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Tevfik Fikret sa vie, son oeuvre par Salih Keramet Bey

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CAUSERIE LIT 1 ERAIRE

Tevflk Fikret

sa viè, son œuvre

PAR

SAL'H KERAMET BEY i " l " p - (7

! L b.ude que Salih Kéramet b?y vieai de publier sur la vie

ei (’œuvre de Tevfix Fikrel au

rali, pour moi, ai alla n’avait d'autres mérites — aile an a, au contraire — celui de me donner 1 occasion d'évoquer, aujour* d hui, la noble figure d’un hom­ me vertueux et d’un grand ar­ tiste. O a est vreimeDt heureux d’avoir & louer ensemble l'exem­plaire pureté d’une vie et la grande beauté d'une œuvre . Cala ne laisse pas que de sa faire rare par le temps qui court. Mais avant de m’engager plus avant, une digression me sem­ ble de circonstance C’est l’épi­ thète «vertueux» qui m’y con­ duit Je m’imagine que de l’em- p*oye~ seulement, ça vous donne un t dt air «vieux jeu», le plas ridicule du monde Depuis 1 époque où l’impitoyable La Ro- oaefouoauid lui a livré de rudes assauts, la oitadelle de ia vertu n’est pas bien d’aplomb sur ses assises Ce n’est plus qu'une iour branlante qui menaça ruine. Je parie, lecteur, que de toute uae année vous n’avsz guère eu l’idée d’employer l’adjectif «vertueux», tant ru masculin qu’au féminin.

«Honnête» nous suffit ample- | ment pou? ^ l’usage courant ; il s est mieux â notre mesure Un | honnête homme, une honnête [ femme, nous savons à peu près ce que ceja signifie. Mais quand

I on vient nous dire d’ua homme (ou une femme)qu’ii est vertueux

i un petit commentaire peut n’être i P*6 Jugé superflu. Si donc, je

• pren ce détour, c’est pour vous ntre que Fikret était d’un caractère qui forçait l’admira­ tion et nécessite le recours au vooabie désuet dont il est ques­ tion

Il a vécu loin des intrigues et dos cabales, loin de tontes oes petites lâchetés et ces viles com­ plaisances qui rapportent hon- nenra et profits. La haute Idée qn’il avait de ia dignité humaine lui rendait odieuse la bassesse de oeux qui au prix des pires humiliations 8e conciliaient les bonnes grâoes des puissants, tant cous le régime hamidien que sous celui des unionistes. Lui qui aimüil passionément ton pays ii dut assister, impuissant, au spectacle désolant de tous les abur 1 de toutes les tyrannies U avait le culte de la justioe et de la bonté et il dut entendre jusqu’au bout la plainte étouffée des innocenta et ie rire insolent des coupables. Ii a flétri, en des vers violents, l’horreur que lui inspirait ia vue de tant do cruauté et i’injustice. Son Intel ligence claire lui montrait les obstacles presque insurmon

tables qui se dressaient sur le ohemin de l’avenir. Il n’ignorait pas les multiples raisons qu'il y avait de désespérer du *a!at national La violenoe des appé tits ch.z oeux qui briguaient le pouvoir, leur insatiable cupidité, leur ambition sourde à toute considération élevée rendaient précaires les chances d’une régé­ nération radicale. Eh bien ! mal­ gré tout Fikret, eut le ooui'age d * crier toujours l'espoir. Avait il connaissance, par une l tea tien générale, des miracles quo le peuple turc devait réaliser un jour ? Je sais bon gré â Kara- met bay de a’ôiendre longue­ ment sur la physionomie morale du poète. Il a bien raison de donner en exemple à lajeuûèàèo d aujourd’hui celle grande fi­ gure d'hier. Il n’est pas de mo­ dèle pius noble et plus en­ viable

Tel fut l'homme. est uua- nima à célébrer ia pureté et l’austérité de sa via. L'accord n* s'esi pas fait encore sur la grande portée de l’œuvre. A la mort de Fikrai.il y eut d’injustes Attaques La moindre écrivain s’esî arrogé le droit de dénigrer l'œuvre impérissable que laissait le poète. Des ratés de la plume ne le «on! pas fait faute de ba­ver leur envie sur oes belles choses. Le temps fera justioe dé­ finitivement da leur vaine agita­ tion.

Déjà, aveo un peu de recul, l’œavro resprfcndU d’une lumière nouvelle et se transfigure. Cor tes, il y aura du déchet. Mais quelle œuvre humaine n’en lais- B9-t-elle pas ? Un certain nom bre de poèmes dfci Rubsb Oht- queslé (La Lyre brisée), tombe roat foroémam dans l’oubii. La grande bonté de F,kret, son cœur sensible et tendre le fai­saient pencher sur toutes las souffrances II avait i’amour dos humbles, des miséreux, de oeux qui peinent d ;r pour occuper uue bien petite piacs au soleil. La muse qui, sur les bords de ia Seine, a inspiré le poète Fran çote Coppêe, visita parfois soa conifère du Bosphore pour lui souffler des vers apitoyés, at­tendris et quelque peu mièvres. Ici, on touche â la partie faible cie l’œuvre. L'erreur est de vou­ loir juger de l'ens9mble par cette partie seulement. Fikret n’a pas écrit que oes poèmes là. A côlô de l'Enfant malade, la Petite famile et les Pêcheurs, ii y a la Danse serpentine, Zer richtê, Histoire ancienne, Por traits de poètes et tant d’sutres poésies d’une facture solide d’un art consommé. Tevfik Fikret a été, avant tout, un boa ouvrier de 1k langue. Il en connaît ad

mirablement les ressources II use d’un vocabulaire riohe et nuancé. Ii ;i des rimes abondan­ tes et variées. Sous ce rapport o esi un grand artiste Mils ii faut dire qu’ii n’est pas toujours faoiie de lui reconnaître de l ima ginatloa et de la fantaisie. U aime mieux méditer, philoso

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pher, moraliser, que folâtrer avec sa muse. En cela, Il a des affinités marquées avec Sully Prudbomme Dieu et la destinée humaine sont l’objet fréquent do eee méditations II voit tous les maux dont souffre i’huma- nitô, mais devant ces souffran­ ces il n’a pas l’attitude du stol cien; parcs qu’Ü o’a rien d’un fataliste.

Ls « Souffre et meurs

sans parler » d’A fred de Vigny B8 lui convient pas tout 8 fait, Pour lui, tout le mal vieni de l’injusiioe qui es» parmi les hom mes et tl croit que le règne do l’équité leur apportera bonheur et félicité II a foi en la perfec bbillté de la nature humaine C’est cette conviction intime qui a fait sans doute de lui un grand éducateur. Car, apièa le poète, il reste â considérer chez lui le bon pédagogue. Il a laissé d’i- noubllsb'es souvenirs de sou pas­ sage à G lata-SéralSalih Kéramet bey, qui, sauf erreur, a travaillé sous lui, nous rapporte en détail l’aotivité dé­ ployée par Fikret pour le bien de oet établissement d’instruc­ tion. Qui pourrait désormais ie remplacer, avec autant d'éolat et d’autorité, au poste de direc­ teur qu’il occupait dans ce ly­ cée ? Il est proprement irrem­ plaçable.En matière religieuse, Fikret

fut un «thé« fiaHh Kéramat bey

veut presque l’en excuser en al-> léguant qu’ii croyait à la refi*I gion naturelle. J’estime qu’il n’ost plus besoin d’user d’eu­ phémisme. L’athéisme ns peut plus être reproché à personne, comme un crime. Il est légitime de saluer en Fikret le premier libre penseur de notre littéra­ ture. Il y a d’autant plus de mérite qu’il l’a été sous des ré­gimes qui ne plaisantaient pas sur ce chapitre; Son grand poè­ me philosophique, € Tarih i-Ka* déni > (Histoire ancienne), se li­ sait en cachette et circulait de main en main, tant on redoutait le fanatisme des hodjas. Aussi la République laïque doit parti­ culièrement honorer la mémoire de oe grand homme.

Dans sa trop courte élude, Salih Kéi'smeî bry mat en lu­ mière tous ces points. Mais on comprendre par cette chronique que le sujet demandait pins de développement. C’est ls seul ra proche sérieux qu'on peut faire à l’auteur.

Youssouf Nazir. .... ... .... tu.,,«» i

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