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Un peintre amoureux d'İstanbul Amadeo Preziosi

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TÜRKİYE TURİNG VE OTOMOBİL KURUMU BELLETENİ

41/320 Ocak . Mart 1974 Janvier - Mars

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Harem L’enterieur du Bazâar

Amadéo Préziosi est un artiste qui vécut au XIX ème siècle.

Il vint à Istanbul de l'ile de Malte, y rés.da toute sa

vie et,

s'inspirant des couleurs de cette ville, la représenta dans toutes

ses oeuvres. Or, quand il y débarqua, il pensait n'y rester que

deux ans.

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Istanbul, au cours du XIX siècle avait été le thème préféré de beaucoup de peintres européens connus. Les oeuvres de Thomas AHom, de Melling, de Bartlett pour ne citer qu'eux, out été divulgués et maintes fois repro­

duites sur des cartes postales, sur des panneaux

décorant les maisons de commerce, sur des almanachs et jusqu’à sur des étiquettes. Les artistes que nous venons de citer, auteurs d ’oeuvres travaillées, fine ment exécutées étaiénî venus à Istanbul, car c’était de mode à l'époque d’y venir, mais étaient repartis après eu avoir tiré le nécessaire pour l'exécution de leurs tableaux et leurs gravures.

Au contraire des séjours relativement brefs des autres artistes étrangers, Préziosi s'était senti intéressé par les usages et coutumes de la Turquie du XIX ème siècle, qu’il ne tarda pas à admirér. «Peintre Turc» il avait exposé ses oeuvres dans des manifestations in­ ternationales à Istanbul et en certains pays étrangers.

Ces oeuvres figurèrent dans les différentes

galeries d ’art de l ’Europe et fureut divulgués sous formes d’albums. En Roumanie, l’anniversaire de sa- naissance fu t fêtée et l ’on organisa une exposition de certaines de ses oeuvres ayant pour thème la vie populaire roumaine. Pourtant, Préziosi n'avait fa it en Roumanie qu'un court séjour de quelques mois.

C’est à Malte que j ’eus l ’occasion de faire la

connaissance du comte et de la comtesse Préziosi,

auxquels je dois d'avoir obtenu maints détails inconnus sur la vie de notre artiste.

Amadéo était né Maltais, mais on peut dire qu'il

mourut Turc, admirateur et amoureux de la Turquie.

Cette admiration, cet amour, il les exprime constam­ ment dans ses lettres et ses mémoires. Il habitait Bey­ oğlu - l ’ancienne Péra - vivaient étrangers et levantins, et n’avait pu de ce fa it rompre ses liens avec ces derniers. Il habitait le quartier de Hammalbaşı et ses

attaches étaient constantes avec l’ambassade de

Grande Bretagne. Mais, en son fo rt interiéur, il se sentait oriental, adhérant intimement, de par ses pré­ férences et ses sentiments, à l ’Orient.

Son caractère était empreint d'un certain humour. Il était spirituel et aimait la plaisanterie. Cet humour se manifeste en certains de ses dessins, oû les types sont finement étudiés et analysés.

Une fenêtre s ’était ouverte vers l’Occident au

cours des sultanats de Abdülmecit et Abdülaziz et

certaines nouveautés étaient offertes au peuple turc.

Par la même occasion bien d ’artistes européens

étaient venus à Istanbul chercher le «mystisisme ori­ ental», le traduisant dans des oeuvres qui leur rapportè­

rent des sommes appréciables. D'autres artistes,

d'autres écrivains, dans leur engouement envers la

civilisation byzantine, n'hésitaient pas à prendre parti contre les Turcs et leur animosité s'exprimait dans leurs productions.

Amadéo Préziosi, lui, se détachait de ces derniers dans son comportement envers les Turcs et la Turquie. Son crayon, son pinceau ne cherchaient pas à s ’a ttire r la sympathie de l’Occident. Il regardait autour de lui avec bienveillance, connaissant la grandeur passée de; ce pays, savait oublier les lacunes du présent.

Les lithographies de Préziosi sont réunies en quatre- albums. Le premier fut édité à Paris en 1858 par Le; Mercier. Le second album, qui est aujourd’hui conservé à la bibliothèque du musée de Topkapi avait été réédité- à Paris en 1883, peu de temps après la mort inattendue de l'artiste, par la librairie Cansón en utilisant la pre­ mière édition Le Mercier.

Les deux autres albums contiennent les études;

faites en Roumanie et en Egypte, ou l'artiste s’était

rendu avec H.C. du Bois, ambasasdeur de Hollande-

accrédité en Turquie et en Grèce.

Amadéo Préziosi vécut en Turquie au cours de la période la plus critique de l'Empire Ottoman. L’empire devait constamment faire face aux dangers venus de l'extérieur et ceci alors qu’il réunissait tous ses efforts en vue de son relèvement social. Citoyen d'Istanbul, l'artiste y véout sous Abdülmecit, Abdülaziz, Murat V et Abdülhamit II. Mais aucun événement politique, au cours de ces ères successives, n’influenca son pinceau.

Regardez une à une ses oeuvres; vous n'y verrez point de types farouches, point de scènes de meurtre

et de sang. Sauf quelques visages rébarbatifs de

«Croates», d «Albanais» et des «Tsiganes», ses autres oeuvres, qui représentent les différents types de la population d ’Istanbul nous offrent des figures ave­ nantes, sympatiques.

«Les voyageurs venant à Istanbul au milieu du

XIXème siècle par voie de mer, écrit M. Çelik Gülersoy dans l’u-n de ses livres, devaient monter en barque à la descente de leur paquebot pour atteindre les quais. Le prix d ’une barque, du paquebot au quai, coû­ ta it 4 piastres et un bourboire de 8 piastres aux dou­ aniers fa cilita it l'accès à la ville. Une des aquarelles de Préziosi représente un portefaix de l'époque, portant

sur son dos des valises, un carton à chapeaux, un

parapluie et une male métallique contenant les effets du touriste étranger.

LA MORT DE PRÉZIOSI

Le «Levant Herald» quotidien paraissant à Istanbul annonçait ainsi l'accident qui frappait le peintre dans son numéro du 28 septembre 1882; «Monsieur Préziosi, le célèbre aquarelliste bien connu en notre ville se trouvait avant hier, pour chasser, sur les coteaux de

Yeşilköy, accompagné de son domestique. Quelques

temps après, décident de retourner chez lui, il re­ mettait son fusil à ce dernier. Mais le fusil glissa à terre de ses mains, la détente actionna et une grêle de

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plombs blessa l'artiste, criblant son thorax. Son cas, très grave, éveille de l'inquiétude.»

Le jour même de la publication de cette nouvelle Amadéo Préziosi vivait ses dernières heures. Le Levant Herald du 29 Septembre 1872 annonçait ainsi la mort du peintre:

-Nous sommes au regret d’annocer la mort du Comte Amadéo Préziosi grièvement blessé Mercredi 27 à la suite d'un accident de chasse. Le défunt était un peintre émérite. Il avait commencé à peindre dès son plus jeune âge, sans autre guide que son instinct naturel d'artiste. Cet instinct, en peu de temps, l ’avait conduit à la russite et à la célébrité.

C 'était un infatiguable travailleur. Son atelier, décoré avec un goût parfait, succitait l ’admiration des visiteurs et était devenu un centre d'art très fréquenté. D’éminents étrangers venus à Istanbul ou résidant en notre ville venaient voir l'artiste et ses oeuvres

Les productions originales d ’Amadéo Préziosi

avaient figuré à deux expositions que les peintres amateurs d'Istanbul avaient organisé dans le local situé dans le jardin municipal de Tepebaşi-Alors Jardin des Petits-Champs.

Les obsèques eurent lieu hier à Yeşilköy, en

présence de la foule nombreuse des amis de l'artiste.» A sa mort, Amadéo Préziosi avait soixante cinq ans. Sa famine, une grecque d'Istanbul, lui avait donné trois filles et un garçon. Ce dernier ne s’étant pas marié, le nom de Préziosi s'éteignit. Mathilde se maria

avec un certain, monsieur Vienne. Gulia était sa

seconde e t Catherine sa troisième fille , qui épousa

Giovanni Castelli, un homme d ’affaires italien qui

habitait Tebriz. Les Rita Castelli s'installèrent à Istan­ bul et y menèrent une vie prospère. Quant à la com­ tesse Victorine Préziosi, actuellement en vie et habitant Malte, elle est la petite fille de Léandro, frère de l’artiste.

Sans aucun doute sont rares les artistes ayant

abandonné dès leur jeune âge leur pays pour aller se réfugier en une civilisation étrangère, par ailleurs peu connue de par le monde.

Amadéo Préziosi, lui, voulut se pénétrer en pro­ fondeur des coutumes du pays dont il partageait la vie quotidienne. C’est bien cette intime assimilation qui lui inspira les lignes e t les couleurs que l'on connaît.

«Les peintres romantiques occidentaux du XIX

éme siècle, Delacroix, Fromentin, Decamps, Marilihat, Belly et, avec eux bien d ’écrivains et de poètes, attirés

par le mysticisme oriental, réalisèrent des oeuvres

dans lesquelles l'occident put voir les jardins en­

chantés de l’Orient.»

C ’est ainsi que parle Victor Ghampier dans une

préface intitulée Istanbul. Cette ville fut, durant des siècles, le point de mire des voyageurs, des écrivains et de peintres. AÛ XV éme siècle ce furent Matteo di Pasti, de Vérone et Costanzio di Ferrara, au XVI ème Peter Coeck, Melehior Loriohs, au XVII Simon Vouet et Jasques Correy.

Amadéo Préziosi n ’est pas le seul Maltais venu à Istanbul, attiré, puis subjugé par I ’athmosphère mystique de l ’Orient. Le chevalier Antoine de Favray fu t également l'hote de cette ville dès 1762 et y résida sept années. Il réalisa maints paysages s'inspi­ rant des vues de Anadolu et Rumeli Hisar, de la Corne d’Or, de Kâğıthane et de Beykoz. Par ailleurs, il est

connu à Malte par ses gravures respreséntant le

siège de cette ile par les Turcs.

Quel était le mirage qui a ttira it à Istanbul les artistes étrangers «C’est dit Victor Champier, l ’archi­ tecture savante et capricieuse, l ’harmonie des coule- eûrs douces et fines, qui caressent l’oeil, l ’aspect uni­ que de ses décors.

Des siècles durant, Istanbul attira les artistes par ses monuments, ses paysages, les costumes pittores­ ques et si différents. Ils découvraient les eaux m ulti­ colores et sans cesse changeantes du Bosphore, la splendeur des grandes mosquées, lesrues étroites et mal pavées, les murs recouverts de lierre, les bandes de chiéns et le chats qui erraient partout.

Le chevalier Amadéo Préziosi avait en mains le

pinceau aux m ille brosses dont rêvait Théophile

Gautier pour rendre les aspects d ’Istanbul. Il retraçait non pas les édifices officièls ou les monuments plus

ou moins connus, mais les coins et les quartiers

ignorés, les boutiques rempliés de marchandises, les rues tortueuses, les Intérieurs et la multitude de types

qui circulaient dans la ville, enturbannés d'étoffes

colorées et chaussés de babouches. En regardant ses oeuvres, nous pourons revivre la vie des femmes ori­

entales, évoluant sur le riches tapis, vetues de

longues robes.

Amadéo Préziosi ne se contenta pas de vivre à Istanbul. Il se mêla aux Turcs et sut être un des leurs. Il fu t Turc dans son comportement, ses sentiments et ses réactions. Ce fu t son plus grand bonheur.

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Referanslar

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