• Sonuç bulunamadı

Les emprunts au Français dans le vocabulaire Turc et leurs rôles dans l'apprentissage du Français langue étrangère

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Share "Les emprunts au Français dans le vocabulaire Turc et leurs rôles dans l'apprentissage du Français langue étrangère"

Copied!
226
0
0

Yükleniyor.... (view fulltext now)

Tam metin

(1)

INSTITUT DES SCIENCES PEDAGOGIQUES

LES EMPRUNTS AU FRANÇAIS DANS LE VOCABULAIRE TURC ET LEURS RÔLES DANS

L’APPRENTISSAGE DU FRANÇAIS LANGUE ÉTRANGÈRE

THÈSE DE MAITRISE

Préparée par Sakine Ceylan

(2)

T.C.

UNIVERSITE DE GAZI

INSTITUT DES SCIENCES PEDAGOGIQUES

LES EMPRUNTS AU FRANÇAIS DANS LE VOCABULAIRE TURC ET LEURS RÔLES DANS

L’APPRENTISSAGE DU FRANÇAIS LANGUE ÉTRANGÈRE

THÈSE DE MAITRISE

Sous La Direction Prof. Dr. Ayşe Alper

Sakine Ceylan

(3)

Eğitim Bilimleri Enstitüsü Müdürlüğü’ne,

Sakine CEYLAN’ NIN “LES EMPRUNTS AU FRANÇAIS DANS

LE VOCABULAIRE TURC ET LEURS RÔLES DANS L’APPRENTISSAGE DU FRANÇAIS LANGUE ÉTRANGÈRE” adlı tezi tarihinde, jürimiz tarafından Fransızca Öğretmenliği Anabilim Dalında YÜKSEK LİSANS TEZİ olarak kabul edilmiştir.

Adı Soyadı imza

Üye (Tez Danışmanı): Prof Dr. Ayşe ALPER ... . Üye (juri) : Prof Dr. SunaTimurAGILDERE ……… Üye (juri) Prof Dr. Ayten ER ...

(4)

À ma famille présente et future, pour qui j’ai toute reconnaissance du ventre et envers qui je me sens redevable à tout jamais.

(5)

Ce travail universitaire porte le nom d’un auteur, certes, mais il est d’abord à prendre comme le fruit d’un effort non individuel. Nous prions tous ceux qui ont participé à sa réalisation de trouver ici la marque de notre profonde reconnaissance.

Nous remercions chaleureusement le Professeur Ayşe Alper, notre directrice de recherches, dont la responsabilité, la bonne volonté et les précieux conseils nous ont aidé à élaborer cette thèse. Qu’elle accepte nos respects et ce simple MERCI.

Nos remerciements vont, ensuite, à nos enseignants de l'Université de Gazi, particulièrement à ceux de linguistique qui ont contribué à nous faire découvrir cette discipline.

Nous remercions également les membres du jury, ces distingués prédécesseurs qui vont évaluer notre thèse. Sans leurs regards en effet, le manque de notre ouvrage nous échappera à jamais.

Nous tenons à remercier des amis et des collègues à l’Institut Français à Ankara qui n’ont cessé de nous aider à trouver les livres utiles, nécessaires à l’élaboration de notre thèse et pour la relecture de notre travail.

Enfin, vu que ce n’est pas l’habitude de mentionner les noms de tous ceux qui nous ont aidé matériellement et psychologiquement, nous leur envoyons nos respectueuses salutations.

(6)

Résumé

La présente recherche porte sur les emprunts linguistiques de nature lexicale faite à l’Université Gazi sous la surveillance du professeur Ayşe Alper, en 2013.

La thèse se compose de six chapitres principaux. L'objectif de l'étude consiste à décrire la situation de la langue française dans l’histoire et à nos jours en Turquie et d'évaluer les emprunts français dans le domaine lexical. En particulier, nous étudions les emprunts de quelques domaines d'activités spécialisés, de même que ceux de la langue générale. Nous limitons les emprunts de certains domaines tels que l’alimentaire, le vestimentaire, technologie et électronique, divertisssements, la description du caractère, la profession, quelques actions, mais cela ne veut pas dire de susciter tous les emprunts de ces domaines, car ils sont assez nombreux malgré la classification. C’est pourquoi nous nous contentons des emprunts qui sont utilisés dans la vie quotidienne par les apprenants du français. Ainsi, nous aborderons les emprunts très connus dans la vie quotidienne. Nous évaluons les catégories grammaticales des mots en cause et l'influence que peuvent avoir certains facteurs sociaux sur ce phénomène.

L'échantillon reflète l’usage des emprunts au français en Turquie, sans que les locuteurs s’en aperçoivent dans la conversation. Nous essayons de le prouver par un petit groupe de personnes âgées de 9 à 53 ans, se trouvant à l’Institut Français à Ankara. Pour eux, nous avons préparé trois enquêtes différentes; un dialogue court et deux listes de mots portant sur cinq thèmes préétablis que nous avons construits nous-même. Nous divisons les participants en trois groupes; le groupe A1, le groupe A2 et les petits apprenants. Chaque groupe va participer aux différents types d’enquêtes.

Le dépouillement du corpus a consisté à repérer tous les emprunts au français qu'ont été classés selon leurs domaines d'emploi, leur catégorie grammaticale. Subséquemment, une analyse des données en fonction des renseignements fournis dans les enquêtes, a permis d’aboutir à des resultats pratiques pour l’apprenstissage de la langue française qui font l'objet de la recherche.

(7)

Abstract

This is a detailed study of the etymology of French words used in the Turkish Language. Conducted in the 2013 at Gazi University with the supervision of Prof. Ayşe Alper

The purpose of this thesis is to pinpoint words with French roots that have migrated into Turkish and are currently in usage. The words have been inspected under different categories such as verbs, vocation vocabulary, adjectives and the like.

Despite the compartmentilization of the words, the volume great that a detailed study of all the words was not implemented as a result the focus of this study was to determine the words the are commonly in Turkish today despite being of foreign origin.

A step further was to sud categorize by thier grammar and then a detailed study of these words and thier impact on the social activities in our lives.

A questionnaire that was conducted at the French Cultural Centre on the students from different French proffiency levels namely A1,A2 and yound student group to see how many of them were aware of the roots of the words that they used on a daily basis. Three separate questionnare were used in this study.

In the conclusion section the results of questionnare and their analyisis is clearly explained. The conclusion that unconcious knowledge of the roots of these words ultimately hepls in the learning of French can be drawn.

(8)

TABLES DES MATIÈRES

RÉSUMÉ ... i

ABSTRACT ... ii

TABLES DES MATIÈRES ... iii

LISTE DES TABLEAUX ... vi

LISTE DES SHÉMAS ... vii

TABLEAU DES ABRÉVIATIONS ... viii

LISTE DES FIGURES ... ix

INTRODUCTION ... 1

CHAPITRE 1: PROBLÈMATIQUES SOULEVÉES PAR LE CONTACT ENTRE LE TURC ET LE FRANÇAIS ... 4

1.1.Objectifs ... 4

1.2. Problématique ... 5

1.3. Questions soulevées par la recherche ... 6

1.4. Généralité ... 7

CHAPITRE 2: ENCADREMENT-NOTIONNEL ... 8

2.1.Langue française dans le monde ... 8

2.2. Relations franco-turques ... 13

2.3. Aspect linguistique du milieu turc ... 19

2.4.Langue turque moderne ... 31

CHAPITRE 3: ÉTAT DE LA QUESTION ... 44

3.1. Emprunt linguistique ... 44 3.1.1. Raisons de l’emprunt ... 48 3.1.2. Processus de l’emprunt ... 52 3.2. Types d'emprunts ... 53 3.2.1. Emprunt formel ... 53 3.2.2. Emprunt intact ... 54  

(9)

3.2.3. Emprunt adapte ... 55

3.2.4. Calque ... 56

3.3. Intégration de l'emprunt ... 58

3.4. Perception de l'emprunt ... 58

3.4.1. Points de vue positifs ... 58

3.4.2. Points de vue négatifs ... 60

CHAPITRE 4: CORPUS ... 62

4.1. Échantillonnage ... 62

4.2. Déroulement de l'enquête ... 63

4.3. Listes ... 64

4.3.1. Liste des emprunts par ordre alphabétique ... 65

4.3.2. Listes des emprunts par domaines ... 71

4.3.2.1. Alimentaire ... 71 4.3.2.2. Vestimentaire et cosmétique ... 72 4.3.2.3. Divertissements ... 74 4.3.2.4. Technologie et électronique ... 74 4.3.2.5. Description de caractère ... 75 4.3.2.6. Profession ... 75 4.3.2.7. Langue générale ... 76 4.3.3 Liste grammaticale ... 77 4.3.1. Substantifs et adjectifs ... 77 4.3.2. Verbes ... 82

4.4. Étude des mots empruntés un par un ... 83

4.4.1. Liste 1 ... 89 4.4.2. Liste 2 ... 93 4.4.3. Liste3 ... 102 4.4.4. Liste4 ... 150 4.4.5. Liste 5 ... 156 4.4.6. Liste 6 ... 169

4.5. Tableau 12: Phonétique et transcription orthographique ... 176

1

(10)

CHAPITRE 5: MÉTHODOLOGIE ... 178 5.1. Dépouillement ... 178 5.2. Principes de classement ... 181 5.2.1. Domaines ... 181 5.2.2. Catégories grammaticales ... 183 5.2.3. Facteurs sociaux ... 184 5.2.3.1. Âge ... 184 5.2.3.2. Sexe ... 184

CHAPITRE 6: ANALYSE ET INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS ... 185

6.1. Introduction ... 185

6.2. Classification ... 185

6.2.1. Distribution des points des emprunts selon les enquêtes ... 185

6.2.1.1. Tableau 1. Distribution des points des emprunts du groupe A1 . ... 186

6.2.1.2. Figure 1. Distribution et interprétation des scores des apprenants selon le groupe; A1 ... 187

6.2.1.3. Tableau 2. Distribution des points des emprunts du groupe A2188 6.2.1.4. Figure 2. Distribution et interprétation des scores des apprenants selon le groupe; A2 ... 189

6.2.1.5. Tableau 3. Distribution des points des emprunts du groupe; les petits apprenants ... 190

6.2.1.6. Figure 3. Distribution et interprétation des scores des apprenants selon le groupe; les petits apprenants. ... 191

6.2.1.7. Figure 4. Comparaison de deux groupes; A1 et les petits apprenants ... 192

6.2.1.8. Figure 4. Comparaison du sexe ... 193

CONCLUSION ... 194

NOTES ... 198

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES ... 200

(11)

  LISTE DES TABLEAUX  

TABLEAU 1: TERMES MEDICAUX ... 61

TABLEAU 2: LISTE DES EMPRUNTS PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE ... 65

TABLEAU 3: CHAMP LEXICAL ALIMENTAIRE ... 71

TABLEAU 4: CHAMP LEXICAL VESTIMENTAIRE ET COSMÉTIQUE ... 72

TABLEAU 5: CHAMP LEXICAL DES DIVERTISSEMENTS ... 74

TABLEAU 6: CHAMP LEXICAL DE LA TECHNOLOGIE ET ÉLECTRONIQUE . 74 TABLEAU 7: CHAMP LEXICAL DE DESCRIPTION DU CARACTÈRE ... 75

TABLEAU 8: CHAMP LEXICAL DES PROFESSIONS ... 75

TABLEAU 9: LANGUE GÉNÉRALE ... 76

TABLEAU 10: SUBSTANTIF ET LES ADJECTIFS ... 77

TABLEAU 11: VERBES ... 82

TABLEAU 12: PHONETIQUE ET TRANSCRIPTION ORTHOGRAPHIQUE ... 176

TABLEAU 13: DISTRIBUTION DES POINTS DES EMPRUNTS DU GROUPE; A1186 TABLEAU 14: DISTRIBUTION DES POINTS DES EMPRUNTS DU GROUPE; A2188 TABLEAU 15: DISTRIBUTION DES POINTS DES EMPRUNTS DU GROUPE; LES PETITS APPRENANTS ... 190

(12)

LISTE DES SHÉMAS

(13)

TABLEAU DES ABRÉVIATIONS

ADJ. adjectif

ADIOÉLECTR. terme de l’ adio électronique

ALIM. terme de l’alimentaire AUTOMB. terme de l’automobile ART. CULIN.terme

de l’artculinaire

BIJOUT. terme de bijouterie CHARCUT. terme de charcuterie CHIM. termede chimie, chimique CHORÉGR. terme de chorégrof CF. confer, comparez.

CONFIS. Terme de confiserie CORRESP. correspondre COUR. Terme de courant COSMÉT. Terme de cosmétique

COSMÉTOL.terme de cosmétologie

COST. costume

COMMUN. communication CUIS. terme de cuisine DICT. terme de dictionnaire ESTHÉT. terme de l’esthétique FÉM. féminin

GASTR. terme de gastronomie

HABILL. terme de l’ habillement INDUSTR. terme de l’industrie, industriel

MASC. masculin

MÉD. terme de médecin MOD. terme de mode OBJ. objet

PÂTİSS. terme de pâtisserie PERS. personne

P.EX. par exemple

P. MÉTON. Par métonymie

RADIO-TÉLÉV. terme de radio- télévision

RD. république démocratique SUBST. substantif

SPEC. terme de specialité SYNON. synonyme

TECHNOL. terme de technologie TÉLÉCOMM.terme

de télécommunication VET.terme de vêtement

(14)

LISTE DES FIGURES

FIGURE 1. DISTRIBUTION DES SCORES DES APPRENANTS SELON LE GROUPE; A1 ... 187 FIGURE 2. DISTRIBUTION DES SCORES DES APPRENANTS SELON LE

GROUPE; A2 ... 189 FIGURE 3. DISTRIBUTION DES SCORES DES APPRENANTS SELON LE

GROUPE; LES PETITS APPRENANTS ... 191 FIGURE 4. DISTRIBUTION DES SCORES DES APPRENANTS SELON LE

GROUPE; A2 ... 192 FIGURE 5. COMPARAISON DE DEUX GROUPES; A1 ET LES PETITS

APPRENANTS ... 192 FIGURE 6. COMPARAISON DE SEXE ... 193

(15)

Dans toutes les langues naturelles, l’emprunt linguistique est un phénomène habituel, indispensable, fréquent et jouit d’une certaine importance puisqu’il n’est difficile pour personne de le remarquer en lisant telle ou telle œuvre de même qu’en écoutant n’importe quelle discussion. Donc, nous pouvons prétendre aisément que l’emprunt linguistique tient sa place dans tous les types de discours, de communication ou de langue, il apparaît également et sans interruption dans tous les niveaux de langue; langue soutenue, langue courante, dialecte, en d’autres termes, il continue à faire partie de la vie des gens et d’être utilisé dans la vie quotidienne soit en Turquie soit dans la plupart des pays.

Néanmoins, l’emprunt linguistique, qui nous renseigne en indiquant quelque chose non seulement sur la vie du pays d’origine mais aussi sur la civilisation de ce pays, reste sans doute un des témoins remarquables de tant d’événements politiques, économiques, artistiques, scientifiques, techniques. Il donne des indices de son époque. Lorsque l’on se rapporte à cette époque, autrement dit l’époque de la mondialisation, il est possible d’y trouver beaucoup de preuves convaincantes.

D’autre part, plus les nouvelles Technologies d'Information et de Communication se développent, plus on voit l’évolution du vocabulaire et l’on remarque l'apparition de nouveaux vocables et concepts dans les différentes langues vivantes. Ces dernières prêtent, empruntent ou forment leurs nouveaux-nés linguistiques. Pour être à la mode, les « consommateurs » adoptent et digèrent quelques renouveautés.

Au cours de son histoire, le turc a puisé dans le vocabulaire de langues d’origines différentes telles que l’arabe, le persan, le grec, l’anglais, l’allemand, etc. Le français et le turc se sont aussi influencés mutuellement pendant des années grâce aux évolutions industrielles et commerciales. Les emprunts au français se trouvent en turc avec plusieurs raisons.

(16)

Comme la langue turque a une structure linguistique de type agglutinant, on devait adapter les nouveaux termes venus de la langue française ou d’autres langues à ses lois phonétiques pour les incorporer aussi dans son système morphologique et orthographique. Cette adaptation enrichit la langue turque. Sa structure linguistique de type agglutinant nous permet d’analyser les syntagmes pour pouvoir dégager les différents morphèmes.

Durant cette étude, nous traiterons les emprunts au français dans la langue turque et nous les observerons sémantiquement et phonétiquement. Le phénomène de l'emprunt linguistique étant directement lié au contact des langues, nous nous intéressons, en ce qui a trait à l'étude en question, aux échanges entre la langue française et la langue turque qui se partageaient longtemps le même territoire. Nous évaluerons particulièrement les emprunts utilisés dans la langue turque moderne. Les emprunts, issus de ce contact quotidien entre deux langues, sont analysés en fonction de leur domaine d'appartenance, de leur catégorie grammaticale. De plus, l'étude ayant un aspect sociolinguistique, certains facteurs sociaux sont pris en compte, de façon à évaluer l'impact du profil sociolinguistique du locuteur quant à son usage des emprunts au français. À la fin de notre recherche, nous allons indiquer la preuve avec trois enquêtes et leurs analyses.

Ce qui nous a amené à examiner ce sujet, c’est le manque de ce type de recherche de nos jours. Nous avons pensé qu’il serait utile de connaître l’existence des mots transparents dans la langue turque surtout pour les apprenants du français. Au terme de ce mémoire, nous souhaitons avoir contribué à répondre plus ou moins directement aux questions souvent posées par les chercheurs du domaine, ou encore par celui ou celle qui s'intéressent le moindrement aux phénomènes du contact de deux langues et de l'emprunt linguistique.

¾ Quelles sont les problèmatiques soulevées par le contact entre le turc et le français?

¾ Quel est l’état de la langue française dans le monde?

¾ Comment l’expansion des langues et surtout de la langue française se réalise-t-elle?

(17)

¾ Quand est-ce que le turc et les Turcs ont commencé leurs relations avec le français et les Français?

¾ Quand est née la langue turque moderne?

¾ Qu’est ce que signifie l’expression “l'emprunt linguistique”? ¾ Pourquoi empruntons- nous les mots français?

¾ Quel sont les types d’emprunts?

(18)

1.1. Objectifs

La présente étude vise avant tout à faire la définition et le processus de l’emprunt en appuyant sur les points de vue des linguistes. Nous établirons ensuite un classement de différents types d’emprunts linguistiques et notre dernière partie présentera l’étude des mots empruntés au français en les examinant du point du vue phonétique et sémantique. L’essentielle de cette dernière partie constitue à lister des mots empruntés pour accéder aux modifiacations phonétiques et sémantiques.

On constate souvent, par les recherches, que les langues ne peuvent pas se suffire à elles-mêmes, c’est-à-dire qu’elles ne peuvent pas répondre à tous les besoins de communication de leurs utilisateurs sans emprunter à d’autres langues. Ceci dit, les mots d’une langue contribuent à dynamiser un autre système linguistique en s’ajoutant aux ressources de celui-ci (Loubier, 2011:5). Il en est ainsi pour le turc qui, durant son histoire, a emprunté à l’italien, au français, à l’arabe, etc. Mais les langues n’évoluent pas selon leurs propres fins, indépendamment des personnes et des groupes qui les parlent. La question de l’emprunt linguistique ne se pose donc pas d’une manière identique à l’intérieur de toutes les sociétés parce qu’elle ne suscite pas la même dynamique de rapports de forces et de pouvoir. Les causes de l’emprunt sont ainsi intimement liées aux conditions sociohistoriques, particulièrement politiques et économiques, qui font évoluer les situations sociolinguistiques. Si, par exemple, le turc a intégré un grand nombre de mots dont l’origine est française, ce n’est pas en raison d’un simple mouvement naturel d’échange entre les langues; c’est surtout parce que l’influence du français partout dans le monde au XVIIIe siècle, est arrivée également dans l’Empire Ottoman avec les Capitulations pendant le règne du Sultan Soliman, le Magnifique au XVIe siècle.

Parmi tous les vocables qui composent une langue, se glissent un nombre respectable d’emprunts linguistiques, à l´allure « étrange-étrangère ». Parfois, la langue réceptrice les assimile tant et si bien qu´ils finissent par perdre leur origine et leur sens.

(19)

Pour assurer la vitalité d'une langue, il est important de l'étudier, de la documenter, de la décrire et la faire connaître, pour contribuer à sa valorisation, tant auprès des chercheurs que des utilisateurs. De tous les thèmes fondamentaux relatifs à la question du contact des langues, c'est l'emprunt linguistique qui a davantage retenu l'attention des chercheurs.

Le turc moderne s’est rapproché de sa matrice “turcique” avec une épuration, incomplète mais quand même massive, de la langue de ses éléments arabo-persans et français et les autres langues. Mais, l’influence arabo-persane ou française est encore visible dans la langue d’aujourd’hui; dans le lexique bien sûr, mais aussi dans l’emploi des conjonctions subordonnantes, la présence de quelques préfixes et les irrégularités phonologiques. Malgré l’épuration stricte faite à la suite de la révolution linguistique en 1928 et l’épuration linguistique en 1980, la francophonie n’a pas perdu son importance. C’est pourquoi nous trouvons encore des emprunts au français en turc. En répresentant les emprunts, nous allons faire connaître ceux du français, leur histoire, et cela nous donnera l’occasion de répondre aux questions posées par les chercheurs et plus, nous allons réaliser notre objectif qui consiste à l’apprentissage et l’enseignement de la langue française.

1.2. Problématique

Lorsque deux langues influencent l’une à l’autre dans l’histoire, il existe de fortes chances que des interférences se manifestent entre ces deux langues. Selon les études sur le territoire, la langue étant dominante comme la langue cible, occupe habituellement une place prépondérante. Et le vocabulaire du français se retrouve souvent teinté de mots issus du lexique de la langue turque. Dans ce type de contact linguistique, l'emprunt prend une importance capitale. Il fait d'ailleurs partie du mode d'enrichissement et de renouvellement des langues. Dans l'ensemble, il est bien démontré que parmi les différents types d'emprunts provenant d'un contact entre deux langues, l'emprunt lexical est le plus manifeste.

(20)

Ces observations débouchent sur les deux constats, présentés ci-dessous.

1) L'histoire de l’influence du français sur plusieurs territoires et sur l’ Empire Ottoman et ce, depuis un certain temps, a même été qualifiée d'osmose et de longue histoire d'amour.

2) Partout où ces langues côtoyaient, les lexiques du français font preuve d'échanges importants et inévitables.

Dans cette étude, nous tenterons de découvrir ce que les emprunts lexicaux au français (employés par des locuteurs turcs) révèlent de la vitalité de l’apprentissage du français. On se pose certaines questions, si les emprunts représentent “un terrain favorable” à l’apprentissage du français? D'une façon plus spécifique, nous tenterons de déterminer comment les emprunts au français puissent avoir un apport positif. On pourrait identifier cela à une sorte de listes composant tous les mots venus du français. Comme les deux langues n’ont pas la même structure d’écriture et de lecture, il faut remarquer les changements phonétique et sémantique. Nous allons découvrir, tels travaux faits en classe puissent être profitables, fructueux, voire fonctionnels pour l’apprentissage et l’enseignement de cette langue.

1.3. Questions Soulevées Par La Recherche

En tenant compte de ces deux façons d'interpréter le phénomène de l'emprunt linguistique, quelques questions sont ressorties:

1) Dans quels domaines les Turcs ont-ils plutôt tendance à emprunter au français? L'alimentaire, le vestimentaire (accessoire, cosmétique ou les confections), les divertissements (voyages, sports, loisirs et passe-temps), la technologie et l'électronique ou les professions, les descriptions de caratère et la langue générale (les actions)?

2) Comment se répartissent les emprunts par rapport aux catégories de mots? Les substantifs, les verbes, les adjectifs, les adverbes et les conjonctions?

L'étude soulève la question de l'emprunt aussi bien sous l'angle du phénomène linguistique, c'est-à-dire du procédé de transfert des mots d'une langue à l'autre, que

(21)

sous celui du résultat du procédé, aussi appelé emprunt. Ces questions motivent les analyses que nous effectuerons pour observer la facilité de la langue française dans une classe pour les étudiants turcs. De plus, elles entraînent deux considérations dont il nous faudra tenir compte:

1) Il existe un nombre très important de thèmes qui méritent d'être étudiés dans le contexte de l'emprunt linguistique.

2) L'emprunt peut concerner toutes les dimensions de la langue (le lexique, la sémantique, la morphologie, la syntaxe, la phonétique, etc.), comme l'explique d'ailleurs Louis Deroy:

Quand on parle d'emprunt linguistique, c'est d'abord aux mots que l'on pense. Il n'est besoin, en effet, d'aucune science ni d'aucune préparation spéciale pour en reconnaître un certain nombre. Les mots constituent d'ailleurs la majeure partie des emprunts. Mais, outre les mots, les langues peuvent emprunter aussi des morphèmes, des phonèmes, des accents, des sens, des tours syntaxiques. Il est permis d'affirmer que tous les éléments d'une langue sont empruntables. Mais tous ne s'empruntent pas avec la même facilité: plus l'élément est lexical, plus il est empruntable, mais plus il est grammatical, moins il est empruntable. (Deroy, 1956: 67).

Puisqu’il existe les différentes approches pour étudier la question, nous avons délimité nos observations sur l'emprunt de nature lexicale.

1.4. Généralité

Il ne faut pas chercher bien loin pour se rendre compte de l’influence du français tant dans l’Empire Ottoman qu'en Afrique ainsi qu'ailleurs dans le monde. L'importance et l'existence de la langue française ont fait en sorte que ce phénomène est devenu pratiquement incontournable dans de nombreuses langues. De façon naturelle, chaque langue recourt à des mots puisés dans le vocabulaire. Cela dénote en fait une saine

(22)

vitalité. Denis Vaugeois ne craint pas d'admettre le fait qu'aujourd'hui «les emprunts continuent de se faire, au grand désespoir des puristes. Le dernier mot appartient toujours au peuple. C'est lui l'ultime maître de la langue.» (Vaugeois, 1996:1).

C'est dans l'optique d'une langue dominante en contact avec une autre langue nationale que nous avons réalisé cette étude sur l'enseignement des emprunts faits par les apprenants turcs connaissant ou apprenant la langue française. Elle se fonde sur les sources pertinentes qui traitent des thèmes suivants.

1) L’expansion des langues et du français dans le monde 2) Les relations franco-turques

3) L’aspect linguistique du milieu culturel turc 4) Le passage à langue turque moderne

5) Les emprunts linguistiques.

Nous caractérisons l'emprunt selon les définitions qu'en donnent certains chercheurs et nous présenterons des ouvrages qui traitent de la question sous l'angle de ces thématiques.

(23)

2.1. La Langue Française Dans Le Monde “L’expansion des langues et du français”

Nous allons commencer notre travail en y présentant la langue française dans le monde mais nous avons pensé qu’il serait avantageux de commencer par l’expansion des langues et du français.

Il y a plusieurs causes à l’expansion qui sont de différentes natures mais interdépendantes. Les causes linguistiques jouent un rôle primordial; par exemple, les structures d’une langue, qui peuvent rendre son acquisition difficile pour certains usagers. (Klinkenberg, 2008:9 ).

L’expansion économique, plus déterminante, est un second type de causes. Le sort du français au XVIIIe siècle, et celui de l’anglais dans les communications contemporaines portent partiellement à ce type de cause. Ce facteur devant l’anglais a certainement été rencontré tout le temps, mais nous constatons que la domination linguistique est liée à deux phénomènes plus récents: le rôle de la technologie et surtout la tertiarisation de l’économie.

Un troisième facteur est la politique internationale, susceptible de faire évoluer les rapports de force entre groupes linguistiques. La politique intérieure des États et à l’officialisation des langues qu’ils tiennent: l’expansion d’une langue peut ainsi être favorisée par sa normalisation, et par les institutions ou les équipements dont elle se voit dotée, est vue comme la quatrième cause.

Une cinquième cause est la nature psychologique et sociologique. Elle est difficile à décrire, mais elle a aussi un rôle important. En effet, on peut la définir en résumé comme une compétition des langues. Puisque parfois une langue parlée ne peut pas remplir certaines fonctions qu’elle forme. Donc, elle devient de plus en plus faible, et plus souple face à cette concurrence. La dernière cause de l’expansion est le facteur démographique lié à des faits économiques comme; la misère, la colonisation, la

(24)

Quant à l’expansion de la langue française, on la distingue en cinq types aussi. Celle de première est l’expansion “interne”, dans les zones européennes (françaises ou contigües à la France), où se pratiquaient des parlers gallo-romans; ce qui signifie un mouvement qui se mélange avec celui de la standardisation de la langue, sur la base de dialecte d’oı l. Ce mouvement concerne le berceau français, et il affecte l’Occitanie et les zones qui impliquent la Belgique traditionnellement romane, ou Wallonie, la Suisse romande et le Val d’Aoste. Il n’a laissé subsister qu’une diglossie standard-dialecte, diglossie prise d’assaut au XXe siècle et présentant à ce jour des visages fort divers.i

La deuxième type d’expansion, dans le zones européennes où se pratiquaient des parlers non gallo-romans ou non romans a également de différentes situations: dans ce pays à tradition centralisatrice qu’est la France, l’expansion du français a laissé subsister maintes minorités, dont le statut a souvent été précaire; hors de France (Klinkenberg, 2008:10), donc elle a touché, à des époques différentes et avec des résultats variés, Bruxelles, la Belgique orientale germanophone, la Flandre, le grand-duché de Luxembourg.

Nous rencontrons l’expansion coloniale liée à des situations d’installation ou d’importation comme la troisème. La quatrième expansion est coloniale aussi mais est liée à des situations de superposition; ces deux expansions sont la première base de colonisation au XVIe-XVIIe siècle: le cas le plus distinct est celui de l’Amérique française, dont le Québec et L’Acadie sont les héritiers. L’expansion coloniale de cette époque est fondée sur l’esclavage. Et le mot francophonie est né dans ce milieu en 1880 grâce à un geographe français Onésime Reclus et il est entré dans les dictionnaires vers 1930. La colonisation, l’esclavage et les contacts de langues qui en résultent, ont créé une variété de nations, créoles qui se partagent deux grandes zones géographiques: la zone américano-caraı be – avec la Louisiane, Haı ti, les Antilles, la Guyane – et la zone de l’océan Indien, avec la Réunion, Maurice et Rodrigues, les Seychelles.

À partir de la seconde vague de colonisation, au XXe siècle, le multilinguisme et la diglossie continuent la norme, comme en Afrique. (Mais dans ce continent il ne faut pas oublier la stiuation du Magreb et celle des pays d’Afrique subsaharienne. Il y reste

(25)

une autre langue c’est l’arabe qui change les données du problème; dans les seconds, le français est généralement seule langue officielle, mais il est utilisé à côté d’un grand nombre d’autres variétés dont certaines comme les “langues nationales” peuvent avoir un statut privilégé). Le cinquième type d’expansion prend la forme, cela signifie la diffusion du français au Moyen âge où il y a des interférences lexicales affectant l’anglais, l’allemand, l’espagnole, l’italien et le portugais.

Nous pouvons dire qu’à partir de XVIe siècle, le français avait un grand terrain dans le monde. Quant à la situation recente de la langue française, comme plusieurs langues du monde elle est affaiblie contre son concurrent anglais. D’après Laponce (1984, 200:57) , il faut énoncer deux règles générales, qui émergent de l’examen de diverses situations de concurrence des langues, et qui sont valables au niveau du village, de la région et de l’État comme celui du monde: 1) les langues en contatct forment des hiérarchies où les plus fortes éliminent les plus faibles ou bien les rendent périphériques (voir ici même la contribution de L-J. Calvet); 2) la meilleure stratégie de survie d’une langue de second rang est de se concentrer dans un espace géographique et d’obtenir le contrôle du gouvernement- local, régional, ou national- que permet cette concentration.ii

Nous savons bien qu’il y a des miliers de langues parlées dans le monde soit comme une langue officielle adoptées par les Etats soit avec une reconnaissance internationale. Donc, elles sont dictées non seulement par le nombre et l’importance des États concernés mais aussi par le nombre d’émetteurs pour lesquels elle compose la langue naturelle ou la langue imposée par les aventures de l’histoire. Il est admis que le chinois est la première langue parlée face à l’anglais ensuite vient l’espagnol et le français s’installe au neuvième rang. Le français est une langue parlée dans 29 pays officiellement. D’après la recherhe en 2006 de l’Organisation internationale de la Francophonie il y a 200 millions francophones 72 millions de “francophones partiels”. On distingue les deux catégories de partenaires: un “ francophone complet” est capable de faire face aux situations de communication courante et un “francophone partiel” à des situations de communication limitées. Dans le rapport de 2005, l’OIF considérait le nombre de francophones à 175 millions, dont 115 millions parlant couramment la langue.

(26)

En zone européenne; la Belgique, la Suisse, le Luxembourg, le Val d’Aoste sont des zones où le français est parlé comme langue nationale. Le français est langue officielle en zone africanophone; le Mali, le Niger, le Sénégal, le Burkina Faso, la Guinée, la République du Congo, le Congo RD. Le français est deuxième langue en zone arabophone; le Maroc, la Tunisie, l’Algérie etc. Le français est la langue de culture en zone créolophone; la Dominique, Saint-Lucie, la Guyane, la Guadeloupe, la Martinique, la Réunion.

Dans les zones européennes, arabophone et africanophone l’apprentissage est fait en français mais dans la zone créolophone il y a des apprenants du français ayant un niveau de connaissance bon de la langue française c’est à dire une connaissance basique de la langue.

La fortune de l’enseignement du français est lié aux mouvements économiques, sociaux et culturels qui affectent aujourd’hui l’ensemble des sociétés et des langues: mondialisation, nouvelles Technologies, nouveaux concepts (compétences, standards…). Ces mouvements concernent au premier chef l’enseignement du français langue seconde ou étrangère car c’est sur ces terrain que les enjeux économiques et stratégiques sont le plus aigus (cf. Graddol, 1997).

Mais ils touchent aussi l’enseignement du français dans les pays et régions où il a un statut dominant indiscutable: les régions francophones de Belgique, du Canada et de la Suisse ainsi bien sûr, qu’en France. C’est pourquoi l’apprentissage de la langue contient des réalités différentes selon le statut que lui a reconnu un territoire donné. Même pour les États et gouvernements membres, associés ou observateurs de la Francophonie, l’enseignement du français change considérablement. Le français est la première langue parlée comme en Belgique et au Canada la langue principale de la scolarisation comme dans de nombreux pays d’Afrique subsaharienne par exemple; au Bénin, au Congo, au Gabon au Mali etc, pour lesquels on parle parfois de “langue seconde” à propos du français.

(27)

Le français peut également être une des langues essentielles de l’enseignement secondaire ou supérieur comme en Afrique du Nord, par exemple; au Cameroun, aux Comores, au Maroc, au Mauritanie, au Rwanda une langue étrangere parmi d’autres, avec parfois un enseignement précoce ou de type bilingue.

Selon ces différences, on distingue les apprenants en français et des apprenants du français. L’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE) dirige et homologue 250 000 élèves ne sont pas français dans 450 établissements (Wolff, 2008- 2010 et 2011: 26).

Dans les pays d’Afrique, anciennes colonies françaises, l’éducation se fait dans la langue française avec les langues locales. Dans ce cas le français a un statut de langue officielle, co-officielle ou administrative qui est enseigné dès la primaire. Le français langue seconde est aussi la langue d’enseignement, surtout dans le supérieur comme au Maroc, au Liban, en Égypte.

2.2. Les Relations Franco-Turques

Après avoir dressé un rapide apperçu de l’expansion des langues et du français, nous allons voir dans cette partie les relations entre la France et la Turquie sans trop entrer dans le détail qui va nous aider à relever les mots transparents. Notre but dans cette partie est de présenter les relations politiques, économiques et linguistiques pour faciliter la compréhension de l’utilisation des mots français dans la langue turque.

Au XIe siècle où l’Occident était seulement l’Empire Byzantin et les cités commerciales méditerranéennes comme Venise, Gênes a été le début des relations turques avec les occidentaux (Alper, 2004). Mais, selon les recherches que nous avons faites sur les premières relations franco-turques, c’est à partir du XVIe siècle que le terrain devient plus solide. On sait que les premières relations franco-ottomanes ont un caractère politique. Dès 1525, la France avait ses représentants permanents auprès de l’Empire Ottoman (Akıncı, 2003:7).

(28)

Cependant, pour régler une affaire définie, les sultants se limitaient à envoyer en France des représentants provisoires dont on connaît Mahmut Bey (1559), İbrahim Bey (1569) et Ali Çavuş (1599 et 1617) (Kuran, 1968:168). C’est à la fin de la Guerre de Cent ans iiique la France a établi son unité. L’Allemagne forme son unité avec le but de devenir un empire en agrandissant ses territoires soit par la guerre et soit par l’héritage. François 1er roi de France et Charles Quint se sont longtemps regardés dans leur champs de bataille, en Italie. Charles Quint, le nouvel empereur d’Allemagne, possédait des territoires immenses avec frontières de ce qui sera plus tard la France. Il voulait prendre la Picardie et la Bourgogne qui sont sous le rènge de François 1er et il a pu obtenir secrétement l’alliance du roi d’Angleterre.

À la fin de la guerre de deux rivaux, en 1520, Charles Quint a capturé François 1er roi de France à la bataille de Pavie, l’a fait prisonnier une année à Madrid en Espagne (Gümüş, 2009:108). Or, grâce à l’aide de Sultan Ottoman, Soliman le Magnifique, le roi de France est libéré en 1526. La France étant en faveur de l’Empire Ottoman, ce dernier et la France nouent de fortes alliances diplomatiques contre Charles Quint. Donc, l’Empire Ottoman et La France se battaient contre un ennemi commun: l’Empereur Charles Quint. La guerre de Crimée contre la Russie au XIXe siècle, le Pacte Tripartite en 1939, au début de la Seconde Guerre Mondiale, et de nos jours, l’alliance au sein de l’OTAN en sont des exemples contemporains des relations entre la France et la Turquie.

Avec cette alliance intime entre les deux pays, l’Empire Ottoman a signé un accord “Les Capitulations”, en 1535, qui donnent à la France la prépondérance commerciale et ainsi les bateaux de commerce français avaient le droit de naviguer librement dans la Méditerrannée en dressant le drapeau du sultan. Aux port méditerrannéens, les Français commencent à construire des régies comme des bureaux de transport, des écoles, des missions religieuses etc. (Gümüş, 2009:109) . Les relations se sont de plus en plus rapprochées entre 1525 et 1544, avec huit ambassadeurs du roi chez le Sultan et cinq ambassadeurs du Sultan à Paris. À cette époque-là, nous voyons l’immigration d’une grande colonie française à İstanbul et à İzmir.

(29)

Quant au XVIIIe siècle, au fur et à mesure la culture française est connue grâce aux ambassadeurs ottomans surtout à Yirmisekiz Çelebizade Mehmet Efendi, son fils Said Çelebi et l’installation des Jésuites à Galata dans le monastère Saint-Benoît et la fondation d’une école française. Les Capucins ont construit un Collège de Traducteur à Beyoğlu appelé “Diloğlanları”qui est mis au service de l’Empire Ottoman pour fournir la communication en français.

L’école de Saint- Georges en 1745 et le Lycée de Galatasaray 1868 étaient le centre de connaissance de la culture française pour les élèves étrangers et turcs. L’idée des voyages d’études des turcs en France s’est repandue pendant le règne de Mustafa III et celui d’Abdülhamit I. Hüseyin Rıfat Paşa, Ahmet Bey, le Colonel Abdullatif et Ethem Paşa étaient des étudiants qui ont été envoyés en France à l’âge de 12-13 ans, accompagnés d’un surveillant turc pour mieux connaître la langue et la culture françaises. Plus tard, l’Ecole Ottomane (Mekteb-i Osmanî) a été ouverte à Paris par la Turquie en 1859. Néanmoins, après quinze ans elle a terminé par fermer ses portes en 1874 ( Alper, 2004:126-127).

Nous constatons que le XVIe siècle était une période très importante dans l’histoire de France d’une part économique et politique et d’autre part linguistique. Grâce aux Ottomans et aux Turcs, le français est devenu une langue internationale et a vécu une période brillante. Le roi François 1er a construit le Collège de France et l’imprimerie royale pour protéger les savants. Ce changement a donné l’occasion au français de s’imposer de plus en plus comme langue scientifique et comme langue d’enseignement tout au long du XVIIe siècle.

En 1637, nous rencontrons l’un des premières essais philosophiques Le Discours de la méthode de René Descates qui est écrit en français et non en latin, ce fut une étape importante dans l’histoire de la France. François 1er a attribué une grande importance à la langue, à la culture, à la réorganisation de l’Etat. Ainsi, le français s’enracine plus dans d’autres langues, et trouve une place dans l’Empire Ottoman avec les réfugiés qui sont arrivés avec toutes leurs connaissances et leur savoir-faire. Ils ont emmené aussi de nouvelles techniques surtout dans le secteur du textile et de

(30)

l’impression. Dès 1439 on pouvait ainsi imprimer dans l’Empire Ottoman mais les autorités religieuses musulmanes s’y sont opposées.

Malgrè les oppositions, très rapidement le français allait devenir l’une des principales langues parlées par les Ottomans, surtout par la bourgeoisie d’abord, puis par les commerçants. En 1534, un accord François Ier de France et Soliman le Magnifique grâce auquel les commerçants français s’installent dans l’Empire en payant peu d’impôts. Les bureaux et régies de contacts se sont propagés partout; à İstanbul, à İzmir, Antalya, Adana, Hatay, Beyrut. Donc, le français devient une langue très vivante surtout grâce aux commerçants qui se trouvent dans ces villes.

Le français n’a pas été servi jusqu’au XVIIIe siècle dans les écoles parce qu’il était interdit d’enseigner les langues occidentales dans le medresse, établissement de l’enseignement de la religion. Les musulmans qui faisaient des études dans d’autres écoles aussi obéissaient à cette régle. Vers la fin du XVIIIe siècle, avec l’avènement de Selim III et la création de nouveaux établissements d’enseignement, cette interdiction est levée. Et pour la première fois avec l’ouverture de l’Ecole d’Artillerie en 1774, le français est devenu une langue obligatoire dans le programme de l’enseignement.

Au début du XIXe siècle, dans les territoires ottomans plus de trois millions de personnes parlaient le français qui devenait alors une des quatres langues de l’Empire aux côtés de l’ottoman, de l’arménien et du grec. On parlait français dans les rues, dans les villes portaires même dans les villes loin de la mer (Gümüş, 2009:110-111). Avec l’accession du Sultan Mahmut II et l’abolition du Corps des Janissaires, a été adopté, en 1928, le principe que le français serait enseigné à l’Ecole militaire médicale, par des professeurs français ou par des professeurs européens ayant une excellente maitrîse de cette langue. À cette époque, les ouvrages ayant trait à la profession militaire, “Fenni Muhasara” ( l’Art des Sièges) et “Fenni Lağım” ( l’Art des Mines) du Maréchal Vauban ont été traduits du français en turc et imprimés par l’imprimerie de l’Ambassade de France et İstanbul (Rinaldo, 2009) .

En conséquence, la langue française a été considérée comme une langue diplomatique. Et le français commence à devenir une langue dominante dans la vie

(31)

sociale. Nous pouvons trouver des billets de banque, de nombreux journaux et autres publications, de nom de rues même dans de petites villes de province les pancartes des échoppes voire les avis officiels étaient en français. De nombreuse écoles catholiques ont vu jour. Jusqu’en 1914 le français a gardé une bonne position dans le monde. À l’egard de l’expulsion des commerçants levantins (étrangers nés en Turquie ayant la plupart gardé leur nationalité d’origine),iv après l’entrée en guerre, la triste période pour le français commence. Pendant cette épisode, nous voyons de grands changements de population en raison de l’influence sur la position de langue française en nouvelle République Turque.

Comme il y avait beaucoup de Levantins et autres minorités, surtout juifs, arméniens et grecs dans deux grandes villes İstanbul –déchue de son rôle de capitale- et Smyrne- donc, ces deux villes sont restées encore francophones. Pendant ce temps-là, les minorités quittaient les petites villes de province même lors qu’il s’agissait de villes fondées par les Français et par les italiens comme Zonguldak, Yeni Foça, et les réfugiés arrivaient des Balkans. Ces réfugiés, souvent d’origine rurale, ne connaissaient pas le français et une partie ne parlait même pas turc.

D’une part la langue se répandait rapidement, d’autre part la culture, la littérature, la civilisation et la burocratie françaises se sont adaptées dans la vie quotidienne. Pour les écrivains français tels René de Chateaubriend, Alphonse de Lamatine, Gérard de Nerval, Pierre Loti qui visitent la Turquie, les insipirent l’atmosphère fantastique et exotique du pays. De plus, Molière, Montesquieu au XVIIe siècle, et Victor Hugo au XIXe siècle ont influencés les valeurs et les moeurs du peuple turcs en écrivant leurs ouvrages.

En 1928, avec le passage de l’aphabet arabe à l’alphabet latin, la langue turque est déclarée “langue nationale et unique”. On interdit l’usage d’autres langues et les cours de turc ont été appropriés. Ce développement a rendu obligatoire la transformation des noms, des villes, des rues, des gens en turc. Par exemple; en 1930, Constantinople devient officiellement İstanbul, “Smyrne” İzmir, “Rodosto” Tekirdağ “Angora” Ankara, etc. Les noms des compagnies doivent être indiqués seulement en turc, ainsi que les noms de famille, même pour les minoritaires. « Crespin » devient

(32)

« Krepen », « Eugénie » devient « Öjeni », « Bazar du Levant » devient « Bazar dü Levan » ou encore le « Bon Marché », « Bonmarşe ». Avec les réformes, les noms turcs qui étaient écrits phonétiquement en français, prennent la forme que l’on connaît aujourd’hui : « Tidjaret Han » « Ticaret Han », « Stamboul Jeni Han » « İstanbul Yeni Han », « Balouklou » « Balıklı », « Djémal Pacha » « Cemal Paşa », etc.

Malgré cette grande modification, le français n’a pas tout à fait disparu avant la Deuxième Guerre. En effet, le traité de Lausanne de 1923 reconnaissait une seule langue nationale à la Turquie, mais imposait trois langues officielles pour les minorités ethnico-religieuses reconnues, soit l’arménien pour les Grégoriens, le grec pour les Orthodoxes et le français pour les juifs. Ces minorités avaient le droit d’utiliser ces langues au sein de leur communauté pour l’instruction privée, les journaux et autres publications, et pour la religion. (Rinaldo, 2009)

Au fur et à mesure, le nom des rues et, petit à petit, les journaux disparurent, l’ottoman transformé en turc moderne abandonne de nombreux mots d’origine persane ou arabe, pour les remplacer par des mots de français avec une phonétique turque. Ainsi aujourd’hui, il n’est pas rare d’en trouver dans le langage moderne: tablödot (table d’hôte), röleteknik (relais technique), kontrindikasyon (contre indication), tüp (tube), tirbuşon (tire-bouchon), klasör (classeur), laboratuvar (laboratoire), vestiyer (vestiaire), etc.

Quand nous venons vers 1964 et 1974, les crises chypriotes successives occassionnent une nouvelle baisse dans l’usage de la langue française. Car, les orthodoxes hellénophones d’İstanbul, nombreux commerçants dont la majeure partie était francophone, sont exilés vers la Grèce. Depuis le rétablissement de la démocratie par les militaires dans les années 80, la langue française continue encore à perdre sa rigueur comme dans tous les anciens territoires ottomans, et plus largement dans le reste du monde, contre la langue anglaise. Et depuis les années 90, le français n’est même plus enseigné à l’école publique. La France et les autres pays francophones du continent ne font pratiquement rien pour la continuation de la présence du français en Turquie. La Belgique et la Suisse n’ont même pas de représentation culturelle à İstanbul ou dans la capitale, Ankara. De plus, la politique actuelle de la France envers la

(33)

Turquie, dévalorise l’usage du français, et de moins en moins les turcs s’intéressent à apprendre cette langue.

Dans les anciens territoires ottomans, la situation est à peine mieux. Le français n’a pas disparu ou presque en Grèce, Serbie, Monténégro, Albanie, Macédoine, Egypte, Chypre, Syrie, Libye, Arménie, Géorgie, Crimée, Moldavie et Bessarabie. Il survit encore en Algérie, Tunisie, Liban et, dans une moindre mesure en Bulgarie et Roumanie.

Aujourd’hui, nous ne percevons que dans les grandes villes turques, il y a les anciennes écoles religieuses (écoles franco-turques) qui donnent encore un enseignement essentiellement en français. Il y a aussi des écoles privées des minorités arméniennes, grecques, juives ou l’on enseigne parfois le français, et dans des écoles étrangères (françaises, américaines, anglaises, autrichiennes, etc.) et évidemment des écoles privées turques. Le français est aussi dispensé dans certaines universités publiques ou privées. Un seul journal édité en français existe encore (Aujourd’hui la Turquie), mais on compte plusieurs publications comme « L’Echo du Bosphore » ou «Présence». Enfin, İstanbul a aussi sa maison d’édition francophone installée à Beylerbeyi. Malgré la chute vertigineuse de la position de la langue française en Turquie, certaines villes comptent un nombre important de Francophones, comme İstanbul. Il est estimé qu’il y a au moins 450 000 francophones. İstanbul serait alors non seulement la ville la plus francophone de Turquie, mais également de toute l’Europe Orientale.

(34)

2.3. L’aspect Linguistique du MilieuTurc

Les relations diplomatiques et culturelles ont commencé au XVIe siècle entre la France et la Turquie, avec ces deux relations les langues et les cultures. Donc, les Turcs ont déjà adapté plusieurs mots français. Mais jusqu’à ce qu’elle rencontre des mots français, c’est-à-dire pendant l’Emprie Ottoman, la langue turque avait subi l’influence massive de l’arabe classique et du persan. Comme l’Empire Ottoman comportait autant de peuples, Turc, Kurdes, Arméniens, Tcherkesses, Géorgiens, Lazes (cf. Yağmur, 2001), nous pouvons dire que l’Empire était multinational, multilingue et multiculturel.

“L’élite ottomane dirigeait les affaires de l’Empire dans une langue turque savante et envahie de mots arabes et persans appelée le “turc ottoman”. La langue officielle était le persan que les Ottomans utilisaient comme langue des arts et de la littérature (le Divan), de la diplomatie et l’arabe était la langue de la religion et de la loi coranique. D’autre part, le peuple turc parlait le turc, synonyme de “grossièreté” et “rusticité”, n’était réservé qu’à des fins administrative locales”. v

En Anatolie, différents centres de culture se sont formés, tels Konya, Sivas, İznik, Edirne, Bursa et enfin İstanbul (la fin de XVe siècle). Ces villes sont devenues les points de contacts entre le monde musulman et le monde chrétien où les mederesses ont été fondées pour l’enseignement du Coran, le droit, la science, la langue arabe et la littérature persane. Les savants arabes et persans y venaient pour enseigner, cependant les étudiants turcs partaient pour la Syrie, l’Egypte, la Perse afin d’élargir leur savoir (Semercioğlu, 1979:27). La Littérature Turque en Anatolie loin de la littérature d’Uygur est née pendant ce temps-là. La conversion des Turcs en Islam a occasionné la naissance d’une littérature différente sur le plan des rythmes, des formes poétiques, des genres littéraires ainsi que le plan de la sensibilité et de la conception du Monde.

La langue s’est modifiée. Les traces de l’ancienne littérature ont survécu dans la littérature populaire. La littérature propre aux élites intellectuelles a subi l’influence de la littérature persane et arabe. Ainsi, tous ces échanges entre l’Empire Ottoman et le monde arabe et persan obtient deux types de littérature; la littérature classique avec un

(35)

genre littéraire élitiste et la littérature populaire avec un caractère religieux dans la langue arabe et persane jusqu’au XIXe siècle. Au XIXe, les Anglais et les Hollandais préfèraient s’occuper du Nouveau Monde, pendant que la France s’est inclinée vers l’Orient et à cette époque-là la culture et la langue françaises y dominaient. De plus, l’Empire Ottoman a commencé petit à petit à s’ouvrir vers l’Occident au dernier quart du XVIIIe siècle (Ekrem, 2008). Parce que l’image théocratique musulmane qui règnait depuis le XVIe siècle, de plus en plus perdait sa valeur.

Au cours de la deuxième moitié du XIXe siècle, la valeur des voyages d’Orient en Occident augmente et elle renforce les relations entre des pays. À cette époque, la France, l’Italie, l’Allemagne, mais aussi la Russie et les pays scandinaves sont connus comme les pays le plus visités. Le but des relations de voyage du XIXe siècle est de faire connaître aux Ottomans les pays occidentaux en observant et en décrivant les sociotechnologies de l’Ouest.

En 1699, avec le traité de Karlowitz, l’Empire Ottoman perd pour la première fois une partie de ses territoires. Les Ottomans commencent à se poser des questions: l’armée ottomane a-t-elle perdu sa supériorité? Il leur faut bien accepter que les « infidèles » les ont surpassés en matière militaire. Il est donc nécessaire de moderniser l’armée, à l’exemple des armées occidentales. C’est la première ouverture vers l’Occident, le début d’un occidentalisme imposé par la nécessité militaire. Donc, la perte de territiores en Europe, et l’affaiblissement face à la superiorité évidente de l’Europe et avoir l’idée de profiter des techniques scientifiques et militaires de l’Occident incite l’empire à se réorganiser.

Au XIXe siècle, l’Empire Ottoman devient l’« homme malade » de l’Europe. Au début du siècle, l'Empire Ottoman se trouve dans une situation agonisante sous le règne de Sultan Selim III à partir de 1789 à 1807, jusqu’à la période de Sultan Mahmud II. Mais après ce dernier, les réformes efficaces sont finalement sont mises en place dans l'empire entre 1839 et 1876. Cette période s’appelle “ l’époque des Tanzimat”. Le mot “Tanzimat” est la forme plurielle du substantif arabe “tanzim” dans le sens “mise en ordre”, “réorganisation”.vi Parallèlement, pour les intellectuels et les écrivains du temps, l’Empire Ottoman où l’imprimerie est venu 300 ans plus tard, avait besoin de ces

(36)

réformes non seulemet pour se moderniser mais aussi pour connaître les droits et les résponsabilités du peuple en tant que compatriote (Korkmaz et Gariper, 2011: 56-47) . Avoir l’héritage de la tradition classique et populaire n’étaient pas du tout un obstacle aux goûts littéraires et aux mouvements de l’Ouest, particulièrement de la France pour les hommes de lettres du dix-neuvième siècle.

Les relations franco-turques qui se serrent au XVIIe siècle, continuent à se développer avec les relations culturelles et littéraires surtout chez les intellectuels ottomans qui s'efforçaient de se moderniser. Par rapport aux autres, l’influence littéraire française était prédominante et a duré cent ans à travers la littérature occidentale.

Le Tanzimat accomplit un mouvement de renouveau culturel sous tous les aspects: de la naissance de la presse à la modernisation de l’enseignement, de la transformation des genres littéraires traditionnels à l’adoption et l’adaptation des apports littéraires européens comme le théâtre et le roman. Nous constatons que les aspects desirés dans un style européen se sont modelés plutôt dans une grande partie du système français. La littérature de Tanzimat se divise en trois; la Littérature de Tanzimat, la Littérature de Servet-i Fünun et la Littérature de Fecr-i Ati. Les artistes de la littérature de Tanzimat ont visé à se moderniser pour résoudre les problèmes d’ordre social alors que ceux de la littérature de Servet-i Fünun fait de l’art pour l’art et ceux de la littérature Fecr-i Ati imitent les écrivains de la littérature de Servet-i Fünun, en y intégrant les influences des romantiques et des symbolistes.

Pour les auteurs de la première période du Tanzimat, la littérature était une sorte d’instrument pour connaître la vie moderne, et la traduction était le moyen de mieux connaître les œuvres françaises dans lesquels on peut trouver en même temps le style de vie occidentale. Les ambassadeurs envoyés en Europe durant le temps de Damat İbrahim Pacha sont la base des premières sérieuses relations occidentales. Les premières traductions faites sur l’intervention de l’un de ces ambassadeurs Yirmisekiz Çelebi Mehmet Efendi (on l’appelle 28 car dans sa jeunesse, il a fait partie du 28e régiment des Janissaires vii), premier ambassadeur de Paris, concernaient des œuvres militaires tels que “Fenni muhasara” (l’Art de Sièges) et “Fenni Lağım” (l’Art des Mines) de Maréchal Vauban. Cette série est continuée de livres de mathématique et médecine.

(37)

Les réformes dans la littérature sont devenues indispensables. Largement, les réformes littéraires peuvent se grouper dans deux domaines :

• les changements apportés à la langue Ottomane, littérature écrite;

• l'introduction dans la littérature Ottomane de genres auparavant inconnusviii.

Suite à ces réformes en langue littéraire, les auteurs cessaient quittaient d’utiliser les mots et structures grammaticales tirées du persan et de l'arabe parce que la langue turque ottomane perdait sa valeur. Par ailleurs, la tradition de littérature folklorique turque d'Anatolie, loin de la capitale Constantinople, était perçue comme un idéal. En conséquence, beaucoup de réformistes ont reclamé la littérature écrite en évitant la tradition de Divan et en s’orientant vers la tradition folklorique. Nous pouvons voir la première déclaration célèbre du poète et du réformiste Ziya Paşa (1829–1880).

En même temps cet appel révèle le premier pas de la conscience nationale. C’est à l’époque de la deuxième moitié du Tanzimat et de la littérature de Tanzimat qu’a débuté la publication du Journal “Tercuman-I Ahval” en 1860. Cette littérature est basée sur une conception de l’Art, inspirée par l’Occident et développée par les artistes formés dans la culture occidentale. On observe donc la naissance de nouveaux genres littéraires introduits dans la littérature ottomane, essentiellement le roman et la nouvelle. Cette tendance a commencé en 1861, avec la traduction en turc ottoman du roman de François Fénelon le (1699) “Les aventures de Télémaque”, par Yusuf Kâmil Paşa, Grand Vizir à Sultan Abdülaziz.

En raison des liens historiques étroits avec la France, l’influence du français apparaît non seulement dans la littérature mais aussi dans tous les domaines de la vie du peuple turc. Les intellectuels, le personnel du palais, le sultan visitaient les ambassades étrangères et au cours de ces entrevues, ils parlaient français. Le padischah Abdlülmecid connaissait très bien le français, il lisait le journal le “Débat’’ (Akalın 1976:78). Au cours de la période 1839-1876, l’adoption des idées occidentales et l’emploi de nouveaux vocabulaires pour les exprimer accélèrent l’influence du français sur le

(38)

peuple. Dans les administrations de l’Etat la plupart des employés connaissent le français et ils introduisent bon gré mal gré des mots français dans la langue turque (Yağlı, 2012: 31 (1): 234-249).

Si les premières publications dans l’Empire étaient des publications faites par des Français et bien sûr en français, nous pourrions donc parler de la francophonie pour cette période. Car la francophonie ne signifie pas seulement à l’usage des français mais aussi des populations ethniques de l’Empire qui préféraient utiliser les langues ottomane et française pour leurs communications, alors que la presse francophone jouait un rôle de promoteur pour la presse ottomane. Il est clair que la presse francophone témoigne de la grande influence française et aussi celle du français dans l’Empire Ottoman. Les premiers exemplaires de la presse francophone d’İstanbul et de l’Empire Ottoman étaient les publications faites par l’Ambassade de France dans les années 1795-97 (Koloğlu, 1994: 69). Ces publications comme Bulletin des nouvelles et La Gazette Française de Constantinople servaient à informer la communauté française ainsi que les Levantins d’origine française et les étrangers qui se trouvaient à Constantinople. Ces publications, étant les organes officiels de la Révolution Française à l’extérieur, avaient pour mission de faire connaître le nouveau régime républicain (Groc & Çağlar, 1985: 77, 202).

D’autre part, les hommes de lettres, eux-aussi utilisaient des mots français pour camoufler les expressions interdites dans leurs œuvres. Par exemple, Abdülhak Hamit donne le nom de Liberté à l’une de ses pièces, dont tous les personnages sont français. Depuis le milieu du XIXe siècle, le nombre d’ intellectuels qui apprennent le français et qui peuvent lire des romans en français augmente. Les Ottomans se passionnent pour la France après l’apparition de l’œuvre “Sefaretname” écrite lors d’un séjour deYirmisekiz Çelebizade Mehmet Efendi et son fils Said Çelebi. Ahmet Hamdi Tanpınar, le célèbre critique littéraire turc, a vu dans la relation de Mehmet Çelebi, le début de l’inspiration occidentale de l’Empire ottoman ( Tanpınar, 2008:55).

Les échecs et les révoltes nationalistes ruinent le territoire de l’Empire. C’est pourquoi l’Occident a pris de l’avance. L’occidentalisme au XIXe siècle nécessite de se tourner vers l’Ouest pour apprendre les sciences et les nouvelles techniques dans tous

(39)

les domaines. Pour réaliser ce but, il faut avoir recours à la traduction, donc, on doit apprendre les langues européennes. Sous Mahmoud II on envoie des jeunes gens en France pour qu’ils y suivent une éducation occidentale. De nouvelles écoles, à l’exemple du système éducatif européen, seront créées dans l’Empire. La diffusion du français commencant à augmenter sous le règne de Selim III et de Mahmut II gagne une autre dimension avec les voyages des écrivains modernes et les échanges des élèves (Yağlı, 2012: 31 (1):234-249). C’était un type de contact avec la France et a eu beaucoup de contributions pour la marche vers l’occidentalisation.

Ishak Bey, ambassadeur sous la surveillance d’Etat à Paris, est le premier étudiant à avoir été envoyé par le Sultan Selim. Bien plus, les premiers élèves ottomans regroupent des Turcs, des Arméniens et des Egyptiens et sont envoyés par Mehmet Ali Paşa. Les boursiers du gouvernement Ottoman, Hüseyin Rıfat Paşa, Ethem Paşa, Ahmet Bey et le colonel Abdullatif sont partis à Paris grâce à Hüsrev Paşa dans la période des Tanzimat afin de connaître la culture et la langue françaises. İbrahim Şinasi, Namık Kemal, Ziya Paşa, Abdülhak Hamit Tarhan sont des exemples reputés pour leurs voyages en France et leurs grandes influences idéologiques, culturelles, et littéraires dans l’orientation des esprits vers le renouveau.

Les traductions d’œuvres françaises faites par des Arméniens en caractères arméniens ont promu de la littérature turque. Dans la période de Tanzimat, lorsqu’on parlait de la littérature occidentale on entendait la littérature française. Dans tous les genres littéraires, les premiers auteurs étrangers à avoir été connus en Turquie et sur lesquels les écrivains turcs ont pris exemple, sont des auteurs français. C’est pour cela que la plupart des écrivains de Tanzimat savaient plutôt le français que les autres langues occidentales. Dans cette période, les œuvres sont écrites par les premiers romanciers, Şemsettin Sami, Ahmet Mithat et Namık Kemal. Il ne faut pas oublier que La Chambre de Traduction ouverte en 1821 grâce à Bab-ı Ali éduque à peu près tous les écrivains. À l’égard de l’infleunce de la littérature française on a commencé à utiliser pour la première fois la ponctuation dans certaines œuvres de Tanzimat (Yağlı, 2012: 31(1) : 234-249).

(40)

Şinasi connaît très bien français grâce à l’aide de Reşat Bey quand il travaille comme secrétaire dans son bureau d’administration. Après la promulgation du Tanzimat, il est envoyé à Paris par Reşid Paşa pour qu’il se spécialise dans les affaires financières. À Paris, Şinasi s’occupe également de la littérature et il fait la connaissance de plusieurs auteurs parmi lesquels Lamartine.”Şair Evlenmesi” (Mariage du Poéte) (1860), sa première pièce de théâtre turque écrite dans un langage parlé, a aidé à la modification de la prose turque dans une syntaxe nouvelle.

Şemsettin Sami apprend le français et l’italien, le grec ancien. Lui-aussi, plutôt que d’avoir recours à certaines pièces de littérature italienne et grecque, préfère la littérature française (Habib, 1942:223-224). “Taaşuk-u Tal'at ve Fitnat" de Sami Şemsettin (1850–1904) est pour être le premier roman turc dans lequel il évoque de la nécessité de fixer la grammaire de langue turque, l’usage d’une prose simple dépouillée, à l’image de la langue parlée du peuple turc et a été publié dix ans plus tard, en 1872 (Tanpınar, 2008: 55).

Ahmet Mithat apprend le français lorsqu’il est employé de bureau, grâce à deux Bulgares nommés Dragon Efendi et Cankof. Selon son fils Kamil, Ahmet Mithat avait assimilé le français en dix-huit mois. En outre, il connaît le caucasien, l’arabe, le persan, et il lit et comprend l’anglais, l’italien, le bulgare, le latin et le grec (Yazgıç, 1940:56). Ahmet Mithat Efendi, journaliste et romancier populiste, a joué un rôle importante dans l’histoire en diffusant les connaissances encylopédiques modernes, empruntées à la culture occidentale. Ses observations sur Berlin et sur la culture européenne sont assez représentatives de l’esprit du Tanzimat. Recaizade Ekrem apprend d’abord l’arabe et le persan, puis le français. De 1880 au 1888, il travaille en tant qu’enseignant de littérature au lycée de Galatasaray. Il écrit ses œuvres sous l’influence d’Hugo et de Lamartine.

Connaissant très bien l’arabe et le persan Ziya Paşa apprend le français grâce à Ethem Paşa. Avec ses traductions du français il attire l’attention du palais. Au cours d’un séjour en Suisse il traduit Emile et les Confessions de Rousseau. Sami Sezai Paşa, après avoir appris l’arabe et le persan avec l’aide d’enseignants particuliers, étudie lui aussi plus tard le français, comme ses contemporains. Bien qu’il travaille comme

(41)

ambassadeur à Londres et à Madrid, il s’occupe de littérature française. À cause de son article dans lequel il critique le palais, il doit s’enfuir à Paris. Là, il reste sous l’influence des auteurs réalistes français. Abdülhak Hamit connaît bien l’anglais, mais il n’en fait pas usage dans ses œuvres littéraires turques. D’autre part, Münif Paşa apprend l’allemand à Berlin, toutefois il préfère le français à l’allemand pour ses traductions.

Namık Kemal a d’abord appris l’arabe et le persan, plus tard sur le conseil de Şinasi il étudie le français dans la Chambre de Traduction. Il a favorisé la naissance de la littérature turque moderne avec ses œuvres s’inspirant des genres importés de l’Occident: le drame et le roman. Nous remarquons son propre style d’un étrange mélange de l’ancien style ottoman et du style français dans son roman “İntibah”. Il est connu comme l’un des premiers romanciers qui a essayé tous les nouveaux genres littéraires et a eu une ifluence importante sur la littérature de son époque (Mayaux, 2004: 250-255).

Les auteurs de Tanzimat connaissant le français depuis leur jeunesse ont representé leurs œuvres sous les productions de la littérature du Divan, c’est à-dire ils ont imité les grands écrivains et les oeuvres français comme “les Misérables” de Hugo, “Le Conte de Monte-Cristo” d’Alexandre Dumas, “Paul et Virginie” de Bernardin de Saint-Pierre etc. En revanche, les auteurs du Servet-i Fünun les ont découverts dans les écoles fondées au cours de la période de Tanzimat. Ainsi que l’affirme, “les romanciers turcs, soit du point de vue de l’intellectuel soit du point de vue de l’approche comme romancier, doivent beaucoup aux romanciers français”. (Finn, 1984: 112).

Le but de Tanzimat était d’abord de faire connaître le modernisme occidental par le biais de ses œuvres. En d’autres termes ils croyaient que fournir les réformes dans la vie sociale et les faire comprendre au peuple ne pouvaient se réaliser qu’en imitant les européens. Mais à la fin de ces aventures, débutant sous ces espoirs, les auteurs turcs ont mis en évidence la naissance du roman turc. Ils ont rédigé d’autre genres de roman tels que le roman comique, didactique, historique, psychologique, satirique, le roman d’action et d’aventure. L’auteur y relate la vie menée dans les palais et les résidences sur le Bosphore dans un style analytique, avec une grande richesse de détails.

Şekil

TABLEAU DES ABRÉVIATIONS
Tableau 1. Les Termes Médicaux

Referanslar

Benzer Belgeler

Kitabın üçüncü kısmı matematik cetvellerden baş- ka mihanik, fizik, yapı malzemesi kimyası gibi yardım- cı bilgilerin; ahşap, demir ve beton arme yapı kısımları- nın

Öte yandan Paris’te bulunan Orsay Müzesi, Monet, Cézanne, Renoir gibi empresyonist ressamlara ait 42 başyapıtı geçici olarak Fas’ın başkenti Rabat’ta bulunan

If the manuscript has been accepted for publication, the author(s) must submit a letter signed by each named author, affirming that the copyright of the manuscript is transferred

Selon l’article 8, « des techniciens, nommés respectivement par les administrations de la Syrie et de la Palestine, examineront en commun, dans un délai de six mois

Ayd~n kemer parçalar~~ üzerinde daha önce de belirtti~imiz gibi, ana bezek- ler olarak bo~a ve arslan betimlemeleri görülmektedir.. Kemer yüzeyinde yer alan bo~alar (lev. t a,b),

2014 yılında yapılan yasal değişiklikler incelendiğinde Siyasal temsil kategorisindeki kodların tekrarlanma sıklığı olan 17, diğer kategorilere göre 1995 yılında olduğu

膠囊式心律調節器 高齡患者「心」選擇 五元硬幣大小 三十分鐘完成植入 近日受大陸冷氣團影響,全台低溫 下探

Kentlerde sosyal sürdürülebilirliğin ve sürdürülebilir kentleşmenin en önemli uygulama aracı olduğu tespit edilen sosyal belediyecilik kavramı toplumda meydana gelen