San-Stefano, 2 mars. L’intérêt de la situation n'est pas pour le moment à Constantinople, mais à San-Stefa- no. Il y a eu eo matin service funèbre so lennel pour le repos de l’Ame do l'empereur -Nicolas, à l’église grecque do San-Stefano. l.e grand-duc Nicolas, son fils, et tous les oftteiers du quartier général y ont assisté, lu détail qui m ’a Irappé, c’est qu’à un mo ment. donné, à un signal parti do l ’église, tous, les soldats qui formaient la haie, après avoir retiré leurs coiffures, ont prié avec uu recueillement manifeste. .
Le.- sentiments religieux du soldat russo s’affirment d'ailleurs par do nombreux dé tails. Nous en avons vu plusieurs faisant leur prière au bivouac, llslbntlesignede Lacroix en passant devant l’église du culte orthodoxe. Uu grand nombre portent des boucles d'oreille en métal qui presque toutes figurent une croix. Cette dévotion se concilie d’ailleurs avec un goût prononcé pour l’eau-de-vie. étais, par un phénomène qu’explique peut- '•ire l’excellente discipline de cette armée, ils ne sont, lorsqu’ils ont bu, ni tapageurs, ni querelleurs. Depuis l’arrivée des Russes à San-Stefano, il n’y u pas eu dans ce village une seule rixe. Je dois dire encore que la te nue des hommes s’est sensiblement amélio rée.
Quant aux officiers, leur courtoisie leur a conquis toutes les sympathies, llssontparticu- lièroment affables envers les Français, et nos compatriotes no tarissent pas en éloges sur l’accueil qu’ils reçoivent soit, au quartier gé néral, soit, à Andrinople et dans l’intérieur. A ce propos, je citerai un fait assez curieux. L’un des meilleurs restaurants de Péra est tenu par deux Français. MM. Lebon et Bour don. Dès que le quartier général fut arrivé à San-Stefano, les fonctionnaires de l’ambassa de do Russie, qui-avaient gardé un bon. sou venir de lu cuisine de-eette maison, lui écri virent d’instabçr en toute bâte une succur sale à San Stefano.
Mme Lebon so rendit immédiatement dans ce village avec des provisions et une escouade de cuisiniers et de marmitons. Restait la question du local, question délicate, car le propriétaire de la maison choisie, un indi gène, exigeait un prix de location très oxa- goré. Les négociations traînaient en longueur et les officiers, russes s'impatientaient. Le chef de la police de l’armée, informé du fait, mande le propriétaire. U le reçoit avec une politesse extrême, et le dialogue suivant s’é tablit, entre eu x : « Vous avez une maison à louer? — Oui, mon général. — Je vous ai trouvé un locataire, une sotnia de co saques qui arrive d’Andrinople. Nos co saques ont été calomniés, ils sont doux comme des agneaux. Vous n’aurez qu’à vous louer d’eux. Il est vrai qu’ils ont une habitude que, comme propriétaire, vous trouverez peut-être mauvaise. Ils ne payent jamais leur loyer. Veuillez vous apprêter à 1rs recevoir. — Le propriétaire, sur cette an nonce, filait Comme un trait et bientôt après il revenait auprès du chef de la police pour déclarer qu’ayant loué à MM. Lebon et Bour don, il ne pouvait, à son grand regret, rece voir les cosaques.
Un autre restaurateur, qui avait deux prix, l ’un pour les officiers russes, l’autre pour les consommateurs bourgeois, a été puni d’une façon originale. On a affiché sur. la porte do sa maison uu placard ainsi conçu : « Les of ficiers russes sont prévenus qu’ici on exige pour leurs repas un prix plus élevé que ne fiaient les autres clients. » Le restaurateur subira ce placard pendant quinze jours.
3 mars, 8 h. du soir. Je suis retourné ici çe matin à la première heure. La journéo a mal commencé. Le prin ce Tcherkassky, qui avait reçu la mission d’orgaulsor la Bulgarie, est mort subitement, lia succombé à une maladie de cœur. Il souf frait d’ailleurs cruellemeut depuis quelque temps 11 était arrivé d’Andrinoplo il y a qua tre jours par train spécial, et le triste état de sa santé avait exigé de grandes précautions pendant la durée do ce voyage. On se plai gnait do son caractère, mais bu louait ses ta» ients d’administration et son assiduité au travail. Sa perte inspire de grands regrets au quartier général.
il y a eu dans la matinée un service solen nel à l’église grecque pour l ’anniversaire de l'avénement au trône de l’empereur Alexan dre. Mais l’intérêt de la journée est dans la grande revue qui aura fieu et dans l’annonce que, d’après les propos des officiers, le grand- duc Nicolas iera aux troupes de la signature de là paix.
On a convoqué pour la revuo les troupes qui sont campées à Kntcbuk et à Buyuk Tchekenedje. Files arrivent tambour battant sur le terrain. On a choisi pour la cérémonie la plaine qui s’étend do San-Stefano vers la valléo d’ Aï-Hama, dans la direction de Makri- Keuï et de Constantinople.
A une heure, l ’armée était rangée dans cette plaine. Elle formait un immense carré en face d’un autel des plus modestes dressé pour la circonstance. Sur cet autel, composé d’un tablier do planches posé sur des caisses on avait placé des cierges, quatre saintes images et un vaste bassin en argent conte nant de l ’eau bénite dans laquelle était plon gé un énorme goupillon également en ar gent. Auprès de l’autel se tenaient l ’aumô nier du grand-duc, son vicaire, deux prêtres grecs et ie corps des choristes de Son Altesso. Derrière l’autel, nous remarquons les atta chés militaires étrangers, deux Allemands, deux Autrichiens, un Italien, deux Suisses, doux Français. M. Gaillard: colonel d’état :ma- jor, qui s’est créé une grande situation per
sonnelle au quartier général, et le capitaine d’artillerie qui remplit à Constantinople l’in térim do M. de ïo r c y ; un officier serbe, un Roumain et un officier japonais portant un uniforme de colonel qui se rapproche de celui de notre armée. La tenue de cet officier est très convenable, et ses yeux seuls indiquent son origine.
Eu face de l ’autel, quatre lignes de troupes sont rangées parallèlement. Au premier rang la première brigade de la garde impériale. Le second rang est formé par l’infanterie de ligne. L’artillerie ost placée derrière. Elle comprend quatorze batteries, à huit canons par batterie, soit cent douze bouches à feu. La quatrième ligne est composée de cavale rie, uhlans et cbasssours.
A droite de l'autel, le carré est formé par la deuxième brigade de la garde commandée par le général SkobelefI fils.
A gauche de l’autel, le général Skobcleff père, dont on admire la tournure martiale et ¡¡ni porte un magnifique costume circassien, a sous son commandement les Cosaquos du Don, de l ’Oural et du Torek.
Le général Gourko a le commandement supérieur do ces troupes, dont nous estimons le nombre total à AO.OÔO hommes.
I.n temps, qui était splendide la veille, a subitement changé dans la nuit, i.e ciel est chargé do nuages sombres; il totnbo une p e tite pluie Une et froide. Les spectateurs ne ■ sont pas très nombreux.
A doux heures, un aide do camp du grand- dur. arrive à bride abattue, il vient annoncer au général Gourko quo Son Altosse, retenue par les 'négociations de paix, ne peut se ren dre encore auprès de? troupes.
A partir de ce moment de nouveaux aides do camp succèdent de ’domi-beure en demi-heure, d’heure en heure, pour renouveler la mémo annonce. Le grand-duc n’arrivo qu’à cinq heures et demie. Son escorte, très brillante, no compte pas moins do cent cinquante gé néraux et officiers do tout grade. Le temps s’est encore assombri et la nuit approche. Lo grand-duc, qui monte un admirable cheval blanc, passe rapidement devant le front des troupes; puis il se, dirige vers l’autel et so place à sa droite.
Les officiers de troupes viennent so ranger autour do lui. Levant alors sa casquette :
i, grâce à vos efforts héroïques. Rece vez tous mes remercitneiifs. » Alors, nous assistons à un spectacle grandiose. Les offi ciers s’embrassent, les soldats jettent en l’air h-urs casquettes et poussent des bourras en thousiastes. Le grand-duc fait signe des deux mains qu’il veut encore parler, i.e silence so rétablit, et le grand-duc dit en descendant de cheval : « Prions pour l’empereur. » il met un genou à terre, et son exemple est imité par trente mille hommes. Les prêtres enton nent, aussitôt le T e Détint. Jamais le’ souvenir de cette armée agenouillée, dont les costu mes de couleur terreuse se confondent avec les premières ombres de la nuit, de ces prê tres et de ces choristes adressant les rerner- chnents de la Russie gu dieu des armées, sur une terre musulmane ot aux portes de Cons tantinople, jamais ce souvenir ne sortira de notre mémoire.
On nous affirme ce soir que, vers cinq heu res moins un quart, le grand-duc, impatienté de sa longue attente, aurait fait dire aux plé nipotentiaires turcs que, s’ils ne se bâtaient, jl serait obligé do marcher sur Constantino ple- seulement .alorai auoSafw t-I-iwha, aurait, signé en sanglotant l ’arrêt W r n o r t à<T sa patrie. *— ---- —•— --- ~ —
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On nous écrit de Constantinople, le
5 mara : ' • ' . - . , 1 . :• .>« Dimanche dernier, San-Stefano présentait un aspect des plus curieux. Toute la garni son de la petite ville et des environs, 20,000 hommes de toutes armes, qui devaient mar cher sur Constantinople le soir môme si la paix n’était pas signée, plus, la foule ac courue de Constantinople, y remplissaient la place, les rues, et couvraient au loin la campagne. C’est que le grand-duc allait passer une revue et procéder à la pro clamation d’un des faits les plus im por- tans do l’histoire de notre siècle, le plus im portant peut-être par ses conséquences, la signature du traité de paix entre la Russie et la Turquie, autrement d it, la disparition de l’empire ottoman.
» L ’heure avançait, et l ’on était impatient : « La nuit va venir, répétait Mmo Ignatieff » (car elle est accourue depuis plusieurs » jo u r s ), et l’effet de la cérémonie sera » manqué. » Enfin, le général paraît : il ap porte la signature ; il est rayonnant, et sa femme se jette à son cou. C’est qu’en effet le général vien t de faire beaucoup pour son pays, c’est incontestable ; il est heureux et fier de son œuvre, d’autant plus qu’il re vient de loin, comme on dit. Il y a quelques mois, lors des échecs subis par les armées russes, quand un nouvel effort des Turcs pouvait les rejeter au delà du Danube, on se rappelle qu’il était obligé de se retirer dans son château, après avoir imploré en vain un regard de son souverain.
» Enfin l’œuvre est accomplie, et, si elle fait honneur au général Ignatieff, la résis tance opposée par Savfet Pacha devrait valoir a i*e brave et diurne homme l a reconnaisnauc” | dë~s5h~pays, si la Turquie était un pays où ’ l’on sût gré des véritables services.
» Oh racontera un jour par le menu l’his toire de cette « laborieuse négociation », ainsi que l’appelait avec ration le pauvre pacha, "et t en verra comment, aidé par M.~Târin, T in - teiligqnt et habilo avocat, « la langue doréo », suivant Pexpression du " général~Tghâïféfl, Savfet a su faire des efforts relativement heureux, màigré son état maladif, son pro fond décourageqxent, les entraves qrTu ren^ contrait à chaque pas, e t quT lui veuaicat de K Porte 5g du Palais. D’heure ënTiëüré,O é- 'taient ïes instructions les plus contraUTctoi- res : « D’ordre "de S .~H )7 s i g n e z T » T u f 'écrivait le premier ministre constitutloiï- îud de la*'/Turquie. Uae heure 3gr§T7 c’était t « Ne,signez p a sf ^BayleT éta iru u re belle parce qühThe termiuaii p is ; ~il en sera pëut'~êYrôun demain parée' TjtfTf ~a~Iél-taiitiT; eT'qu’Xh'fhed Velih a dït f « Nous avons signé notre acte de décès. » Ehl que diable! pour quoi ce grand homme ne s’est-il pas chargé lui-même de la besogne?
» En tout cas, la Russie sera bien placée maintenant pour porter le coup de grâce à la Turquie dès que l’occasion s’en présentera, et cette fois elle n’aura pas à faire de grands sacrifices en hommes et en argent.
» 7 mars. » Le pauvre Savfet Pacha est obligé de re- touraerTïe temps à autre à San-Stefano pour traiter encore quelques questions de détail I avec le général Ignatieff; mais le" traité T le "qîushonorable-que les Tu rcs aient jamais si- I gné », suivant ce même général, est mainte
nant en bonne et due forme, traduit eu turc, et lo plénipotentiaire russe, accompagné de Reouf Pacha, doit, dit-on, partir aujourd’hui pour Saint-Pétersbourg et porter à son sou verain le fruit de ses efforts.
» En somme, bien que la texte de ce traité n’ait pas encore été publié et qu’on n’en connaisse pas les termes, il se confirme que ■'es Turc» oui obtcuu Certaines atténuations ! relatives des conditions ; mais il est un point sur lequel il n’y a pas eu moyeu d’arriver à la moindre concession : c’est celui qui est relatif à l’indemnité allouée aux particuliers, aux Compagnies et aux établissemeus aux quels la guerre a porté uu préjudice direct; le chiifre a été fixé à 10 millions de roubles.
» Un autre question d’argent, qui a été lais sée en dehors du traité et qui s’est réglée par un simple échange de lettres, est celle de l’hôpital russe de notre ville. Cet hôpital a été construit avec les dons de AI. Schouva- lo ff et le produit d’une souscription ouverte par Mmo Ignatieff, qui avait produit 3,5Û0 li vres turques; avec cette somme ou acheta des Consolidés turcs au profit de l ’hôpital. Or, vous savez ce que sont devenus ces Con solidés : si peu de chose, que l'hôpital russe est dans une situation fort précaire. Les Rus ses exigen t que la Turquie rembourse à l’hô pital 200,000 l'r. à titre de dommages et in té rêts, ce qui est certainement beaucoup.
» Si nous n’avons pas encore vu le grand- 1 duc, nous avons eu l’honneur de revoir le gé
néral Igu alieiî et Ig n a tieif; ils sont des cendue chez le ministre de G rèce, ce qui a piu médiocrement aux Grecs du pays, fort peu satisfaits de ,1a Russie, Mmü Iguatieira parcouru la grande rue de Péra dans sa voi ture, et notre ex-impératrice ne saluait pas avec plus d’abondance et d'aménité lorsqu’elle traversait les Champs-Elysées ; on voit que Mm' l ’ambassadrice se sent chez elle.
» Le général est tout aussi aimabie ; il plai sante volontiers ; quelquefois même il a l’humour sinistre. On a parié beaucoup, ces jours derniers, d ’une charge qu’ii avait faite, à San-Stefano, à un drogman de l ’ambassade anglaise : il le rencontra à la porte de la mai son occupée par Savfet Pacha :
Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage ? lui dit l ’ambassaJour plein « de coière » ; pu en prose , ? Que venez-vous faire par ici? encore me combattre, ^ ’entraver? I Prenez garde que je ne vous fasse arrêter q t , fusiller I » Le malheureux (ifogmau pensa mourir de peur ; le général, parait-il, con naissait son courage et avait simplement voulu rire.
» LL. EExc. ont aussi rendu visite à M. le prince de Rcuss; c’est bien le moins; d’autant plus que M"10 la princesse vien t do mettre au monde un fils qui a été officiellem ent pré- sentésouslesnom setprénom sde Henri XLV1I, dit le Pacifique, parce qu’il est né dans la nuit même où a été signé le traité do San- Stefano. Puisse ce surnom lui porter bonheur! »
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Turquie.
Constantinople, 8 mars. ; La signature de « l ’instrument » de la paix et de ses annexes a em ployé la plus grande partie de la journée de dimanche. Les p lé nipotentiaires turcs et russes ont apposé 112 signatures et cachets sur les documents qui consacrent la fin de la domination ottomane en Europe.Un peu après cinq heures de l ’après- m idi, le grand-duc Nicolas averti de la con clusion définitive des pégociations, est mon té à cheval et s’est rendu, suivi d’ une nom breuse suite d’offieiers généraux, au m ilieu des troupes rangées depuislematin aux abords du village, entre le chemin de fer et la mer. I l y avait là environ 2S,000 hommes sous les armes, et autant de spectateurs accourus de la v ille . Après avoir rapidement parcouru les lignes, le général en chef s’est arrêté de vant un autel dressé en avant du camp. Les officiers étant réunis en cercle, le grand-duc Nicolas a remercié l’armée de son dévoue ment, et a annoncé que la paix venait d’être signée. 11 a terminé son allocution en pous sant un vigoureux hourrah, auquel les trou pes ont répondu en jetant en l’air leurs cas quettes, et en faisant entendre des accla mations que le vent d’ouest emportait jus qu’à Stamboul. Des prêtres grecs, agenouillés sur les marches de l’autel, ont nasillé quel ques prières suivies d ’un Te Deum quel conque La nuit était venue; f armée a défilé au pas de course, et les régiments ont rega gné leurs campements. Ils n’a pas été tiré un seul coup de canon.
Depuis une semaine le sacrifice est con sommé et les sujets du sultan ne connais sent pas encore le texte du traite. La tra duction, disent les journaux de Stamboul, n’en est pas achevée ; « l ’instrument » ne compiend cependant que 29 articles. L e pre m ier ministre recevant, lundi, quelques dé putés leur a d it ; « Nous avons signé le trai- » té de paix, si toutefois on peut nommer » ainsi le traité que nous venons de conclu- » re. J’ignore encore quelles en .sont les con- » ditions, mais-sûrement elles sont m auvai- » ies...Nos plénipotentiaires nous ont seule- » ment annoncé la signature du traité. Ce » soir, ils nous en enverront une copie. »
I l est bien permis de croire qu’Ahm et-Vé- fik ne disait pas la vérité en affirmant qu’il ne connaissait pas les' conditions définitives de la paix ; d’ailleurs, on sait qu’il s’est ré servé le soin de présider lui-m êm e à l ’enfan tement d’une traduction du traité qui sera remise aux journaux de Stamboul, avec or dre de placer en regard la substance primi tive des exigences du vainqueur, afin que le publie puisse apprécier l’importance des modifications obtenues grâce aux efforts des délégués oitdmâïïsLTyàns les büreàùk ~dTe Ta' I^ôrtüj du cite comme preuve de l’énergie et de la sagacité de Savfet-Pacha, ce fait qu’il ,a obtenu que le traité serait daté de « San- Stefano » sans l’addition réclamée par le g é néral Ignatieff des mots « près Constantino ple ! » Grand triomphe, en effet. 1
Parmi la haute domesticité du palais, on exalte l ’héroïsme d’Abd-ul-IIam id,qui aurait déclaré devant le conseil des ministres que « plutôt que de consentir à la remise d’ une partie de la flotte réclamée par le vainqueur, il préférerait monter à bord d ’un des cuiras sés et se faire sauter avec lui. » Ce fier la n gage aurait dissuadé les délégués russes de maintenir leur demande. Notez que, depuis l ’ouverture de la campagne, ce pauvre sul tan n’a pas osé dépasser l ’enceinte de la ville. On aurait tprt de lui en faire un crime; cette faiblesse est le résultat fatal de son éducation; mais pour Dieu qu’on n’en fasse pas un héros.
Il serait inutile de vous détailler les con ditions du traité; elles doivent être déjà con nues à Paris. Ici le sentiment unanime est que dès à présent Constantinople devient une sorte de Vatican où le successeur des califes promènera ses ennuis; que la ville va perdre en quelques jougs toute son impor tance comme centre commercial, et qu’avant peu les musulmans devront se retirer en Asie pour y chercher des moyens d’exis tence qui vont leur faire défaut ici. Com ment, en effet, avec un budget de S à 6 m il lions de livres (et c’est tout ce que l’Asie peut donner), le gouvernement pourrait-il continuer à entretenir ses légions de fonc tionnaires? Stamboul et Scutari comptent plus de cent m ille individus qui tirent leur pain quotidien d’un semblant de service au palais ou dans l’administration publique. Les différents ministères ont déjà été invités à dresser la liste de leurs employés' et à pro céder à l'élimination du poreoanel inutile.
Le g r a n d -d u c Nicolas sera reçu par A bd - ul - Hamid, à Y ild iz-K iosk . L ’itin é raire a été réglé de façon à ce que le prince n’ait pas à traverser la ville. Des chevaux l’attendront aux Eaux-Douces, d’où il se rendra parles hauteurs à T ild iz. Un des pa lais impériaux ayant été mis à sa disposi tion, le grand-duc a refusé, déclarant qu’il ne resterait pas plus d’une heure à Constan tinople, et que, s’i l m odifiait cette résolu tion, il descendrait chez lui, c’est-à-dire à l’ambassade russe.
L e général Ignatieff et sa femme sont ve nus à Péra. Le célèbre diplomate a fait une entrée à effet. I l était dans une voiture découverte et en uniform e m ilitaire. I l a vu ses anciens collègues, le prince de Reuss, le «ointe Z ichy, le comte Corti et le ministre de Suède, et a déjeuné chez le m inistre de Grèce. Mme Ign a tieff est arrivée en coupé ; elle paraissait fort émue en franchissant le seuil de l ’hôtel.
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L A s ' ï f / l> t - i ■ ¿7 4 /1) 1/ fit H /+JL. •
L E T T R E D j M T U R Q U l E (Correspondance particulière de VAmmbUt
nationale.)
Constantinople, 2 novembre.
Il
ya environ vingt jours, alors que
l ’intervention énergique de M. Layard
fit brusqtieœuni échouer les négocia
tions engagées entre la Porte et le ca
binet russe, en vue du traité de paix dé
finitif, un collègue du prince Lobanoff
l’aborda en lui disant: « Ainsi, la Tur
quie refuse de signer ? » Le prince ré
pondit aussitôt : « Tant pis pour la Tur
quie ! » Cette parole authentique faisait
pressentir de graves embarras qui de
vaient être la conséquence naturelle de
l ’attitude ¡v u e ¡
m. la Porte et au milieu
desquels le Su.Un a ses conseillers se
débattent aujourd’hui. L’arrêt subit du
mouvement, «rév.^cuat.o i, le retour des
troupes russe* dans plusieurs points
évacués, enfi.i la résolution prise par
les Russes d'hiverner à Constantinople
et dans plusieurs points situés au sud de
cette ville, tout cé'la est le châtiment
infligé à la Porte ¡ oui n’avoir pas voulu
signer le projet ¡m convention. Aujour
d’hui les Turcs se plaignent avec amer
tume do ne pouvoir rentrer en posses
sion des districts de la Th race, qui doi
vent faire retour à la Turquie d'après le
traité de Berlin.
Les membres de la commission inter
nationale, n arrivant, les uns après les
autres à Fhüippopoli, ont échappé au
désagrément du charivari collectif qu’on
leur avait préparé, et jusqu’à présent il
n’y a eu ni sévices, ni insultes de la
part des Bulgares contre les commis
saires. Le 30 octobre ils ont pu se réu
nir et tenir leur septième séance. Mais
chacun d’eux, en s’asseyant à son bu
reau, a trouvé devant lui un exemp aire
du fameux
Mémoire des Bulgares.
Les délibérations de la commission,
dans cette nouvelle séance, ont porté
sur la question, non enco-e résolue, de
l’administration financière de la Rou-
méliè orientale, et sur le projet: qui a
été élaboré sur cétte matière par les di
recteurs de la Banque ottomane. La
question des finances turques , beau
coup plus pressante ^t plus compliquée
que celle dès finances de la Roumélie,
n’a pas encore été résolue, tant s’en
faut, par les travaux de la nouvelle com
mission des réformes financières, qui a
tenu déjà une séance,sous la présidence
de K ér jddine-Pacna. Aux membres déjà
nommes on va aajonnue io w m m *
saire anglais, M. Harrison, et ua com
missaire français, qui sera, probable
ment, M. Tricou, actuellement consul
général de France à Beyrouth. En at
tendant les réformes radicales, les am
bassadeurs de France et d’Angleterre en
avaient proposé une qui était de facile
exécution et dont les résultats eussent
été aussi prompts que satislaisants.
MM. Layard et Fournier avaient con
seillé à la Porte de confier la direction
des douanes exclusivement à des agents
qui seraient désignés par le gouverne
ment anglais et français. Savfet-Pacba
demanda vingt-quatre h eu resjiolîrjre-
fô c ïïïr fm a iê ,'èh rèaliTè, illïFaîfen Trè
jTënHanF'iîT^urs~^a^rêTTOTige aux am-'
g g s s H ê iïr s T p S f l g l i ^ l e u r j u tcommuniquée 1 untfim^îmTei‘7pbrt'àlTquo
labession deTadminlstrp iôn des doua
n é Ü lT 3 s s c o m m is s a ir u s ^ t r a i^ e i^ ri’ô -faîF « conforme nTàTa dignité ni à Fin
dépendance d e T émpTré^ôtf o m j ^ j ^ à -
(Fessusâ on m'assure' q u e M. Fournier
répliqua vivement et avec une certaine
aigreur : « Quand un homme est atteint
¿ ’une maladie mortelle , il songe aux
moyens de se guérir avant de s 3 préoc
cuper
de son indépendance et de sa d i
gnité. »
Pour revenir aux finances turques,
il est permis d’affirmer que tout espoir
de les amél'orer notablement doit s’é
vanouir devant la nécessité qui s’impose
à la Porte de continuer ses armements.
Cette nécessité est devenue plus impé
rieuse que jamais, en présence de l'atu
tude prise récemment par les Russes
dans la Thrace où ils paraissent décidés
à hiverner.
Pour le moment, la principale préoc
cupation du ministère de la guerre est
d’assurer la capitale contre un coup de
main, et l’on va élever des travaux con
sidérables en terre pour fortifier la ligne
déjà existante de Derkos à Tchataldja.
40,000 hommes vont être employés à
ces travaux. Ou prétend que M.Dreysse,
l’officier français nouvellement arrivé
et nommé aide-de-camp du Sulfan, aura
une part dans la direction de ces tra
vaux. Un conseil spécial des fortifica
tions a été institué au Serai Kerul et
compte parmi ses membres deux ou
‘.rois généraux turcs et l’Anglais Baker-
Pacha.
On a remarqué dans ces derniers
temps que des relations fréquentes s’é
taient établies entre sir Layard et M.
Condouriotti, ministre de Grèce. On
assure que l’ambassadeur d’Angleterre
travaille activement à amener un rap
prochement entre la Porte et le cabinet
d’Athènes.
z J J 'J
,
t , fi* / ¿J t1 tJ
7 7 - 4^('U 1 7 V '
1,1 H O T E I l l t t l ' U N UD ’après une dépêche de Berlin» adressée au D a ily News, M. de Saint-V allier a remis à la chancellerie im périale la note de M. W addington relative au différend tureo- grec.
ue D a ily News ajoute que cette note n’est qu’une entrée en matière, une simple ouver ture ; elle propose une action commune des puissances en vue d ’obtenir que la Porte in terprète dans son sons légitim e l ’article du traité de B erlin, qui accorde à la Grèce une rectification de frontières, et par conséquent qu’elle revienne sur la tin de non-recevoir ! déjà opposée à cet égard par une note de
SavTet-PacÏÏâi ~ ” ~
"Ces renseignements confirm ent les appré ciations que nous avons émises hier,sur l’in i tia tive de notre gouvernem ent en cette a f faire. Celle-ci est strictement conform e aux règles générales de notre politique exté rieure, (¡ne la Gazette de iA lle m a g n e du
N o rd , dans un récent article à propos du L i
vre jaune, ju ge «c o n c ilia n te et correcte à tous égards. » Il y a donc lieu de prévoir que notre proposition ne rencontrera pas d ’objection à Berlin.
Quant à l ’Italie, on sait déjà que nous agissons en quelque sorte de compte à demi avec le cabinet Cairoli, pource qui concerne la question grecque. L ’ex-m inistre des affai res étrangères, M. Corti, diplom ate de ear- ; rière, fa it en ce moment un vo ya ge à Lon - ; dres ; on suppose que ce n ’est point sans une î mission spéciale, et que les affaires de la Grèce ne seront point étrangères aux entre tiens de ce personnage avec les ministres an- ! glais. Car c ’est bien à Londres que se trouve la solution de la querelle entre la Turquie et le gouvernem ent hellénique. Si lord Sa- I lisbury conseille sérieusement à la Porte de céder, comme c’est son intérêt, il y a de grandes chances pour que le sultan, mieux inspiré, prévienne même une demande col lective de l ’Europe. Ce qui serait le parti le plus sage et le m eilleur, — L. J.
---D I .W J I E 10 NOVEMBRE
1878
oîv s
’
a b o n n e!
en Belgique, en Italie, dan* le Luxembourg, en Turquie, en Sulsso, eu Syrie, en Rourpanie et clans lesrégences du Maroc et de la Tunisie, en Chine et au Japon,
au moyen d’une valeur payable à Paris ou de nandats-poste, soit internationaux, soit français,
en Allemagne, en Autriche, en Russie, et dans tous les pays du Nord chez tous les directeurs de postes;
et dans tous les autres pays, par l’envoi d’une valeur payable à Paris.
On nous écrit de Constantinople, le l w
novembre :
« La commission financière dont je vous annonçais la création dans ma dernière lettre, sous la présidence de Khérédine Pacha, est, sans contredit, bien composée. MM. Forster et Mercet, directeurs, l’un de la Banque im périale ottomane, l’autre du Crédit lyonnais, sont des gens fort experts en matière de finances. Quant aux Ottomans qui en font partie, ils sont incontestablement disposés à bien faire.
i » On s’est hâté de former cette commis sion, peut-être pour essayer d’échapper, s’il j est possible, à la commission internationale | dont parle le traité de Berlin. L ’ingérence étrangère n’est pas du goût de tout le monde, lors même qu’on ne conduit pas parfai tement bien ses affaires. Cette disposition, iort peu raisonnable, est, en revanche, assez na turelle ; il faudra au moins que la commis sion indigène s’acquitte de son mandat d ’uue façon satisfaisante. Ses âtiributions fondamtn- , taies consistent à élaborer, après examen dé
taillé de la situation financière, le bud get général pouf l’année proch aine, à i rechercher les moyens d’améliorer lès finan ces, à examiner quelle part du budget pourra être affectés au paiement des in térêts de la Dette; à étudier h-s divers projets pour atteindre ce desideratum du souverain : le retrait et la suppression du caïmé. Ses dé cisions seront soumises au conseil des minis tres, et a lorsqu’il sera dûment cou taté » qu’elles sont en tout point conformes aux » droits du souverain et aux intérêts de l’E- » tat et de la nation », on réclamera en leur faveur la sanction impériale.
« L e programme qui nous est imposé n’est » certainement pas mauvais, me disait un des » membres de la commission. Si nous avons » toute liberté d’agir, si nous obtenons tous les » documeus nécessaires, tous les éiémens in- » dispensables et de nature à nous édi- » fier, nous arriverons indubitablement à • dresser la situation financière vraie du pays » et à indiquer plus d ’uue amélioration salu- » taire. »
» Seulement, la commission rencontrera-t- elle tout le bon vouloir qu’ < lie est en droit de réclamer? Lois, programmes et commissions ont toujours abondé ici. Les lois sont peu observées ou ne le sont pas du tout ; les programmes sont promptement oubliés ; les commissions sont le plus souvent paralysées.
» Vous avez remarqué cette phrase du pro gramme : « Lorsqu’il sera dûment constaté » que ces décisions sont eu tout point con- » formes aux droits du souverain. » Toujours la même situation, toujours cette lutte du Palais et de la Porte. Si encore le sou verain était seul, on parviendrait à lui faire entendre raison, comme on dit. Il dé sire le bien du pays; il a la meilleure volonté du monde ; les étrangers qui 1’apprôcbent et qui sont désintéressés dans la question le constatent avec empressement. Livré à lui- même, Abdul-Hamid comprendrait qu’il peut régner sans trop chercher à gouverner; que tous les intérêts, — les siens comme cèux du pays,— s’en trouveraient bien ; qu’un homme s« ul, fût-il Sultan, fût-il Khalife, ne peut suf- ûre à tout," et il s’en rapporterait enfin à ceux 6n qui ü doit avoir confiance,!
T Malheureusement, il y a l’entourage, l’en
tourage Im m édiat, en un ffroVTe~pâIâis7 cet assemblage d’individus n’ayant "âucuhe" con vie t i o u , T g i j o r a n i ~ f ôt ale n h e ï q u c ~ c’esi, qu’un~ principe poliiiqüê êrn 'ë n ayant aucun souci. Ce ramassis de chambellans, de cafed- jTs et de valets ne connaissent qu'une" cüdsë en politique : les questions de personnes, parce que chaque nomination nouvelle, cham bellan ou cafedji, porte la sanction impériale et reçoit son hideux baktchich.
» Le Sultan est jaloux de son pouvoir, soit! Il exige le respect de « ses droits », comme d it le programme, et il a raison ; mais, qu’il ne s’y trompe pas, quand il veut et croit gou verner seul, est-il bien certain de ne pas su bir l ’influence malsaine de quelques in tri- gans pour lesquels la chose publique n’est d’aucun poids, et qui n’ont d’autre visée que de satisfaire de bas intérêts matériels? H croit gouverner seul, parce qu’ii change grand- vizir et ministres suivant son bon plaisir, parce qu’il crée des commissions... qu’tl sup prime peu après; et il ne voit pas qu’ il est à la merci de quelques misérables favoris.
» Ne vaudrait* il pas m ille fois mieux avoir confiance dans les ministres, s’ea rapporter à e u x , agir de même à l égard des commis sions que l’on crée? La commission dont Khé- rédine Pacha a la présidence peut inspirer | toute confiance, elle se dévouera aux inté
rêts publics. Que le Sultan, qui comprend tous les services qu’elle peut rendre, veille avant tout à ce que son bon vouloir ne soit pas entravé ; à ce qu’elle obtienne toutes les communications de nature à l’éclairer ; à ce que ses décisions, une fois approuvées, ne demeurent pas à l’état de lettre morie !
» Gomme son père A b d U i-M e ijid , le Sul tan actuel a une qualité incontestable : il est clément et Use largement de son droit de grâce ; personne ne cherchera à le lui repro cher. Aehmed Aga, celui-là même qui a sou levé le Kozan, ayant été pris et amené à Con stantinople, le Sultan l’a fait comparaître de vant l u i , lui a reproché sa conduite et, comme conclusion à sa mercuriale, lui a fait remettre une somme d ’argent : son châ timent se bornera à un internemeut dans un konak de Stamboul (1). La pénitence est assez douce. Quant aux accusés des complots de Tcheragan où Ali-Suavi a laissé la vie, et d’Ak- Serai, "six ont été condamnés à la peine de mort; mais une exécution à mort est ici chose fort rare, et ces condamnés ont vu leur peine commuée eu celle de quinze ans de travaux forcés. Ces deux complots avaient pour but le détrônement du Sultan actuel et la restauration de Mourad. Une des esclaves de ee dernier, la femme Noksilhend Kalfa, et un chrétien, un Grec, Cléanti Scalori, étaient à la tète de la dernière tentative; tous deux étaient poussés par leur affec tion et leur dévouement envers le malheu-(l)Une dépêche de Constantinople, postérieure a la date de cette lettre, a annonce qu’Achmed Aga était envoyé en exil à Tripoli.
^ , , _ , _ j g L _ _ _
Voici d’autres détails intimes sur les'
intrigues de sérail, à Constantinople, que
nous ajoutons aux renseignements déjà
donnés hier :
11 est sérieusement question de changement viziriel, depuis que Namik-Pacha, en plein con seil présidé par le sultan, a qualifié Savfet-Pa cha d'avoir mangé d u Layard.?V uns savez cornt | bien Abdul-IIamid craint Niüni k-Pach a, dont l ’influence sur les musulmans est très grande. La chute de Safvef est décidée, et la difficulté de le remplie,f;P| p,ir un vizir assez cotinfllioiir ne gas jn^raîire riçjiculq^assoz. z^ro pour ne pas suhir ses exigences et pour ne rIën~cornjirohiet- tre ni en Occident ni a~ii Nord, U si assez grave | pOuFsouteuir le grand-vizir actuel. Vous devez cependant être curieux des candidatures mises en avant dans les pourparlers du palais, après cette sortie de Namik.
Saïd, l'ex-maréchal du palais, réputé VIngliss, élimine, comme plus porté vers les Anglais qu’il ne convient au sultan et surtout à Namik.
On a parlé de Server, qui a été, avec Namik, négocier l ’armistice de Kezardik; mais Server a ouvertement compromis l'Apgieterre, en l ’accu- j sant publiquement d'avoir poussé à la guerre par ses promesses de secours; sa nomination déplairait aux Anglais.
Iluchdi, interrogé par un chambellan, est tou jours malade de sa maladie : il veut être prié.
Un secre'taire du sultan a interrogé, ou plutôt consulté les chefs de mission : Lavard opine pour son ami Yéfik, dans le cas où Savfet de- vieudrait absolument impossible ; Ziehy montre de la .satisfaction à voir Savfet menacé dans sa position et croit que i on devrait cuercVruf un ! homme nouveau ; Fournier n’a pas de candidat à soutenir, mais il ne croit pas qu'un homme nouveau puisse sortir avec avantage pour la Porte de toutes les difficultés pendantes. Loba- noff dit que pour lui il n'estime que la person nalité du sultan ; quant au vizir, si ce pouvait être Layard lui-même, il ne s’ea occuperait nul lement.
Hier au soir, nouvelles délibérations ir,fîmes j parmi les habitués du palais ; il a é:é décidé de conseiller au sultan le choix entre son premier secrétaire actuel, Ali-Fuad (le fils de feu A li- Pacha), ou bien son ex-premier secrétaire Saïd- Pacha, dit « le petit Saïd », actuellement vali de Brousse.
Namik, interrogé immédiatement par une let tre du sultan, a aussitôt répondu que l’étiquette lui paraît interdire l’élévation au vizirat d’Ali- Fuad, qui est seulement bey et fonctionnaire de deuxième classe; que la candidature du petit Saïd serait préférable, car, en refusant de se déranger pour faire le3 honneurs à M. Fournier, ambassadeur français en villégiature à Brousse, il a donné la pieuvo de s-es sentiments pour la question grecque; mais, qu’en somme, il préfé rerait que Sa Majesté envoyât Saïd comme am bassadeur à Paris et rappelât Arifi pour l’élever ati vizirat.
Ce choix ne déplaît sans doute pas à la cour de Jeldiz; nous aurons Saïd ou Arifi comme grand-vizir, et vous aurez l ’un ou l ’autre comme ambassadeur.
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