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[Abbas Paşya'ya ait resim]

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L’UNIVERS ILLUSTRE

ABBAS-FACHA. - Page H9. — Renée, Renée, prenez garde, redoutez

que Dieu vous châtie.... Vous l’accusez de vous avoir donné une fille : que diriez-vous s’il vous la reprenait?

Toutes deux marchèrent quelque temps abî­ mées dans leurs réflexions.

— Allons, dit la marquise avec un geste de résignation, que le prince la voie, que le prince lui parle : ce sera notre extrême-onc­ tion. Il est bien entendu, Marie, que made­ moiselle de I'enarvan ne se présentera point en solliciteuse__ ah! fi donc!... Qu’il soit question de notre gloire, et non de notre pau­ vreté; pour prix du sang que nous avons versé, nous ne demandons qu’un sourire. J’exige que ma fille se montre chez vous dans tout l’éclat de son rang. Il me reste encore quelques morceaux de terre....

— Assez, Renée! Tant qu’elle sera chez moi, votre fille sera ma fille.

Quelques minutes après, elles rentraient ensemble au salon.

— Ma fille, dit gravement Renée, faites sur-le-champ vos préparatifs de départ. Ma­ dame de Soleyre vous emmène, vous partez pour Bordeaux.

Paule avait des habitudes d’obéissance si­ lencieuse : jamais un mot, une observation. Elle se leva et sortit en jetant à Marie un re­ gard dont il faut renoncer à rendre l’expres­ sion de gratitude enivrée.

Les chevaux venaient d’arriver. Dans la joie qu’il ressentait de voir prèle à s’éloigner enfin l’étrangère qui depuis un mois troublait son repos et lui volait l’affection de Paule, sans compter que cette belle dame, esprit léger, tête à l’évent, avait paru goûter médiocrement

Y Histoire de la Maison de Pcnarvan par l’abbé

Pyrmil, l’abbé, le visage en fête, aidait le postillon, bouclait les courroies, harnachait les bêtes et chargeait les effets.

Tout était prêt. Madame de Soleyre avait embrassé Renée et pris place dans la voiture ; le postillon était en selle.

— En route! s’écria l’historiographe, qui se frottait les mains.

— Un instant donc ! un instant, l’abbé! vous êtes bien pressé, dit la marquise.

En ce moment, Paule s’avançait sur le perron, suivie d’un serviteur qui portait ses paquets.

— Ma fille, dit Renée d’un accent solennel, vous partez

pour être présentée au frère du roi, à l’héritier de la cou­ ronne. Vous apprendrez au prince, s’il l’ignore, que vos quatre oncles, votre grand-père et votre père sont morts en combattant pour la restauration du trône sur lequel il doit

s’asseoir un jour : vous ajouterez, ma fille, que tout notre regret est de n’avoir plus de sang à lui donner.

Paule s’inclina respectueusement devant sa mère, qui la baisa au front.

— Adieu, l’abbé, adieu! dit-elle gentiment en se penchant à la portière.

Et les chevaux partirent au galop.

Le malheureux croyait rêver. Immobile et muet de stupeur, il ne se réveilla qu’en voyant la voilure qui tournait l’avenue.

— Arrêtez! arrêtez! criait-il. C’est ma fille, c’est mon enfant! c’est moi qui l’ai élevée!

Il courut ainsi près d’une lieue. Les che­ vaux n’avaient pas les jambes plus longues que celles de l’abbé; mais ils en avaient cha­ cun quatre. Quand la chaise eut disparu et qu’il n’aperçut plus même la poussière que soulevaient les roues, il s'assit sur le bord d’un fossé, prit sa tête entre ses mains et se mit à pleurer.

I X

Un arbuste a poussé dans un sol ingrat : tendres et délicates, ses racines, meurtries par les cailloux, ne le nourrissent que d’un suc avare; la tige languit, les branches se flé­ trissent; un pâle et grêle feuillage, voila sa couronne au printemps. Transplantez-lo sous un ciel clément, dans une terre généreuse et féconde; appelez alentour le soleil et les tièdes brises : la sève appauvrie se ranime, la vie court dans tous les rameaux; les pousses jaillissent, les bourgeons éclatent, et l’arbuste, qui dépérissait dans une atmosphère ennemie, se couvre bientôt de verdure et de fleurs.

Deux mois à peine s’étaient écoulés depuis le départ de Paule, et déjà Paule n’était plus l’enfant que nous avons entrevue sur les bords de la Sèvre. Réchauffée par une tendresse as­ sidue, sa jeunesse, que n’opprimait plus un regard dédaigneux sévère, ou commençait à se développer et laissait pressentir un prochain épanouissement : ce n’était pas encore avril en son éclat, c en étaient déjà les promesses.

On ne se relève pas en deux mois d’une compression de dix-huit années; on se ressent longtemps du milieu où l’on a grandi; heureux si l’existence tout entière n’en garde pas [des teintes désolées!

Comme toutes les âmes froissées de bonne heure, Paille était restée timide, craintive, un peu farouche. Le monde ne l’attirait pas; la bonté de madame de Soleyre n’avait pu

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