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Celait un usage établi, qu’à céaque avènement, un certain nombre des itschoghlans du serai de Galata, de celui d ’ibrahim-Pascha et du serai' impérial, fussent incorporés dans les rangs des sipahis ou promus à d ’autres places. Les nominations ordinaires n ’ayant pas eu lieu, les itschoghlans du serai de Galata ourdi rent de secrètes intrigues. Mais avant de raconter ces intrigues et les troubles qui les suivirent, il est n é cessaire de bien définir l’organisation des pages de la cour ottomane.
On comptait trois serais : un à Andrinople, un à Galata et un à Constantinople. Ce dernier avait été fondé par Ibrahim-Pascha. favori de Souleïman, et il était plus spécialement destiné aux^enfans chrétiens enlevés à leurs parens en Bosnie et en Albanie. Les pages sortaient des trois serais pour entrer dans les corps des sipahis, ou dans les deux dernières des six chambres du palais impérial, appelées la grande et la petite chambre. Après avoir parcouru ces premiers degrés de la hiérarchie de la cour, ils étaient admis dans les quatre chambres des officiers attachés à la personne du Sultan ' ou remplissant d ’autres fonctions
1 Nassihatname, à la Bibliothèque I. II. de Vienne, n° 90. Statistique
de Ilezarfenn. Constitution et administration de l’Empire ottoman, II, p. 15-30. Mouradjca d'OliSSon, Tableau de l’Empire ottoman, VII,
Les pages du serai de Galata donnèrent les pre miers l ’exemple de la révolte. Le jour de l'avènement d’ib rah im , quelques-uns d ’entre eux firent des dé marches illégales auprès du grand-vizir, du moufti et des agas des troupes, pour obtenir de l’avancement. Dès que les pages de la grande et de la petite chambre du serai' de Constantinople en eurent été instruits, ils voulurent réunir leurs efforts à ceux de leurs ca^ marades des autres serais, et firent dans le même sens au kapouaga des représentations qui restèrent sans réponse. Une requête, qu’ils envoyèrent au grand- vizir et au moufti par un khasseki, tomba entropies mains du préfet du serai, qui la montra au kapouaga, en l’engageant à réprimer un tel désordre. Le kapou aga se rendit dans la grande chambre avec quatre- vingts sülüilii-baltadjis (eunuques blancs), quarante à cinquante portiers du serai et recrues de janissaires, et parla ainsi aux pages: « Maudits! que signifie ce » tumulte? Je vous en punirai par des coups de bâton » sur la plante des pieds. » Ces paroles déchaînèrent la rébellion qui jusqu’alors avait été contenue par la crainte. Les pages se récrièrent sur l’injure de mau dits, et se disputèrent vivement avec le kapouaga,
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/ b 2 / / ?La décision qu’on avait prise de restreindre à deux cents pages les promotions ordinaires, était loin d ’a voir ramené l ’ordre dans les trois serais. Le 24 oc tobre 1648 (6 schewal 1058), les pages du serai de Galala, à qui l’inspecteur delà ville (schehr-emini) ne fournissait pas des vivres en quantité suffisante, échap pèrent à leurs gardiens, et se rendirent à Constantinople devant le serai d ’Ibrahim-Pascha, dont les pages fra ternisèrent avec eux. L’aga des janissaires, accompa gné de la garde de la ville, vint les exhorter à rentrer dans l’obéissance, mais il dut se retirer devant leurs démonstrations hostiles. Lorsque les pages de la grande et de la petite chambre du serai impérial, à qui ceux de Galataseraï avaient écrit pour les engager à faire cause commune avec eux, eurent appris ces évé- nemens, ils se réunirent à leurs camarades : et tous en semble occupèrent l’Eltschikhan ou le karavanseraï, dans lequel autrefois on emprisonnait les ambassa deurs chrétiens. Sur ces entrefaites, mille sipahis
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İstanbul Şehir Üniversitesi Kütüphanesi Taha Toros Arşivi
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