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Debre:La page est-elle tournee?

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FRANCE

Debré : la page est-elle tournée ?

A ¿es collaborateurs, M. Debré a présenté son départ du

gouvernement comme la chose la plus naturelle du

monde. Une étape, pas une retraite. Et s’il avait raison...

« La politique, le service de l’Etat ont leurs hauts et leurs bas, leurs moments de présence active aux affaires et leurs moments de réflexion dans la retraite. » En réunissant, mardi dernier à midi, ses principaux collaborateurs, une trentaine, dans le salon jaune du ministère de la Défense nationale, rue Saint-Dominique, M. Michel Debré s’est efforcé de présenter son départ du gouvernement comme la chose la plus naturelle du monde. Une étape, parmi d’autres, dans une carrière qui n’en est pas à son premier avatar.

Est-ce, à 61 ans, une retraite défini­ tive ? Voire. Que l’éviction de M. Debré soit la conséquence et le symbole du désir d’ouverture manifesté par le pré­ sident de la République, cela n'est pas douteux. Mais affirmer que le gaullisme est mort, et que la page est tournée, serait imprudent. Car M. Georges Pompidou n’a fait à l’ouverture qu’une aumône : l’entrée au gouvernement de M. Michel Poniatowski. Le système, une fois de plus, a été le plus fort. Le système qui veut que l’on ne soit bien servi que par les siens.

M. Debré, en tout cas, n’a aucune­ ment l’intention de laisser enterrer le gaullisme. Et il n’est pas le seul.

Un coup sur la tête. Et, d’abord,

M. Pompidou le veut-il réellement ? C’est la question que se pose M. Debré depuis près d’une semaine, très exacte­ ment depuis le mercredi 28 mars. Ce jour-là, M. Pompidou a reçu en fin d’après-midi, pendant plus d’une heure, un Debré inquiet, crispé et amer.

Dès le soir du second tour des élec­ tions, il avait compris, en écoutant à la radio plusieurs leaders de l’U.d.r., et MM. Joseph Fontanet et Poniatowski, proclamer la nécessité du « change­ ment » réclamé par les Français, que son cas personnel était posé. Il y avait belle lurette que MM. Jean Lecanuet et Jean-Jacques Servan-Schreiber répé­ taient qu’il ne pourrait y avoir de véri­ table changement tant que lui, Michel Debré, serait au gouvernement. La convergence entre Réformateurs, Répu­ blicains indépendants, centristes de tous horizons et U.d.r.. fauristes allait se faire, pensait-il, sur son dos.

Quoi de plus logique ? N ’est-il pas, depuis 1958 et même avant, le porte- parole du gaullisme le plus intransi­ geant ? Le jacobin centralisateur qui jugeait dangereuse la timide réforme régionale votée l’an dernier ; l’écorché vif de l’indépendance nationale, au

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point de s’être fait une réputation d’an­ tieuropéen ; le chantre de la force de frappe ; le théoricien de la grandeur ; le maniaque du sens de l’Etat, l’Etat par-dessus les Français ; I’Etat-U.d.r. ; c’est tout cela, Michel Debré.

Il le sait. Et il en est fier. < N’ou­ blions pas que la première des qualités humaines au service de la vie collec­ tive, c’est la recherche de la grandeur ! » déclarait-il à Strasbourg, le 20 no­ vembre 1971. « Nous gagnerons, affir­ mait-il un an plus tard, le 26 octobre 1972, à Rouen, en sachant demeurer tels que nous sommes... Présentement, on cherche à nous assener un grand coup sur la tête pour nous enfoncer dans le centrisme. »

Le pour et le contre. L’homme n’a

pas changé et il entend bien rester le même. « Charlie Hebdo » l’a coiffé d’un entonnoir et il sait que cela fait rire même à l’Elysée. Les lycéens défi­

lent à Paris en criant : * Debré, on aura ta peau ! » Mais ce n’est pas ceia qui le chagrine le plus. Le coup sur la tête qui lui fait vraiment mal, c’est celui que va lui donner, ce 28 mars, M. Pompidou, en confirmant qu’il est décidé à une nouvelle ouverture, une de plus, une de trop pour M. Debré.

Le président de la République, pour­ tant, ne le congédie pas. Comme il l’avait fait une semaine auparavant avec M. Jacques Chaban-Delmas, M. Pom­ pidou soliloque, pèse le pour et le contre d’une éventuelle participation de M. Debré au prochain gouver­ nement — comme s’il n’avait pas pris lui-même une décision à ce sujet. Pour : la nécessité de maintenir la cohésion des gaullistes tout en prati­ quant l’ouverture, à laquelle, résultat des élections oblige, il est impossible de se soustraire. Contre : la foi des militants gaullistes. * Us risquent, murmure M. Pompidou, de ne pas comprendre que vous ne partiez pas. » Mais ces militants, il faut absolument les conser­ ver. Ils ne doivent pas s’imaginer que le gaullisme est trahi. Il faut les tenir, leur expliquer, leur faire admettre les choses... Et qui pourrait le faire mieux que Michel Debré ? Et ne sera-t-il pas plus à l’aise pour le faire en étant hors du gouvernement ?

Voilà ce que comprend M. Debré. A cela, s’ajoute la confirmation de l’en­ trée de M. Poniatowski dans la pro­ chaine équipe. Il ne pourrait pas, de toute façon, supporter de siéger à côté de lui. II n’a pas pardonné quelques- unes de ses récentes déclarations, et, surtout, le portrait au vitriol que le bras droit de M. Valéry Giscard d’Es- taing a brossé de lui dans son dernier livre, « Cartes sur table » : « ...II a un autre défaut sur le plan politique : une singulière vocation pour l’erreur. Et il n’accède pas à l’erreur petitement, mais par de vastes analyses et d’ardents rai­ sonnements... »

Un nouveau souffle. Sa décision est

donc prise. Il partira. Mais il ne détel­ lera pas. Il va conserver une perma­ nence à Paris, avec deux de ses conseillers, MM. Michel Herson et ^Icim^Mafte-^Dedeyan. Entre deux séan- " c5£“ 'de tra v a u T d a n ? ^ mairie d’Am- boise, il parcourra la France pour sti­ muler les militants U.d.r. Non, il ne croit pas que le gaullisme soit mort. Du reste, il se demande si M. Pompi­ dou n’a pas envisagé la possibilité d’un retour au gaullisme, plus tard, au cas où 1’ € ouverture » ne donnerait pas les résultats escomptés. Ecartés du pouvoir, les * vrais » gaullistes vont chercher . . \ un nouveau souffle dans la réserve de \ 'la République. M. Debré ne s’y sen- tira pas en mauvaise compagnie auprès de MM. Maurice Couve de Murville,

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