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L'Oeuvre de Pierre Loti:Sa maison, son journal intime et son fils

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Tam metin

(1)

31

Dé c e m b r e

1921

L ' I L L U S T R A T I O N Nu 4113 M J

L’ŒUV RE

DE

P IERRE

LOTI

S A M A ISO N , S O N JO U R N A L IN T IM E E T SO N F IL S par Em i l e Ve d e l

A la mémoire de ma bicn-aiméc fem m e, dont la dernière sortie fu t pour une visite chez Loti.

I. — Le s t r o i s r e f l e t s d u g é n i e

On a observé que la vie et les ambiances des véritablement très grands artistes sont presque toujours en harmonie profonde avec leur œuvre. Condition essentiellement propice, sinon indispensable, au complet épanouis­ sement du don inné chez eux. Or aucun n'a, je crois, mieux réalisé semblable accord que l'illustre écrivain dont le talent est peut-être le plus prodigieux, le plus spontané, bien certainement, qui se soit manifesté dans le courant du dernier siècle. Par suite de quelles circonstances exceptionnellement favorables, données ou fortuites, c’est ce que nous nous proposons de rechercher. Mais, pour nous en rendre bien compte, il flous faudra aller à Rochefort, sa résidence la plus habituelle, où nous pourrons en outre jeter un coup d’œil sur le fameux journal intime mentionné pour la première fois dans Prime Jeunesse, et dont les Suprêmes Visions d’ Orient, publiées tout récemment, contiennent de nouveaux fragments. Connu de très peu, il constitue un document d'importance capitale pour notre enquête. Mon excuse à m’offrir comme truchement sera de m'y trouver préparé par de nombreux et inoubliables séjours chez l’ami délicieux que Loti sait être en plus de tout le reste, et plus excellemment encore. Ami mien depuis trente ans passés que le hasard, un hasard que je n’ai jamais cessé de remercier, nous a rendus voisins de cabine sur le Formidable, quand nous étions tous deux lieutenants de vaisseau.

Rochefort est, comme on le sait, sa ville natale, et la rue qu'il y habite porte aujourd'hui son nom. Preuve que la municipalité ne lui en a pas trop voulu de l’avoir morigénée, et de belle façon, chaque fois qu'elle commettait le crime, impardonnable à ses yeux, de faire disparaître un peu du cachet désuet qui représente l’unique attrait de ce petit arsenal maritime au beau milieu des terres. Sa maison a été assez souvent décrite et photographiée (i) pour que tout le monde, ou autant dire, la connaisse comme s’il l’avait visitée. C’est une vieille demeure familiale, ayant conservé sa même tran­ quille apparence bourgeoise d’autrefois. Mais le puissant magicien qui l’occupe actuellement en a transformé l’intérieur de fond en comble. Tels ces mystérieux logis d'Orient, dont rien ne décèle au dehors les splendeurs intimes. La métamorphose ne s'est d'ailleurs pas accomplie d’un seul coup de baguette. Au contraire, il n'y a été procédé que pièce après pièce, la refonte de chacune coïncidant avec l'apparition d'un livre, au retour de quelque lointain voyage. Car Loti a mené de front sa carrière d'officier de marine, une production littéraire aussi abondante (42 volumes) que de qualité rare, et l’aménagement du merveilleux Palais de ses souvenirs. Maison et livres sont du reste bien par le même auteur. Dans l’une comme dans les autres, mêmes traces de cette nostalgie presque maladive de la durée qui est comme sa marque propre, même souci pathétique de sauver tout le possible des inévitables destructions. A ux efforts pour prolonger les plus fugitives impressions qui l’ont ému ou charmé, en nous les contant avec cette anxiété toujours latente des « après » et des « ailleurs » qui rend ses moindres récits tellement poignants, correspondent en effet les soins, quasiment religieux, pris chez lui pour conserver de pauvres petites choses aussi périssables que papillons attrapés dans son enfance, couronnes de fleurs tressées à Tahiti, gros poissons en tissu pelure d’oignon rapportés du Japon dans une minuscule chambre de bord, on imagine au prix de quelles infinies précautions.

Aussi Loti a-t-il beau 11e nous entretenir que de lui-même, il ne nous en captive que plus irrésistiblement, parce que ses ravissements et ses affres sont les mêmes que les nôtres, transposés seulement sur un mode beaucoup plus aigu; parce que nous sommes tous plus ou moins ses frères en

déses-p i e r r e L o t i e n 1873. A sp iran t de m a rin e .. . . E n seign e de vaisseau . . Pr i n c i p a u x e m b a r q u e m e n t s d e Lo t i Flore (Pacifique) (Sénégal) 1871-1873 1873-1874 Lieu ten an t de v a is s e a u .. Pétrel Espadon Couronne (Salonique) ) Gladiateur (Constantinople) t 1 ^76-!877 Moselle ] /

Friedland • (Côtes de France) 1879-1882 )

Surveillante \ )

C apitaine de f r é g a t e ...

Atalante (Chine et Japon) 1883

Triomphante (Chineet Tonkin) 1885-1886 | Javelot (Bidassoa) 1891-1893611896-1898

Redoutable (Chine) ^

V autour (Constantinople)

1900-1902 j 1903-1905

( 1 ) V o ir notam m ent les articles de M . G. M au berger ( L ’Illustration du 6 septem bre 1906)

L ou is-B arthou (R evu e hebdomadaire du 26 octobre 1918).

pérance, comme il nous intitule quelque part ; parce que nous souffrons tous peu ou prou du même mal que lui, mal qu’il réussit parfois à nous faire oublier, quand nous nous laissons bercer par l’inimitable cantilène dont il cherche à endormir le sien. Nul aussi bien que lui n’était donc qualifié pour reprendre à son compte cette devise d un ancien trouvère :

« Mon mal j ’en chante. »

II. — Ta h i t i... Ex t r ê m e- Or i e n t

Commencé par des courses dans le bois prochain de la Limoise, où furent ramassées les premières entrées de son musée, en même temps qu’ébauché

le Roman d’un enfant, l'étroit

parallèle que nous signalions à ... ...

l'instant n'a fait que s'accentuer ...

plus tard, entre ses embarque­ ments, les plus typiques de ses chefs-d'œuvre et leur entérine­ ment chez lui. Et disons tout de suite que c'est le métier de marin, providentiellement choisi, qui a le plus contribué à l’éclosion de son talent, en lui fournissant des thèmes appropriés à ses prédispo­ sitions naturelles. Il y trouva d'abord et avant tout la mer, dont il a parlé si magnifiquement qu'il en demeurera le chantre inégalé depuis Homère, lequel avait dû beaucoup la pratiquer aussi, pour tellement bien la connaître. En­ suite, tous les exotismes qu'il s’est assimilés, comme à seule fin de

nous en faire goûter les étrangetés ou les séductions, grâce à 1 acuité de vision, à l’intuition géniale et au bonheur d'expression qui ne sont qu à lui. Au point que le révérend Père Collet, curé de Papeete quand j'y étais, vers 1886, m’avouait ne rien avoir lu de plus exact ni d'aussi définitif, sur Tahiti et les Tahitiens, que le Mariage de Loti. C ’est dans ce livre, écrit par un aspirant de marine de vingt ans, estimait-il, que l'âme maorie a été le mieux com­ prise et rendue, avec ses atavismes encore si près de la sauvagerie primitive et ses modalités si différentes des nôtres. Phénomène que l’on s’explique quand on a bien regardé les yeux de Loti. Des yeux admirables, sachant tout voir, et dans lesquels on devine la constante angoisse de tout retenir...

Mais voici qu’on a ouvert, au toujours même vieux numéro 141 où je suis venu sonner tant de fois. Franchissons, les deux marches presque complètement usées que surmonte une porte peinte en-vert foncé. Marches sur lesquelles s’est effectuée la première sortie du futur académicien, comme se fera probablement sa dernière, quand il s’en ira, comblé d’ans et de gloire, prendre possession de la tombe qu’il s’est préparée dans le jardin de la Maison des Aïeules, à l'île d’Oléron, souche de sa famille. Marches que nul ne gravira désormais sans subir l’espèce d'ensorcellement que le maître de céans communique à tous ses entours.

Si la façade de la maison n’a jamais été modifiée, par contre ne demeurent inchangées dedans que les chambres où sont mortes Mme Viaud, la mère, et une sœur à elle. Dans celles-là, rien n’a été touché, et si les à présent fantômes qui les ont occupées revenaient, ils les retrouveraient absolument telles qu'ils les ont quittées. Saisissant exemple de la passion que met Loti à préserver les vestiges du passé, jusqu’au cadre dans lequel se sont évanouies des ombres chéries, avec l’atmosphère même où s'exhala leur dernier souffle... Sur sa mère il a gardé un silence farouche, sans doute par scrupule de respect. Et quel fils parfait il a été cependant ! J’en pourrais citer les traits lui faisant le plus grand honneur, si je ne savais qu’il ne me le pardonnerait pas. Mais, de sa tante Clarisse, il a tracé un adorable portrait dans Tante

Claire nous quitte, que personne n’a lu sans être remué aux larmes. On la

retrouve dans Prime Jeunesse, et il lui a par là conféré une seconde fois l’immortalité. Ainsi les Egyptiens, au fond de leurs hypogées, se plaisaient à multiplier les images du disparu, afin que son double trouvât plus sûre­ ment où se réintégrer, au bout du morne voyage que nous ferons tous...

A droite, sitôt franchi le seuil du couloir d’entrée, c'est l’ancien salon de famille, pas trop remanié. Sièges Empire, de soie rouge à dessins clairs, et portraits à la mode de 1860. Mais, dans le fond, s'ouvre une baie derrière laquelle nous attend la sur­ prise d'une pagode japonaise. Et combien imprévue, cette soudaine échappée sur le monde jaune, dont le violent contraste avec le précédent décor laisse pres­ sentir les influences opposées qui se partageront l'âme de Loti : culte du foyer ancestral, élan vers les inconnus les plus lointains! Ces deux principales sources de son inspiration, il fallait venir ici pour bien estimer leurs apports respectifs et saisir sur le vif sa manière à lui de les capter. Contemporaine de Madame Chrysanthème, la pagode remonte à 1886 et Tune non plus que l’autre n’a été achevée que dans le but de perpétuer les réminiscences de deux campagnes en Extrême-Orient (Atalante et Triom­

phante, 1883-1886). Un livre admirable et une salle

Li v r e s q u i l e u r c o r r e s p o n d e n t

Le Mariage de Loti. Le Roman d’ un spahi.

Aziyadé.

Fleurs d’ennui. Mon frère Yves. Pêcheur d’Islande. Madame Chrysanthème. Japoneries d’automne. Le Pèlerin d’Angkor. Ramuntcho.

Les Derniers'jours de Pékin.

La Troisième jeunesse de Mada me P'i une. Les Désenchantées.

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N'° 4113 L ’ I L L U S T R A T I O N •'ll Dé c e m b r e 1921

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de plus dans le musée de sa vie, qu’il s'agisse des passés ou des ailleurs, ce sera toujours le même procédé à double détente, consistant à embaumer les souvenirs matériels et à bien vite noter les autres. Le musée, il durera ce qu'il pourra, mais les livres assurent d'ores et déjà une pérennité presque indéfinie au rêve de Loti.

Vient après un salon Louis X V I, bleu et or, attenant à un vaste hall Renaissance qui sert de salle à manger d’apparat. Créées en 1896, comme par le caprice de quelque grand seigneur épris de beauté, ces deux pièces ont été taillées dans une maison adjacente, achetée pour cela. Tentures ou tapisseries, meubles, argenterie, décoration, tout y est du goût le plus pur. Le moindre détail porte le sceau de suprême élégance dont est revêtu tout ce qui émane de Loti, sa parole comme ses gestes, l’écriture aussi bien que le style, la mise autant que les allures, et jusqu’à son silence ; car il vit beaucoup en dedans, sollicité par les images, les empreintes anciennes ou les constructions nouvelles qui s’élaborent incessamment en lui.

Par delà le salon bleu, seconde incursion dans le monde extrême-oriental, représenté ici par une splendide salle chiijpise, toute rutilante d'or et de ce rouge sang dont raffolent les Fils du Ciel. Elle a été garnie avec les dépouilles opimes ramenées de Pékin, où Loti fut envoyé en mission pendant la révolte des Boxers (Redoutable, 1900-1902). Nous attarder à en inventorier les richesses serait trop nous écarter de notre objet. Contentons-nous de relever qu’elle date de la même période que son pendant en littérature, les Derniers

jours de Pékin. Contre le hall, et prenant jour sur une étroite courette, se

trouvent la petite salle à manger et la cuisine. Une cuisine de château, mais où est encore pratiquée la bonne familiarité antique. Il n'y a que les parvenus à se montrer hautains et distants avec leurs gens. On traverse volontiers par là pour sortir dans le jardin, ne serait-ce que pour serrer la main à quelqu’un des matelots ayant navigué avec le « commandant » — comme on l’appelle chez lui — qui y sont toujours les très bienvenus. C ’est d’ailleurs parmi eux que se recrute le personnel de service. A ce propos, je me souviens de l'un d’eux, un ancien du Javelot, venant annoncer la naissance de son cinquième ou sixième enfant, et Mme Pierre , Loti (plus correctement

j - jd e T a n t e ¡

Clarisse!

G a le r ie d e b o is (su r la vieille cour

§jir Vide de la

% |Sa lle Gothique Il SCO S a lo n T u rc {1877- 6 8 } J Ancien ¡cabine! de travail: ^ d e P i e i T e lo l i | <1870-801 j Chambre « j arabe 3 j (1877-86) ;Tuj (Tourelle Pierre Loti Premier étage. I Vestibule '¿la Rue Petite Sa llef à m a n g e r j Pagode japonaise ( 1 8 8 6 } (Cuisine 1 Cour cilinoisí '¿v A— ■ J Salon ro u g e Salon Lou i s XVI (1 8 9 6)

Grande Salle Renaissance ( 1 8 9 6 )

Rez-de-chaussée.

Plan de la maison de Pierre Loti à Rochefort.

La partie grisée indique les constructions anciennes.

Mme Julien Viaud, née Blanche de Ferrière) lui répondant : « Quelle bonne nouvelle vous nous apportez là ! Et comme nous sommes contents de voir ainsi s’augmenter notre famille ! » Ce qui donne une idée du ton régnant. Et pardon pour la digression. Mais n’est-ce pas d’après la cuisine que l’on juge le mieux comment une maison est tenue, et par les serviteurs de ce que leurs maîtres sont au naturel ?

III. — D ’a i l l e u r s e n a i l l e u r s

Passons dans la cour. Mais où pouvons-nous bien être ici? Des palmiers haut poussés, sous lesquels vaguent en liberté deux tortues — dont 1 aînée, Suleïma, a été rapportée d’Algérie que Loti visita avec le vaisseau-école

d’ap-Un coin du jardin de Loti, avec les deux tortues dans l’allée pavée. plication le Jean-Bart en 1870 — des bambous, un grenadier tout chargé de belles fleurs cramoisies que les Tahitiennes nomment Remolina et offrent à l’étranger dont elles prennent désir : on se croirait quelque part sous les tropiques, très loin de Rochefort... Voici cependant que nous y ramène un petit bassin à jet d’eau, là-bas dans le fond d’un jardinet, avec des pierres moussues et des plantes qui sont bien de chez nous. Ah ! oui. C ’est le bassin dont il est question dans le Roman d’un enfant, le rêve réalisé de sa dixième année. Seulement il voisine maintenant avec une sorte de retrait à la chinoise. De ce côté, la cour est fermée par une troisième maison, également annexée au domaine primitif. Accommodé en salle campagnarde, son rez-de-chaussée a recueilli des épaves provenant de la maison de l’île d’Oléron, ainsi que quantités de paysanneries bretonnes ou autres. Et comment ne pas s’y remé­ morer Fleurs d’ennui, Mon frère Yves et Pêcheur d’Islande, qui furent préparés sur les côtes de France, à bord de la Moselle, du Friedland et de la

Surveillante, de 1879 à 1882?

Si nous nous asseyons sur le banc près de la petite pièce d’eau, et que nous levions les yeux, nouvelle fantasmagorie. D ’authentiques fenêtres gothiques (elles appartenaient à une église démolie de Marennes) sont plaquées au-dessus de la salle à manger et de la cuisine. Plus haut, c’est un comble à murs latés et peints, avec gargouilles moyenâgeuses, tandis qu’à droite pointe un clocheton de minaret. Tout cela dans un fouillis de plantes grim­ pantes, de lierre et de verdures où se fond le disparate des constructions ou reconstitutions de styles différents, des matériaux anciens ou exotiques, de l’original et du factice. Tout cela, que la patine du temps atténue déjà, en lui prêtant un faux air de cloître en miniature. Ce qu’il faut renoncer à exprimer, par exemple, c’est le charme indéfinissable qui se dégage de l’ensemble, profond et fascinant comme celui que laisse la lecture d’un livre du même enchanteur, dont la main se reconnaît à tout ce qu’il a touché.

Echappons-y pour aller voir ce qui se passe derrière les fenêtres au pur

Kişisel Arşivlerde İstanbul Belleği Taha Toros Arşivi

Referanslar

Benzer Belgeler

Auch die Tischdarstellungen auf den zwei Votivblechen bestarken unsere Vermutung (Abb Nr. Die Tatsache, dass die Unterteile der Tischbeine ganz anders dargestellt sind als

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