2.2. Segment 2 : Le séjour, les visites et les discussions à l’hôpital ... 53

2.2.3. Segment 3 : Les bottes de Frioulat... 53

2.2.4. Segment 4 : À la quête des bottes : Madame Frioulat tient sa promesse ... 54

2.2.5. Segment 5 : Les convoitises et les espoirs des enfants encore pour les bottes ... 54

2.2.6. Segment 6 : Sortie de l’hôpital de Frioulat et la déception ... 54

2.2.7. Segment 7 : Sortie de l’hôpital de Rogier et la déception ... 54

2.2.8. Segment 8 : Sortie de l’hôpital de Naudin et la déception ... 54

2.2.9. Segment 9 : L’oncle d’Antoine : Victor ... 55

2.3. La troisième séquence : La fin d’aventure – le retour d’Antoine ... 55

2.3.1. Segment 1 : Sortie de l’hôpital d’Antoine et la déception ... 55

2.3.2. Segment 2 : L’expédition de Germaine : Germaine chez le marchand ... 55

2.3.3. Segment 3 : Antoine enfin en possession des bottes ... 55

CHAPITRE III : L’ANALYSE DE LA PREMIERE SEQUENCE ... 56

LA REPRESENTATION DES PERSONNAGES DANS LEURS UNIVERS ... 56

3.1. Segment 1 : Le portrait d’une femme pauvre : Germaine Buge... 56

3.2. Segment 2 : L’expédition de la bande ; Le personnage de Frioulat et les autres enfants ... 59

CHAPITRE IV : L’ANALYSE DE LA DEUXIEME SEQUENCE ... 83

LE SEJOUR A L’HOPITAL ... 83 4.1.Segment 1 : L’attente inquiète de Germaine ... 83

4.2.Segment 2 : La rencontre des parents à l’hôpital ... 85

4.3.Segment 3 : Le séjour, les visites et les discussions à l’hôpital ... 89

4.4. Segment 4 : Les bottes de Frioulat ... 92

(23)

4.6. Segment 6 : Les convoitises et les espoirs des enfants encore pour les bottes ... 95

4.7. Segment 7 : L’oncle d’Antoine : Victor ... 97

CHAPITRE V : LA TROISIEME SEQUENCE ... 102

LA FIN DE L’AVENTURE : LE RETOUR D’ANTOINE ... 102 5.1. Segment 1 : Sortie de l’hôpital d’Antoine et la déception ... 102

5.2. Segment 2 : L’expédition de Germaine : Germaine chez le marchand .... 104

5.3. Segment 3 : Antoine enfin en possession des bottes ... 113

CONCLUSION ...115 BIBLIOGRAPHIE ... 120

(24)

CHAPITRE I: LES TRAITS GÉNÉRAUX DE L’ANALYSE

SÉMIOTIQUE

La sémiotique est un « jeu de dé-construction »3 qui se met en quête de

l’exploration des conditions de la signification et de l’analyse des racines du sens. Afin de réaliser son but de déconstruction, la sémiotique cherche à mettre au jour la possibilité de la signification présentée dans les textes ou dans les discours et leurs articulations logiques ou systématiques. Elle ne s’intéresse jamais à préciser le sens vrai du texte et à reproduire la genèse ou l’histoire d’un texte : son écrivain, le temps de son production, etc… Elle ne se préoccupe pas de ce que ou ce qui dit un texte mais de comment ce texte dit ce qu’il dit. Ainsi, ce n’est qu’à l’intérieur du texte que l’on peut structurer le comment du sens.

Le domaine de la sémiotique est les conditions internes de la signification. Pour cette raison on peut dire qu’une analyse sémiotique est immanente. « Cela veut

dire que la problématique définie par le travail sémiotique porte sur le fonctionnement textuel de la signification et non sur le rapport que le texte peut entretenir avec un référent interne ».4

Selon F. de Saussure et L. Hjelmslev il n’y a de sens que par et dans la

différence. Afin de relever le sens d’un texte ou d’un discours, il faut dévoiler le système structuré de relations entre les états et les transformations. Alors, on peut dire que « les éléments d’un texte ne tiennent leur signification et ne peuvent être

reconnus signifiants que par le jeu des relations qu’ils entretiennent. »5 Il s’agit ici

de la forme du contenu et le fait que l’analyse sémiotique se donne à la description de la construction du sens elle est de caractère structural.

Il se trouve une distinction entre la sémiologie et la linguistique : « l’analyse

sémiotique est une analyse du discours et cela différencie la sémiotique « textuelle » de la linguistique structurale « phrastique » ».6 La sémiotique vise à analyser

3Groupe d’Entrevernes, Analyse Sémiotique des Textes, Presses Universitaires de Lyon, 1979, p. 7. 4Ibid., p. 8

5Ibid., p. 8 6Ibid., p. 8

(25)

l’organisation et la production des discours et des textes tandis que la linguistique n’a pour but que de la construction et la production des phrases.

Pendant notre analyse nous profiterons des procédures d’analyse et de la méthodologie greimassiennes. Les textes ou les discours sont des mécanismes structurés de règles et de relations qu’il faut reconnaître les unités susceptibles de s’inscrire dans ce système de règles et de relations. Cela nécessite de distinguer des niveaux de description organisés par des contraintes et des différences produisant le sens et le forme du contenu, à la fois. Cette analyse descriptive s’étend sur deux niveaux d’analyse : le niveau de surface et le niveau profond.

Le premier niveau d’analyse se produit de deux composantes auxquelles est soumise l’organisation des éléments signifiants :

-La composante narrative organise la succession et l’enchaînement des états et des transformations qui surgissent des programmes narratifs.

-La composante discursive organise l’enchaînement des figures et des effets de sens perçus dans le texte.

Le deuxième niveau d’analyse se produit également de deux composantes lesquelles permettent d’arranger les éléments signifiants :

-Le système de relations permet la classification des valeurs de sens selon leurs relations entre elles.

-Le système d’opérations règle le passage d’une valeur à une autre. 1.1. LES STRUCTURES DE SURFACE

Les structures de surface se forment en deux niveaux: Le niveau narratif et le niveau discursif.

(26)

1.1.1. LA COMPOSANTE NARRATIVE

Comme nous avons déjà signalé, il se trouve, dans un texte, des diverses composantes auxquelles correspondent « un niveau de description de la

signification : des éléments caractéristiques (pertinents) et des procédures particulières pour reconnaître et représenter ces éléments et leurs organisation ».7

La composante narrative constitue la couche de surface d’un texte. L’analyse de la composante narrative nécessite tout d’abord la description de quelques structures perçues à travers une lecture méthodologique. Dans ce part de notre étude, nous abordons la structure actantielle que le récit révèle, les parcours narratifs des sujets et les rapports syntaxiques des composantes de la narrativité.

1.1.1.1. Les éléments de la narrativité

Le sens se présente par la différence : « il y a du sens lorsqu’il y a de la

différence ».8 Le sémioticien cherche, dans son analyse, à reconnaitre et à décrire cette différence structurée dans les textes. Quand un récit est pris dans le niveau de la composante narrative, il relève d’une succession d’états et de transformations entre ces états responsables de la production du sens. Ce phénomène de succession d’états et de transformations est appelé en tant que « narrativité ». La précision des états et des transformations et la représentation de leurs relations et leurs organisations se trouve dans le domaine de l’analyse narrative. Le fait que tous les récits possèdent une composante narrative nécessite une analyse narrative.

Pour l’analyse narrative, il faut distinguer les états et les transformations qui constituent le récit. Un état présenté dans le discours est toujours aux verbes « être » ou « avoir » et une transformation se présente sous forme d’action avec un verbe du type « faire ». L’analyse narrative s’intéresse des classements des énoncés d’état et des énoncés du faire qui ne sont pas directement explicits comme les phrases mais ils se trouvent implicites sous des mots, des expressions et des phrases. Afin d’analyser un texte, il faut distinguer deux niveaux ; pour être lu et pour la disposition des

7Groupe d’Entrevernes, Analyse Sémiotique des Textes, Presses Universitaires de Lyon, 1979, p. 13. 8Groupe d’Entrevernes, op.cit., p.13.

(27)

éléments de la grammaire narrative. Le premier niveau est la manifestation et le deuxième c’est celui qui est construit.

Dans la définition un peu plus précise de l’énoncé d’état, il faut mettre en valeur deux notions de sujet et d’objet. Il s’agit ici la relation entre un sujet et un objet perçus dans le texte. Mais il faut faire attention : « le sujet (S) n’est pas un

personnage et l’objet (O) n’est pas une chose, ce sont des rôles, des notions qui définissent des positions corrélatives (actants et rôles actantiels) qui n’existent jamais l’une sans l’autre »9

. Pas de sujet sans objet et pas d’objet sans sujet.

Il se trouve deux types d’énoncés d’état qui mettent au jour deux types de relation entre le sujet et l’objet. « Les énoncés d’état quant à eux se fondent sur les

prédicats élémentaires d’ « être » et d’ « avoir ». 10

-énoncé d’état disjoint : Sujet et objet sont en relation de disjonction. On écrit

cette relation avec la formule suivante : S V O

-énoncé d’état conjoint : Sujet et objet sont en relation de conjonction. On

écrit cette relation avec la formule suivante : S Ʌ O

Il existe une autre notion qui porte importance pour la narrativité. C’est la

transformation. La transformation, c’est une transition d’une forme d’état à une

autre. Il se trouve deux types de transformations.

-transformation de conjonction : Elle signifie le passage d’un état de

disjonction à un état de conjonction. Cette transformation est représentée par la formule suivante dont la flèche indique le passage d’un état à un autre :

(SVO)→(SɅO)

9Groupe d’Entrevernes, op.cit., p. 15.

(28)

-transformation de disjonction : Elle signifie le passage d’un état de

conjonction à un état de disjonction. Cette transformation est représentée par la formule suivante dont la flèche indique également le passage d’un état à un autre :

(SɅO) → (SVO)

Lors de l’analyse narrative, l’analyste doit classer les énoncés du type faire en tant que les énoncés de conjonction et les énoncés de disjonction par la description des transformations apparues dans le discours. Tout texte peut enregistrer plusieurs transformations. Une observation bien attentive nous amène à distinguer des différents cas selon les relations que les transformations entretiennent entre elles. Il existe trois types de transformations apparues dans les récits d’une façon « hiérarchisé » « successive » et « indépendante» que l’on doit distinguer en segmentant les textes en épisodes et en séquences.

Les transformations hiérarchisées sont des récits intégrés dans un récit global qui se présentent comme une structure hiérarchique. Il existe des récits qui se composent une suite de transformations que l’on appelle les transformations

successives dans lesquelles « la situation résultant d’une première transformation constitue la nouvelle situation initiale sur laquelle agit la transformation suivante. »11

Dans un même récit deux ou plusieurs transformations peuvent agir d’une façon autonome que l’on ne peut pas les nommer comme épisodes. Car, « la

situation initiale du second fragment est sans rapport, au point de vue de la structure narrative, avec la segmentation finale du premier ».12C’est le cas des transformations indépendantes.

11Nicole Everaert-Desmedt, Sémiotique du récit, Édition De Boeck Université, 3ème Édition, Bruxelles,

2000, p., 22.

(29)

1.1.1.2. Le programme narratif

La succession d’états et de transformations construits selon les relations entre le sujet et l’objet et leurs transformations se relève comme le programme narratif (PN) où se trouvent divers transformations articulées et hiérarchisées. Selon Denis Bertrand le PN « est la structure syntaxique élémentaire qui « met en musique » le

paradigme actantiel, à travers la relation entre le sujet et l’objet, érigés ainsi en hyper-actants. Il constitue un algorithme de transformation des énoncés narratifs ».13 Il s’agit d’un enchainement logique des états et des transformations

d’où vient la notion de programme qui se donne pour but à la description de l’organisation du programme narratif en mettant en relief cette articulation logique.

Le programme narratif constitue deux énoncés de base : les énoncés d’état et les énoncés de faire. « Ceux-ci ont pour fonction de transformer les états. Les énoncés d’état quant à eux se fondent sur les prédicats élémentaires d’ « être » et d’ « avoir ».14 Pour parler d’un programme narratif, il faut qu’un sujet parvienne à accomplir un passage d’un état de conjonction à un état de disjonction, ou inversement. Toute opération du faire qui met au jour une transformation d’état est appelée comme la performance. Cependant, la réalisation de cette opération exige un agent que l’analyse sémiotique nomme le sujet opérateur. Comme nous en avons déjà parlé, ce n’est pas un personnage mais un rôle assumé par un actant.

Il se trouve deux types de sujets dans l’analyse narrative. Le premier est le sujet d’état qui est en jonction ou en disjonction avec son objet de quête. La relation définie entre le sujet et son objet constitue un énoncé d’état. Pourtant, la deuxième, c’est le sujet opérateur qui réalise la performance principale, et pour cette raison on peut l’appeler le sujet du faire. La relation définie entre le sujet opérateur et sa performance constitue ce que l’on appelle l’énoncé du faire. À partir de cette définition on peut formuler la transformation narrative y compris l’énoncé d’état et l’énoncé du faire :

13 Denis BERTRAND, Précis de Sémiotique Littéraire, Editions Nathan HER, Paris, 2000, p. 183. 14 Denis BERTRAND, op.cit., p. 183.

(30)

F(S) [(S V O) → (SɅ O)]

Pour qu’on puisse parler d’un programme narratif, il faut, tout d’abord, qu’un sujet réalise une performance qui révèle un énoncé d’état. Mais la réalisation de ce dernier présuppose une autre phase de compétence pendant laquelle le sujet devient

compétent.

Au cas où le texte représente l’acquisition de la compétence par le sujet, la compétence est perçue comme un objet, disjoint ou conjoint, par rapport au sujet. Nous revoyons ici la formule générale de la transformation. « La différence tient ici

au type d’objet auquel le sujet est relié ; au niveau de la compétence, l’objet acquis n’est pas (encore) l’objet principal de la performance, mais une condition nécessaire pour l’acquérir : on appelle objet modal ce nouveau type d’objet.»15

Au niveau de l’analyse sémiotique il faut distinguer deux types d’objets : l’un, c’est l’objet valeur qui est l’objet principal de la transformation tandis que l’autre est

l’objet-modal qui est l’élément de compétence nécessaire pour la réalisation de la performance. Chacun de ces objets correspond à deux types de transformation à leur tour : « la performance principale transforme la relation du sujet d’état à

l’objet-valeur, et la performance modale (ou encore performance de qualification) transforme la relation d’un sujet à l’objet-modal »16

. La prise de la compétence peut

organiser un programme narratif qui est relié au programme narratif principal et constituer tout un texte, à la fois.

Selon les performances réalisés à travers les transformations diverses, il est possible de distinguer des divers niveaux thématiques en tant que les récits d’acquisition des valeurs et bien les récits des déperditions. On peut les nommer aussi comme les récits d’appropriation et de dépossession. « La typologie des

programmes narratifs invite, par ailleurs, à hiérarchiser le programme de base, ou programme principal, et les programmes d’usage, ou programmes secondaires :

15 Groupe d’Entrevernes, op.cit., p. 17. 16Groupe d’Entrevernes, op.cit., p. 18.

(31)

l’accomplissement de ces derniers est nécessaire à la réalisation du premier ».17

C’est-à-dire que la réalisation d’un programme narratif principale « peut nécessiter la

réalisation préalable d’un ou plusieurs PN intermédiaires, qu’on appellera PN d’usage ».18Ainsi, l’enchaînement syntagmatique de ces programmes narratifs constitue le parcours narratif du sujet de faire qui se met en quête de son objet valeur.

« Le modèle sémiotique du récit n’est pas (…) destiné à l’étude des textes, mais à la mise au point d’une grammaire narrative. L’objectif de Greimas, en mettant en évidence la structure commune à tous les récits, était d’éclairer la notion du « sens ». (…) Le récit se présentant comme l’orientation d’un sujet vers un objet, on peut en effet déceler les valeurs qui animent le sujet à travers le choix de l’objet, les moyens mis en œuvre pour l’obtenir et les déterminations à l’origine de la quête ».19

Ainsi, le programme narratif permet de comprendre la logique d’un comportement d’un acteur qui le pousse à assumer les rôles actantiels. Le programme narratif que Greimas a proposé quatre phases à repérer à travers une analyse selon les modalités « pouvoir », « savoir », « devoir », « vouloir ».

Avant d’étudier les phases qui constituent le schéma narratif qu’on repère pendant l’analyse des programmes narratifs d’un texte donné il vaut mieux de parler un peu des modalités. Denis Bertrand définit la modalité comme « un prédicat qui

modifie un autre prédicat. »20 Il s’oppose au prédicat descriptif. « Je vais » révèle un prédicat descriptif tandis que « Je veux aller » révèle un prédicat modal. En sémiotique un prédicat modal est défini eu égard à son objet et elle le voit à un niveau plus abstrait de la grammaire actantielle. « Dès lors, le sujet et les prédicats

qui l’intéressent ne sont plus les seuls surfaces de la paroles (encore qu’ils entrent dans son champs), mais les actants eux-mêmes. Et les modalités ne seront plus limitées à la manifestation des seuls verbes modaux « vouloir », « pouvoir » etc…, mais aux verbes modaux que des énoncés de toute nature peuvent induire. Les barres obliques (/vouloir faire/, /faire croire/, etc.) servent à préciser qu’il s’agit là de la

17Denis BERTRAND, op.cit., p. 184. 18 Nicole Everaert-Desmedt, op.cit., p. 57.

19Vincent Jouve, La poétiquedu roman, 2ème édition, ArmandColin/VUEF, 2001, p. 54. 20 Denis BERTRAND, op.cit., p. 195.

(32)

valeur modale. »21 En bref, une modalité peut être définie comme un énoncé qui

modifie un autre énoncé.

1.1.1.3. Le schéma actantiel:

La notion du personnage consiste en trois dimensions dans l’organisation textuelle. Leurs fonctions narratives, leurs rôles et leurs êtres doivent être nécessairement étudiés selon le niveau où ils apparaissent.

On peut les définir selon leurs faits, leurs rapports qu’ils entretiennent avec les autres personnages du même récit et leurs objets de quête. Dans tous les textes, il est possible de retrouver les fonctions similaires et les actions comparables les uns aux autres. Il ne faut pas envisager les personnages en tant qu’un individu mais en tant que support d’un faire, c’est-à-dire en tant qu’un actant. « Les actants sont les

« personnages » considérés du point de vue de leur rôles narratifs (leur fonctions, leurs sphères d’action) et des relations qu’ils entretiennent entre eux ».22 Le mot actant intéresse le faire du personnage tandis que l’acteur intéresse son être. Cela est défini selon les énoncés de faire et les énoncés d’être.

« Les acteurs et les actants se distinguent de deux manières. Tout d’abord par le principe qui guide leur reconnaissance. Un acteur se reconnaît à la permanence d’un certain nombre de propriétés figuratives, dont l’association reste au moins partiellement stable, alors même que ses rôles changent. Un actant se reconnaît en revanche à la stabilité du rôle qui lui est attribué par rapport à un type de prédicat, quels que soient les changements de sa déception figurative. En deuxième lieu, et par conséquent, à chaque acteur peuvent correspondre plusieurs acteurs » 23

Dans les années soixante, Greimas a proposé un modèle qu’il a élaboré à partir des théories de V. Propp qui avait constaté un modèle à trente et une fonctions à partir d’une comparaison des contes folkloriques russe entre eux. Ce modèle actantiel

21 Denis BERTRAND, op.cit., p. 196.

22 Nicole Everaert-Desmedt, Sémiotique du récit, Édition De Boeck Université, 3ème Édition,

Bruxelles, 2000, p. 38.

23

Jacques FONTANILLE, Sémiotique du discours, Presses Universitaires de Limoges, France, 2003, p. 148.

(33)

consiste en six rôles assumés par des personnages dont les relations se trouvent sur trois axes. Il dégage les relations de force établies entre les personnages qui font avancer l’action. On a donc un système qui dessine la structure actancielle de tout récit :

Schéma 1

« Il isole alors six classes d’actants participant à tout récit définit comme une quête. Le sujet cherche l’objet ; l’axe du désir, du vouloir, réunit ces deux rôles. L’adjuvant et l’opposant, sur l’axe du pouvoir, aident le sujet ou s’opposent à la réalisation de son désir. Le destinateur et le destinataire, sur l’axe du savoir ou de la communication, font agir le sujet en le chargeant de la quête et en sanctionnant son résultat : ils désignent et reconnaissent les objets et les sujets de vouloir. »24

Comme nous en avons déjà parlé, tout récit se réalise sous la forme de la quête d’un sujet à la recherche d’un objet. Quand le sujet se met en quête de l’objet, il s’agit d’un déplacement physique, des actions pratiques. 25 Cela se réalise sur le plan

pragmatique et leur relation se situe sur l’axe du désir. L’axe de la communication met en scène deux sujets : un destinateur et un destinataire. Ils se

24YvesReuter, Intoduction à l’analysedu roman, éditionNathan/HER, Paris, 2000, p. 51. 25 Nicole Everaert-Desmedt, op.cit., p. 40.

(34)

définissent l’un par rapport à l’autre. La communication de l’objet entre le destinateur et le destinataire se présente comme un énoncé narratif. L’axe du pouvoir met en scène aussi deux sujets : adjuvant et opposant. Ils se définissent rapport au sujet. « L’adjuvant aide le sujet à atteindre son objet tandis que l’opposant fait

obstacle à la quête du sujet ».26

Il se trouve un autre point à analyser pendant le développement du modèle actantiel du discours. Dans un récit, il peut exister deux ou plusieurs sujets dont les quêtes s’opposent. C’est la question de l’anti-sujet qui est amené à s’opposer à la quête d’un autre sujet pour réaliser sa performance.

« Un second dispositif se dessine, parallèle, symétrique et inverse au modèle centré sur le sujet, celui-de l’anti-sujet. Établissement d'une relation d’opposition avec les sujet, l’sujet se réfère à des valeurs instincts dans la sphère d’un anti-destinateur. La dimension polémique se trouve ainsi installée au cœur des processus narratifs. Les deux actants sont appelés à se rencontrer et à s’affronter, soit de manière conflictuelle (par sa guerre ou la compétition), soit de manière contractuelle (par la négociation et l’échange) »27

26Nicole Everaert-Desmedt, op.cit., p. 51.

(35)

Selon les rapports qu’ils entretiennent entre eux, on peut décrire trois cas :

1. Si deux sujets sont amenés à un même objet :

SA OA

=

SB OB

Schéma 2

2. Si deux sujets se voient réciproquement comme objet :

SA OA

= =

SB OB

Schéma 3 3. Si un sujet voit comme objet un autre sujet qui est amené à la quête d’un autre objet :

SA OA

=

SB OB

(36)

1.1.1.4.Le schéma narratif :

Comme nous avons vu le programme narratif est constitué selon la réalisation de performance principale où le sujet opérateur (les opérations= faire) transforme les états (être) : on est au « faire être ».

L’acquisition de la compétence qui se trouve dans la phase de la performance indique une opération et bien le faire par la réalisation duquel on peut préciser l’état du faire transformateur par rapport aux modalités : le vouloir-faire, le devoir-faire, savoir-faire, pouvoir-faire.

Suivant la réalisation de la performance principale, il faut relever la raison pour laquelle le sujet opérateur s’oriente vers une quête ; c’est la question du FAIRE FAIRE. Ce n’est en faisant l’inventaire des opérations narratives observées sur le sujet opérateur qu’on peut arriver ce qui lui fait faire la performance principale. « Ce

sont le plus souvent des opérations de persuasion, elles mettent en scène, à côté du sujet opérateur, un autre rôle actantiel, appelé destinateur ».28

Après avoir déterminé les opérations du sujet opérateur suivant la performance principale, on doit décrire l’état final résultant des états transformés par ces opérations. Cette phase du programme narratif qui révèle ce que sont vraiment les états est appelé sanction ou reconnaissance : c’est l’ÊTRE de l’ÊTRE. Nous ne retrouvons pas toujours ensemble ces quatre phases du programme narratif dans un texte. Mais une fois reconnu l’une de ces phases il est possible d’en suivre les autres, parce que chaque phase présuppose les autres pour reconstituer l’ensemble du programme narratif. Avant de représenter ces quatre phases sur un tableau qui puisse les résumer, il convient de se rappeler ce que dit Yves Reuter à ce sujet.

Comme on a déjà dit plusieurs fois, tout récit se compose d’une succession logique des évènements ou d’actions autours desquels se présente l’intrigue du récit. Selon Greimas et certaines d’autres théoriciens « tout récit serait fondé sur la

28Groupe d’Entrevernes, op.cit., p. 18.

(37)

structure suivante, que l’on appelle aussi schéma canonique du récit ou schéma quinaire, en raison de ces cinq grandes « étapes » »29:

TRANSFORMATION

Etat initial Complication ou Dynamique Résolution ou Etat final Force perturbatrice Force équilibré

Schéma 5

À partir de cette explication et ces cinq grandes étapes, on peut dire que tout récit est composé de la transformation d’un état en un autre état. Afin de parler d’une intrigue, donc d’une histoire, il faut qu’il y ait un élément perturbateur (soit une personne ou une action) qui peut déclencher une série d’événements.

Un récit peut consister en organisation de plusieurs récits minimaux ou bien en un seul événement. On peut les nommer comme les programmes narratifs de base ou programme narratif d’usage qui est, selon Greimas et Courtés, un PN présupposé et nécessaire, « en nombre indéfini, lié à la complexité de la tâche à accomplir »30.

Pour bien observer l’organisation de ces programmes narratifs il faut appliquer ce modèle avec précaution. Parce que toute analyse n’est qu’une déconstruction du texte donné. « Ce modèle permet aussi de construire des hypothèses interprétatives en

comparant l’état initial et l’état final qui présentent souvent des éléments identiques mais sous forme inversée. (…) Leur mise en relation met en lumière ce qui s’est transformé, ce qui était l’enjeu de l’histoire. »31

Le travail plus précis d’analyse nécessite tout d’abord un découpage des étapes apparues dans les séquences qui peuvent être découpés à leur tour en segments.

29YvesReuter, Intoduction à l’Analysedu Roman, 2ème Edition, Nanthan/HER, Paris, 2000, p. 47. 30A.J. Greimas et J. Courtés, Sémiotique, DictionnaireRaisonné de la théoriedulangage, Hachette,

Paris, 1993, p., 298.

(38)

Toutes séquences peuvent être conçues selon des différents modèles. « Certaines

considèrent qu’il y a séquence dès qu’une unité textuelle manifeste les schéma quinaire même de façon minimale. (…) D’autres pensent qu’il y a séquence dès que l’on a une unité de temps, de lieu, de personnage ou d’action et qu’il convient de sélectionner le critère le plus opératoire en fonction du texte considéré »32.

Les quatre phases du programme narratif sont logiquement articulées l’une à l’autre. En effet, il faut ne pas oublier qu’elles ne se présentent pas toujours dans les récits ; mais si on aperçoit l’une de ces phases, il est nécessaire de découvrir l’ensemble du programme autour duquel elle se trouve manifestée. Nous pouvons montrer ces phases, que nous allons développer dans les pages suivantes, dans le tableau suivant :

Les phases Les modalités La définition

Manipulation Faire-faire Elle définit la relation du destinateur au sujet opérateur

Compétence Être du faire Elle définit la relation du sujet opérateur aux opérations (objets modaux)

Performance Faire-être Elle définit la relation du sujet opérateur aux états (objets valeurs) Sanction Être de l’être Elle définit la relation du destinateur

à la fois au sujet opérateur et au sujet d’état

Schéma 6

32YvesReuter,op.cit.,pp. 48-49.

(39)

À partir de ces quatre phases, on arrive à déconstruire le texte en énoncés d’états (être ou avoir) et en énoncés du faire et chaque énoncé présuppose des rôles particuliers assumés par les personnages :

Schéma 7

Schéma 8

La manipulation : le faire-faire

La composante narrative se compose de quatre phases : Manipulation, Compétence, Performance, Sanction. Tous les textes s’organisent autour de la

énoncé d’état (S-O)

énoncé d’état conjonctif (S Ʌ O)

énoncé d’état disjonctif (S V O) énoncé du faire F (S) Transformation Conjonctive F (S) [(S V O) → (S Ʌ O)] Transformation Disjonctive F (S) [(S Ʌ O) → (S V O)]

(40)

transformation des états, c’est-à-dire la performance. La phase de la performance correspond donc à la réalisation du faire-être. C’est le plan de l’opération où on enregistre l’acquisition de la compétence du sujet opérateur sur les plans de devoir-faire / vouloir-devoir-faire / pouvoir-devoir-faire / savoir-devoir-faire et la réalisation de la performance. La manipulation et la sanction se trouvent dans la dimension cognitive où un destinateur et un sujet opérateur entrent en relation. « La manipulation est

caractérisée par le faire persuasif, la sanction par le faire interprétatif »33. L’enchainement de ces deux phases montre le passage d’un PN à un autre PN.

« Alors que l’épreuve qualifiante et l’épreuve principale se situent sur le plan pragmatique, mettant en relation le sujet et l’objet (objet d’usage et objet de valeur), le contrat et la sanction mettent en relation le sujet avec son destinateur, et se situe sur le plan cognitif : plan de la pensée, du discours, du savoir sur les objets et les sujets. »34

Correspondant au faire-faire, le plan de manipulation implique « l’activité d’un

sujet opérateur sur un autre sujet opérateur pour lui faire exécuter un programme donné »35

. Il s’agit des relations entre un destinateur et un sujet opérateur. On peut

appeler manipulation des phénomènes variés mais qui possèdent des caractéristiques ressemblants, à la fois.

-des opérations impliquées par le faire-faire

-coopération d’un destinateur, autrement dit un manipulateur, et d’un sujet opérateur qui peut être aussi appelé manipulé ou bien destinataire de la manipulation

-le fait qu’un destinateur opère un faire persuasif envers un destinataire ; il s’agit d’un faire savoir ou d’un faire croire

33Groupe d’Entrevernes, op.cit., p. 57. 34 Nicole Everaert-Desmedt, op.cit.p.60. 35Groupe d’Entrevernes, op.cit., p. 52.

(41)

-mise en marche d’un programme narratif en y introduisant un sujet opérateur, en présentant des performances et des objets valeurs à acquérir.36

Note : Le destinateur et le sujet opérateur peuvent être présentés par le même personnage. A ce point-ci, on peut parler destination (ou d’auto-manipulation). D’autre part, le destinateur peut être représenté par plusieurs personnages ou plusieurs façons. Il s’agit d’un conflit des destinateurs.

La manipulation compose la phase initiale du programme narratif où le PN est mis en place et un sujet opérateur est constitué. « Au point de vue du sujet opérateur, cela correspond à acquisition des valeurs modales de la virtualité ».37 La

manipulation est un ensemble d’opérations du genre faire-faire appelé aussi factitive. Il est possible d’en trouver des différentes possibilités. Dans le système on peut trouver les quatre possibilités de base de la manipulation :

faire faire faire ne pas faire

(intervention) (empêchement)

ne pas faire ne pas faire ne pas faire faire

(laisser faire) (non intervention)

Schéma 9 La manipulation manifeste une relation entre deux sujets. Elle met en relation deux sujets du faire dont les relations sont hiérarchiques. Car, l’activité de S1 s’exerce sur S2. S1 est destinateur de la manipulation, et S2 est destinataire de la manipulation.

36Groupe d’Entrevernes, op.cit., p. 53. 37Groupe d’Entrevernes, op.cit., p. 56.

(42)

Dans la phase de manipulation, le destinateur peut entretenir un faire persuasif sur le destinataire afin de le transformer un sujet opérateur à actionner dans un programme donné. C’est la dimension cognitive du récit étant une opération du faire savoir ou faire croire. Si le fait de persuasion intéresse les objets d’un programme donné, le destinateur de la manipulation doit admettre au destinataire de la manipulation les valeurs des objets qui peuvent être valorisés « positivement comme

dans la tentation » ou « négativement comme dans la menace »38. Ainsi la

manipulation évalue l’axiologie des programmes narratifs.

D’autre part, le fait de persuasion peut intéresser les qualifications du destinataire en tant que le sujet du programme narratif. Dans ce cas, la manipulation se présente comme un jugement positif ou négatif porté sur la compétence du sujet du faire. Un jugement négatif apparaît comme une provocation par laquelle le destinateur nie la compétence du sujet sous prétexte qu’il est incapable de la réaliser et un jugement négatif apparaît comme une séduction par laquelle le destinateur énonce la compétence du sujet en lui affirmant son capacité de la réaliser.

La phase de manipulation peut se résumer comme une relation entre deux sujets où le destinateur accomplit des opérations de persuasion sur le destinataire et ce dernier répond à ces opérations avec des opérations d’interprétation. Si le destinataire interprète positivement les opérations du destinateur, la manipulation termine. Cependant, même si le destinataire ne se laisse pas persuader par celui-ci ou il interprète négativement ses opérations, la manipulation ne prend pas fin.

La compétence : être du faire

Toutes les relations que le sujet opérateur entretient avec son propre faire peuvent avoir des significations différentes. La modification de la relation du sujet opérateur à son faire est nommée « modalisation du faire ». C’est « une opération

« de second degré » puisqu’elle transforme le sujet opérateur de la transformation narrative »39. Il convient de reconnaitre deux plans de transformation : La

38Groupe d’Entrevernes, op.cit., p. 55. 39Groupe d’Entrevernes, op.cit., p. 31.

(43)

transformation des relations d’un sujet d’état à son objet (ce qui est réalisé par un sujet opérateur) et la transformation des relations d’un sujet opérateur à son propre faire. Il s’agit ici un sujet modalisateur qui est supérieur au sujet opérateur. La modalisation du faire du sujet opérateur correspond à l’obtention de la compétence nécessaire pour la réalisation de la performance.

« En effet, pour accomplir la performance, il faut que le sujet non seulement le veuille (ou le doive), mais encore qu’il en soit capable (qu’il ait le savoir-faire et le pouvoir-faire). Ces conditions préalables à l’accomplissement de la performance (ou faire) peuvent être appelées, en liaison avec les verbes « vouloir, devoir, savoir, pouvoir), qui sont des verbes modaux, des modalités »40.

Les transformations que l’on observe dans la présentation de la composante narrative se réalisent sur deux niveaux et chacun de ces derniers met en place un type d’objet particulier :

- La transformation des sujets d’états relève l’objet principal de la transformation, l’objet valeur.

- La transformation des sujets opérateurs relève l’élément de la compétence pour la réalisation de la performance, l’objet modal.

Lorsqu’on analyse un texte, on doit distinguer les figures de la modalisation (pouvoir, vouloir, savoir, devoir) et les valeurs modales représentées par ces figures (pouvoir-faire, vouloir-faire, savoir-faire, devoir-faire). Les valeurs modales entrent en relation avec une opération particulière du faire qui ne sont pas des valeurs universelles et que l’on doit énoncer quelle opération est modalisé par ces valeurs : vouloir-parler, pouvoir-raconter, etc.

40Nicole Everaert-Desmedt, op.cit., p. 59

(44)

Il se trouve trois types de modalités du faire qui correspondent à trois dimensions de la compétence du sujet opérateur :

1. Modalités de la virtualité : /devoir-faire/ et /vouloir-faire/

Lorsqu’un acteur doit ou veut faire quelque chose on peut parler d’un sujet opérateur d’une virtualité au cas où l’activité du sujet n’est pas encore réalisé. C’est la phase de contrat ou de manipulation où apparait un autre actant pour la transmission des objets valeurs modales au sujet opérateur ; le destinateur.

2. Modalités d’actualité : /pouvoir-faire/ et /savoir-faire/

Il s’agit des modalités qualifiantes qui déterminent la capacité d’action du sujet opérateur à son faire. Avec l’acquisition de ces modalités, le sujet peut actualiser son opération et on enregistre un progrès narratif par le passage de la modalité de virtualité à la modalité de l’actualité. L’acquisition du /pouvoir-faire/ ou /savoir-faire/ se déroule dans la phase appelée performance qualifiante qui peut être définie comme une « série des PN au cours desquels le sujet acquiert ou manifeste sa

compétence »41

.

3. Modalités de la réalité : faire

On parle ici d’une dé-modalisation qui correspond dans le récit à l’abandon des sujets supérieurs au sujet opérateur (ce sont les destinateurs) et au surgissement des anti-sujets. C’est la phase de la performance principale, de la réalisation de la compétence par le sujet opérateur qui transforme les états.

La relation du sujet opérateur à son propre faire peut être manifestée ainsi par la modalisation du faire dans le plan narratif. La description des modalités du faire fait apparaitre la compétence du sujet opérateur. Il est possible d’exposer systématiquement les modalités du faire et d’envisager les combinaisons entre elles.

41Nicole Everaert-Desmedt, op.cit., p. 59

(45)

La performance : faire-être

La performance est une phase de programme narratif qui se définit par une opération qui transforme les états en permettant la réalisation d’échanges d’objets.

« Un récit consiste à ce qu’un sujet (au moins) agisse pour être conjoint avec son objet. Cette action narrative est la performance ou le « faire » du sujet, ou encore, l’épreuve principale. »42 Comme on a déjà précisé il se trouve deux formes de transformation qui constituent deux formes de performance correspondant à deux formes d’énoncés narratifs :

- énoncé narratif conjoint : F(S) [(S V O) → (S Λ O)] - énoncé narratif disjoint : F(S) [(S Λ O) → (S V O)]

Ces deux types d’énoncés se trouvent combinées dans les récits mais il y a toujours une relation d’intérêt dans l’articulation l’une à l’autre qui nous permet de mieux observer les relations entre les personnages.

Dans le cas où le récit s’organise autour d’un objet et plusieurs personnages en quête de celui-ci, l’objet se manifeste dans sa relation à ces divers sujets « ce qui est

relation de conjonction pour les uns équivaut à une relation de disjonction pour l’autre »43. C’est un énoncé d’état complexe où existe un objet en relation avec deux sujets que l’on peut montrer la formule d’état initial et d’état final comme suivant :

état 1 : (S1 Λ O) ou encore (S1 Λ O V S2)

(S2 V O)

état 2 : (S1 V O) ou encore (S1 V O Λ S2)

(S2 Λ O)

Dans ces formules O représente l’objet désiré; S1 le personnage disjoint et après conjoint à son objet ; S2 le personnage conjoint et après disjoint à son objet.

42Nicole Everaert-Desmedt, op.cit., p. 58. 43Groupe d’Entrevernes, op.cit., p. 22.

(46)

On peut également écrire la transformation de l’état 1 en état 2 par la formule suivant où S3 représente le sujet opérateur ou le sujet d’état :

F (S3) [(S1 Λ O V S2) → (S1 V O Λ S2)

Après avoir dédoublé la représentation des énoncés d’état, il convient de rappeler que l’on peut raconter le même récit de deux perspectives différentes selon le développement de deux programmes. L’acquisition de l’objet par un sujet signifie l’échec de l’autre par rapport au récit. « Les différentes modalités précitées peuvent

faire l’objet d’une acquisition ou au contraire d’une privation. Un sujet donné peut se retrouver avec modalités (de l/être/ou du /faire/) acquises au terme d’un parcours donné, soit au contraire s’en trouvé privé »44.

Il est possible de trouver dans chacun des programmes narratifs un sujet opérateur compétent qui constituent un adversaire l’un pour l’autre et on l’appelle

opposant ou anti-sujet. Lorsqu’un programme narratif s’apparaît, il se construit en

relation avec un autre programme narratif (qui est désormais un anti-programme).

« S’il y a un sujet, alors un peut prévoir un antisujet (qui est intéressé par le même objet) » cela vient de la structure polémique du récit. « (…) Et par conséquent, on opposera alors au PN du sujet (S2) un anti-PN de l’antisujet (S4) qui lui aussi aimerait bien remporter la victoire à titre de sujet d’état (S3) : »45

PN = F [S2→ (S1 ɅO)] Anti-PN = F [S4→ (S3 ɅO)]

L’organisation de ces deux programmes est incompatible en même temps et la réalisation du premier présuppose la virtualisation de l’autre. Dans ce cas, le programme narratif principal se présente comme la succession d’états inverses comme suivante :

44Joseph Courtés, La Sémiotique Du Langage, Armand Colin, 2205, Pour La Presse Impression

Nathan/Vuef, 2003, p. 84.

(47)

PN ↔ Anti-PN

(S1 Λ O) ↔ (S2 V O)

(S1 V O) ↔ (S2 Λ O)

Sujet Opérateur ↔ Anti-sujet Anti-sujet ↔ Sujet Opérateur

Quand on retrouve une performance (soit l’acquisition soit la perte) il faut chercher de retrouver dans le texte l’anti-performance qui lui correspond et de faire la classification des personnages selon les programmes auxquels ils appartiennent. Il y a deux principes de classements entre les éléments en analysant un texte :

-un principe d’opposition qui n’est qu’autre chose de l’organisation

paradigmatique

-un principe de succession qui n’est qu’autre chose de l’organisation

syntagmatique qui nécessite l’articulation logique des éléments.46

Selon la formule suivante qui schématise un énoncé narratif complexe on peut trouver divers transformations qui relèvent de performances conjonctives ou disjonctives à leur tour. :

F(S3) [(S1 Λ O V S2) → (S1 V O Λ S2)]

-Le cas où S3=S2 :Lorsqu’on a formulé l’énoncé narratif complexe, on a aussi parlé de l’importance du rôle de sujet dans la transformation. La distinction entre le personnage et rôle est nécessaire pour l’analyse sémiotique. Un même acteur peut avoir le rôle de sujet opérateur et le rôle de sujet d’état disjoint ou conjoint selon le cas ainsi qu’un même rôle peut être chargé par des différents personnages. C’est une opération réfléchie et qu’on appelle aussi APPROPRIATION.

46Voir, Groupe d’Entrevernes, op.cit., p. 24.

(48)

-Le cas où S3≠S2 : Quand le sujet opérateur est représenté par un autre acteur que le sujet d’état conjoint dans l’état final. Le sujet opérateur ne s’attribue pas à lui-même l’objet-valeur, mais il s’agit de faire acquérir l’objet à un autre. C’est une opération transitive que l’on appelle ATTRIBUTION.

-Le cas où S3=S1 : Quand le même acteur joue le rôle de sujet opérateur et de sujet d’état conjoint dans l’état initial et disjoint dans l’état final. Il doit se disjoindre de l’objet qu’il possède dans l’état initial. Il s’agit d’une opération réfléchie et on l’appelle RENONCIATION.

-Le cas où S3≠S1 : Quand le sujet opérateur de la transformation est différent du sujet conjoint de l’état initial. Un autre acteur cause la disjonction du sujet de son objet. Il s’agit une opération transitive et on l’appelle DEPOSESSION.

Jusqu’ici nous avons étudié la communication d’un objet entre deux sujets et maintenant nous étudierons la communication de deux objets entre deux sujets. Après une distinction entre la performance conjonctive et la performance disjonctive nous savons qu’elles se trouvent corrélatives. Pour cette raison il faut associer les formes de transformations deux par deux selon la corrélation de conjonction (ou l’acquisition) et de disjonction (ou la privation). La coexistence de l’appropriation et de la dépossession est nommée l’EPREUVE ; celle de la renonciation et de

l’attribution est nommée le DON. « Dans le cas de l’épreuve, le récit revêt un

caractère polémique, la transformation correspond à une lutte ».47(26) On peut résumer comme suivant :

ACQUISITION PRIVATION

EPREUVE appropriation Dépossession

DON attribution Renonciation

Schéma 10  Ce tableau est ce que nous propose Groupe d’Entrevernes dans son œuvre.

47Groupe d’Entrevernes, op.cit., p. 26.

(49)

Quand il y a deux objets qui sont en communication entre deux sujets, on l’appelle l’échange ce qui manifeste une communication plus complexe. Dans ce cas, le sujet est en relation avec ces deux objets. On comprend par l’échange que l’objet se définit par sa relation à sujet. On écrit la formule de l’énoncé d’état (O1 Λ S1 V O2) ou (O1 V S1 Λ O2) et celle de la transformation narrative est comme en bas :

F(S) [(O1 Λ S1 V O2) → (O1 V S1 Λ O2)]

« Lorsque la communication s’établit entre deux sujets, chaque sujet est en double relation avec O1 et O2. Les états transformés de S1 et de S2 s’écrivent respectivement »48:

état1 (O1 Λ S1 V O2) état2 (O1 V S1 Λ O2)

(O1 V S1 Λ O2) (O1 Λ S1 V O2)

Comme nous avons déjà noté tous les éléments de la composante narrative se définissent les uns par rapport aux autres. Un sujet se définit par rapport à sa relation avec un objet. Cependant, comme les notions de personnage et de rôle sont différentes, il faut ne pas oublier qu’on doit faire une distinction entre l’objet

figuratif qui signifie les personnages et l’objet valeur qui est même la valeur

accordée par les différents sujets aux objets figuratifs.

Pour qu’il s’agisse d’un échange entre deux sujets il y doit être un contrat sur la valeur des objets d’échange. C’est le contrat fiduciaire pour lequel chaque sujet doit avoir des renseignements nécessaires sur la valeur des objets échangés. La transformation narrative nécessite une opération dite cognitive lors de laquelle le sujet reconnait la valeur de l’objet. Mais cette opération n’est pas toujours obligatoire pour tous les textes.

Pour en conclure, la performance est une transformation des états et elle nous permet de définir la transformation du point de vue des sujets d’état et de leur relation aux objets-valeurs. S’appuyant sur les relations élémentaires de conjonction

48Groupe d’Entrevernes, op.cit., p. 27.

Referanslar

Benzer Belgeler

R ien n’est plus éloigné de Rousseau que l’idée, à la mode aujourd’hui, de la musique pensée comme langage universel capable de rapprocher les peuples, voire de

Ces promesses ont été tenues et même amplifiées, grâce au second « événement » qui nous proposait une rencontre avec le Soufisme et l’étrange confrérie

Quand Mondo avait fini de lire l'histoire, il cachait le journal illustré dans un buisson du jardin, pour la relire plus tard.. Il aurait bien voulu acheter un autre illustré, une

-Au XVIIIème siècle, on ne trouve plus de grands écrivains parmi les hommes de l’Eglise et les défenseurs de la religion.. -Montesquieu et Buffon sont des chrétiens mais leurs

La vérité se dérobe; elle est cruelle et décevante; elle nous fait peur; sa recherche peut nous arrêter; sa connaissance nous décourage. Mais ce qui est la plus belle, c’est

Parle-leur de batailles, de rois et d’éléphants est le titre du livre dont l’action se passe à Istanbul, au XVIe siècle et dont les personnages sont des personnalités historiques

“Killzone” ve “Grand Theft Auto” gibi şiddet içerikli popüler oyunları oynayan katılımcıların, bu deneyde rakiplerine karşı, şiddet içermeyen oyunlar oynayan

Teknogen kirlenmiş çevredeki araştırılan bitkiler, toksik kirleticilerin kimyasal etkilerinden, miktar ve kalitesinden, yer, zaman ve türüne bağlı olarak; nispeten