• Sonuç bulunamadı

L'Egypte independante:La premiere representation diplomatique d'un peuple ressuscite

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Share "L'Egypte independante:La premiere representation diplomatique d'un peuple ressuscite"

Copied!
1
0
0

Yükleniyor.... (view fulltext now)

Tam metin

(1)

19

Ja n v i e r

1924

L ’ I L L U S T R A T I O N N ° 4220 — 0 1

L’ ÉGYPTE INDÉPENDANTE

L A p r e m i è r e r e p r é s e n t a t i o n d i p l o m a t i q u e

D'UN PEUPLE RESSUSCITÉ

L ’Egypte nouvelle vient de connaître une grande date de son histoire. Pour la première fois, elle a accrédité des représentants officiels dans les grandes capitales : à Paris, à Londres, à Washington. Pour la première fois, le drapeau national, où le croissant et les trois étoiles nacrées se détachent sur fond vert, a attesté dans le monde la réalité de l’indépendance. Coïncidence qui n’est pas sans avoir ’ troublé profondément l ’âme populaire : à l’heure même où s’accomplissait cette renaissance, le grand Pharaon, après trente-cinq siècles, se réveil­ lait dans sa tombe...

Berceau de la civilisation la plus antique, revi­ vifiée plus tard par les Arabes, l’Egypte prend désormais sa place dans le concert des nations d ’Occident qui, jadis, ont reçu d ’elle les premiers éléments de toute science.

Cette résurrection a son origine dans l’expédition de Bonaparte qui a semé dans les fertiles sillons de la vallée du Nil les grandes idées de liberté et de progrès. Il est assez curieux de remarquer qu’elle s'est lentement effectuée depuis lors en trois cycles égaux de quarante années.

Depuis le début du dix-neuvième siècle jus­ qu’en 1841, Méhémet-Aly, qui gouvernait l ’Egypte en qualité de vice-roi nommé par la Sublime-Porte, arracha de ses puissantes mains le pays au chaos du moyen âge où il s’attardait encore et le mit au rang des Etats modernes. Tâche gigantesque, pour laquelle il fit appel à la collaboration de Français éminents, de telle sorte que les institutions dont s’honore l’Egypte d ’aujourd’hui portent la trace vivante du génie de la France. Sous ce règne bien­ faisant, on vit se répandre l’instruction, les indus­ tries naître, l'agriculture prospérer par un retour au système d ’irrigations légué par les Pharaons, la culture du coton faire couler, parallèlement au Nil, un Pactole intarissable. Des missions françaises instruisaient les armées de terre et de mer de Méhémet- Aly, qui combattirent victorieusement sur les continents et les mers d ’Asie, d ’Europe et d ’Afrique. La marine égyptienne devenait la troisième du monde. A la suite de la campagne de Syrie, M éhém et-Aly obtenait, en 1841, l ’hérédité du trône.

Alors commença le deuxième cycle, qui s’étend jus­ qu ’en 1882. C ’est pendant cette période que surgit la grande figure du khédive Ismaïl, père du roi Fouad. En 1869 était inauguré le canal de Suez, en 1870 avait lieu la réforme judiciaire. « M on pays n’est plus en Afrique, déclarait Ismaïl : nous faisons partie de l ’Europe. »

Sous le règne du khédive Tewfik, en 1882, s’ouvrit, avec l’occupation britannique, le troisième cycle, qui s’est achevé en 1922. L ’Angleterre

prenait de plus en plus une situa­ tion prépondérante dans la vallée du Nil et, le 18 décembre 1915, établissait officiellement son pro­ tectorat sur l ’Egypte.

Le quatrième cycle a débuté sous les auspices du roi Fouad et par la proclamation de l’Egypte comme Etat souverain et indépendant, le 15 mars 1922. Le roi Fouad, fils d ’Ismaïl le Magnifique, petit-fils d ’ibrahim et arrière-petit-fils du grand M éhémet-Aly, a ainsi acquis aux yeux de ses sujets une gloire à laquelle le prédestinaient sa haute intelligence et sa culture. Né au palais de Guiseh, le 26 mars 1865, il a fait ses études à l’Institut Tudicum de Genève, puis à l ’Aca­ démie militaire et à l’Ecole d ’artil­ lerie et de génie de Turin. Après de nombreux voyages en Europe, où il se lia d’amitié avec les chefs d ’Etat et les personnalités les plus éminentes, il se consacra au relè­ vement intellectuel et moral de son pays. C ’est lui qui fonda l’Univer­ sité égyptienne, la Société d ’écono­ mie politique, de statistique et de législation, l’Institut d ’hydrobiolo­ gie et d ’autres sociétés savantes. Il donna un nouvel essor à l’Ins­ titut égyptien et à la Société de géographie, qui célébrera, en 1925,

Sans revenir sur une histoire trop récente pour que le souvenir en soit oublié, qu'il suffise d ’enregistrer que le roi Fouad a vu se réaliser une de ses plus chères aspirations : l’établissement, en Egypte, d'un régime constitutionnel libéral, que les élections du

12 janvier viennent de consacrer.

L ’amitié et l’estime que le roi Fouad a toujours témoignées à la France ont trouvé une expression significative dans le choix qu’il a fait de son repré­ sentant à Paris. C ’est, en effet, son propre gendre qu’il a délégué comme ministre d ’Egypte en France, ayant aussi dans son ressort les relations diploma­ tiques avec la Belgique.

S. Exc. Fakhry pacha, âgé de trente-huit ans, est le fils de Hussein Fakhry pacha, ancien ministre de la Justice et président du Conseil, qui rédigea les codes égyptiens, présida à l'installation des tribu­ naux égyptiens et participa à la conférence tenue à Paris pour régler la neutralité du canal de Suez. Il est le petit-fils du général Djafer Sadek pacha, l’une des plus belles figures des armées de Méhémet- Aly, héros de la bataille de Nézib, compagnon d ’armes des Français en Crimée, plus tard gou­ verneur général du Soudan. Dans son numéro du 19 septembre 1891, L ’Illustration a d ’ailleurs publié le portrait et conté la biographie de ce grand soldat dont le cœur vibrait à l’unisson du nôtre.

Le ministre d ’Egypte à Paris a fait ses études classiques au collège des Pères Jésuites du Caire. Il obtint ensuite sa licence en droit et fit dans la magistrature une brillante carrière. En 1919, lors des grands événements politiques et économiques qui agitaient le pays, il fut nommé gouverneur de la ville du Caire et réussit à concilier 101 grèves à la satisfaction des classes ouvrières. Ministre des Finances en 1920, ministre des Affaires étrangères en 1922, il apporte à son nouveau poste son expé­ rience politique, sa parfaite urbanité et sa sym­ pathie pour la France dont il aime, admire et partage la culture. Il a épousé, le 12 mai 1919, S. A. R. la princesse Fewkié, fille aînée du roi Fouad. La princesse a fait ses études dans un lycée parisien. Fine lettrée, elle a écrit dans notre langue des vers délicats. Sa présence ajoutera à la légation d’Egynte un charme de plus, bien que, respectueuse d ’un strict protocole, la princesse ne parti­ cipe pas aux réceptions officielles. De cette union est né le jeune Ahmed Fakhry bey, qui continuera une tra­ dition en faisant son éducation à Paris.

Avant de quitter l’Egypte, S. Exc. Fakhry pacha avait offert, en l ’honneur de la colonie française du Caire, du ministre de France et de M me Gaillard, un banquet auquel assistaient les plus hautes personnalités. En un français d ’une impeccable élégance, il rendit hommage à notre pays, évoqua les glorieux souvenirs qui, depuis un siècle, ont créé entre l ’Egypte et la France une communauté de sentiments, et fit une allusion au tombeau du Soldat inconnu, pour lequel serait son premier pèlerinage, ainsi qu’à la Mosquée de Paris, d'où, bientôt, le muezzin fera bntendre la voix de l ’Orient. Le 11 jan­ vier, S. Exc. Fakhry pacha a été reçu, selon le protocole accoutumé, en audience par le président de la République auquel il a remis ses lettres de créance.

Une nation de plus est désormais représentée dans le monde et chez nous. Ce fait donne leur significa­ tion en quelque sorte symbolique aux deux gravures qui illustrent cette page. L ’une est le portrait officiel du roi Fouad, orné du nou­ vel écusson national, tel qu’il sera exposé, à la place d ’honneur, dans

toutes les légations d ’Egypte.

L ’autre représente, en tenue d ’ap­ parat, S. Exc. Fakhry pacha et ses collaborateurs. Quand il a dépouillé son magnifique uniforme, le mi­ nistre d ’Egypte est d ’ailleurs un homme d ’une simplicité et d ’une affabilité charmantes, brillant cau­ seur, qu’aucune des manifestations de l’art ou de l’esprit ne laisse indifférent. Quant à ceux qui l ’en­ tourent, il en est un du moins qui a déjà acquis, dans l’estime des lettrés, son droit de cité : c ’est un secrétaire de la légation, M . Albert Josipovici, l ’un des deux auteurs

de ce Livre de Goha le Simple,

qu’Octave Mirbeau avait distin­ gué et qui est un grand roman français.

Portrait officiel du roi Fouad Ier.

En haut, à gauche, le nouvel écusson de l’ Égypte indépendante.

son cinquantenaire et réunira à cette occasion le pro­ chain congrès international de géographie. Dans le domaine philanthropique, la Société internationale d'assistance publique et l’CEuvre des industries fémi­ nines ont été créées par lui. Quand il monta sur le trône, le 9 octobre 1917, c ’était à une époque critique de la grande guerrre. Il y eut alors, sur le front de Palestine, un roulement d'un million d ’Egyptiens, et le maréchal Allenby s’est plu à reconnaître, dans ses rapports, toute la part prise par l’Egypte à la victoire des Alliés en Orient. Par le fait de la guerre, l’Assem­ blée législative égyptienne ne siégeait plus et le sou­ verain, avec ses ministres, assumait tout le fardeau du pouvoir. La signature de l’armistice posa dans son ampleur le problème de l’indépendance égyptienne.

Les membres de la légation d’ Egypte à Paris.

De gauche à droite : MM. Suleyman Sabit, ■ archiviste ; Sésostris Sidarouss bey, premier secrétaire ; Zaky Salem, attaché ; S. Exc. Fakhry pacha, ministre d’ Egypte à Paris et à Bruxelles ; Cheikh Mohammed El-Banna, iman ; Dr Abdus-Salam El-Guindy et M. Albert Josipovici, secrétaires. — Phot. Reutlinger.

Kişisel Arşivlerde Istanbul Belleği Taha Toros Arşivi

Referanslar

Benzer Belgeler

OTRO EJERCICIO ÚTIL PARA LA COMPRENSIÓN DE ESTE PROCEDIMIENTO es utilizar un texto en inglés y su traducción publicada en español (por ejemplo de National Geographic o

venga a la mente, buscar un parecido formal con la palabra en LO, etc.), las estrategias de control de equivalentes (strategies of equivalent monitoring), que utilizamos después

Es, pues, de saber, que este sobredicho hidalgo, los ratos que estaba ocioso (que eran los más del año) se daba a leer libros de caballerías con tanta afición y gusto,

Voltasi a quel che vien sì a piè gagliardo; né gli vede arme, fuor ch'una bacchetta, quella con che ubidire al cane insegna: Ruggier di trar la spada si disdegna.. 8 Quel se

Se aggiungiamo alla frase semplice altre frasi, otteniamo un testo più ampio, strutturato intorno a più verbi, ossia un periodo: Appena è entrata in aula, la professoressa

Par exemple, en pé riode d’explosion, une fonction exponentielle est une bonne solution, mais qui très vite ne fonc tionne plus?. Surtout, en s’affranchissant des

Ancak, birçok uzay mühendisi, baflka y›l- d›zlara yolculuk için daha hafif, daha kullan›fll›, ürettikleri h›z tüm roketlerinkini aflan, hatta ne-.. redeyse

R ousseau, et avec lui une grande partie de son siècle, témoigne d’une attention toute particulière pour la Turquie, cette réalité, à la fois si proche et si lointaine de