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Tout le monde est jaloux parce que je dis à telle heure c’est Notre Dame de Sion et le lendemain à telle heure c’est Notre Dame de Sion

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Academic year: 2021

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Tam metin

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Monsieur le Directeur,

Mesdames les Directrices des Instituts français Chers amis,

Chers étudiants,

Tout d’abord je voudrais manifester toute mon appréciation pour la réalisation de ce colloque et plus globalement pour le programme que nous a concocté Notre Dame de Sion.

Ce programme exhaustif nous permettra de rendre hommage à Jean Jacques Rousseau dans de nombreux domaines et de découvrir l’étendue de son talent et de son œuvre. Je dois dire que quand je tiens des réunions de service avec mes équipes et que nous regardons mon agenda pour les semaines qui viennent il y a plus de référence à Notre Dame de Sion que tout autre réunion de tout autre acteur à Istanbul ce qui est quand même dans cette ville une vraie réussite. Tout le monde est jaloux parce que je dis à telle heure c’est Notre Dame de Sion et le lendemain à telle heure c’est Notre Dame de Sion. Des films, des colloques, des pièces. Voilà, je ne referais pas l’article sur votre magnifique programme mais vraiment je voudrais marquer toute mon appréciation parce que Rousseau le mérite et d’ailleurs je trouve qu’on devrait en faire un peu plus ailleurs sur lui. Je voudrais remercier tout particulièrement Martin Stern pour tout le travail qu’il a fait parce que quand nous nous sommes rencontrés il y a quelques mois j’ai bien mesuré son engagement et l’engagement de Notre Dame de Sion et la volonté de réaliser quelque chose qui restera. Je crois que c’est particulièrement important de le faire ici à Notre Dame de Sion parce que, comme Bérénice Gulmann l’a dit, nous connaissons tous le rôle que joue aujourd’hui Notre Dame de Sion sur le plan culturel et sur le plan des idées. Donc merci à vous pour cette organisation.

En me replongeant un petit peu sur cette histoire particulière, évidemment le premier constat que l’on peut faire c’est que c’est la marque des grands, des très grands que de résister au temps et lorsque l’on revisite l’œuvre de Jean-Jacques Rousseau au XXIème siècle, cela nous permet de constater que son apport dans le domaine de la philosophie politique reste valable et précieux.

Evidemment Nora l’a rappelé il y a beaucoup de choses à dire sur cette œuvre, il y a des points sur lesquels on peut ne pas être d’accord mais tout de même nous parlons d’un tricentenaire c’est-à-dire que ce n’est pas hier, mais tout ce qu’il nous dit résonne encore de

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Il se trouve que dans des fonctions précédentes j’étais en charge au Ministère des affaires étrangères de la coopération française en matière institutionnelle, comme on disait à l’époque, c’est-à-dire de l’aide de la France à un certain nombre de pays dans le domaine du développement, pour réformer leur appareil d’Etat, leur justice, globalement le domaine public. C’était l’époque où les Américains étaient arrivés avec cette grande idée du grand Moyen-Orient et de la diffusion de la démocratie par un coup de baguette magique à travers le monde et plus particulièrement au Moyen-Orient. Il se trouve que nous avons dû réfléchir rapidement à tous ces concepts, élaborer une stratégie française en matière de ce qu’on appelle « gouvernance ». Nous avons donc réfléchi à un concept qui était un peu nouveau pour nous qui était le concept de gouvernance démocratique. Et évidemment dès que l’on met le mot démocratie aujourd’hui on a malheureusement tendance à penser à tous ces projets qui consistent à plaquer des modèles démocratiques dans un certain nombre de pays. Je crois donc utile de revisiter Rousseau, de revisiter sa pensée, à un moment où justement nous parlons de modèle démocratique. Ce colloque est particulièrement utile sous cet angle là parce que nous avons là un modèle d’idées qui se sont diffusées à travers le monde et qui concrètement se sont appliquées ou pas d’ailleurs, en Turquie. Je crois que tout l’intérêt de ce colloque est que finalement il permet de se demander s’il y a beaucoup d’études sur l’influence de Rousseau sur la Turquie ottomane puis sur la révolution kémaliste. Or je ne suis pas sûr qu’il y en ait beaucoup et si ce colloque permet quelque part de remplir un peu ce vide et bien il aura déjà réalisé quelque chose de très important.

Nous savons, Nora l’a redit, qu’il connaissait assez bien l’empire ottoman. Je dis assez bien parce qu’effectivement il n’y est pas venu à ma connaissance mais qu’en tout cas il l’intégrait dans sa réflexion politique. C’est dans les Confessions que l’on apprend que son père, et je ne reviendrais pas dessus puisque Nora en a parlé, est parti pour Constantinople où il est devenu horloger du sérail. C’est donc par son père que s’est tissée chez Rousseau une certaine représentation de Constantinople et sans doute de ce régime particulier qui était celui de l’empire ottoman. Et finalement nous trouvons dans son œuvre pas mal de références à l’empire ottoman, ce qui est un point important et intéressant pour nos débats.

Nous savons également que Mustafa Kemal Atatürk a été un lecteur de Rousseau notamment sur la question de la souveraineté populaire. Il en a sans doute tiré un certain nombre d’enseignements dans sa réflexion sur l’avenir de la Turquie alors que s’écroulait l’empire ottoman. Alors quand je dis l’avenir de la Turquie j’ai toujours l’impression d’être un peu provocateur à ce sujet, j’ai toujours un peu de mal à utiliser cette expression à partir du moment où le pays n’existait pas avant la révolution d’Atatürk. Je ne sais donc pas s’il vaut mieux dire l’avenir de la Turquie ou plutôt la création de la Turquie mais quoi qu’il en soit c’est très important de voir à quel point cette influence a pu jouer. Un certain nombre de commentateurs relient en tout cas, la pensée rousseauiste avec la théorie des six flèches qui a servi en 1923 à créer la République turque, en tout cas à donner le cadre pour les années suivantes.

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Alors évidemment j’espère, et je suis même sûr, que ce colloque apportera un éclairage particulier sur ce rapport entre Rousseau et les fondements de la République turque. Je pense qu’il faut simplement rapidement revenir sur deux-trois points :

D’abord les grands principes démocratiques rousseauistes trouvent encore aujourd’hui un sens particulier. Evidemment on pense à « Du contrat social » dans lequel Rousseau a développé sa vision d’un Etat garant des libertés de chacun et un Etat organisé autour de lois qui sont supérieures aux dirigeants.

Grand représentant de l’esprit des lumières il a rejeté les fondements des régimes autocratiques et affirmé, mais cela on le sait bien, que la souveraineté appartient au peuple.

Ce peuple il lui accorde une importance capitale car c’est lui affirme-t-il le véritable garant de l’Etat démocratique. Rousseau est aussi, et je crois que c’est cela qui est intéressant, et cela rejoint aussi un peu ce que disait Nora, conscient dès l’origine de la difficulté de la tâche. Il ne présente jamais la démocratie comme un résultat acquis d’avance et d’ailleurs il doute un peu semble-t-il qu’on y arrivera un jour. Il souligne en effet à quel point elle est difficile à mettre en place. C’est cela qui m’a beaucoup frappé aussi et notamment dans le travail que nous avons fait à l’époque et dans cette réflexion sur les modèles démocratiques que nous nous efforcions de défendre auprès des gouvernements qui étaient en transition.

Rousseau considère quelque part que c’est un système politique utopique. Il affirme qu’il n’a jamais existé de véritable démocratie et qu’il n’en existera jamais. Je pense que c’est aussi un élément sur lequel il faut que nous réfléchissions puisqu’il va jusqu’à dire que s’il existait un peuple de dieux il se gouvernerait démocratiquement mais un gouvernement aussi parfait ne convient pas à des hommes. Evidemment on voit bien ici la référence à un idéal démocratique davantage qu’à un système démocratique qui est mis en place du jour au lendemain et pour lequel il suffirait de réunir quelques ingrédients pour obtenir une démocratie.

Pour moi cela résonne très fort parce que je crois qu’il est intéressant de confronter les idées à la réalité ; ainsi le grand remède que nous préconisions à l’époque pour résoudre un certain nombre de situations politiques difficiles dans le monde était les élections. Donc pour un certain nombre de penseurs, chez nous mais aussi aux Etats-Unis, qui étaient quand même, je le redis parce que c’était dans un contexte très particulier, les grands défenseurs de la démocratie ou de la démocratisation à marche forcée, quelque part il suffisait que l’on organise des élections et l’on avait la démocratie. Nous avons vu le résultat très rapidement. Je ne reviendrais pas sur 1933 évidemment mais, plus près de nous, nous avons vu le résultat au Moyen-Orient puisque le jour où les Palestiniens ont tenu une élection qui malheureusement, enfin quand je dis malheureusement après tout c’est la volonté du peuple, n’a pas donné le résultat escompté puisque c’est le Hamas qui est arrivé au pouvoir et non pas l’Autorité palestinienne alors que tout avait été fait pour que ce soit celle-ci qui l’emporte, immédiatement nous avons dit que les élections n’étaient pas bonnes et donc que le résultat n’était pas valable. Idem en Côte d’Ivoire ou ailleurs.

Si je fais ces rapprochements c’est pour bien garder à l’esprit que nous sommes en face d’un idéal et que la question qui se pose est comment l’atteindre mais surtout est-ce que nous pouvons penser l’atteindre ou est-ce qu’il ne faut pas plutôt se dire qu’il nous faudra inlassablement continuer à travailler pour cet idéal. Quand nous listons tous les éléments

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effectivement nous interroger. Il veut un Etat pas trop grand, une simplicité des mœurs, beaucoup d’égalité et peu de luxe, en particulier. Il précise que pour adopter une bonne législation les coutumes et les préjugés ne doivent pas être trop enracinés et que le peuple doit être assez mature. Le temps de cette attente dépend des types de gouvernements précédents mais aussi des attentes du peuple. Nous voyons bien à quel point toutes ces conditions sont assez difficiles à remplir mais aussi que Jean-Jacques Rousseau ne s’est pas vraiment trompé.

Il est bien difficile aujourd’hui de trouver une démocratie qui réponde à cet idéal et j’englobe évidemment les démocraties dites occidentales dans ce constat.

Quand nous avons élaboré cette stratégie sur la gouvernance démocratique nous avons eu une grande réunion avec notamment un certain nombre d’organisations non gouvernementales et quelqu’un à un moment nous a dit « écoutez franchement je vous félicite pour le travail que vous avez accompli cela fait longtemps que je n’avais pas vu une telle réflexion sur les questions de gouvernance ». Mais a-il-dit, et là il s’arrête un petit peu, « est-ce que vous pouvez me dire si cela s’applique à la France ? » Et effectivement nous nous sommes dit que si notre stratégie, qui était destinée à notre coopération pour le monde extérieur, devait s’appliquer à la France nous aurions quelques difficultés parce qu’un certain nombre de principes que nous avions posés comme indispensables à cette transition démocratique n’étaient peut-être malheureusement pas nécessairement suivis dans notre propre pays. Evidemment cela donne à réfléchir et je ne suis pas sûr que cela soit mieux aujourd’hui mais en tout cas cela a aiguisé notre réflexion.

Cela veut dire qu’il faut être conscient, tant dans notre pays que dans des pays qui sont en transition démocratique qu’au-delà d’être imparfaite comme nous l’avons vu, notre démocratie est aussi fragile et que nous devons sans cesse être attentifs à ce que nos constructions politiques ne soient pas emportées par le vent de l’Histoire. Nous l’avons vu dans le passé, je crois qu’il faut aussi que nous en soyons conscients aujourd’hui. Cela nous permet aussi d’apprécier tout le chemin qui a été accompli par nos Etats que ce soit la France ou la Turquie, et de nous rendre compte qu’une longue route nous reste encore à parcourir.

Je pense que si j’avais à un message à faire passer à nos étudiants, en particulier, ce serait de leur dire qu’il faut se battre tous les jours pour conserver les acquis démocratiques;

que tout ça n’est pas si simple que ça en a l’air et je pense que dans le contexte turc comme dans le contexte français c’est particulièrement important aujourd’hui. Vous voyez que je suis parti pour dépasser mon temps de parole mais je pense que c’est un peu aussi parce que Rousseau, sa pensée, sous-tend un certain nombre de problèmes qui ne sont pas des problèmes du passé mais qui sont des problèmes contemporains. Je crois donc important que vous puissiez vous pencher sur ces aspects.

Voilà, je finis rapidement par deux principes qui me semblent évidemment fondateurs, évidemment importants qui sont la liberté et l’égalité ; ils sont au cœur de l’idéal démocratique de Rousseau. Il avait déjà compris à l’époque quelles étaient les bases sur lesquelles asseoir la démocratie et il expliquait notamment qu’en acceptant de se conformer aux lois les hommes renoncent à leur liberté naturelle au profit d’une liberté civile. Une liberté que les systèmes

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démocratiques s’efforcent de préserver et de régir sur la base de constitutions. Encore une fois, nous sommes encore en plein dans l’actualité turque, puisque aujourd’hui, comme nous le savons, s’ouvrent au parlement turc les débats pour l’établissement d’une nouvelle constitution. Je ne sais pas où cela aboutira. Vendredi dernier, l’Université de Marmara, avec le concours de l’Ambassade de France, a organisé une grande conférence sur les transitions démocratiques au Maghreb/Moyen-Orient, notamment sous l’angle constitutionnel ; les débats ont montré que, évidemment là aussi, la pensée de Rousseau est au cœur des réflexions en cours dans tous les débats autour de ces constitutions. Nous voyons bien que les principes de liberté et d’égalité sont au cœur de ce qui va être débattu dans ces processus. C’est la même chose en Turquie. Il y avait là en effet un certain nombre de députés, du parti au pouvoir et de l’opposition, qui ont expliqué comment le processus a été mené avec les associations et avec la société civile, comment tout cela allait maintenant être débattu au sein de la Grande Assemblée nationale. Encore une fois Rousseau est actuel, Rousseau ce n’est pas le passé et je crois qu’il est important de nous nourrir de sa réflexion et de sa pensée sur ces différents points.

Rapidement pour conclure, parce je pourrais parler encore longtemps sur la question, je voudrais évoquer ce qu’il a écrit sur la Liberté : « renoncer à sa liberté c’est renoncer à sa qualité d’homme et ôter sa liberté à un homme est un acte immoral et contre nature ». Je crois que c’est un élément qu’il nous faudra garder à l’esprit parce qu’il est central dans toutes nos réflexions, au cœur du pacte social. Je pense que vous parlerez aussi du pacte social puisque évidemment l’établissement d’une vraie démocratie aussi difficile soit-elle repose sur un pacte social accepté par tout le monde et le paradoxe de la démocratie à mon sens est que plus la démocratie se développe, plus nous laissons s’exprimer des sensibilités et des attentes différentes plus il est difficile de construire le pacte social.

Parce que évidemment un pacte social qui est construit entre deux personnes qui pensent à peu près la même chose et qui ont les mêmes vues sur leur avenir, ce serait déjà difficile à élaborer, mais un pacte social entre autant de personnes, entre 60 millions, 75 millions de personnes de confessions différentes, d’idéaux différents, de volontés différentes, de visions de l’avenir différentes, des conservateurs, des progressistes, des modernes, c’est un pacte social qui n’est sans doute pas simple à fonder. Evidemment là aussi il faut que nous fassions des efforts pour aller les uns vers les autres, pour discuter. Si l’on réfléchit en fonction de ce qui est en train de se passer en Turquie et à l’élaboration de cette nouvelle constitution, évidemment une constitution et un pacte social qui sont élaborés par une partie de la population seulement ou une partie de la classe politique, contre les autres ou sans les autres, ce qui est pour moi à peu près la même chose, sont porteurs de difficultés pour l’avenir. Nous voyons bien à quel point ces questions sont d’actualité, encore une fois je suis désolé de me répéter, mais je pense que l’objectif de ces recherches et je crois que c’est aussi votre objectif, c’est de montrer à quel point une pensée, qui date de 300 ans est aussi actuelle. Sinon cela n’aurait pas beaucoup de sens de nous réunir, à ce moment là nous ferions de l’histoire et nous organiserions un colloque d’histoire. Je pense que nous sommes au-delà de cela. J’ai regardé votre programme avec beaucoup d’intérêt et je crois qu’il répond tout à fait à cette

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vous encourage en tout cas très fortement à aller dans ce sens-là parce que je crois que ce sera très intéressant d’avoir le résultat de ces débats.

Je finirai par une phrase de Rousseau « il n’y a pas de gouvernement si sujet aux guerres civiles et aux agitations intestines que le démocratique ou populaire parce qu’il n’y en a aucun qui tende si fortement et si continuellement à changer de forme ni qui demande plus de vigilance et de courage pour être maintenu dans la sienne. C’est surtout dans cette constitution que le citoyen doit s’armer de force et de constance et dire chaque jour de sa vie au fond de son cœur ce que disait un vertueux palatin de la Diète de Pologne « mieux vaut une liberté dangereuse qu’une servitude tranquille ».

Je vous remercie

Hervé Magro

Consul général de France à Istanbul

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