Nos grands écrivains contemporains
Saffet Atabinen
Après
______ une interruption involon taire de plusieurs mois, je suis heureux de pouvoir reprendre cet-neureux ue puuvuir repreuure cet" te rubrique, espérant cette fois ter miner la série. H va de s°i q u’ ilsoi qu’ il y aura toujours des lacunes, «P autant plus sérieuses qu’il n’ est pas toujours aisé de contacter nos contemporains absents d’ Istanbul.
zi Must&fa Hemai Pasa (Atatürk) A près l’ heureuse issue de la guerre Nationale, B. S. Atabinen occupa le poste de Conseiller à la Banque Française des Pays d’ O- rien devint vice-président des Che mins de Fer Anatolie-Bagdad, et prit Part à la Conférence Econo mique Internationale de Genève. Par ailleurs, nous manquons mal
heureusement de documentation suffisante. Si nous avons en ce moment des écrivains de grande valeur, il nous manque par contre des traités de littérature et d’ his toire littéraire en nombre suf fisait. Je tiens à féliciter particu lièrement R E ŞAT EKREM KOÇU pour son Encyclopédie d’ Istanbul (Istanbul Ansiklopedisi) dont la deuxième édition est en train de paraître en fascicules, mais à in tervalles irréguliers. Reşat Ekrem Koçu a d'autant plus de mérite qu’ il mène à lui seul cette tâche
(1923-1927),
Entre les années 1927-1931, nous le voyons député de Kocaeli à la Grande Assemblée Nationale.
Développant ses activités dans d*autres domaines, il se lança dans la propagande touélstique, fonda le Touring et Automobile Club de Turquie dont il garde encore la présidence après plus de trente ans d’ activité, devint membre du Comité International des Olym - piades, rédacteur en ch ef de l’ Epo- nomiste d’ Orient et membre de 1» Association de l’ Histoire Turque- Par ailleurs, il créa l’ organisation grandiose.
J e suis heureux de recommencer cette série d’ articles avefc un éru dit, tout à la fois écrivain, jour naliste, diplomate, musicien, histo rien, économiste, conférencier, Ce qui ne l’ a pas empêché de créer, par une heureuse initiative, le «Touring et Automobile Club de Turquie» (Türkiye Turing Ve O- İomobil Kurumu) : REŞİT SAF F E T ATABINEN.
N é en 1884 à Sariyer notre
é-«des Amis d’ Istanbul» dont le but est de préserver et restaurer les vestiges et les monuments his toriques de notre belle ville.
Avant d’entrer dang le détail de son ¡activité d’ écrivain, ne faut-il pag rappeler que R.S. Atabinen possède une bibliothèque riche de 12.000 volumes et revues, dont une bonne partie concernant les Turcs et la Turquie î Peut-on ne pas mentionner sa collection d’ estam pes, tableaux et gravures histori ques de notre pays ?
crivain a continué le nom de son grand père paternel, le Docteur A li Atabjnenoğlu, un descendant deg Danişmend (1 ).
R. S. Atabinen fit ses premières études avec des professeurs parti culiers. Far la suite, il fréquen ta le Collège des Frères des F co- les Chrétiennes de Kadıköy, d’où il fu t diplômé en 1900; se ren dant tou t de suite en France il parvint à se faire admettre à l’ E cole des Sciences Politiques, qu’ ü termina en 1904, à 20
ans-De retour au pays, il entra com me traducteur à la Régie des Ta‘ bacs, devint bientôt (1906) rédac teur en chef du Levant Herald, journal paraissant alors à Istanbul et fu t promu au poste de secré taire particulier du premier minis tre. (Ferid Paşa AvlonyaU). En 1907 nous le voyons à la
Commis-Je l’ af visité dans son bureau, au siège du Touring Club, rue A smali Mercit. J ’ ai noté avec quel intérêt il suivait le compte ren
du d’ un reporter français venu en Turquie invité par notre gouverne ment.
A un moment donné, remar - quant sans doute que je fixais un cadre au mur, derrière lui, un quatrain en écriture arabe :
«C ’est un texte de Şemsi Tebri- zi, professeur de Celâlettin Rouml (Notre incomparable Meviâna dont il a été question dans un des ! premiers articles de cette rubri q u e), le père des Derviches Tour neurs, dit-il.
En voici la traduction : « O VOUS QUI CHERCHEZ DIEU. N E VOUS EVERTUEZ PAS A LE CHERCHER ! DIEU EST EN VOUS : E FFA CE Z L A POUSSIE sion mixte turco-roumaine. Passé
en 1908 secrétaire adjoint à notre ambassade de Bucarest, « conti n ua cette même charge auprès des ambassades de Washington, de Ma drid et de Téhéran.
En 1912, notre écrivain e t di - plom ate fu t élevé au rang de Con seiller d>Ambassade et envoyé à Londres à la Conférence de Paix qui s« tenaÛ en ce*^e v^ e a *a suite de la guerre balkanique. H fut chargé en même temps de m ner à Paris, les pourparlers préli minaires de cette conférence.
Délégué en 1913 par le cabinet de Talât Pa§a, à R om e et à Lon dres, comme président du Comité de Libération d’ Andrinopie, il pro fita pour avoir des contacts directs avec les dirigeants de ces pays y donna une série de conférences dans le but d’ expliquer à l’ étran ger notre thèse. Les Andrinopo- litains (Edimeliler) le nommèrent alors leur citoyen d’honneur.
Par la suite, et dans les années 1918-1920, il fit en Suisse plusieurs publications en faveur du mouve ment national, donna des confé rences et représenta en même temps; notre nation 'à la Conféren ce Socialiste de Lucerne. En 1922, nous le trouvons au secrétariat gé néral de la Conféreripe de Lausan ne où il avait été délégué par
Ga-RE QUI Ga-RECOUVGa-RE LE M I - ROIR DE VOTRE AM E. VOUS Y VERREZ L A FIGURE DE L A DIVINE BEAUTE !». J ’ ai appris à cette occasion que notre écri vain est un descendant direct de Şemsi Tebrizi.
Ce quatrain nous montre que 1’ islamisme turc est symbolique et mystique, aIors que l’ islamisme a- rabe est purement matérialiste. Ceci s’explique par le fait que les arabes ayant toujours vécu dans le désert, toute promesse divine avait comme objet de leur faire trouver dans l’ eau-delà le bien être qui leur manquait. Par contre, les an- j ciens tnrCg avaient pour eux des tcrres fertiles et des prairies entou rant des lacs, sources de vie et de bien être 5 ils avaient déjà ici bas Ce qu’ on promettait aux Arabes dans l’ au-delà. La religion devait leur fournir d’ autres promesses et d’ autres explications plus subli -
mes-(A suivre)
B.
de Siave
*
(1) Les Danişmend: Dynastie qui a régné au tempg des Selçuk en treSivas, Kastamoni et Malatya, et qui a participé aux croisades. Bau
douin de France avait justement été fait prisonnier par eux et par j les Atabinen.; t
Nos grands écrivains contemporains
Reşit Saffet Atobinen
SUITE
Maurice Barrés fut, je cj-ois le premier à faire son éloge dès le début du siècle. N ’ est-ce pas lui qui a déclaré à notre ambassa - deur de l’ époque à Taris: «Dites à Ahmet Biza (un des premiers Jeunes Turcs et des plus puissants qui luttait à Paris contre le des potisme et qui faisalt paraitre le journal Şurayi Ümmet), que son temps est passé. La Turquie ne peut se relever que grcce aux jeu nés de mentalité européenne, tels que Reşit S affeti»
Bien plus tard, le délégué russe à la Conférence de Lausanne di sait de lui : «C ’est l’homme aux formules apaisantes». Et parmi nos hommes politiques, Talât Pa şa avait déclaré à D javit bey, en parlant de lui : «C ’ est le plus oc cidental des Turcs».
Passons à présent à ses acti vités d’ écrivain. Reşit Saffet Ata- binen n’ est pas un romancier. Son oeuvre est variée, abondante, mais à l’ instar de la pensée qui est vaste et qui s’ exprime en peu de mots, avec clarté et netteté, les sujets qu’ il embrasse fo n t partie
des grands problèmes qui deman dent à être traités d’ une manière concise -C’ est pourquoi il ne faut pas chercher de gros volumes dans son oeuvre, pourtant très docu mentée. Une particularité à noter: La majeure partie de ses écrits a été publiée directement en fran
çais- i
VOICI QUELQUES TITRES : ' Les Turcs de Perse. — Sur l’o rigine et la situation politique et sociale des Turcs de l’Azerbaid - jan, et les K ajkai des environs de Chiraz, que l’ auteur avait visités e t étudiés entre 1909 et 1912, trois années passées en Perse comme conseiller auprès de notre ambas sade de Téhéran.
L a Libération d’ AndrinopIe (1918). — Série des conférences faites à Rome, à Paris et à L on dres. après la guerre balkanique, comme chef de mission officielle. Lettre ouverte à Clemenceau (1918) — Le tb u td e cette lettre é- tait de défendre les intérêts otto mans contre lcs intrigues étran
gères-Contribution à l’ Histoire d’ Atti- lâ (1934). — C’ est le sujet sur le quel l’ auteur s’est le plus étendu, et je crois que c ’est son livre pré féré- Hans cette oeuvre, Reşit
Saffet a fait tout l’ itinéraire d* Attilâ, village par village, depuis de Türkestan jusqu’ en Armorique (L a Bretagne). D a fait la décou verte de plus de 2000 objets et ouvrages inédits qui prouvent qM« la civilisation des Huns n’ était pas inférieure à celle de l’ Europe Occidentale de l’ époque, e t qu’ A ttilâ a envahi la Gaule sur la demande expresse des Gaulois qui lui ont envoyé une mission spé ciale pour le prier de les déli vrer du jo u g des Romains. Il con clut, en affirm ant que les chroni queurs non gaulois, n’ ont pas m en tionné oe fait.
Lamartine Fervent Am i des Turcs (1940) = Lamartine est traité ici en grand ami de la Tur quie- Dans une conférence faite à 1’université d’ l stanbul en 1940, il é c r it '; , (
«Lamartine fa t non seulement le plus vrai des poètes français mais un des hommes politiques les plus réalistes et les plus clair voyants du siècle dernier. Les Turcs conservent à Cet honnête français une sympathie profondé
ment reconnaissante pour les in comparables descriptions de leurs sites et de leur caractère natio nal... Leg Turcs peuvent à ég« titre, se glorifier d’ avoir été appré ciés et aimés au suprême degré par les deux grands écrivains les plus sincères qui aient existé au siècle dernier; Lamartine et Loti».
E t p*lus loin, ¡1 ajoute ; «La martine se voua iplus de 40 ans à la cause des Taires. A près les évé nements de İ848, qui le déçoivent, ii veut aller terminer s» vie dou loureuse aux alentours d’ Istan bul. Il a 58 ans quand il écrit • «L a droiture des Turcs et les sen timents de profonde amitié que je no>urr¡s P °ur leur pays me dé cident à me réfugier auprès d ’
eux». i
Dans la conférence faite en 1953 à Paris à l’ occasion du 500 ème anniversaire de ]a conquête d’Istanbul, au Centre des Recher ches Historiques de la Sorbonne, conférence ayant pour titre : «Les Turjcs à Constantinople
du Ve au
XVe siècle», Reşit S alfet essaya de redresser des erreurs fondamen taies et des interprétations erro - nées auxquelles ont donne lieu les écrivains orientaux et occidentaux sous l’ influence de leur préjugés religieux et de leurs conceptions
culturelles-En langue turque, il y a encore une bonne quinzaine de publica tions- Je cite quelques titres au hasard : K afkas Etekleri Türk Ticaret Yollari (Les routes com - merciales turques sur les versants du Caucase) ; Kaybolan Türkler (Les Turcs disparus) qui traite des Turcs de Crimée et du nord du Caucase qui n’ existent plus de nos jours. Et le dernier en dat» que je connaisse est «Şarki Avru- pada Türk kani ve Medeniyeti iz leri», (Les traces du sang et de la civilisation des Turcs en E urope Orientale) (1946).
Une tâche immense attend
en-core Reşir Saffet : Le Tourisme. II y travaille depuis 38 ans. On peut le èonsidérer comme le p i, moteur de cette industrie chez nous. Il me semble qu’ en ce mo ment plus que jamais, il doit dé ployer une activité suivie et mé- tnouique, en s’ entourant au besoin de collaborateurs attitrés, en pre nant de nouvelles initiatives- O
J ’ ai sous la main les deux der niers numéros du Bulletin Men suel du Touring e t Automobile- Club de Turquie. D y a des arti cles très intéressants sortis de plu mes" compétentes en la matière, comme Cihad Baban, 1« Proi. Sa bahattin Eyüboglu, Hüsnü Sadii. Durukal, Ord. Prof. Süheyl Un - ver, Bedii Faik, Çeük Güiersoy etc. 1 > i I
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J ’ aurais voulu avoir assez de i temps pour traduire et reproduire ! certains de ces écrits qui sont d’ un intérêt passionnant pour nous tous habitants de fie pays- Le fa it est qu’ il serait très souhaitable de voir ce bulletin circuler entre toutes les mains et non seulement réservés aux seuls membres du Club. E t puisque les 20 premières pages sont en langue turque et les antres 20 pages suivantes ,en fran çais ou anglais, ne serait-il pas beaucoup pius utile de partager la feuille en deux en s’ arrangeant pour reproduire la traduction de la partie turque ? J ’ ai idée qn’ ainsi rédigé,
ce
bulletin aura u valeur internationale et pourra ê- tre diffusé partout à l’étranger. ,i Je me propose de revenir sur la question et sur le tourisme en gé néral, trop heureux si cela peut ap porter une modeste collaboration I aux efforts déployés par le min tère de la presse, radio et tou risme.
1
fi. de Siave*
Centre Culturel Français
d’Istanbul
iNâuquRATioN de l'ExposiTK N
« P
ierre
et
M
arîe
Cu* i i »
Une importante exposition sur la vie et l’ oeuvre de Pierre et Marie Curie a été inaugurée le lundi 6 novembre, à 17h., au Centre Cul farel Français d’ Istanbul.
Placée gous le Haut Patronage de M. Guy MONOD, Consul géné ral de France en cette ville, et sous les auspices conjoints de l’ A s sériation Culturelle Turco-Fran - aige et du Centre Culturel Fran - çais d’ Istanbul, cette exposition groupe un grand nombre de diora mas, de photographies, de dia - grammes, etc... Cinq écrans per manents de projections lumineuses automatiques restituent de façon particulièrement vivante ce que furent les découvertes de Pierre et Marie Curie et quelles sont aujour d’hui leurs Principales applications scientifiques et techniques pour le bien de l ’ humanité.
Un public très nourri assistait à l’ inauguration. Nous avons re marqué, en particulier, la présen ce du Professeur Fikret NARTER, Recteur de l’ Université Technique celle de plusieurs Doyens et pro
fesseurs de Facultés, de représen tants du Corps Consulaire accré dité à Istanbul, de membres de la Mission Universitaire française, etc
Les discours d’ inauguration fu rent prononcés par M. Guy MO NOD, Consul Général de France; par M, Ismail Kemal ELBIR, au nom du Président de l’ A ssociation Culturelle Turfco-Française d’ Istan bul ; et par M. Jean PENARD, A ttaché Culturel près l’ Ambassa de de France en Turquie et Direc teur du Centre Culturel Français dT$tanbul.
Cette exposition, qu i ouvre les activités officielles du Centre Cul turel pour l’année universitaire 1961-1962, restera accessible au public jusqu’au 15 novembre in clus, t°us les jours de lOh. à 13h. et de 15h. à 19h. à l’ exception du dimanche 12 novembre- Entrée li bre.
Etant donné son importance sa très réelle qualité et son ing, nieiise présentation, nous invitons nos lecteurs à la visiter en grand nombre.
à.- " ü l— L U S
Taha Toros Arşivi