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Jean Jacque Rousseau

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N° 2S60

L ’ I L L U S T R A T I O N

18 D

é c em b r e

1897

J.-J. ROUSSEAUt pa st el de Quentin de la Tour.

JEAN-JACQUES ROUSSEAU

Un sait que le prince Constantin Ratl/.iwill, proprié­

taire du château d'Ermenonville, dans 1 Oise, fait répa­

rer. en ce moment, le tombeau de Jean-Jacques Rous­

seau, qui se trouve dans l'ile des Peupliers, dans la

partie sud du domaine. A ee sujet une question inté­

ressante a surgi : Où sont les reste s du philosophe?

Les uns pensaient qu'ils étaient dem eurés à Erm enon­

ville, malgré le décret de la Convention du 15 sep­

tem bre 1791, ordonnant leur translation au Panthéon.

Les fouilles récentes, faites le 5 et le 19 novembre par

ordre du prince Radzhvill, ont prouvé que c’était là

une supposition chim érique, le tombeau est ville.

Les cendres de l’écrivain des Confessions sont-elles

toujours dans les caveaux du Panthéon? N’ont elles

point été profanées et dispersées à la R estauration, en

1>. 14. comme le bruit s en est répandu? Nous espérons

le savoir bientôt, car le Gouvernement a nommé une

commission pour élucider ce point d'histoire.

Puisque la presse et l'opinion s'occupent actuelle­

ment de Rousseau, nous avons pensé qu'il serait inté­

re ssa n t de rappeler aux lecteurs de Villustration quel­

que:- détails iconographiques qui se rapportent au

citoyen de Genève, et de reproduire des gravures et

des p ortraits qu'il est bon de connaître, si on les

ignore, et de revoir si on les connaît déjà.

L — Le tombeau. — Le tombeau de l’ile des Peupliers,

qu on resta u re en ee moment, est une œuvre d art

curieuse à observer. Inauguré en 1780, deux ans après

la mort de Rousseau, il fut dessiné par Robert, et

sculpté par J.-P. L esueur, d’après les ordres et les in­

dications du m arquis René de Girardin. 11 a la forme

d'un autel antique. La face, qui regarde le midi, est dé­

corée d’un bas-relief représentant une femme assise au

pied d'un palmier, symbole de la fécondité. Elle donne

le sein à son nouveau-né, tient d une main l'Emile

Mme DE W ARENS, p or tra it att rib ué à Quentin

de

la Tour, j

ouvert, et contemple en souriant les jeux de ses aînés.

P rès d’elle, la Reconnaissance dépose des fleurs et

des fruits su r l’autel de la Nature. Dans un coin, un

enfant m et le feu à des maillots et à différentes entraves

du prem ier âge, tandis que d'autres sautent en jouant

avec un bonnet, symbole de la Liberté. Les deux

pilastres sculptés de chaque côté du bas-relief, repré­

sentent la Musique et l'Eloquence, avec leurs attributs.

Dans le fronton se détache une couronne civique, avec

j la devise de Rousseau : Vitam impendere vero.

Sur la face exposée au nord, on lit cette inscription :

[ci repose l’Homme de la Nature et de la Vérité. Sur les

| pilastres correspondants, on voit, à droite, la Vérité

nue, tenant un flambeau, et, à gauche, la Nature, repré-

! sentée par une mère allaitant de jeunes enfants. Au

fronton de cette partie, deux colombes expirent au pied

d'une urne, à côté de torches fumantes et renversées.

Des vases lacryinatoires ornent les deux faces latérales

du tombeau.

Le monument était autrefois entouré de peupliers

d'Italie, de là le nom donné à l’ile. Comme nous l’écri­

vions un jo u r, ces beaux peupliers, très élevés e t d’as­

pect imposant, ont subi le sort commun à tous les

êtres vivants : ils ont vieilli, et ils sont morts. Ce n’est

que dans les anciennes estam pes qu’on peut encore les

contempler et les adm irer. On les a rem placés par

d'autres, mais il faut l'am as des ans pour donner à ces

arbres nouvéaux l'allure, la taille et les om brages qui

impressionnent.

L.a vue du tombeau que nous donnons, est la repro­

duction de la belle estam pe dessinée par Gandat, et

gravée par Godefroy en 1781.

IL — Les portraits. — On cite,au bas mot, de cent trente

à cent cinquante portraits de Rousseau : mais tous

peuvent se résum er dans quatre œ uvres capitales, les

! deux pastels de La Tour, qui se trouvent, l’un au mu­

sée de Saint-Quentin, l'autre au m usée Rath à Genève;

la toile de-Gérard, que possède, nous le croyons, M. le

m arquis Stanislas de Girardin, descendant de René de

Girardin, le protecteur du grand homme; enfin la toile

du peintre anglais Ramsay.

Nous reproduisons le pastel du musée de Saint-Quen-

tin, qui fut exposé p ar La Tour au Salon de 1753. Ce

pastel est un chef-d’œ uvre admirable. C'est bien là le

vrai Jean-Jacques, avec son regard perçant « des cs-

carboucles », disait le prince de Ligne, avec sa finesse,

son ironie, son élégance simple, son am ertume, sa ten­

dresse indicible, le pli de la compassion et de la dé­

sespérance. Quand j ’ai vu l'original pour la prem ière

fois, j ’ai été saisi par tant d'intensité de vie : c'est bien

celle qui se dégage des œuvres de Rousseau et rayonne

su r sa destinée tout entière; c'est bien là son âme de

feu.

A propos de ce portrait, il dit dans les Confessions :

« Quelque tem ps après mon retour à Mont-Louis, La

Tour vint m’y voir et m 'apporta mon portrait en pastel.

11 avait voulu me donner ce portrait que je n'avais pas

accepté; mais M"” d’Epinay, qui m’avait donné le sien

et qui voulait avoir celui-là, m'avait engagé à le lui re­

demander. 11 avait pris du temps pour le retoucher. »

Rousseau se brouilla avec M”** d’Epinay, reprit son

portrait, et en fit cadeau à la maréchale de Luxem­

bourg. Il affectionna toujours ce pastel, qui lui rappe­

lait, sa prem ière gloire. Le 7 avril 1765, il écrivait à sou

ami Laliaud : « 11 y a un portrait de moi, très ressem ­

blant, dans l’appartem ent de M"" la maréchale de Luxem­

bourg. »

Un p o rtrait curieux de Rousseau est celui que le

peintre Ramsay, ami de Hume, fit eu 1766, lorsque le

philosophe séjournait en Angleterre. Il est représenté

en buste de trois quarts, vêtu de sa robe d Arménien

dont il serre la fourrure de la main droite. La tète, vue

de trois quarts, regarde le spectateur d'un œil profond

et observateur, la bouche est pincée, soucieuse ; le

bonnet de fourrure encadre le front avec goût. Dès

1766, un artiste habile, I). Martin, en fit une gravure,

à la manière noire : c’est une des plus belles gravures

exécutées d'après les p ortraits de Rousseau. Elle est

fort rare ; aussi nous somm es heureux de pouvoir la

reproduire. Le tableau qu’on croyait, perdu est à la

National Gallery d’Edimbourg.

Rousseau n’aim ait ni ce tableau, ni la gravure qui en

fut faite. 11 faut dire qu'il se trouvait, lorsqu'il en parla,

dans un de ses plus noirs accès de misanthropie, et

qu il venait de se brouiller avec Hume et les amis de

ce dernier. Ramsay, à ses yeux, ne devait plus être

J . - J . ROUSSEAU, p ar Ramsay, d ’apr ès une manière noire de D. Martin.

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Mme D'ÉPINAY, d’apr ès un pas tel de Liotard.

qu’un affreux im posteur. Il reconnaît toutefois que le portrait de Ramsay et la

gravure de Martin passent en Angleterre pour des chefs-d’œuvre, et ont fait l’admi­

ration de Paris et de Londres.

Le philosophe, d’ailleurs, n’aimait pas à se faire peindre. Lisez plu RU ce qu’il

écrivait à I.aliaud :

9 décembre 1761.

« Je prends peu d’intérêt a ma figure, j'en prends peu môme à mes livres; mais

j ’en prends beaucoup à l’estime des honnêtes gens dont les cœ urs ont lu dans le

mien. C'est dans le vif am our du juste et du vrai, c’est dans des penchants bons et

honnêtes, qui sans doute m’attacheraient à vous, que je voudrais vous faire aimer

ce qui est véritablem ent moi. et vous laisser de mon effigie intérieure un souvenir

qui vous fut intéressant. »

III. — Portraits d’amies. — Le grand écrivain a je té un rayon de gloire sur

toutes les personnes qu’il a aim ées, ou simplement connues. Que de fois, dans les

biographies, n'avons-nous pas lu cette mention: c’était un ami, une amie de Jean-

Jacques Rousseau.

Parmi ses amies, il en est trois qui ont joué un rôle im portant dans sa vie,

M” ’ de W arens, M"* d’Epinay, Mm* d’Houdetot.. Nous donnons les portraits des

deux prem ières, d'après des originaux de haute valeur.

11 existe aux Etats-Unis, à Boston, un portrait de M"* de W arens, jeune, peint

par Largillière.

Nous pourrions donner une reproduction de la peinture du musée de Lausanne,

où la gracieuse maman de Jean-Jacques revit avec son charme et ses atours. Mais ce

portrait se rapproche beaucoup de l'œuvre de Largillière; M”' de W arens y est

seulem ent plus âgée. Nous préférons faire connaître aux am ateurs français un pastel

découvert en Angleterre en 1S94, et attribué à La Tour. Il représente l’héroïne des

Charm ettes dans tout l’a ttrait que peut avoir une jeune femme.

En la contemplant, on se rend compte du lyrisme de Rousseau, qui, jusqu’à la

fin de sa vie, et un pied déjà dans la tombe, ne pouvait sans émotion évoquer le

souvenir de cette aimable femme. Qui sait? C’est peut-être d’après les indications

de Jean-Jacques que La Tour a fait ce pastel.

Le portrait de M'“' d’Epinay par Liotard est au m usée Rath, à Genève. C’est un

pastel plein de séduction; on y retrouve l'amabilité, la bonté, la douceur,

l'intelli-Tombeau de J.-J. Rousseau à Ermenonville

Translation des cendres de J.-J. Rousseau au Panthéon, d’après une gravure de Girardet.

gence de celle qui offrit à Rousseau l’Erm itage de

Montmorency. Ils se brouillèrent, mais ce fu lle résul­

tat de la jalousie de Grimm et des intrigues de l'entou­

rage. Au fond, elle aima toujours le philosophe, témoin

ces vers qu elle fit placer sous son buste, dans le ja r­

din où si souvent il avait médité :

O toi, d on t les br ûl an ts écrits, F u re n t créé s d a n s cet humble Ermitage ,

Ro ussea u, plus éloquent que sage, Pourquoi quittas-tu mou p a y s .' Toi-même avai s choisi ma retraite paisible, J e t’offrais le bo n h eu r et lu l'as dé dai gné Tu fus ingrat, mon cœ u r eh a saigné! Mais, pourquoi re tra c e r à mon âme sensible?... J e te vois, je le lis, et tout est p ar don né!

En la contemplant, d’après le beau pastel de Liotard,

ne nous semble-t-il pas l’entendre dire ces vers affec­

tueux, d’une voix attristée, avec un doux sourire ?

Nous donnons une reproduction de la curieuse

composition de Girardet, consacrée à l’apothéose du

philosophe et à la translation de ses restes au Pan­

théon, le II octobre 1791. L’artiste nous fait assister

au défilé du cortège, qui entre dans le temple des

grands hommes.

P our clore ces notes brèves, je veux citer l’apos­

trophe si belle de Gérard de Nerval qui, visitant Erme­

nonville, s’écriait : « Voici les peupliers de Lite, et la

tombe de Rousseau vide de ses cendres. O sage! Tu

nous avais donné le lait des forts, et nous étions trop

faibles pour qu’il pût nous profiter. Nous avons oublié

tes leçons que savaient nos pères, et nous avons perdu

le sens de la parole, dernier écho des sagesses anti­

ques. P ourtant, ne désespérons pas et, comme tu fis à

ton suprêm e instant, tournons nos yeux vers le soleil. »

Au printem ps prochain, la tombe auguste sera res­

taurée, grâce aux soins vigilants du prince Constantin

R adzivül : les âm es sensibles s’y retrouveront pour

évoquer un passé plein de gloire et le prestige du

génie.

Hi p p o l y t e Bu f f k n o i r.

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N° 2860

L ’ I L L U S T R A T I O N

18 D

é c em b r e

1897

L IV R E S N O U V E A U X

O uvrages de lu x e e t L iv re s illu strés.

La Peinture au château de Chantilly, par

F.-A. G ruyer;

III :

Ecole française.

I

vol.

in-4°, orné de 40 héliogr. de la maison

Braun et C‘e, Plon, 40 fr.

L es sa v an tes et a g réa b les étud es de M. Gruyer s u r les collections de Chantilly av ai en t déjà un extrême intér êt du vi van t du duc d'Aumale, pour l’occasion qu ’elles nous offraient de faire connais sa nce av ec des chefs-d’œuvre a rtist iq ue s dont l’a c cè s direct nou s était défendu. Mais combien elles ont plus de prix encore main ten an t, depuis que les collections de Chantilly sont devenu es un musée national, et que chacun de nous a en quelque sor te le droit de tenir po ur sa propriété les incomp arable s trésors qui y sont réunis! C’es t comme un catal ogu e idéal qui se trouve mis en tre nos mains, nous per mett ant non plus seulem ent de nous faire une idée des richess es d'ar t de Chantilly, mais de mieux les c o m p re n ­ dre, de p én ét rer plus a fond d a n s leur intimité. E t si les œu vr es italiennes et flamandes acquises p ar le duc d’Aum ale étaient presque toutes des morceaux de valeur, si sa série des miniat ures de F ouq uet avai t l’ava nt ag e d ’êt re unique en son genre, c’est sur tout, cependa nt, la galerie des peint ures franç aises des seizième, dix-sep­ tième, dix-huitième et dix-neuvième siècles qui donne au musée de Chantilly un e place à pari en tre tous les musées. Les Ra ph aë l et les Van Ryc k q u ’on y trouve so n t de sup e rb es tableaux, mais on en trouve ailleurs qui leur so n t com pa ­ rables, ta nd is q u ’on ne peut voir ni au Louvre ni nulle pa rt une aussi merveilleuse suite de portrai ts de l’école de Clouet, ni d’au ssi beaux Poussin, ni trois In gres comme sa Slralonice, sa

Vénus, e t son porlrait p ar lui-même. Sa ch ons

gré à M. G ruyer de no us condu ire comme il fait d e v a n t ces chefs-d'œuvre, et à la maison Braun de nous en do nne r d ’au ssi c ons ci en ­ cieuses et fidèles copies. E l souhai tons, en te r­ minan t, qu e la vue de ces chefs-d’œu vre eux- mêmes ne nous reste pas indéfiniment refusée, et que, sous prétexte que dé so rm ai s les collec­ tions de Chantilly nous ap pa rtie nn en t, on ne continue pa s do nous en fermer la porte au nez j u s q u ’à la consommation de s siècles !

Le Mariage de Loti, p ar Pierre Loti, illus­

trations de Fauteur et de G. Robaudi.

1 vol. g r . in-8°. C a l m a n n - L é v y , 25 fr. Qua nd cette nouvelle édition n ’a u ra it d'a utre mérite que de nous offrir un portrait au th en tiq u e de Raraliu, et de ssiné p a r son « mari » lui- même, c ’en se ra it as sez pour lui valoir une place à part enU-e tous les livras d ’étr enn es. Car nous somm es p e rsu ad é s q u ’on se trompe, et qu ’on fait injure à M. Loti, en affirmant que se s pre­ miers livres ét aie nt su pé rieurs aux su iv a nts ; et

Ramunlcho, à notre avis, v a u t po ur le moins a u ­

tan t que le Roman d'un Spahi; mais ni la fiancée «le Ilam untc ho , ni Mlle C hr ysan th èm e, ni même Azyad é, a u cu ne de s hér oïnes de ce délicieux poète n ’est aussi par faitem ent délicieuse, aussi pure en même tem ps et aussi sensuelle, aussi pareille à to u te s les femmes et c e pe nda nt aussi particul ière qu e cette Rarah u, la fleur de P a ­ pauté. Celle-là a laissé d a n s nos âme s un p ar ­ fum qui ne sa u ra it s’effacer ; elle vivra aussi longtemps que l’on cont inuer a de lire. E t voici que M. Loti, a p rè s nou s avoir laissé la rê ve r à notre aise, nous offre ce por trait auth entique , ac com pag né d ’une foule d’au tre s por trai ts et même de que lques groupes, sc èn es et p aysages, nous révélan t p a r la même occasion un très réel talen t de d e ssi n a te u r’q u a u s s i bien nous aurions dû d ev in er q u ’il avait. E t c’est plaisir de voir comment M. Robaudi, pour comp lét er l’illust ra­ tion du volume, s' es t fidèlement inspiré des types, de s figures, et presqu e de la manière de ces de ssin s de M. Loti, de sort e que, illustrée p ar deux mai ns différentes, l'incom­ parabl e idylle tah ïtie nne n’en ga rd e pas moins une parfaite unité. Ah ! si l'abbé Prévost avait pu nou s la iss er une édition illustrée par lui-même de Manon Lescaut, ou Rous sea u quel­ ques cro quis d ’a p rè s ses Confessions !

Contes de Bonne Perrelle, par René Bazin

1 vol. petit in-4°, orné de 40 dessins

d’après Vuillemin; A. Marne et fils, relié,

10 fr.

Le m al heu r ordinaire des livres d ’étr enn es, c’est que, ou bien ils sont inté re ss an ts et écrits en bon fra nçais, mais alors ne s'adressent pas aux enfants, ou bien ils s ’a dr es sen t aux enfant s mais sont d é p o u rv u s de toute va leu r littéraire. O r voici un livre e xp res sém en t écr it pour les en fants, et malgré cela parfaitemen t écrit, avec toutes sorte s d'in ven tions ingénieuses, de se nti­ men ts délicats, et de jolis tour s d e phrases . Nous ne dirons pa s que c’est le chef-d’œu vre de M. Ba­ zin mais en vérité peu s’en faut que nous ne le pensions ; et c ’es t en tout cas une façon de chef- d ’œuvre, d a n s un genre qui, hélas ! n’en produit plus guère. Les Souvenirs d'en/anl qui ou vre nt le volume sont de peti tes an ec dot es d ’une simpli­ cité ado rable, et q u a n t aux Contes de Bonne Per-

retle, qui les suivent, nous ne voyons personne,

depuis Mme de Ségur, qui ait su aussi a g ré a b le ­ m en t en sei gne r aux enfant s les seules choses | au monde v ala nt la peine d’êtr e ap pr ises. C'est de bonne littérature mise nu service d’une bonne , morale ; et si les images qui ornen t le livre ne j sont peut-être pa s d ’un a r t tr ès relevé, elles ont j du moins, elles aussi, le mérite d ’êt re s i m p l e s

L'Ecosse, souvenirs et im pressions de

voyage, par M1,e Marie-Anne de Bovet.

1 vol. gr. in-<8°, illustré de 160 grav. par

G. Vuillier, Hachette, 30 francs.

L ’Ecosse é ta n t un des plus beaux pay s du monde, plein de lacs, de grottes, de forêts et de vieilles églises, mais é ta n t au-»si un pay s h u ­ mide, pluvieux, inhabitable pour nos génér ati ons de rhum atisants, c’est un vrai plaisir de pouvoir la visi ter de chez soi, au coin du feu ; et l’on ne sa urait trop remercier MHe de Bovet et M. Vuil­ lier de s’être as so ci és po ur nous offrir ce plaisir. M. Vuillier par ai t d’ailleurs résolu à nous faire faire avec lui le tour du monde, et peut-être, à force de dessin er des pa ysag es trop divers, a-t-il fini p ar ad opt er une man ièr e un peu bien mono tone, d a n s son interprétation de la natu re, qui fait ressembler quelqu es-un s de ses lacs d'Ecosse à des baies de la Sicile ou de la Tunis ie ; mais c’est, à cela près, un pay sagist e excellent, très adroit, très sûr, et qui donne à ses moindres cro­ quis un charme pittoresque des plus délicats. Et q u a n t à M 11* de Bovet, elle nous dit elle-même, quelque part, q u ’elle « n'est pas manc hote », ce qui signifie q u ’elle es t fort adr oite : et vraiment elle l’est. Elle a deviné d'instinct ce q u ’il y ava it en Ecosse qui pouvait être observé rapidement, décrit avec char me, et qui ne r is quai t pas de se mble r trop monotone aux lec teurs franç ais. 11 faut voir comme elle sait va rie r se s sujets, pas­ sa nt tou r à tour des vieilles rues d 'E di m bourg aux rives de la Tay, puis aux châ tea ux histori­ ques des environs d ’Invern ess, pour a bout ir à Glasgow par les lacs de l'ouest et la grotte de Fingal : tout cela entremê lé de petites av en ­ tu res de route, de descriptions de costume s et de coutu mes typiques, de lég endes et de t rad i­ tions. Lue véritable excursion en Eco ss e : non pas un séjour, ni m êm e ce qu ’on peut appeler un voyage, mais un de ces tours comme on les aime à présent ; et chacun es t libre ensuite de pousser, s’il le veut, l’exploration plus à fond.

Mémoires du sieur de Ponlis, abrégés et

publiés par .1. Servier. 1 vol. gr. in-8°,

illustré de 12 planches hors texte en

couleurs et de 24 grav. dans le texte,

d’après les aquarelles de Julien Le Riant;

Hachette, 15 fr.

M. Servier a bien raison de nous dire, d a n s sa courte préface, que les Mémoires de M. de Ponlis font songe r aux ro m a n s historiques d Alexandre Dum as : ils en ont en effet tout l’entr ain, tout le mouvement, tout l'imprévu, et au ssi toute l’invraisemblan ce. A les prend re pour un docu­ ment historique, on r isq uer ai t d’avoir une idée assez inexacte de l’histo ire de la F ra n c e sous Louis XIII et sous Louis XIX'; ou plutôt il est probable que le détail des faits y e s t souve nt fantaisiste, mais leur coule ur gén ér al e es t au cont raire «les plus instr uct ives, et mieux vau t encore ap prendre l’histoire de F ra n c e d a n s des ouvrages a m u s a n ts et viv an ts comme celui-là, que d a n s les mortelles compilations de nos ér u ­ dits d’à présent. A m usa nts et vivants, les

Mé­

moires

de P on lis le sont au plus h a u t degré, tels su rtou t que les a très ha bilem en t r aj eu nis leur nouvel é d iteu r; et les aq uar el le s de M. Julien Le Blant, qui les illustrent, a c hèv e nt de res susc i­ ter dev an t nous une époque pleine de jeune sse, d ’éclat, de folie héroïque.

Journées révolutionnaires (1830-1848) d’après

l’image, par Armand Dayot. 1 vol. in-4°

oblong, Flammarion, 10 fr.

Le poète italien Alfieri disa it que « la plante humaine po uss ai t en Italie plus forte qu’ail- leurs ». La première impression qui se dégage de ce nouvel album de M. Dayot, c’est, dirons- nous à notre tour, qu e « la plant e humain e » a singu lièreme nt dég éné ré de 1789 à 1848. Rien de plus nav ran t, à tous les points de vue, que de co m p ar er ces image s de notre seconde et de notre troisième révolution avec celles de la pre­ mière, recueillies l'hiv er p as sé p a r le même a u ­ teur. Tout s ’es t am oindri, vulg arisé, enlaidi; les figures des hommes, les costumes, les mœurs, et, plus encor e que le reste, la production a rtis­ tique. Au lieu des d e s sin s de David et de Boillv, au lieu des c h a r m a n te s g rav u re s des Moreau et des Cochin, ce sont m a in te n a n t des pei ntures de Bellangé, des lithograph ies de Victor Adam, voire même de Ch arlet , en a t t e n d a n t la photo­ graphie et l’image d ’Epinal. T o u t cela es t lourd, monotone, bourgeois, ou alor s d ’une excentricité maladive et gên an te . On se nt que l’a r t a perdu ses traditions, et que des te m ps nouveaux sont ve nus qui n'ava ient plus besoin de beauté. Et quelles tèt es! Quelles redingotes, quels c h a ­ peaux, mai s sur to ut quelles tètes! Il y en a une série, à la fin de l’album, les principaux dép utés de 1848, q u a r a n te figures qui se ress em blent d ’une façon effrayante et qui don n en t une triste idée de l’évolution de notre sexe à travers le siècle. E t tout cela n ’e s t p a s d ’un spectacle bien consolan t, mois il n'y a rien, en revanche, de plus instructif, ni qui soit plus fait po ur nous émouvoir : sa n s co mpter que M. Dayot nous offre çà et là, p ar manière de compensation, quelques gra vure s de m odes tout à fait piquan tes et une suite de ca rica tu res en terre cuite de Danton jeu ne qui suffiraient, à elles seules, pour a t te s te r la su rv iv an ce du génie d a n s ces âges de l aideur et de platitude.

Jeanne d'Arc racontée par l'image, par

Mgr Le Nordez. 1 vol. in-8°, illustré de

16 planches en taille-douce et de 300 grav.

dans le texte, Hachette, 20 fr.

L e titre de ce t ouvrage est, fort heu re use me nt d ’ailleurs, inexact. Son titre véritable dev ro itêtre

' d’importance que l’illustration, et ce texte n est I p a s le moins du monde un comme ntair e icono- 1 grap hique de l’illustration, mais au co ntraire | une biographie comp lèt e de Je a n n e d'Arc, écrite j I av ec un gran d souci d ’exactitude, et même par- ! I fois de très beaux ac ce nts d’éloquence. Les

images n e vie nnen t là que p ar s u rc ro ît; et peut- être trouvero-t-on que les é diteu rs a u rai en t pu | se disp e ns er de pousser le scrupule j u s q u ’à re- j produire des affiches de théâ tre, des p re ss e -p a ­ piers, et j u s q u ’à des bouteilles de liqueur, sous prétexte qu'on y voit l’image de la Bonne P u - j

: celle. Mais on ne sa ura it p ar co ntre les féliciter i a sse z du soin qu'ils ont mis à déc ouv rir et à : rassembler tous les docum ent s an ci en s — hé­

las! si peu nombreux — où figure J e a n n e d'Arc : m in ia tu res du quinzième siècle, peintu res du quinzième et du seizième, sta tue tte s, médailles, estampes, etc. L e u r magnifique ouvrage nous offre vrai m en t toutes les images possibles con­ c e r n a n t l’héroïque jeu ne fille ; et nous serions ten tés de dire qu ’on se prend encore davantage; de ten dres se pour elle à la voir ainsi représentée sous t a n t d’a sp ec ts différents, si le nom seul de Je a n n e d ’Arc ne suffisait pour évoque r en nous une image plus belle que celles que les artistes, même les plus habiles, a rri ver on t jam ai s à nous en offrir.

Du Tonkin aux Indes, par le prince Henri

d’Orléans, illustrations de Gaston Vuil­

lier d’après les photographies de Fau­

teur, cartes et appendice géographique,

par E. Roux. 1 vol. gr. in-8°, Calmann-

Lévy, 20 fr.

Simples, pittoresques, pleines de coule ur et de mouvement, ce s notes de voyage sont d'un e lecture tout à fait ag ré ab le ; et si leur ensemble ne co nstitue p a s précisément un manu el de géographie, l’instruction qu ’on en retire n’est ce­ p e ndan t pas à déd aigner. Les ch api tres c o n s a ­ crés à la vallée du Mékong, sur tout, abondent en ren se ig nem en ts du plus h a u t inté rê t ; le prince Henri d 'O rléa ns nous y offre même un petit choix de fables et de ch a n s o n s populai res thi- béta ines qui mérite raient de figurer d a n s une anthologie poétique. L'ouvrage es t d ’ailleurs suivi de volumineux appe ndice s où l’on trouvera une foule de détails techn iques, notés soit par le vo yag eu r lui-même ou p a r son compagnon M. Roux, qui a dres sé en outre trois gran des ca rtes pe rm e tta n t de suivre pas à pas cette inté­ r es san te promenade. E t nous n ’av ons pas besoin d’aj ou te r que le prince He nri d ’O rléan s s'est montré, cette fois encore, un photo graph e de premier ordre, s a c h a n t non seu le m en t d o n n e r à ses clichés une nett eté parfaite, mais encor e en chois ir les suje ts avec bea uco up d’habileté. L’illustration de son livre forme, à elle seule, une sort e de mo uva nt p an or am a, aussi varié qu ’on le peut dés irer.

Le Roi des jongleurs, texte et dessins de

A. Robida

I vol. in-4°, illustré de

100 grav. et 14 planches hors texte, re­

liure artistique, Colin, 18 fr.

Pe in tre , romancier, historien, archéologue, car ica turis te, M. Robida est un homme univer ­ sel. Mais nulle p a rt il n’est aussi à l’aise que d a n s l’évocation de notre moyen âge. Mœurs, costumes, églises rom an es et gothiques, mai­ sons de bois aux pignons pointus, on se nt que tout cela lui es t non seulem ent familier, mais c h e r ; e l l e vieux P a ris, en par ticulier, a trouvé en lui son meilleur poète. C’est un plaisir de se promen er avec lui le long des ruelles de la m o n ­ tagne Sainte-Geneviève, s’arrêtan t po ur ad m i­ rer une en seig ne pittoresque, pour laisser p a s­ se r une ba n d e de joyeux bas och ien s, ou pour a s siste r aux to u rs impay abl es de la e b è v re q u i ha rp e et de la truie qui file. Ce qu ’il nous d it de ce plai sant pas sé, et ce q u ’il nous en montre dons ses des sin s est même d’un inté rê t si vif, et si ch ar m an t, qu ’on le d isp e n se rai t volontiers de la peine qu’il prend d 'in ven te r une fable, pour serv ir de prétext e à ses tableaux de m œ u r s; mais p u is qu’enfin il croit devo ir pre nd re cette peine, rec o n n ai ss o n s que les m és a v e n tu re s de son petit J e h a n Picolet ne m an q u en t ni d'entrain ni de variété, et que, si elles ne font pas le principal a ttra it du livre, elles n'em pêc hen t pas, du moins, celui-ci d ’être un des livres d ’ét ren ­ nes les plus curieux et les plus a m u s a n ts de l’année.

Le Sphinx des glaces, par Jules Verne.

1 vol. in-8°, de la collection des Voyages

extraordinaires, illustré de 68 dessins de

George Roux, dont 20 chrom otypogra­

phies; Iletzel, relié 12 fr.

Les a d m ira te u rs de M. Ju le s V erne — nous voulons dire tous les en fa nts et ex-enfants, troupe tr ès nom breuse, comme on voit — se de­ m a n d a ie n t avec une ce rtain e anxi été p a r quel moyen l’a u te u r de ta n t de livres divers pourra it tro uv er encore de nouveaux suje ts, a p rè s avoir depuis longtemp s épuisé tous les su je ts poss i­ bles et même impossibles. E h ! bien, M. Ju le s Verne a trouvé ce moyen, tr è s simple d'ailleurs, à peine moins simple que celui q u ’a vai t ja di s trouvé Ch risto phe Co'.ornb po ur faire te n ir un œuf su r une table. A y a n t épuis é tous ses sujets, il a repris, p o u r les dév elo pper et les continuer, les suje ts de ses devan cie rs . Et c ’es t ainsi que son Sphinx des glaces se trouve être une sorte de sec onde partie de VArthur Gordon P ym d ’Ed- gar d Poe, en a tt e n d a n t qu ’il nous offre, une au tre ann ée, la suite des av e n tu re s de Gulliver ou le second naufrage de Robinson Crusoë. Avons- nous besoin d ’ajou ter, d ’ailleurs, que pour prendre son point de d é p a r t d a n s l’œu vre de Poe, M. J u ­ les Verne n’en es t p a s moins resté lui-même, da ns son nouvea u livre, et que si le Sphinx des glaces \ ' est peut-être d'un e qualité littéraire inférieure à I familières, ha bilem ent appr opriée s à l’imagina- Jeanne d’Arc racontée p a r l'image et par M w Le

tion de s enfants. I Nordez : ca r le texte y a, pour le moins, a uta nt

l'œuvre du poète américain il es t à coup sû r infiniment mieux fait po u r diver tir les enfants? C’est même, en vérité, un de s rom an s les plus

Jules-Vernesques du vénérable'écrivain,'aussi ra ­

pide, a ussi varié, a ussi fantastique sous de s a p ­ parenc es sa va nte s, que le Voyage au centre de la

terre et le Tour du monde en quatre-vingts jours.

Les pa re nt s qui l'achè teront po u r leurs enfant s po urront le lire eux-mêmes sa n s crainte d ’e n ­ n u i; et ils y trouveront, en outre, de s il lu st ra­ tions tr è s inté re ss an te s, pleines de mouvement et de couleur, — qu elles soient, au reste, colo­ riées ou non.

Récits de la Vieille France : François Bù-

chamor, par Alfred Assolant. Illustra­

tions en noir et en couleurs de Job.

1 vol. in-4°, Delagrave, 20 fr.

Alfred Assol ant ét ait un ancien élève de l’Ecole normale supérieu re qui, ay an t le goût de s lettres, un esprit tr ès pe rso n n e l,e t une pa r­ faite c o nn ai ssa nc e de l'histoire, ava it cru pou­ voir tire r parti de ces qu ali tés di ver ses d a n s la littérature ; mais au co nt ra ire de ses cam ar ad es About, W ei ss. Sarcev e t aut res, jam ai s il n’est parvenu à avoir de la c h a n c e ; et nous ne nous rappelons plus au ju ste de quoi il es t mort, mais c’est son fils qui s'est tué, la semaine passée, p ar dé sespoir de n'avoir rien à manger. Le mo­ men t serait-il enfin venu, po u r Assolant, d'être app récié à sa valeur, et cette édition illustrée d'un de se s meilleurs récits militaires va-t-elle rompre la m alc ha nc e qui s ’est, de son vivant, a c h a rn é e co ntre lui ? On ne saurait en tout cas trop re co m m an de r ce François Bûchamor aux enfants de tout âge qui aim ent les av en tu res héroïques, et qui se n te n t en même tem ps le ch ar m e d’un bon style élégant et vif. C'est toute l'histoire de s gu er re s de la Révolution et de l’Empire qu'Assol anl y a rac ont ée ; et a u j o u r ­ d'hui même que t a n t d' au tr es éc rivai ns ont repris son sujet, nou s ne vo yon s p er so n n e qui Fait mieux traité. E t nous ne som mes pas surpr is que Job, c ha rgé d ’illustrer ce beau livre, ait retrouvé p o u r cette ci rcon stance toute la verve érudite de son Napoléon des Petits Enfants.

Les Héros de la marine française, par

G. Confesse. 1 vol. gr. in-8°, illustré de

grav. en noir et en couleurs, par Eugène

Courboin et Léon Couturier, Firmin-

Didot, 15 fr.

M. Contesse no us permettra-t-il de lui faire, en co mmenç ant , une petite querelle? Nous c roy on s qu'il a u ra it mieux fait, po ur l’unité de son livre, d e ne pa s d o n n e r la place d'hon neu r, d a n s sa galer ie de s m ar in s célèbres, à Riche­ lieu, à Colbert et à Napoléon. S a n s dout e ce sont là de g ra n d s hommes, et qui ont bea uco up fait pour la g r a n d e u r na val e de la F ra n c e ; mais e n ­ fin ce qu'ils ont fait différait trop de ce qu'ont fait les D uqu esne, les Forbi n, les Je a n - B a r t et les Suffren po u r qu’on n ’épr ouve p a s un certain em ba rra s à voir ac co upl és de s mé rite s si divers. E t m a int en an t no us allons êtr e plus à l'aise pour féliciter, au contraire, M. Contesse du t a ­ len t avec lequel il a su nous rappeler les ex­ ploits de ces vé rita ble s « hé ro s » de notre m a ­ rine, q u ’on ne sa u ra i t trop offrir en exemple à tous nos je u n e s gens. Voilà de s homm es! aussi simples que braves, a d o r a n t le ur métier, et s ’a m u s a n t du d a n g e r comme de s enfants! On a bea u s’en d u rc ir le cœ u r au co nt ac t d e la médio crité d’à p rés en t : on se se nt fier d ’êt re français toutes les fois qu ’on se retrouve en prése nc e de ces beaux gaillards. Ils sont ce q u ’il y a de plus français d a n s to u te l’histoire de F ra nc e, lors même q u ’ils so n t à moitié belges comme Je a n Bart, ou au ssi essentiellement marse illai s que le sublime Forbin. M. Contesse les aime, il a bien raiso n; et MM. C outurier et Courboin, ses col­ laborateurs, do ivent les ai m er aussi, à en ju ger par le souffle et la belle hu m eu r q u ’ils déploient à les représenter.

DOCUMENTS ET INFORM ATIONS

L a t é l é g r a p h i e s a n s fil e t l e s e r v i c e d e s b a l l o n s m i l i t a i r e s . — A v a n t q u ’il ne fût q u e s­ tion du procédé de télégr aph ie sa n s fil de M. Marconi, M. Slaby, de l’Ecole tec hni qu e su ­ périeure de Cha rlottenbourg, a va it co ns ta té que de s fils télégr aph iques, placés su r le chemin d’ondes électriques, av ai en t la faculté d’a bs or ­ ber p ui ss am m en t ces onde s, de sorte que des messa ges po uv ai en t êt re e nv oy és à tr a v e rs ces fils par l’intermédiaire de ces ondes, qui voya­ ge ai en t à la surface de s fils sa n s tr ou ble r la transmission des co u ran ts ordinaires.

Appl iquan t cette obse rvation à l’utilisation de ballons spéciaux, M. Slaby ar riv a à cette co nc lu sio n,q ue la portée de la transm iss io n est proportionnelle à la longueu r du co nduc teu r aérien. D a n s l’ai r pu r du bord de la mer, la po r­ tée e st de 500 m èt res p a r mètre de co n d u ct eu r: elle n’est que de 250 m èt res av ec l'air impur de l’intérieu r des t erres. Dès lors, po u r télégr aph ier p a r ce moyen en tre Calai-? et Douvres, p ar exemple, il faudrait, d 'a p rès M. Slaby, un fil vertical de 80 m ètr es de ha ut, et po ur étab lir une communication en tre l’Europe et l'Amérique, un fil de 2,000 m èt res suffirait, si l’on pouva it négliger la cou rbe du globe terrestre.

Mais ce nouveau systèm e de télégr aph ie ne p a ra it pa s pouvoir êt re appliqué à la tél égraphie militaire, c a r il suffirait que l'ennemi tint conti­ nuellement en action un pu iss an t r ad ia te ur pour rendre les mes sa ges inintelligibles. Au con ­ traire, d a n s la marine, l'emploi de ballons captifs po ur rait perm ett re la communication entre deux Hottes éloignées l une de l’a u tr e de plusieurs kilomètres.

Referanslar

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