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La souverainete maritime de I'Empire Ottoman et ses limites vers la fin du XV eme siecle

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(1)

Xja Souveraineté M ritirae de l'Empire Ottoman

et ses limites vers la fin du X V ème siècle

a u X V ème siècle ,après avoir conquis Constantinople ,

les Turcs avaient combattu les Vénitiens et les Génois ainsi

que les chevaliers de Saint deun, alliés de ceux-ci à plusieurs

reprises, pour assurer leur suprématie dans la Mer Noire et

la Méditerranée •

Au XVI ème siècle, les Turcs étendirent leur domination

sur l'Europe Centrale jusqu'è Vienne à l'ouest, le Caucase ,

1- Perse, la Mésopotamie, la Syrie, l'Egypte, l'Algérie , la

Tunisie ,l'Arabie et le Yemen à l'Est et au Sud. Ainsi ils

prirent des intérêts d-ns plusieurs mers différentes . La Mer

Noire était devenue un lac turc, tandis que le littoral méri -

dional et oriental de la Méditerranée avec presque toutes ses

(2)

Le mouvement cie libération et ce révolution entrepris

par Atatürk produisit en 1923 l'effondrement de l'Empire Ottoman

et amena la fondation d'un Nouvel Etat Turc ayant pour capitale

-nkara •

Le nouveau régime républicain se mit à avancer dons le

domaine scientifique avec le même élan vaste et positif que dans

tous les autres domaines* Il mit aussi au jour les richesses his­

toriques éparses dans le pays, jusque-là laissées dans l'oubli ,

enfouies sous terre ou tenues sous clé • Dans ce but, les palais

d'Istanbul furent convertis en musées et en centres scientifiques.

Tous les trésors du vieux palais de Top-Kapou, qui s'étève

à la pointe du Sérail et porte les marques caractéristiques des styles

de chaque époque depuis le X V ème siècle jusqu'au XIX ème ,ont été

aménagés en riches musées ouverts aux recherches scientifiques •

Le palais de Topkapou contient en effet des trésors d'une

valeur inestimable .Le lieu qui ,jadis, était une petite Mosquée de

(3)

les plus précieux • Au coure des travaux de triage et de classement

des livres destinée à cette bibliothèque ,Bay H.Eldem ,qui était «

encore & cette époque (1929) directeur des Musées ,découvrit parmi

ces ouvrages u. e Ccu*le ou plutôt u n portulan extrêmement précieux *

Ce portulan a été étudié ,dès lors , par plusieurs savante turcs •

P l u s i e u r s études ont été publiées à la suite de cette découverte .

Pu.r l'ordre d'Atatürk ,1a Société de l'Histoire Turque a édité

cette carte en f&c«ejfflilé •.

Voici cette reproduction . Le portulan date de 1613. Il porte

lu. signature de Piri liais ,neveu de Kemal Heis .

Le traité Ba.h r iye (De La Marine) ,que le Gouvernement de

la république a fait publier après la carte par les soins de l'Im -

piimerie de l'Etat, et qui est l'ouvrage le plus considérable de

Piri Reis , constitue une preuve capitale des aptitudes et des

capacités des Turcs en matières de sciences maritimes comme de

navigation.

Ln vous adressant cet ouvrage et ce portulan ,je m'éfforcerai

(4)

Lci vie de P ri Reis illustre lumineusement les phases

d^une ascension dans une carrière où , débitant auprè: de son

oncle Keraal Reis comme simple matelot, il devint peu à peu un

corsaire redouté et enfin atteignit le rang d'amiral vainqueur de

ilottes entières. Piri Reis, qui se fit connaître non seule ent

p«r les glorieuses victoires dont il fit bénéficier son pays ,

mais aussi par les services qu'il a rendus aux sciences maritimes,

peut être considéré comme une des figures notables de l'Histoire

Maritime Universelle .

Pour pouvoir mesurer la valeur scientifique du traité Bahrive

(De La Marine) il conviendrait de le confronter avec un autre ouvrage

ae même ordre . Cette confrontation devrait nécessairement se faire

avec un ouvrage étranger datant de l'époque où fut écrit le B a h r i v e .

Or, la chose est impossible . Car le Bahrive est le premier des ouv­

rages de cette sorte .

Etant donné qu'aucun guide maritime de ce genre n'avait été

composé dans les pays occidentaux avant la date à laquelle le B«hTMVf>

(5)

Amiral Turc , qui , le premier , posa les bases du pilotage et

de cette catégorie d'ouvrages que constituent les guides maritimes

et que , par la suite , ce traité se répandant peu è peu parmi les

peuples navigateurs , des guides furent élaborés en Italien , Espagnol

Hollandais , Français et Anglais , qui se complétèrent d'emprunts

faits les uns aux autres , d'expériences et d'études personnelles

ainsi que d'investigations et de données officielles et se perfec -

tionnèrent ainsi de siècle en siècle .

Piri Reis naquit en 1468 à Galipoli . L'Historien turc

ibni Kémal s'exprime de cette ville en ces termes :

’’Les enfants qui naissent à Galipoli grandissent dans la

mer , comme les alligators . Les navires qui sont des vaisseaux

de la mort , sont leur berceau. Matin et soir ils sont bercés par

(6)

possession* Le drapeau turc n'avait pas seulement paru dans la

Mer uouge et la Mer d'Oman, mais la flotte turque 1*avait meme

porté jusqu'au littoral des Indes .

l'iri Reis, sujet de ma conférence ,est un des grands

amiraux turcs, qui

h.

l'exemple des Burak ,Kemal , Barbaros ,

Turgut , Kilig Ali et autres avaient , à la fin du XV ème et

au seizième siècles , conduit la flotte turque de victoire en

victoire, établissant ou sauvegardant la supr rnatie turque

(7)

III

Biographie de Piri Reis

Piri Reis naquit en 1468 à Gulipoli , L ' K i s t o M e n turc îbni

Kémal s'exprime de cette ville en ces termes»"Les enfants qui naissen

à Galipoli grandissent dans la mer. comme les alligators. Les navires

qui sont des vaisseaux de la mort, sont leur berceau . Matin et soir

ils sont bercés par les sifflets de ces navires ,

C'est dans la vie même de Kemal Reis, son oncle, qu'il

faut rechercher les lignes directrices de la vie de marin de Piri

Reis. Car, entré dans cette carrière à l'âge de douze ans,il vécut

quatorze années de suite près de son oncle, prit part à toutes

les campagnes navales de celui-ci, et cela jusqu'à la mort du

grand amiral Turc.

Très jeune encore, Piri Reis parcourut à bord des vais -

seaux de Kemal Reis presque toutes les côtes méditérranéennes ,

s'arrêta à différentes occasions dans les ports espagnols,tunisiens

algériens, français et adriatiques, recueillit au cours de ces

(8)

sur les conditions géographiques et maritimes de ces régions. Après

quatorze ans de vie libre passée avec son oncle en combats et en

attaques contre ports et villes fortifiés, Piri Reis vit son oncle

entrer au service de l'Etat sur l'invitation du Sultan Ottoman

Beyaaid II. Il suivit Keraal Reis dans ses nouvelles fonctions. Le

gouvernement Ottoman venait de décider la guerre contre la Répub -

lique de Venise (1495). Kemul Reis, ayant reçu une haute charge

dans la murine ottomane, partit, accompagné de son neveu, pour

la guerre. A partir de ce moment, Piri Reis prit part à toutes

les campagnes entreprises par l'Etat .

La première bataille navale à laquelle Piri Reis participa

loin de son oncle et en qualité de chef responsable fut la rencontre

qui opposa les forces navales ottomanes et vénitiennes entre les

golfes de Navarin et de Lépante. Au cours de cette action qui

se compose de quatre batailles distinctes, Piri Reis exerça le

commandement effectif d'une escadre et força, grâce à la victoire

qu'il remporta, les portes de la citadelle de Lepante. Cette victoire

(9)

vénitienne. Et l'élève du grand, amiral turc assura à l'Empire Ottoman

grâce à son courage et à ses mérites, la possession des points stra­

tégiques les plus précieux de l'Adriatique et des mers de Grèce ,

tels que Lépante, Modon, Coron et Durazzo .

Pur la suite Kemal Reis fut chargé d'une action contre les

chevaliers de Saint-Jean. Piri Heis accompagna son oncle dans cette

nouvelle campagne. Mais le vaisseau amiral, pris dans une violente

tempête, fit naufrage et Keaal Reis y trouva la mort.

Voilà Piri Reis privé ae son grand protecteur. Mais les

connaissances qu'il a acquises à l'école de son oncle, les expé -

riences accumulées au cours de longues années de navigation lui

assurent une situation privilégiée. Il était parvenu à l'âge mur

et devenu un marin célèbre. Retiré désormais à Galipoli,il s'occupa

de composer son traité "de la Marine” et de préparer comme il le

dit lui-même, sa fameuse carte.

Le trône Ottoman était alors occupé par Yavuz Sélim.Lors­

que celui-ci entreprit en 1516-151/ la campagne d'Egypte,Piri Reis

(10)

Egyptien». C #est par cet exploit que Piri Reis se fit connaître

a Yavuz Sélim, auquel il présenta la carte qu'il venait de compléter.

La campagne d'Egypte terminée, Piri Reis retourna à Galipoli

où il se remit à consigner sur le papier la masse de ses connaissances

et de ses expériences. Marin d'une rare habileté, il était aussi un

vrai savant en matière de navigation. La période de calme et de repos

qu'il vécut à Galipoli lui permit d'achever la rédaction de son traité

»De la M a r ine” demeuré jusque-là incomplet. Comme il n'avait ni pro -

tecteur ni -ani qui put faciliter son accès à la Cour, Piri Reis ne

trouva point l'occasion de présenter son ouvrage au nouveau Sultan

Süleyman le Législateur (Le magnifique).

Sur ces entrefaites, il fut invité à se joindre en qualité

de guide à un corps d'expédition chargé d'apaiser les troubles sur­

venus en Egypte. Le mauvais temps empêcha les marins de s'approcher

de la cote égyptienne et ils durent se diriger sur Rhodes. Après «

quelques jours d'attente, on fit une nouvelle tentative, qui ne

fut pas plus heureuse . Piri Reis mit à profit ce contretemps pour

(11)

prendre connaissance de son livre. Ibrahim facha qui savait appré­

cier le mérite, saisit sans peine toute 1'importanee qu'offrait

l'ouvrage de Iiri Reis et demanda que des copies en fussent faites

peut être présentées au Sultan. Piri Reis se mit au travail, et

présenta en 1626 son livre au souverain, qui l'apprécia grandement}

sur quoi l'auteur dessina une nouvelle carte qu'il offrit au Sultan.

E n 1541 les Portugais pénètrent dans la Mer Rouge, se liv -

rèrent à une action militaire pour s'emparer de Puess et deux ans

plus tard (1543) s'attaquèrent à la citadelle d'Aden. Ces attaques

furent repoussées; mais à quelque temps de là, Aden fut prise par

un Cheih arabe de la région, qui sachent bien que les Turcs-Ottomans

ne t rueraient pas à reprendre un point stratégique et un centre

commercial qussi important, conclut une alliance avec les Portugais.

Ces uerniers, profitant de cette occasion entreprirent de faire venir

sur les lieux leur flotte des Indes* Comme Aden commande les commu i-

cations dans le détroit de Babel-Manaeb et par là est considérée comme

la clef du Yémen, le Gouvernement Ottoman accorda à Piri Reis le

titre de "Capitaine des Indes",et le chargea de reprendre la

(12)

Le 25 Février 1548 Piri Heis langa une attaque et reprit

la citadelle d ’aden* Cette victoire ue Piri Heis était d ’une

importance capitale du point de vue de la sécurité du Y é m e n et

de la mer Bouge ; à cette époque il était déjà un vénérable vieillard

de quatre-vingts ans»

Piri Heis avait organisé une flotte pour chasser définiti­

vement les Portugais de la mer Bouge et eri général des eaux turques.

En 1552 il s ’empara de la ville fortifiée de M^scate occupée par

les portugais •

Cette ville, qui ét>it la place forte la plus rapprochée du

détroit d ’Qrmuz, constituait un point stratégique extrêmement impor -

tant en raison du fait que sa position lui permettait de contrôler

les transports commerciaux ou militaires dans le golfe de Basra

(Golfe Persique) •

Les documents historiques sur cette campagne de Piri Heis

nous apprennent q u ’au cours de la bataille navale qui eut lieu

devant l ’êle d ’ürmuz, la flotte de Piri eut à subir des pertes

(13)

supérieure. Mais elle n'en parvint pas moins à mettre l'ennemi en

fuite et à assiéger la citauelle d'Ormuz. Piri Reis ne leva le siège

que lorsqu'il eut appris l'arrivée de tous les vaisseaux portugais

se trouvant aux Indes. Piri Reis se rendit alors à Basra. Ainsi

donc cette grande flotte qui avait, sans relâche,fait cinq ou six

campagnes, subi des pertes assez graves en hommes et en unités ,

revenait pour la première fois dans un port national après avoir

parcouru des distances considérables. Mais Piri Reis fut, pour des

raisons futiles, mis dans l'obligation de s'éloigner de ce port

turc. Devant la menace de graves mesures qui le visaient il se vit

dans la nécessité de se mettre en route avant que le détroit d'Ormuz

ne fut bloqué par la flotte portugaise venant des Indes. Il partit

donc avec trois vaisseaux qu'il avait pu armer. L'un d'eux fit

naufrage en cours de route et Piri Reis réussit en 1553 à atteindre

Suez, avec les deux navires qui lui restaient •

Il mourut en 1554.

Piri Reis dont nous venons de résumer la vie de marin,possé­

(14)

matière de science navale, de navigation et de géographie. Nul ne

saurait d'ailleurs dénier la science navale la plus approfondie à

un marin d'élite comme Piri Reis, qui conduisit ses flottes dans

les mers les plus lointaines et leur fit remporter de brillantes

victoires. Pour peu qu'on se souvienne que Piri Reis avait débuté

dans la carrière de murin comme corsaire, on pourrait se demander

si cet homme était lettré « O r , la carrière de corsaire, à cette

époque ,était en quelque sorte le début de la carrière de marin .

On suit aussi qu'il y a eu des corsaires aussi habiles, aussi

savants dans l'art de la navigation que les plus grands amiraux •

A l'époque où vivait Piri Reis, le mot "Corsaire" signifiait, comme

l'écrit un autre amiral Turc, Seydl Reis ,dans son livre intitulé

"Mirattil Memalik" (Miroir des continents),"un capitaine habile dans

la science de la navigation" .

Piri Reis était donc de ces marins extrêmement compétents

dans leur métier .11 avait été formé sur le navire même, par un des

plus grands marins de son temps, Kemal Reis, dont il avait reçu le

(15)

1* espagnol assez pour traduire en sa langue matex*nelle ,11 écrit

que pour mener à bien sa fameuse carte du morde ,il avait étudié

un grand nombre d'ouvrage et de cartes rédigés en grec, italien ,

espagnol et portugais et en avait profité . Ces indications suffisent,

à elles seules, à mettre en évidence le degré de connaissance qu'il

possédait •

Les oeuvres de riri Reis :

De Piri Reis,nous possédons un livre intitulé "De la Marine"

et deux fragments de cartes •

1— "De la Marine « *

Ce traité est considéré comme un chef d'oeuvre dans le

domaine des sciences navales. C'est au cours des campagnes qu'il

a faites avec Kem^JL Reis que Piri Reis a rassemblé les éléments

essentiels de ce traité. A la lecture de ce livre on embrasse

sans peine l'étendue des facultés d'analyse et d'observation

de son auteur .

Maintenant laisaons-le exposer lui-même les raisons qui

(16)

"Moi, Piri Reis, qui suis le neveu de Kemal Reie, j'ai

élaboré cet ouvrage dans le désir de présenter au seuil du Souverain

à titre d'hommage, un souvenir des connaissances navales et de

l'art de la navigation. Nul, jusqu'ici, n'a rédigé un ouvrage

aussi utile. Ce livre est basé sur les études et observations que

j'ai faites avec Kemal Reis et d'autres marins sur les côtes et

îles de la Méditerranée, ses régions prospères ou en ruines ,ses

ports et ses eaux -insi que sur les rochers dispersées dans ses

mers. Il était impossible de faire figurer tout cela sur la carte.

Les personnes habiles en science cartographique peuvent dessiner

les choses que je décris à l'aide de compas et de c-lculs sur un

cuir bien lisse et peuvent p r exemple désigner sur la carte par

trois points seulement une étendue d'une largeur de 10 milles .

Mais il est impossible d'indiquer sur une carte les lieux prospères

ou en ruines se trouvant sur les côtes et les îles ; les ports et

les e-ux, la nature des rochers dans les mers, la position des

ports, et quels sont les vents favorables et les vents contraires,

(17)

qu'ils peuvent recevoir ainsi qu'un gramu nombre d'autres renseigne­

ments du même genre. C'est pourquoi les cartes dressées par les A

maîtres cartographes ne sont valables que pour ce qui co cerne

les littoraux de vaste étendue et les grandes lies. Pour les

espaces étroits , il est nécessaire de disposer d'un guide. J'avais

moi ^ussi, dressé jadis une carte. Cette carte comprenait un nombre

de renseignements de beaucoup supérieur à ceux fournis par les

cartes existant à l'époque. J'y ai ajouté des renseignements relatifs

aux mers de Chine et des Indes figurant sur les cartes récemment

dressées et inconnues en Occident • Mais cette carte également ,

ne contenait que des renseignements fort abrégés . Par le présent

ouvrage, j ’ai mis fin à ces difficultés. Grâce aux renseignements

qu'il contient, les personnes versées dans cette science peuvent

voyager facilement dans les lieux où elles désirent se rendre

sans qu'elles aient besoin de connaître préalablement ces lieux et

de prendre des pilotes .”

L'ouvrage de

Piri Reis que l'auteur

déclare

avoir achevé

en l'an e 927 de l'Hégire (1620), débute par une

préface

en vers,

(18)

rnents qui suffisent à témoigner amplement de la profondeur de

la science à laquelle 1*auteur était parvenu* après avoir fait

dans cette même préface un exposé de ce qu'il Sait et de ce qu'il

avait entendu dire au sujet de toutes les mers du m o n d e ,1'auteur

passe à la Méditerranée, sujet principal du livre .

Les différents chapitres de l'ouvrage traitent des sujets

suivants :

A. -Renseignements et indications sur les vents,les tempêtes

l'emploi de la boussole ;

B. -Renseignements sur les cartes et les signes convention­

nels qu'éLles contiennent ;

C. -Renseignements sur le Quart habité (car d'après une tra­

dition la terre ferme ne constituait qu'un quart ae notre planète)

et sur les Sept Mers •

D. -Renseignements sur l'Ethiopie et les côtes et rivages

s'étendent jusqu'au Cap.

E. -Renseignements sur notre planète (Piri Reis l'appelle

la boule cosmo raphique). Dans un chapitre l'auteur décrit les

(19)

F.-Détails sur la manière dont les Portugais sont allés

de leur pays aux Indes }

G*-Renseignements sur les mers (détails sur les mers de

Chine et les coutumes et sciences des Chinois j

H.-Renseignements sur "la Mer de Perse (le Golfe de Basra )

la Mer de Zendje (1*Océan Indien),la Mer de Magripe et la Mer Grande

(l'Océan atlantique),1a Mer de Roum (la Méditerranée)", qui a cette

époque était en grande partie sous l'influence turque ,

Voici quelques extraits de la préface en vers où le grand

marin turc fait ressortir combien il importe que les c r t e s mari -

times soient précises î

"Sache,qu'il faut une compétence particulière pour dessiner

*Vine carte, et ne crois pas que quiconque peut le faire} parceque tout

"doit être minitieusement juste dans une carte et confrontée avec

"la réalité, aucune différence ne doit apparaître "

Voici comment Piri Reie relève que la iuoinore faute sur

une carte maritime aurait, des résultats néfastes :

Sache que si la moindre chose manque sur une carte }Celle-lù

(20)

Et encore :

• "Si les savants commettent meme la moindre faute, tous

»les caps sur la carte seront mal situés, on n ’y peut plue mesurer

« les distances, et tous qui s ’en servent seront trompés *

(De La Marine, pp. 24 et 25)

La plus grande p,u*tie du traité "De La Marine", soit 753

pages, a trait a la Méditerranée* Les chapitres du début ae cette

partie contiennent d ’abord des renseignements historiques et géog­

raphiques, puis une description du point de vue professionnel, avec,

dans chaque chapitre des dét ils et indications sur les obstacles

que présentent les côtes ou les mers; l ’auteur se trouve avoir, par

là, posé les méthodes qui sont toujours observées dans la rédaction

des guides m ritimes •

Cette partie contient ég lement des renseignements sur les

côtes de Houméli et d ’Anatolie, ainsi sur le littoral de l ’Adriatique

de l ’Espagne, de la Tunisie, de l ’Algérie et de l ’Egypte •

Ce grand et bel ouvrage de Piri Reis tient le premier rang

(21)

C'est d'ailleurs grace -ux méthodes posées p-r ce livre qu'ont

été rédigés des guides mari Limes anglais, italien, espagnol ,français

et holl ndais. L'ouvrage de Piri lîeis constitue donc 1 source-mère

de tous les guides rédigés en Occident • Pour pouvoir mesurer la valeur

scientifique du Traité y conviendrait de le confronter avec un autre

ouvrage du meme ordre . life bahrive. étant le px-emier des ouvrages de

cette sorte , la confrontation est impossible •

Etaht donné qu'aucun guide maritime de ce genre n'av-it été com­

posé dans les pays occidentaux avant la date où fut rédigé le Bahriye ,

on peut affirmer avec certitude que c'est le Grand Amiral Turc ,qui

posa , le premier , les bases du pilotage et ûe cette catégorie d'ouv­

rages que constituent les guides maritimes et quo , par la suite ,

ce Traité répand nt peu à peu parmi les peuples navigateurs ,des guides

furent, élaoorés en Italien ,Espagnol ,Hollandais ,Français et Anglais ,

qui se complétèrent d'emprunts faits les uns aux autres, d'expériences

et d'études personnelles ainsi que d'investigations et de données of -

(22)

Les cartes Mondiales de Piri Reis

D'autre part les cartes de Piri Reia constituent des ouv -

rages qui n #avaient pas leurs pareils à l'époque où elles furent

dressées. L'amiral turc écrit d'ailleurs dans son traitéuDe La Marine"

qu'il avait élaboré une carte beaucoup plus détaillée que celles

existant jusqu'alors et qu'il y avait consigné des renseignements

relatifs aux "Mers des Indes et de la Chine" jusqu'alors inconnus

en Occident .L'indication qui figure en

marge

de la c rte prouve

que la carte est un fragment de celle dont il est question dans la

préface du Traité de la Marine .

On constate au premier coup d'oeil que le fragment de carte

que nous possédons constitue à peine le tiers de la carte complète .

Malgré toutes les recherches effectuées la partie perdue n'a pu être

retrouvée .

Il ressort d'une inscription se trouvant sur la Carte même

qu'elle fut dressée pur Piri Reis à Gulipoli au mois de Mouharrem

(23)

Après la phrase liminaire ci-dessus reproduite,Piri Reis

expose au moyen des notes marginales la manière dont il composa

la carte, et ajoute à la fin »"Nul dans le siècle présent ne possède

une carte semblable à celle-ci. Elle a été élaboré et dressé par

l'humble soussigné. La présente c-rte est le produit des études

comparatives et des déductions faites sur vingt cartes dont une

était celle de Christophe Colomb .

Dans la préface "De la Marine", Piri Reis mentionne entre

autre la découverte des Antilles par Christophe Colomb et ajoute ce qui

suit :

"Sa carte nous est déjà parvenue. Et je vous raconte la

"vérité telle quelle •

(De la Marine, p.82)

On peut s'étonner de voir la carte de Christophe Colomb

dans les mains de Piri Reis Mais on peut bien se l'expliquer par

le fait qu'à la fin du X V ème siècle et au début du XVI ème Piri

Reis s'était engagé, en compagnie de son oncle Kemal Reis, dans

des combats navals aux cotes d'Espagne. En effet, il cite dans

(24)

sept vaisseaux espag ois. D'autre part, en parlant "des Antilles" -

et du costume des indigènes des Antilles, il raconte qu'au courant

d'une bataille navale un couvre-chef orné de plumes de perroquet tel

qu'en portent ces indigènes,ainsi qu'une sorte de pierre noire et dure

qui pourrait même trancher le fer, étaient tombés en leurs mains.Nous

lisons également dans l'une des notes marginales de sa Carte Mondiale

qu'un matelot qui avait accompagné Chritophe Colomb trois fois lors de

ses voyages en Amérique et qui plus tard était fait prisonnier par

Kemal Reis avait fait & celui-ci des révélations remarquables à ce

sujet.

Il est possible que ce matelot espagnol ait été capturé

par Kemal Reis au cours de la même bataille où il s'était emparé

des objets provenant "des Antilles".Or, il ressort des explications

suivantes que la carte de Christophe Colomb se trouvant entre les

4 ,

v

mains de Piri Reis avait été dessinée en 1498. Kemal Reis et Piri

Reis ayant combattu les Espagnols en 1501, il est fort probable

que les amiraux turcs se soient emparé de cette carte lors de ces

(25)

Le fragment que nous possédons de la Carte Mondiale dessinée

par Piri Reis contient une partie des cotes occidentales de l'Europe

et de l'Afrique avec l'Océan atlantique ainsi que l'Amérique Centrale

et l'.-mérique du Sud.

La carte est dessinée en plusieurs couleurs sur peau de Gazelle

Elle ne contient pas les divisions en méridiens et parallèles. On y

trouve deux roses des vents,l'un au nord et l'autre au sud. Chacun

de ces cercles est divisé en 32 parties dont les lignes de division

sont prolongées au delà de la circonférence du cercle. Près de chaque

cercle de vent se trouve une échelle en milles marins.

La carte est ornée d'un grand nombre de dessins. Au Portugal ,

à Marrakech et en Guinée se trouve l'effigie d'un souverain.L'afrique

est symbolisée par u n éléphant et une autruche tandis que l'Amérique

du Sud par un lama et un puma. Nous trouvons dons les mers eb sur les

côtes plusieurs images de vaisseaux, a plusieurs endroits de la carte ,

o n voit des annotations, parfois se rapportant aux illustrations et

parfois indépendantes d'elles. Ces notes dont j'ai cité quelques-unes

sont d'une grande valeur.

Les montagnes sont représentées en relief et les rivières en

(26)

tions qu'il avait arrêtés à la page 28 de son traité "De La Marine”

concernant les signes symboliques, et c.insi il représente les endroits

rocheux par des points noirs, les eaux basses avec des bancs de sables

per des points rougeâtres, les rochers dans la mer,invisibles aux vais­

seaux, par des croix.

En traçant les cotes d'Afrique Piri iieis n'avait pas

seulement à sa disposition les nouvelles certes dressées par les

Portugais mais il avait tiré profit aussi des ouvrages des marins

turcs ainsi que des renseignements que ceux-ci avaient recueillis

lors de leurs voyages sur les côtes d'Afrique .

Quant à la situation de ces côtes sur la carte,elle est

indiquée avec une grande précision .

Quant à l'Amérique du Sud, nous y voyons également que

Piri Eeis a profité des nouvelles cartes des Portugais et qu'il a

transcrit dans sa Carte Mondiale les années établies par Amerigo

Vespuci,Pinzon et Juan de Solis jusqu'il 1508 sur les côtes de l'amérique

(27)

Lu terre ferme un peu au sud de la Plata s'allonge sans

interruption vers l'Est.

On

comprend que cette partie de la Carte

fut dessinée à l'instar de la mappemonde dressée selon la conception

de Ptolémée. Mais huit ans plus tard, lors de 1 rédaction de son

traité "De la karine" Piri deis n'a pas manqué d ’écrire dons la

préface de l'ouvrage que l'on trouve la mer et non la terre ferme

au sud de la flata. Ainsi le géographe turc se tint au courant des

découvertes ultérieures.

au point de vue de l'histoire des découvertes géographiques

c'est l'Amérique Centrale qui attire le plus l'attention des savants.

La partie de la Carte Mondial* qui représente l'Amérique Centrale ,

contient avec une précision extraordinaire les données de la carte

que Christophe Colomb avait dressée en 1498 ainsi que celles de la

carte de Toscanelli dans Christophe Colomb s'était servi lors de

son premier voyage en Amérique .

Sur la Carte Mondiale les véritables îles des Antilles

sont représentées non comme des îles mais comme un continent, ainsi

que Christophe Colomb le croyait. En effet Pirl Keis nomme 1/Amérique

(28)

S u d ” les cotes des Antilles".

E n transcrivant sur sa Carte Mondiale presque dans son

intégrité le contenu de la carte de Colomb, dressée en 1498,laquelle

à son tour contenait les uonnées de la carte Tosc&nelli dessinée

précédemment, Piri Reis nous a conservé la plus ancienne carte d^ané-

rique et a ainsi éclairé plusieurs points de l'une des plus importantes

périodes de l'histoire des découvertes.

L'Histoire des voyages de découvertes, qu'il nous relate ainsi,

est puisée & une source authentique et dénuée les légendes qui y

furent ajoutées plus tard.

Dans une note se trouvant sur l'atlantique Piri Reis p-rle <

du traité de Tordesillas conclu en 1494 et de la ligne de démarcation

qui divisait le monde entre les Espagnols et les Portugais. E n résumé

cette carte constitue un des plus précieux documents de l'histoire

(29)

V

La deuxième Carte Mondiale de Piri Reis

Piri Reis avait dressé à Galipoli 15 ans plus tard, en

1528, une deuxième Carte Mondiale. Celle-ci contient aussi comme

la première sa signature. Nous n'en possédons malheureusement qu'un

fragment. Nous y trouvons la partie septentrionale de l'Océan atlan­

tique, les côtes nouvellement découvertes de l'Amérique du Nord et

1'Amérique Centrale. Le fragment contient quatre roses des vents et

deux échelles divisées en 2 0 parties. La proportion en est plus grande

que dans la première carte, a u nord se présente le Groenland et vers

le Sud les îles agores.

Vers le Sud du Groenland on remarque d'abord deux grands

morceaux de terre, celui qui est au nora étant dénommé Bakala. Il y

est écrit que ce dernier fut découvert par les Portugais. Plus bas,

nous lisons dans l'annotation près de Terre Neuve que ces côtes

furent découvertes p^r les Portugais, que l'ensemble toutefois

n'en était pas encore connu et que. l'on a seulement dessiné la

(30)

Plus au Sud on voit la presqu'île de Florida,ressemblant

de fa^on très proche à sa forme réelle .

Nous co iis tâtons dons cette deuxième carte Mondiale que Piri

Heis avait soigneusement suivi les découvertes qui ont été faites

à ce temps. L'amiral turc a corrigé avec précision sur sa deuxième

carte, en se basant sur des découvertes nouvelles, les erreurs

qu'il avait empruntées à la carte de Christophe Colomb dans sa

première carte. D'autre part Piri fieis n'a dessiné que les parties

du monde déjà découvertes,s’abstenant d'en faire autant pour les

autres parties. D'ailleurs une inscription nous fait savoir qu'elles

étaient laissées en blanc vu qu'elles étaient encore inconnues. On

voit avec quelle mentalité scientifique se comportait l'amiral-car -

tographe turc uu XVlème siècle .

Les deux cartes mondiales de Piri Reis se complètent

mutuelle-ment^et portant elles constituent aes documents indispensables pour

étudier la phase peutêtre la plus importante de l'histoire des dé

-(

(31)

Tous ces documents prouvent encore une fois que les turcs

ne se sont pas seulement distingués par leur héroïsme et leur

esprit de sacrifice sur les champs de bataille mais qu'ils ont

aussi rendu de grands services â la civilisation et à la culture

du monde .

M i z /

Referanslar

Benzer Belgeler

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