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Aux bords de notre historie Prince Sabahaddine

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Aux bord» de notre histoire

Prince Sabahaddine

J/histoire de Prince S A B A H A D

D IN E commence en 1S99 avec son départ, pour la France, en compagnie de $on père. Ce der - nier, D am at M ahm ut Paşa (m ari de Seniha Sultan, soeur d’ Abdiil H am id), ministre de la justice du­ rant le règne de ce sultan, fu t son homme de confiance, un des très rares hommes d’ Etat dont le !«»uvera;n déchu ne se m éfiait pas- Mais, comme il suffit aux fi­ fres m éfiants du moindre doute, justifié on non, pour que la natu­ re reprenne le dessus , le Sultan le soupçonna d’ être impliqué dans un comité secret (le comité Skaliyeri-Aziz b e y ), alors qu’ en réalité 11 n’en connaissait même pas l’ existence. Il fu t donc desti­ tué par Je monarque qui lui reti­ r a sa confience. La réalité est que sa fem m e et son intendant étaient probablement en rapport avec ce com ité, iv son

ibsU-Dam at Mahm ut P a şa en fu t si a ffe fté q«e lorsque le Sultan, a- yant compris son erreur, voulut la réparer en lui attribuant le m i - nistère des Fondations Pieuses, il refusa n«t et s* retira dans son yali (maison au bord de l ’ eau) pour se consacrer à l’ éducation de ses deux fils, Sabahaddine et L u t- fullah. C’ est le lot des natures sin oères que d’ être marquées Par la calomnie. Car notre homme d’ Etat était sans m a lice et S°n but en entrant dans les bonnes grâces du souverain avait été de Je conseil­ ler, de l’ empêcher autant que pos sibie de porter préjudice à ses su­ jets- Le Sultan s’en rendait proba­ blement compte, car un des argu­ m ent» qu’ il employa en dernier lieu devant son obstination fu t de lui déclarer qu’ il le considérerait à l’ avenir comme responsable de ses propres erreurs s’ il lui refu­ sait sa collaboration.

NotTe P aşa continua pendant quelque temps à mener une vie sédentaire. Pour instruire ses en- fants, il engagea des professeurs particuliers qui, à côté des dis­ ciplines générales, leur ensei - gnaient aussi le français, le dessin et le piano. Son but était alors de leur faire continuer ces études à l’ étranger, chose qu’il savait être difficile en raison de l’ opposition certaine d’un souverain réfroga- de.

Kous trouvons le récit roeam- bolesque de la fuite du P aşa en compagnie de ses deux enfants dans «Osmanli im paratorluğunda in kılâp Hareketleri ve Milli M ü ­ cadele» (L es Mouvements Révolu­ tionnaires dans l’ Empire O ttom an et la Lutte Nationale), oeuvre de grand intérêt, bien documentée de A h m et Bedevi Kuran ¡qui fu t avec Satvet Lütfü Tozan un des com ­ pagnons de la première heure de Prince Sabahaddine. (Çeltüt M a t­ baası Istanbul 1959).

De mauvaises langues avaient attribué alors ce départ à l’ insuc- cès de son intervention auprès du Sulatn en faveur d’ un groupe an­ glais qui désirait obtenir la con­ cession du chemin de fer Anatolie- Bagdad. On sait que cette .conces­ sion avait donné lieu en son temps et à partir de 1888 à des polémi­ ques interminables, suivies de Pres sions étrangères, puisque d’ un cô­ té la Russie se disait être la na­ tion la plus qualifiée (le plan é- fan t de faire passer la ligne par Sivas - Erzurum - D iyarbakır), ,a- lors que l’Allem agne, qui avait noué des relations très amicales a- vec le Palais à la snite de la vi­ site de son Empereur, essayait par tous les moyens d’ avoir cette

concession. L ’ Angleterre, la Fran­ ce, l’Italie et m êm « l’ Autriche sui vaient la chose de près, d’ autant plus que cette concession ferro - vialre tournait à la zone d’ influ­ ence au sein même de l’ Empire- N ous savons que l’ Allem agne me na à bien l’ affaire mais en chan­ geant le parcours.

Voici à présent comment D a­ m at M ahm ut Paşa et ses deux fils quittèrent clandestinement le pays. Mahm ut Paşa avait un a- m i suisse, Mr Charlier, auquel il s’ était confié et qui, à son tour, le mit en rapport avec M r Commen dinger, vendeur d’instruments de musique. Mr. Reboul, agent de la Compagnie Paquet, fu t mis dans le secret- Le jour de la fuite, 1« Paşa et ses deux fils qui se trou­ vaient comme par hasard dans le jardin de l’hôtel Belle V u * à F e­ nerbahçe furent accostés par M r Charlier qui les convia à faire dans son .canot à vapeur une promena de dans le Bosphore. D e bonne grâce, le P aşa accepta l’ invita - tion, et le canot s’ éloigna vers le Bosphore. Peu de temps après Ü rebroussait chemin et filait droit sur le bateau «Géorgie» où les fu ­ gitifs furent recueillis par le capi­ taine qui avait é té mis au cou­ rant au 'préalable.

Ceci se passait en décembre

1899. j

( A suivre)

(4)

«atSfl

Aux bords de l’histoire

Prince Sabahaddine

— I l — x a c te ). Eu effet Sabahaddine et Eûtfullah ont dû quitter l’Egypte N ous avons v u pour 'quelles rai- clandestinement ce qui irrita le sons ï)am at M ahm ut P aşa avait Khédive et le porta à proposer à abandonné s®s hautes fonctions et Mahm ut Paşa son propre yacht comment il avait quitté ie pays en «le M ahrusa» pour qu’il rentre en 1899, accom pagné de ses ileux Turquie. Alors seulement notre fils Mehmet Sabahaddine et A h - Paşa se rendit compte des véri- m et Eûtfullah (1 ). tables intentions d’ A bb as Hilm i

Arrivé à Marseille, le P a şa fut et quitta à son tour l’E gyp te se reçu par le consul de Turquie qui rendant d’ abord à Kom e et de là

lui prodigua de grands honneurs à Paris- I ¡ 1

tout en lui remettant un message

du Sultan qui le priait de ren - Se sentant (toujours harcelé p a r trer- Céfte démarche mielleuse é- les espions et les mandataires du 1 tait pourtant hypocrite car, le Sultan, Mahm ut P a şa crut bien

J

jour même, le dit sultan s’ était faire de se réfugier à Corfou. Il adressé aux autorités françaises y avait en ce temps là plusieurs pour demander le renvoi des fugi- patriotes fu gitifs turcs en Grèce, tifs, Prétextant que le P a şa avait M ais la venue de notre hom m e d’ emporté les bijoux de sa fe «im e et E tat était autrement importante- emmené de force avec lui ses

deux enfants mineurs. E e gouvernement grec n« pouvait

certainem ent pas l’ obliger à quit- E a lettre que D am at Mahmut ter le pays. M ais qu’ à cela ne Paşa écrivit au Sultan lorsqu'il t ienne ! H es pressions diplomati - apprit cette démarche est restée q «es commencèrent, non pas au- célèbré. Elle fût reproduite in ex- près du gouvernement grec m ais tenso dans Pouvrage de Pau de M ahm ud P aşa. Des ambassa- Fesch intitulé «Ees Derniers Jours deurs et consuJs de différents pays d’ Abdülhamid». Cette lettre datée étrangers le visitèrent dans le but du 21 janvier 1900 de Paris est un de le faire rentrer près du Sultan, chef-d’œ uvre de démocratie lit- Mais m algré sa maladie (les m é- féraire surtout lorsqu’ on pense decins avaient mêm e, à un m o- qu’elle a é té écrite voici soixante ment donné désespéré de le sau-

ans. (1 ). v er), de son âge et ses difficultés

d’ argent, il refusa net en repar- A Paris M ahm ut Paşa fû t reçu tit pour Rome,

par Ahm ed R iza Bey et tous les Ici commencent les activités de fu gitifs patriotes turcs. Son arri- Sabahaddine et de son frère, par vée fouetta Pajdetir tant soit peu une longue déclaration adressée à chancelante des «Jeunes Tui-Cs» en tous les citoyens de Turquie, Nous raison de plusieurs défections qui allons voir, dans le prochain arti- venaient de se produire dans leurs °*e l a teneur de cette déclaration rangs par suite des intrigues e ®t 1® suite des activités de M eh- des promesse, fallacieuses faites met Sabahaddine.

par les mandataires et les espio-.s

du Palais. De s°n côté, A b d u l h a -

---mid cherchait les m oyens de faire , , . „

rentrer son beau-frère et les ¿e u x ( D \ ° » r P lst-n b u l du lundi 6 enfants. Il délégua en premier novembre 1961 p. 3.

lieu notre ambassadeur à Paris

Münir Bey. Par !a suite, il eût re- A <*> En volci qnelques passages. cours à Turhan Paşa, am bassa- A Prè* avo‘ r s0ull&ne « Ue Per* ® ' leur à St Pétersbourg, à N u rl ne «e pouvait douter de sa bon-Bey et puis enfin, devant leur in- ne foi, de sa soumission aux lois, succès, à Ahm ed Celàiettin P a 3a , U rappelle au Sultan qu’ il fait 5os homme de confiance par ex - partie de la famille royale et a - cellence, et en dernier lieu à no- joute : «L e bonheur du peuple tre ambassadeur à Berne K ara doit être b ajé sur une collabora-

Todori Efendi. tion entre le t ^ n e e t lui. Notre

pensée première sera de V01r no' Le« ^activités de M ahm ut Paşa tre souverain avancer tous les s’ exercèrent d’ abord à Paris et jours sur le chemin de la vertu... continuèrent é « SuiSSe, en A n g le- Notre Prophète n’ a-t-il pas dit que terré, en Egypte et en Belgique- c ’est déjà un m alheur lorsque le Relater ici ses rayporjts a*ec tes lendemain n’ est Pa s meilleur que Jeunes Turcs, son influence pre- la-veüle ? ... L a manière dont mière sur eux et sur leur chef - i - vous administrez le pays n a au- med Riza bey qui semblait s’ êtr® cun a spect lé g a l... Elle

effacé devant le Pasa (ce n ^ a ï C à celle des Pharaon«* de 1 histoi que pour m ieux rebondir p a r k re ... Les honnêtes gens vous fuient cuite et créer une scission parm i parce que vous n employé q les patriotes qui déjà devaient des ignorants de bas*e ,CJ sse’ ^ faire face à des difficultés P«uii gâteux, des menteurs et des ques et financières de tous gen- bes, des PrUeurs et ^

res ), nous mènerait bien loin, d’ nêtes- • VouS Pietm ez t us s

autant plus qu’ ü faudrait• « t e r au ^ de

“ S i S ^ ^ S s t ^ Ï Ï vos s U - Vous avez

intéressés- Q « ’ U suffise de ^ ^ ê t s l - l q u *

noter que M ahm ut P a şa se rendit Ia justice... s

en Suisse pour intensifier la pu- responsable de 1 effondre.M*“ t blication du O S M A N L I, organe pa notre pays... J* sm s ve u raissant à Genève pour défendre ropo pour vous « f 1 e . ’ les intérêts du com ité «Union et accomplir mon devoir et ser ı Progrès», alors que le M E Ş V E - mon pays sans faire aueune ais- R E T paraissait à P aris en fran- tin c ió n e race ni * * çais et à Bruxelles en turc ; que U n e cause qui est ju ste finit t ° - son voyage en E gyp te avec. se> jours par vaincre»,

deux fils eut lieu sur l’ invitation expresse du Khédive A bbas Hilm i Paşa et m algré l’ opposition de

son «İs Sabahaddine qui voyait p C

une manoeuvre d’ Abdül -

D» OC ù l C V C S

hamid (la chose s’ est révélée

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Aux bords de l’histoire

Prince Sabahaddine

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----Voici à présent quelques passa­ ges essentiels de la déclaration de Mehmet Sabahaddine et de son frère Ahm et Lûtfullah dont il a été question dans le précédent ar ticle (1 ). Le but de cette décla­ rations était d’ amener les Jeunes Turcs à se réunir en congrès afin d’harmoniser leurs différents points de vue :

«Depuis notre arrivée en Eu­ rope, déclarent-ils en s’ adressant à tous les citoyens du pays sans distinction de race ni de religion, nous avons fa it connaître à d iffé­ rentes reprises à la personne roya­ le, les besoins actuels de notre na tion. Le Sultan, loin de les pren­ dre en considération, a déployé scs effortg dans l’ unique but de nous faire rentrer à Istanbul. N a ­ turellement nous avons refusé. L ; souverain a riposté en saisissant tous no* biens immobiliers ( 2 ) . 1 poussa sa cruauté jusqu’ à em - prisonner notre malheureuse m è­ re à ï ild iz . C’ est pourtant s » propre soeur... Que peut-on at­ tendre de bien d’ un être qui est assez cruel pour n e pas hésiter à emprisonner son fils, son frère ou sa soeur ? Ce coeur si endurci, peut-il trouver en lui-m êm e les sources d’où pourront jaillir le bonheur, le bien être e t la pros­ périté de ceux q u ’ il est appelé à diriger ? Nous 1® demandons à no­ tre noble nation,.. L a manière dont il a entaché s°n règne du - rant u n .q u a r t de siècle est si gra ve, que seul son propre sang pour­ rait nettoyer fcette tâche s8® 8 pourtant l’ absoudre... A u Prix m êm e de notre propre vie, nous ne pourrions reculer devant aucu­

ne menace ; nous continuerons dans la voie que nous nous som- mes tracée... Notre but est de grouper dass un m êm e idéal tous les éléments disparates du pays, turcs, arabes, albanais, arm éniens, macédoniens, grecs, kurdes, igraé- lites etc. Cette union sera pour le pays le couronnement d ’ une cons­ titution civique du X X è m e siè­ cle».

Dans! une deuxième déclaration, il est question pour la première fois de la,th èse sur la décentrali­ sation qui a toujours été défendue par Sabahaddine jusqu’ à la fin de sa vie (S ). Son idée était celle- ci : Certains mouvements de sé­ paratisme sem blent se dessiner, parm i des éléments hétérogènes aux confins du pays- Ces éléments doivent savoir que ïes Petits E - t a ts ne sont pas viaales s’ _ls sont indépendants ! car ils n’ auront jam ais toutes les ressources n ® * cess»*«« pour t«nir sur pied des armées qui, ne représenteraient, fractionnées* q u ’ un© force re­ lativem ent faible. L a m eilleure solution qui conviendrait à tous, serait de montrer quelque tolé­ rance envers ces éléments qui con­ tinueraient à faire partie de la grande com m unauté, la mère - patrie.

Le ¡congrès des «Jeunes Turcs» que Prince Sabahaddine a voulu réunir dès son retour d’E gyp te eut lieu après quelques difficultés soulevées par le gouvernement français, vite aplanies grâce à l’ in­ tervention de M r de Portalis et dans sa propre demeure le 4 f é ­ vrier 1902 à Paris (4 ). Tous les élém ents du pays étaient représen­ tés parmi les soixante à soixante dix membres de ce congrès. Voici quelques noms :

Prince Sabahaddine et son frère Lûtfullah, A h m et Riza, Ismail K e- m alf Ism ail H ak ki P asa (5) (, Y u

su f A k çora, Baban zade H ikm et, A lj H aydar (f ils de M ith at P a şa) Hüseyin Tosun, le poète Hüseyin Siret, İbrahim Tem o, D r N azim , k e m a l M ithat (Petit fUs de M ith at P a ş a ), Çerkez K em al. L es deux délégués leg plu s jeunes étaient Abdulhak Şinasi H isa r (notre grand écrivain contem porain) et D r. Şefik. Le« Arméniens étaient représentés p a r Sisiliyan Efendi et les Grecs, par l’ ancien ministre des P T T M u siris Gidis et l’ avocat Docteur Fardis*

(à suivre)

B. «le Siaves

(1 ) V oir Istanbul des lundi 6 et vendredi 10 novembre.

(2 ) — U ne grande partie deg maisons riveraines, des konaks et terrains situés à Kuruçeşme (rive européenne du Bosphore) apparte­ naient à D am ad M ahm ud paşa, pè re de Sabahaddine»

(3 ) — L a deuxièm e grande thè­ se de Prince Sabahaddine, ç s t cel­ le de l’ initiative privée. N o u s en reparlerons dans les prochains ar­

ticles. ! i i

(4) — Sénateur français.

(5 ) A vait été exilé à Rhodes parce qu’ il s’ était rendu à l ’ a m ­ bassade d’ Angleterre présenter $es

félicitations à l’occasion de la v ic ­ toire des A n g la is au Transvaal. U n ami courageux le ö t sortir de l’ ile en l’en ferm an t dans une cais­

se- I î '

*

N O T E . — Sabahaddine «tait réellement un prince, puisque sa | mère éta it soeur du sultan A bdu l- ! hamid. Mais, ici, çe titre tient Ü eu de prénom, les Françai, ayant remplacé M ehm et par Prince. C* est pour cette raison que nous é- crîvons «de» e t . pag «du» prince.

Son frère A hm et Lû tfu llah qui n ’ a pas continué ses activités po­ litiques s’ est bientôt effacé de la scène. I l vit- à P aris actuelle­ ment. Il s’ y était établi vers 1930 si j ’ ai bonne mém oire, et inscr't à la Bourse en qualité d’ agent de change. M . Louis Hermite, am ­ bassadeur de France et président alors du Comité France-Turquie, avait voulu m e pré-senter à lui en 1959 lors de mon séjour dans la ¡capitale français« ; je regrette d’ avoir m anqué cette occasion. On m ’ a toujours van té son honnêteté et sa droiture. Par ai leurs, j ’ ai encore appris que son fi s est en France, professeur d’ élecftonique, cette science d’ avenir par excel­

(6)

Aux bonds de

notre

H

ístoire

Prince Sabahaddine

— I T —

Xoiis en é ti°ns au Congrès Que ies Jeunes Turcs avaient réuni à Taris en Février 1902.

Apres de§ discussions intermina­ bles, deux camps se sont dessinés dans l ’ assistance : 1 — Ces Inter vtmionnistes ; 2 — Les N on-In- terventionistes- Les premiers qui formaient la m ajorité étaient d’ a­ vis de demander l’ intervention, plutôt l’ appui politique et m oral, mais non arm é, des grandes puis­ sances tandis que les a u tres é- taient contre toute intervention étrangère quelle qu’ elle soit. Les interventionistes s’ étaient groupés sous la présidence de Prince Sa­ bahaddine alors que les autres ar aient à leur tête 1« leader des Jeunes Turcs, A h m et R iza Bey. Cependant l’attitude de ce dernier était pour le moins intempestive d ’autant plus qu’ il lui était arrivé de demander justem ent une inter­ vention étrangère dans plusieurs de ses articles parus dans le M E Ş ­ V E R E T , en 1896 et 1901.

L e groupe majoritaire, en s’ a‘ dressant aux puissances étrangè­ res pour demander leur appui de­ vait, suivant la décision accep - fée à l’ unanimité de ses membres poser com m e condition première, une déclaration stipulant que «l®s terres de l’ Em pire O ttom an appar iennent aux O ttom an s et que leur aide serait accordée à t°U s les ha- bitants, sans faire aucune dis­ tinction de nationalité, de race ou

de religion». 1

Les délégués des é*éments non m usuimans faisaient t°Us partie du groupe Sabahaddine. Mais ce fa it ne l’ avait pas empêché de dé­ fendre les intérêts supérieurs du pays vis-à-vis de certaines exj - genees de ceux - ci, exigences, sus ceptü>les de porter atteinte au près tige du pays, sans pour cela ou­ blier le but principal et commun, la lutte contre le despotisme d> Abdiil Ham id. En somme, sauf sur la question d’intervention étran - gère, les points de vue des deux groupes n’ étaient pas très éloi - n és les uns des

autres-Néanmoins, le Talais qui ne tarda pas à être mis au gourant de toutes ces activités, s’ empressa de promulguer un décret condam­ nant à la prison perpétuelle, M eh­ met Sabahaddine, son frère Lût- fullah et le fils de M ith at P a s», A li H aydar M ithat. ( 1 ) .

L e manque de coordination qui apparût dans ce congrès avait beaucoup fa it réfléchir les délé­ gués de bonne volonté. A première vue, les divergences ne semblaint pas si im portantes, mais dans le fond, c ’ était disait-on, une ques­ tion de personne». Il ne nous ap­ partient pas de donner une opinion

sur ce point- ! i

Tendant ce temps, le Palais se trouvait, de son côté, aux prises avec des difficulté^ de tous gen­ res. L ’ événement Je plus grave fût une bataille en règle que se livrèrent entre elles dans la cour de la mosquée de Şehzadebasi, les garnisons de F u a t Paşa et de Fe--- I !

(1 ) J ’ ai c o n n u 'A l; H aydar, M it­ hat Bey en 1938. Il m ’ avait été présenté par une relations d ’ affai res et sur Ma prière j ’ avais y sité sa ferme -d o n t il voulait «faire exploiter le isous-sol 'contenant Kin genre de craie spéciale. J e garde surtout le souvenir «desl raisins va­ riés, succulents «et souvent parfu ­ m és de sa {vigne. Ali H aydar 'Bey a quitté Ce I monde vers 1948 îsi j ’

ai bonne m é m o ire.} (' *

him P a§a, qui s’accusaient m u­ tuellement de vouloir «e révolter contre le régim e établi. On alla même ju sq u ’ à m ettre en cause un haut fonctionnaire, Avnullah-ül-Kâ zim , d’ être l’ instigateur principal de la sédition.

Tout Ce monde passa en juge - m ent, et tous sans exception fu ­

rent condamnés à des peines d’ em prisonnement et d’ exil pour de nombreuses années. H fau t cepen­ dant noter la défense très cou ra­ geuse pour l’ époque de Avnullah ü l-K âzlm Bey, qui n’ hésita pas à faire état de plusieurs injustices et cruautés du Palais. Ils ne fu ­ rent libérés que lors de la procla­ m ation de la Constitution, en

1908. ■ \ î i

(à suivre)

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(7)

■SB 22±£2S2£

Aux bouds de

notre

H

ístoírf

Prince. Sabahaddine

V.

Le groupe majoritaire et non - interventioniste «les Jeunes Turcs de Paris avait adopté le principe* d’entrer en rapports avec les for­ ces armées du pays, mais de cana­ liser toute intervention étrangère, uniquement dans la voie politique et non armée. L ’exécution de ce programme fût confiée a Fazlı Bey et Prince Sabahaddine, qui se mi­ rent immé«iiatement en rapport

avec le commandant militaire de

la Tripolitaine (Lybie) Recep Pa- ; a par l'entremise de son aide de camp Şevket Bey, (beau-frère de Ferit Bey, ancien ambassadeur à Tokio). Les deux délégués du groupe se rendirent à Malte dans le but de s'aboucher avec le com­ mandant Şevket Bey. Celui-ci prit note des déclarations de Prince Sa­ bahaddine et fut d'avis de com - mencer le mouvement par la pro­ vince albanaise et de l’étendre en­ suite à tout le pays. Ce projet fût écarté en raison des possibi- tés d'interventions étrangères direc­ tes dans cette province lointaine. Finalement, il fut décidé de pré­ parer un plan entre les deux partis pour un soulèvement dans la capi­ tale-même.

Voici les détails de ce plan : quelques régiments de l’armee sta­ tionnés en Tripolitaine devaient, être conduits par des officiers de Sert, sous prétexte de manoeuvres. Là on les ferait embarquer sur des bateaux préparés à l’avance qui de vaient traverser les Dardanelles sous pavillon étranger. Ces soldats devaient débarquer en un lieu con­ venu, choisi par les officiers d’état- major d’Istanbul qui étaient dans le secret. Ces forces, grossies par les éléments qui se joindraient à elles dans la capitale, devaient faire tomber le gouvernement et procla­ mer la Constitution.

L ’application de cet audacieux expliquer son vote et dire le chef projet fut scindée en deux en at­ tendant l'approbation de Recep Pa­ sa qui, comme nous l ’avons dit, é- tait le commandant militaire de Tripolitaine. Primo, le côté finan­ cier, politique, et la charge de se procurer les transports necessaires seraient assumés par Sabahaddine et İsmail Kemâl Bey ; secundo, le côté militaire devait être mis au point par Recep Paşa et son aide de. camp Şevket Bey. Les poupar- lers de Malte se terminèrent ainsi.

journal OSMANLI qui paraissait à Folkstone était l’organe du grou­ pement du Comité Union et Pro­ grès». Un des condamnés par con­ tumace du Palais, Ahmet Kâmil Bey faisait paraître de son côté en Egypte la revue §A R K -I M U SA V- VER, et envoyait en même temps des articles très précieux aux jour­ naux publiés dans les autres pays. Il y eût bien en ce temps quelques divergences de vue, par­ fois même assez sérieuses, entre les divers éléments des Jeunes Turcs établis dans des pays différents, et notamment entre le docteur Abdul lah Cevdet Bey (médecin de l ’am­ bassade turque à Vienne), et Ah­ met Riza Bey, le premier étant l’un des fondateurs du Comité Union et Progrès», et le second passant pour être le leader des Jeunes Tures de l'étranger. Nous notons simplement la chose sans nous y arrêter afin de ne pas nous écarter de notre sujet principal.^

(à suivre)

B. de Slave:

Dès son retour à Paris, Prince Sabahaddine apprit par une lettre de Şevket Bey, que Recep Pasa avait donné son agrément. A la suite de cette bonne nouvelle, İs­ mail Kemâl Bey se rendît à Lon­ dres pour contacter les hommes po litiques anglais par l'entremise du premier secrétaire de notre ambas­ sade en cette ville, Refit Sadi Bey. Par ailleurs, Fazh Bey se rendît à Athènes, s’assura un nombre suf­ fisant de bateaux transporteurs et retourna à Paris. Prince Sabahad­ dine frappait à toutes les portes «laps le but de contracter un em­ prunt important.

Dans le même temps, plusieurs groupements de Jeunes Turcs se trouvant dans d'autres pays menai­ ent parallèlement leurs luttes con­ tre le despotisme du Sultan Abdül Hamid. Le journal T ü R K était 1’ organe du groupe du Caire et un autre quotidien le JEUNE TURC qui paraissait à Genève renforça sa propagande. Le MEŞVERET et le ŞURAYI Ü M M ET de Paris donnaient le ton à toutes les autres publications. En Angleterre, le

(8)

Aux bonds de

notre

H

îstoirf

Prince Sabahaddine

__ y i __ le, on se rendit vite compte d’ un Entretemps la nouvelle arriva de changement dans l ’ attitude d’ Is-]a maladie à Bruxelles de D am at

M ah m ut Paşa (père de Prjnce Sabahaddine). N otre ambassade à Paris s’ empressa de communiquer la chose au Palais de Y ıld ız qui, saisissant cette occasion, ordon­ na à l'ambassadeur de Taire met­ tre à la disposition du malade un train spécial a fin |que le beau-frè­ re royal puisse rentrer à Istan­ bul sous |la surveillance des méde­ cins attitrés d u palais.

L ’ ambassadeur Salih Münir Bey courut à Bruxelles et réussit à communiquer a u Pacha mourant le désir du souverain. M ahm ut Pa­ şa n ’ était pas en état de parler. Son silence fu t considéré par 1’ ambassadeur com m e un consente­ ment. L a nouvelle fû t télégraphiée au Palais et tou s les journaux ne tardèrent pas à la donner. Prin­ ce Sabahaddine apprît la chose et courut à son tour au chevet de son père, le mettant au courant de ce qui se passait. Le P aşa, qui était en train de vivre ses derniers m oments, saisit la gra­ vité du coup qu’ on avait voulu porter a u x Jeunes Turcs et au mouvement des volontaires de i la iberté. Il fît passer dans la pres­ te un communiqué [ont était au

1 er janviR? HHio[ déclarant qu’ il

préférait m ourir loin de sa terre aatale, de sa fam ille et dans le besoin plutôt que de rentrer dans son pays où l ’absolutism e et les cruautés du Palais continuaient; que jam ais dans ces conditions il ne se soumettrait au Sultan,

D am at M ah m ut Paşa mourut peu de temps après. Il avait 48 ans. Le Sultan ne parvint m êm e pas à faire venir son corps qui .•esta sous la garde de son fils ■abahaddine ju sq u ’ à la procla­ mation de la Constitution. ;

(Jette mort n ’ empêcha pas les Jeunes Turcs de continuer à tra­ vailler dans l’ idéal qu’ils s’ étalent donné- L e premier secrétaire de -otre ambassade à Londres R e- şid Sam i bey se joignit à eux et ¡’ entremit pour leur faire obtenir u n emprunt de 10.000 Livres Ster­ ling, cmprolt qui m u t consenti par une banque sous la garantie de Prince Sabahaddine et de Re- sid Sami Bey.

Ce dernier, m uni de cette som ­ me, partit pour la Tripolitalne. Sa bahaddine et son frère, accom pa­ gnés de F a ili B ey et de Musirls Gidis Bey, se rendirent à Athènes où İsmail K em al Bey vint les re­ joindre- Une fois dans cette

vil-maıl Kem a). Ses caramarades sen tirent en lui une certaine tiédeur pour la cause à (laquelle Ils le cro yaient aussi attaché q u ’ eux-m ê­ mes. Les réunions se poursuivi­ rent à Naples où, en fin de comp­ te, İsm ail K em al déclara avoir abandonné la lutte. I

Prince Sabahaddine et Musiris Bey, naturellement très ébranlés, rentrèrent à Athènes, se mirent en rapport avec les autres cam a­ rades de cette ville. Il fut décidé d 'n fo rm er ]e com m andant m ili­ taire de TripoUtaine, Recep Paşa, de l’ attitude d’ Ismail K em al Bey, par une lettre qu’ ils adressèrent à son aide de cam p Şevket (Bey. Malheureusement, Recep P aşa ap­ prouva à son tour la conduite d’ İsmail K em al et, com m e son aide de cam p rappelait à son supérieur qu’ une parole avait été donnée, que tout avait ¡été préparé sur la base de cette parole et que le commandant maintenait son point de vue, Şevket Bey s’ écroula fo u ­ droyé par un coup d’ apoplexie. En apprenant la nouvelle, Sabahad- d ne et ses amis furent obligés de rentrer à Paris, critiqués par la Section minoritaire des Jeunes Turcs qui criaient alors sur les toits qu’ ils avaient prévu dès le début l’insuccès de cette entre­

prise. | |

, (à suivre)

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Aux bonds de

notre

H

îstoirf

Prince Sabahaddine

— VII —

FOND ATIO N D U COMITE «IN ITIATIVE PRIVEE ET

DECEN TRALISATIO N» Prince Sabahaddine, de retour à Paris, s’était reiiré dans un modes­ te logis au 96 de la rue Mont Va- lérien, recherchant d’ autres acti­ vités. D e là, il envoyait des articles à la REVUE et au .MATIN ; il donnait par ailleurs des conférences dans üne des salles de la capitale française, dans le but de rensei - gner les Français sur son pays.

D e son côté, Ahmet Riza Bey continuait ses publications métho­ diques. A cette époque, le journal OSM ANLI qui paraissait en Angle terre, fut avec le consectement de Prince Sabahaddine et grâce a Ethem Ruhi Bey, transféré en Egyp te où le Khédive Abbas Hilmi Pa­ cha consentit à le subventionner.

Cependant, l'ardeur des Jeunes Turcs résidant à Paris s’était tant soit peu émoussée. Il fallait un événement d’importance pour fou­ etter l’action et les volontés chan­ celantes. Cet événement ne tarda pas à se produire. Le Général Ah­ met Djelâlettine Pacha, une per­ sonnalité de la suite du Palais, Arif Bey, deux aides de camp du Sul­ tan, soit Ahmet Chevket Pacha et son frère Riza Pacha, le docteur Nihat Rechad Belger (homme de grande Valeur, médecin et diplo - mate très éclairé, aux idées moder­ nes, grand patriote, ami des faibles et des malades, que nous avons eu le grand malheur de perdre le mois passé), les docteurs Kerim Se bâti Bey et Bahaettin Chakir Bey

et enfin Kelekyan Efendi quittèrent Istanbul et se joignirent aux Jeu­ nes Turcs de Paris. Il faut croire qu’il y a une providence pour épau 1er èt soutenir les bonnes volontés) lorsqu’elles ont des buts louables. L ’inattendu a parfois des effets! très heureux que d’aucuns appel­ lent chance et d autres calculs des probabilités, ce qui est beaucoup plus judicieux. Dans le cas qui nous interesse, le fait est que ces nouvelles recrues de valeur ont ra­ nimé les activités parmi les mem­ bres du Comité des Jeunes Turcs de la capitale française.

Le Dr. Bahaettine Chakir qui était exilé à Erzindjan —- ville de l’Aanatolie Orientale — et sénfuit en Egypte avant de regagner Paris), entra en rapport avec Prince Saba­ haddine qui venait d’istaRer un bureau 8 Rue de Berlin grâce au Barcrn de Lormet son ami, où il avait pris l’habitude de recevoir ses propres amis. Le but de Bahaet­ tine Chakir était d arriver à faire l’union entre tous les Jeunes Turcs, et d’adopter un seul programme d’ action. La première réunion eut lieu avec la participation des mem­ bres suivants : Prince Sabahaddine, Ahmet Riza bey. Sami Zade Sezai Bey (un des grands écrivains du Tazminat qui, avec Abdùhak Ha- mi Tarhan et quelques compagnons ont formé l’avant garde de la ré­ forme littéraire) Dr. Nihat Rechad Belger, Dr. Bahaettine Chakir, Dr. Nazim, D r. Sabri, Fazli Bey, Ali Haydar Mithat Bey, Husseyin To- sun bey et Murad Bey (Frère de Halil Mentèche, qui fut ministre des affaires étrangères durant la première guerre mondiale).

Les délégués s’adressant à Prin­ ce Sabahattine le prièrent, en hom­ me éclairé, de préparer un pro - gramme d’action contenant les meilleures méthodes pouvant servir au relèvement du pays...

Prince Sabahattine en profita pour élaborer son programme basé sur les deux principes qui étaient devenus son crédo, pour les avoir

étudiés et approfondis durant de nombreuses années, ceux de « L ’ini­ tiative Privée et la décentralisa - tion». Dans ce but, il Contactait d’ une part des personnalités au courant des conditions du pays, et

faisait d'autre part des enquêtes consultant surtout Mussiris Gidis Bey, ancien membre du Conseil d’ Etat qui s’était aussi 1 réfugié en France. Par ce programme, il vou­ lait s’assurer la collaboration des éléments non musulmans, collabo­ ration qui pouvait être d’une cer­ taine utilité pour la cause à l’éran-

g»r-'A suivre)

(10)

Aux bonds de

notre

H

ístoíre

Prince Sabahaddine

, - v r a _ , j

Le mot «décentralisation» avait

été ajouté au programme que les Jeunes Turcs avaient demandé à Prince Sabahaddine de préparer, en pensant |à certains éléments m i­ noritaires nui pouvaient alors, a- voir leur influence auprès des pays étrangers. 'Ce m ot n ’ a pas été créé par lui. Il figurait dans le texte français de la première Constitution élaborée en -son temps par M ithat Pacha. |Çe mot est la traduction littérale de P expression «Ademi - Merkeziyet». Lorsque les congressistes se réunirent dans le hut de prendre connaissance de iCe program m e, le leader Abm et Riza bey ne vînt pas. On prit la décision de multiplier le texte en plusieurs e- xemplaires et de l’ envoyer à tous les membres pour leur donner 1’ occasion de bien l’étudier.

A la prochaine séance, il y eut des controverses assez scabreuses' entre les partisans d’ Ahmet Riza; et .ceux de Prince Sabahaddine. Les premiers demandaient la sup- piession du mot «décentralisa - tion» ; pour eux ceci signifiait que, le centre est t inexistant, et tant qu’ il n ’ y a pas de centre, il n ’ y a pas de r a y s indépendant. Tous les arguments toutes les ex­ plications données par le groupe adverse ne firent rien- On se dis­ persa soit disant pour en référer à Ahm et Riza b ey et rediscuter. Mais il n ’ y eut pas d’autre séan­ ce.

Prince Sabahaddine, désespé - rant d’ arriver à un accord sur ce point, créa sans tarder le «Com i­ té pour l’ Initiative Privée et la décentralisation», et entam a la pu­ blication du «Terakkî» (Le Pro­ grès). Ceci se passait en 1906. Parmi les fondateurs de ce nou­ veau Comité figuraient, le Dr. N ihat Réchad Belger, D r. Sabri Dr. Rifat, le colonel Zeki, Hiiseyin Tosun et Murad beys, l’ écrivain Hiiseyin Sirot et plusieurs autres membres actifs. , J i l

De leur côté, les partisans ad­ verses, parmi lesquels Se trou - vaient Ahmet Riza bey, l’ écrivain Sam i Pacha zade Sezai bey, A h ­ m ed S a ip 'b e y , Dr. N azim bey et le Prince Meiimed A li Pacha, se groupèrent sous la devise «U nion et Progrès», nom du Com ité qu’ j ils fondèrent à leur tour.

Prince Sabahaddine et ses amis désiraient créer une organisation : à l’ intérieur du p ays. D s com - mencèrent par y diffuser leur or­ gane de propagande, Je journal «Terakki». Tout de suite le palais s’ en inquiéta e t fit promulguer un décret défendant l’entrée de cette feuille en Turquie. Ce fut en vain, c a r le journal continuait d’ arriver et passait en cachette de main en m ain, exaltant la jeunes­ se. Un des premiers instigateurs qui encouragea la création d’ un réseau clandestin et qui réussit à le créer, fut un élève du Lycée Veta, Satvet Lû tfj T ozan. Voici ce que dit à Ce propos A hm et Be- devi Kuran, l’ auteur du m agni­ fique traité historique dont il a été question dans le premier ar­ ticle de cette r Jbrique, «M ouve­ ments révolutionnaires dans l’ E m ­ pire Ottoman et la Lutte Natio­ nale» (Istanbul 1959, Imprimerie Çeltüt) :

«Les trois groupes existant

a-lors là Istanbul, soit, celui de Sat­ vet L û tfi T o i an, celui des étu - diants de l’ école Militaire de M é­ decine et enfin en dernier lieu le groupe de l’ école Militaire de Harbiye s ’ unirent... Nous avions tous la conviction qu e le salut du pays dépendait uniquement des doctrines proclam ées par Prince Sabahaddine.

» M ais les autorités veillaient et ne nous laissaient pas travail­ ler. Le docteur M azlum Pacha, Satvet L û tfi, plusieurs camarades de l’ école Harbiye et m o i-m ê m e ,1 nous fûmes tous arrêtés et con — damnés à des peines très lour - des. Par exemple j ’avais été COIj ‘ damné (à la pendaison... D ï avait aussi d ’ autrîs jeunes qui .travail-j laient à l’ intérieur du Pays, à I*-| mir, Erzurum, Trabzon, Kastam o- nu, etc ... N ev zat B ey (je crois! qu’ il travaille Én ce m om ent à la j Chambre de Commerce de notre ville) faisait partie |du groupe des

membres actifs». i j

On a vu la confiance qu’A b - dülhamid avait placée en la per­ sonne d’ Ahm et Celâlettin Pacha lors des pérégrinations qu’ il lui fit faire entre Paris et Londres afin de convaincre le père de Sa­ bahaddine Sabahaddine lui - m ê­ me et quelques uns de ses am is pour les faire rentrer au pays-Il était parvenu alors à y déci­ der quelques-uns qui abandonnè­ rent la lutte et retournèrent dansj la capitale. L e Palais leur avait fait faire des promesses par l’ en­ tremise du Pacha. Aucune de ces promesses ne fût tenue. Ahmed Celâleddin Pacha en fût excédé. Comme par ailleurs il avait, au contact des Jeunes ¡Turcs commen cé à sympathiser avec leur lutte, il décida de s’ enfuir ¡à son tour et d’entrer dans leurs rangs. N o ­ tons que ce pacha était le frère de lait d’ Abdiil H am it. D quitta Istanbul clandestinement en com ­ pagnie de Kelekyan E fe n d ip a r la vedette «Vautour» qui était au service de l ’ ambassade de France, passa par Corfou et se rendit en Egypte où se trouvait en ce m o­ ment le docteur N ihat Reçad Bel­ ger qui avait été envoyé aux In ­ des par le gouvernement dans le but d’ étudier les maladies conta­ gieuses après avoir terminé l’ école de Médecine M ais Nihat Reçat qui en rentrant devait occuper un pos te à l’ hôpital de Beyrouth savait fort bien que des ordres avaient été donnés & son sujet, qu’ il de­ vait être arrêté dès son arrivée en cette ville. Pour cette raison il s’ était réfugié en Egypte. D ès l’ arrivée de Celâleddin P aça il se rendît à Faris avec lui.

Celâleddin P aha qui possédait une grosse fortune décida, une fois à Paris, de se faire des amis et de gagner le plus de sym pa­ thies possibles parmi la jeunesse révolutionnaire. Il fît dans ce but beaucoup de sacrifices, aida ceux qui étaient dans le besoin et ceux qui sollicitaient une aide. Ce fut de cette manière qu’ il parvint à prendre une part active dans le mouvement qu’ il avait com bat­ tue en son temps, sur l’ ordre de

son souverain. < . 1 (à suivre) t ) v '

B.

! :

de Sieves

(11)

ISTA N B U L

Aux bords de notre histoire

Prince Sabahaddine

N .d.l.r, M . de Siavès avait w n -

sacré un certain nombre de textes, récemment pa ru dans nos colonnes, jà Mevlâna.

Cette «série» avait é- carté l’attention de « IJrince Sabahaddine » dont la chronique avait été antérieurement en­ treprise. Restait le feuil­ let N o. I X — et der­ nier — qu’ avec un re­ tard dont on voudra bien nous excuser, nous pu­ blions aujourd’ hui.

— IX —

Parmi les différents groupes qui à l’étranger ou 'à Pinterieur du pays, travaillaient pour mettre fin au despotisme du sultan Abdül Hamit, celui qui déployait une ac­ tivité sociale et scentifique était le groupe que ¡présidait Prince Sa­ bahaddine.

Néanmoins, les autres frétaient pas de moindre importance ; tous étaient formés par des idéalistes décidés et endurcis qui travaillè­ rent avec le même courage dans les moments de sombres horizons. L ’interdiction demandée par le Palais pour l ’entrée en Turquie du journal «Terakki», organe du grou­ pe Sabahaddine, n’avait pu empê­ cher sa diffusion dans le pays et. principalement parmi les jeunes qui s’arrangeaient à le faire venir par le canal des bureaux de poste étran gers. Ceci amena la jeune généra­ tion fl créer (différentes organisa­ tions sous la devise «(Initiative Personnelle». La mère du docteur Nihad Rejad était même parvenue !à obtenir une promesse écrite de l’héritier présomptif Reçad Efendi en faveur du mouvement.

En ce moment, ¡1 existait déjà dans le pays, des comités travail­ lant pour (La cause, ! à Istanbul (Satvet Lütfi), Trahzon, Izmir, Damas, 1 Alaiye (à la tête le ce dernier se trouvait Alaiyeli Mah - mud Bey, négociant très connu vers 1925), et Erzurum. '

Le groupe de Cette dernière vil­ le avait été formé par HÜsyin To- sun Bey qui s’y était rendu de Pa­ ris sous l ’instigation de Pmce Sa- bahacklne, en traversant le Cauca-

Se. 1

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'

Mais Satvet Lütfi Bey fût bien­ tôt arrêté à Isanbul ; Necdet Bey, ie chef du mouvement à Izmir, de avait été formé par Hüseyin To- sun avec Sitki Bey subirent le mê­ me sort à Erzurum. Tous furent libérés lors de la proclamation de la constitution.

Néanmoins avant ces arresta - tiens, ces jeunes volontaires et leurs amis eurent le temps de tra­ vailler en faveur .de leur ! idéal. Une grande partie de la jeunesse qui étudiait dans les écoles se joi- gnet fl eux. Parmi ces nouveaux il faut mentionner Haanid "Bey (Ha- mid Olgunsu, ancien professeur & là Faculté de Lettres), ’ originaire de Crête, où il avait eu l ’occasion de lire les publications rdes Jeunes Turcs de l’étranger. Il était donc rentré dans la capitale ottomane imbu de “tout ce qu’il avait appris, et décidé à se lancer dans la tyut- te aux côttés de ses autres cama­ rades. Ses premiers contacts avec Satfet Lütfi Tozan eurent lieu en .1905. Les deux amis fondèrent a- lors, avec l ’aide d ’autres camarades (Namik Zeki Bey ex-conseiller ju ­ ridique de la Banque Centrale de

la République ¡en faisait ] partie), le ««Cemiyet’i Inkilabiye (Comi­ té révolutionnaire). Ahmed Bede­ vi Kuran ne tarda pas à faire par­ tie de ce comité d ’action.

J’ai connu Satvet Lütfi Bey et le mois passé seulement, ¡j’avais dé­ cidé de raconter pour les lecteurs de l ’Istanbul cet épisode de la vie de Prince Sabahaddine qui, comme on le voit, a joué un rôle dans no­ tée proche histoire, rôle qui sem - ble avoir -été oublié. Je me rendis chez lui au 75 de la rue Teşvikiye à Maçka. A peine eus-je passé le seuil que je me sentis immédiatement dans i ’atmosphbre ide la prériode dont nous sommes en 11310 de dé­ crût les événements. En effet, J’ ambiance, l’intérieur, les meubles, les cadres, l’aspect même de l’im­ meuble, en un mot tout ce qui m ’ entourait était dans le genre du sujet sur lequel j ’étais venu me ren­ seigner. Je fus très heureux Ü’y rencontrer Hamid Bey, présenté par Satfet Lütfi Bey. Par eux il m’ a été possible de compléter ttia documentation. Je tiens 1 ici à les remercier particulièrement, soit pour certains détails que j’ignorais et qu’ils m ’ont fournis de bonne grâ­ ce à tour de rôle, soit aussi pour les livres d’histoire et de sociolo­

gie pue j ’ai pu avoir pour ma b i­ bliothèque. '

Re venons aux Jeunes Turcs de Paris : un congrès se tint en dé­ cembre 1907. Il y’eut deux séan­ ces fort tapageuses. En fin de compte les différentes équipes dé­ cidèrent de faire cause commune et de travailler ensemble. Une dé­ claration fut publiéfe, posant les conditions suivantes : 1. — Abdi­ cation d ’Abdülhamit : 2 — adop­ tion jd’um régime constitutionnel

avec Chambre de Député et Sénat. Cette déclaration fut publiée dans les journaux suivants : Şurayı Ü m ­ met, Meşveret, Terakki trois orga - lies de propagande des réfugiés de l’étranger : le ■ journal arménien Dourouchak, et le journal Israéli­ te La Vara. Pour la première fois, tous «eux !qui travaillaient contre Abdülhamit et son régime venai­ ent d’unir leurs 'efforts. <

Peu de temps après ces événe­ ments, quelques officiers apparte­ nant à l ’armée de Roumélis (Tur- ciuie d ’Europe) commencèrent à s’agiter. Bientôt ce fut le tour de Niyazi Bey (celui qu’ on a dénom - •mé par la Suite t«le héros de la liberté» de ce retirèr sur les mon­ tagnes de Resné en brandissant 1’

éfendard de la liberté. En très peu de temps, toute l ’armée se joignit au mouvement, et en juillet 1908 le Sultan régnant fut obligé d’ac­ cepter la proclamation de la cons­ titution oui lui avait été 'ainsi im­ posée. Ainsi l ’élan donné par les Teunes Turcs, les effets de leur propagande joints à plusieurs autres sujets de mécontentement, abouti - rent à Cet heureux événement.

Pour 'ce qui est de Prince Saba­ haddine, il ne tarda pas 'à rentrer au pavs avec 3a dénouille mortelle de son ,père. A Izmir d ’abord et puis à Istanbul, on lui fit un ac­ cueil triomphal. 1

Ici se termine la partie historioue du rôlfe et des activités de Prince Sabahaddine. Dans quelque temps nous reprendrons le sujet dans le but d ’analyser sa théorie sur « L ’ ! Initiative Privée», théorie basée sur Celle de le Play.

P T 1- ' i

B. de SIAVES FIIN

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