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Tam metin

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Se p t e m b r e 1890 L ’ I L L U S T R A T I O N N ° 2793 — 185 :;\\\\\\\\\\\\\\vvv-x^NV'

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chameaux, mulets, etc. Elle mit neuf jours a traverser le désert, à raison de six heu­ res de marche par jour, trois heures le matin et trois heures le soir. Ce lurent de rudes étapes pour les soldats italiens, obligés d'aller h pied sous un ciel torride: la dernière seulement put se faire sur des ânes qu'on leur avait expédiés.

l,e major Nera/./.ini, envoyé extraordi­ naire du roi d'Italie, chargé d’entamer des négociations avec Ménéük en vue d'un traité de paix, s’était porté au-devant de cotte caravane, qu’il rencontra près du fort IIazzali, il 5 kilomètres environ de Djibouti. 11 était muni do cadeaux poul­ ies Abyssins et de vêtements pour ses malheureux compatriotes, qui en avaient grand besoin.

Ce fut donc dans une tenue assez cor­ réelo que ceux-ci firent leur entrée à Dji­ bouti, le 28 juillet, il 5 heures du soir, et, à voir l’allure martiale de ces hommes, jeunes et vigoureux, bronzés par le soleil, on n’aurait pas cru qu’ils venaient d’ac­ complir un pareil voyage, après avoir en­ duré tant de fatigues et toutes les rigueurs de la captivité aggravées par celles du climat, Depuis leur départ d’Adoua, en effet, conduits à travers les camps et. les villages, ils avaient parcouru en tout une distance de 2,000 kilomètres.

Ils furent reçus par M. Manigaud, gou­ verneur de notre colonie, qui mit à leur disposition une maison française oit un repas leur fut servi. A l’issue de ce repas, M. Léontioff les conduisit à bord de \'K;)illo cl; les.remit au représentant du roi d’ Italie, chargé do les rapatrier.

L E P R I N C E L O B A N O E R O S T O V S K Y . - P h o t o g r a p h ie P ir o u , b o u le v a r d S a in l-C e r r

L E S A R M E N IE N S E T L A B A N Q U E O T T O M A N E Que dans une capitule européenne, à la lin du dix-neuvième siècle, vingt-quatre hommes puissent envahira main armée la Banque impériale, placée d’ailleurs sous la protection de l’Europe entière — qu’ils puissent en occuper militairement les lo­ caux et y soutenir un siège il la fois con­ tre les troupes et contre la population, — qu’ils no l’évacuent, enlin qu’après avoir dicté des conditions et obtenu l’impunité, c’est une invraisemblable aventure. Tels sont pourtant les événements qui se sont déroulés à Constantinople les 2(5et 27 août derniers.

Coup de main politique, hâtons-nous du le constater, et non attentat de droit com­ mun. Des révolutionnaires arméniens, s’ils ont sur la conscience beaucoup do sang versé tant par eux qu’au cours de terribles représailles, no se sont du moins rendus coupables d’aucune tentative de vol.

Il était une heure et demie do l’après- midi, le mercredi20 août, quand des coups de feu partirent devant le bâtiment de la Banque ottomane, importante construction moderne édifiée en 1892 à G al a la, au centre du quartier des alfaires. C’étaient quatre ou cinq individus qui tiraient de la rue sur le portier de l’établissement. A ce signal, d’autres surgiront, otun groupe nombreux pénétra dans le grand hall. Les employés s’enfuirent de tous côtés, pendant que les envahisseurs refermaient et barricadaient la porte derrière eux. Tandis que les as­ saillants, armés de pistolets et de cou­ teaux, se répandaient dans les couloirs, descendaient dans les sous-sols, montaient jusqu’à la haute terrasse qui domine l’édi­ fice, et. somaienl partout des bombes, Sir Edgar A incent, directeur anglais, et quel­

ques-uns do ses subordonnés parvenaient a s enluir par les toits. Mais la plus grande partie du personnel restait prisonnière, et ne pouvait qu’assister impuissante au feu nourri dirigé par les émeutiers contre les troupes qui étaient accourues cl, même contre les simples passants.

Le combat entre assiégés et assiégeants se prolongea longtemps avant que M. Gas­ ton Auboyneau, notre compatriote, direc­ teur général adjoint, réussît à prendn langue avec b- chef de la bande, un cer­ tain Garabct-Bara : « Nous n on avons pas à votre argent ni à votre vie, dit celui-ci en bon français. Nous sommes des pa- 1rlol.es arméniens et nous voulons faire triompher notre cause. Si nous n’obte­ nons pas satisfaction, nous ferons sauter la Banque. » 11 fallait, transiger. M. Auboy­ neau dut offrir aux <• patriotes arméniens » d’aller porter leurs voeux au palais. Ils acceptèrent, et.au nom du Comité central révolutionnaire de la fédération armé­ nienne, formulèrent leurs exigences sur la base d un projet de réformes, accom­ pagné de menaces et de récriminations, et déjà distribué par eux, le matin même, aux ambassadeurs des puissances.

Pendant ce temps, une véritable guerre de rues éclatait. Do tous côtés, la popula­ tion arménienne, bien innocente do ce qui se ]>assait, était attaquée et massacrée par les Turcs musulmans. Los magasins européens étaient pillés, tandis que la police et les troupes restaient inactives.

A deux heures du matin seulement les négociations aboutissent avec les émeu- tiers qui, depuis douze heures, sont maî­ tres de la Banque. Ils sortent, et c’est alors qu'on peut, les compter. Ils sont quinze et laissent trois morts et six b l e s ­ sés qui sont, transportés à l’hôpital russe. Eux-mêmes sont conduits jusqu’au yacht do sir Edgar Vincent et de là à bord du bateau français la Gironde, fauteurs de tout le désordre, ils seront simplement expulsés du territoire musulman. Doux mille victimes sont tombées par leur fait dans les rues do Galata, de Para et de Stamboul, au cours do massacres qui se sont prolongés pendant deux jours.

Quel était donc le but des comités ar­ méniens qui ont organisé cet audacieux attentat contre la Banque ottomane? Celui de ces fous qui tirent des coups de revol­ ver sur le passage du président de la Ré­ publique ou dans la salle des séances de la Chambre des députés. Ils ont voulu at­ tirer l’attention de l’Europe, et ils ont cru l’obliger à s’intéresser davantage à leurs revendications. Leur acte malheureuse­ ment a eu des conséquences sanglantes et, en fin do compte, ils n’auront fait que du mal à la cause arménienne qu’ils pré­ tendaient seryir,

LE PRINCE LOBANOE 11 aimait tout de la France, ce Lobanof Rostovsky, ministre des A étrangères de Russie, qui est mort : ment, dimanche soir, de la rupture anévrisme, dans le train impérial ramenait, a la suite de ses souverai Vienne à Ixiew. Fut-il, ou non, un d( tisans de la première heure de l’e franco-russe? Le point est et rester (.reversé. Mais, sans conteste, il le d Il appréciait tout'de la France. H de sciences cl d’étude, il se passii pour les faits et gestes de notre hil Bibliophile et collectionneur, il oui sait ses rayons et ses vitrines de rares, do médailles, d’estampes, de monts précieux choisis dans les bout des bouquinistes parisiens. Gourm toutes choses, il n’ignorait pus le que l’on visite incognito, et il so dans nos stations balnéaires les potii laises physiques dus à son goût tr pour la cuisine française. Successet M. de Oiers, conseiller du Tsar pour rection des affaires extérieures de la sic, il n’aurait eu garde de ne pas cher à obtenir de l’entente avec la F tous les avantages que son pays po en attendre.

Ajoutons qu’il professait une symp et une estime particulières pour le mir actuel des Affaires étrangères de la publique française, M. Hanotaux.

En 1895, le prince Alexis Borisso Lobanof Rostovsky avait célébré ses r d’or avec la diplomatie. Il yétaiten t 18-15, à l’âge de vingt et un ans, ( longue carrière — interrompue do lt 1878 par suite de circonstances d’< privé — s'était déroulée à Berlin, à lantinople, à Londres, et enfin à Vit Le 20 février 1895, un ukase l’avait a] à la chancellerie impériale.

Il devait accompagner l’empereur î las 11 dans son voyage à Paris, et n l'y précéder, dit-on, d’une vinglaint jours. Ge long séjour officiel en Frant grand chancelier russe aurait singuli mont accentué la portée politique d visite du Tsar.

L A B I C Y C L E T T E H A N S I . 'aR M E E . Bien que silencieuse sur la route, h cyclette pliante n’en fait pas moins b coup de bruit dans le monde depuis q que temps. On en parle avec passion l'expérimente partout: en Europe,en A en Amérique. Dans l'armée russe, elle à l’ordre du jour. Le général Plioutzen vient de consacrer une intéressante ét à la démonstration de ses multiples aj cations militaires, et il estime que la

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Les débris de roches obstruant la voie. L e déblaiem ent. — P h o t. D eb e a u v a is , co m m u n iq u é e par M . J o u rd a n . L ’é b o u l e m e n t de la lig n e de G e n ève , à la B u r b a n e h e .

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ÉBOULEMENT DE LA LIGNE DE GENÈVE

Les iiluics persistantes viennent de causer une catastrophe à la Burbanehe, près de Itossillon, dans le département de l’Ain.

A In sortie de la vallée d’Albarinc, au point d’m- tersection du chemin de fer et de la route allant de Rossillon ;i Tenay, s’élève une montagne de tuf, ait pied do laquelle sc trouvaient une scierie, un mou­ lin et la maisonnette du garde-barrière. Le 18 oc­ tobre, à -1 h. 1 t du matin, l’express de Genève, parti de Bourg, venait de passer, quand la masse de tuf, désagrégée pa rles eaux, se détacha des pa­ rois du rocher, sur une longueur d’environ 200 mè­ tres, et glissa dans la vallée. La terrible ava­ lanche de°pierres et de terre emporta le m oulinet la scierie, heureusement inhabités à ce moment, et la maison occupée par le garde-barrière Patin, sa femme et leurs sept enfants. La mère, ses quatre

tilles et un petit garçon en bas âge échappèrent à la mort par m iracle; mais Patin et ses deux fils aînés furent broyés instantanément, et le garde de nuit Cyvoct, projeté au loin avec sa guérite, fut ense­ veli sous l'éboulement.

L'aspect du lieu de la catastrophe est lamentable. D’un coté, le lac débordé; de l’autre, un amoncelle­ ment de blocs de rochers, de troncs d’arbres obs­ truant la vallée et coupant la voie ferrée sur un quart do kilomètre. Les travaux de déblaiement, immédiatement commencés, présentent de grandes difficultés. Les ingénieurs ont calculé qu'il ne fau­ drait pas moins de vingt-cinq jours pour leur exé­ cution et pour le rétablissement de la route et de la voie.

L E S I N S U R G É S A R M É N I E N S On sait que les révolutionnaires arméniens qui ont tenté, le 2(5 août dernier, un audacieux coup de main contre la Banque Ottomane dans le quartier

de Galata, à Constantinople, avaient été embarqués, après leur reddition, à bord du yacht de sir Edgard Vincent, puis transférés sur le vapeur français la Gironde. Là, leur effervescence fut longue à se calmer et l’équipage ne réussit qu’avec peine à les empêcher de retourner à terre pour sc porter au secours de leurs frères massacrés pendant les troubles qui suivirent l’affaire de la Banque.

La Gironde les amena, le 4 septembre, à Mar­ seille. Là, au nombre de dix-sept, ils furent con­ duits et internés à la prison Saint-Pierre, d’où ils sont sortis seulement il y a quelques jours pour être dirigés sur les Etats-Unis. Doux d’entre eux avaient cependant été conduits à Genève dès le 20 septembre.

Ce sont de robustes gaillards, paraissant appar­ tenir à une classe plutôt aisée. Le plus jeune a dix- huit ans, le plus âgé n’en a pas trente. Tous por­ tent des noms de guerre. Leur chef, qui répond au surnom d’Annen Garo, parle correctement le fran­ çais et parait posséder une instruction soignée.

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« H / A r m é n i e n s a y a n t p r is p a r t à l’a tt a q u e d e la B a n q u e o t t o m a n e de C o n s ta n tin o p le .

U ’ a p rc s une p h o to g r a p h ie fa ite p a r M . J . F a b r e à le u r a r r iv é e à M a r s e ille .

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L a G r o tte du D r a g o n d a n s l’ile de M a j o r q u e (B a lé a r e s ).

N O S G R A V U R E S

T.A G KOTT1S DU D R A G O N

Depuis une vingtaine d’années on vi­ site dans nie do Majorque (Baléares), près do Manacor, une admirable grotte appelée Cueva del Drach (Caverne du Dragon).; Notre collaborateur 0. Vuillier en avait rapporté de beaux dessins publiés dans son volume : les Iles Oubliées. D'après ses indications, et. sous les généreux aus­ pices de S. A. I. l’archiduc Salvator d’Au­ triche, propriétaire d’immenses et splen­ dides domaines à Majorque, M. E.-A. Mar­ tel, l’explorateur des abîmes des Causses et des gouffres et cavernes d’ Europe, s’est: livré on septembre 18% à - l'investigation* des parties encore ignorées de la Grotte du Dragon. Aidé de son fidèle .contre­ maître Louis Armand et de MM. Pedro de los Herrcros et Fernando Moraguez, il a passé cinq jours, dans l’intérieur de cotte caverne, a cITcctucr une des plus impor­ tantes de toutes ses découvertes souter­ raines. Les nouvelles galeries trouvées, ont doublé l ’étendue reconnue de l’antre' qui atteint actuellement 2 kilomètres en­ viron. Mais ce n’est pas par ses dimen-' sions que la Cueva del Drach vien t prendre1 rang maintenant à côté des célèbres cu­ riosités d’ Adelsberg (Autriche), Aggtelek (Hongrie), Dargilan (Lozère), Padirac (Lot), llan-sur-Lessc (Belgique', etc. C’est par l’incomparable beauté do ses blanches concrétions calcaires, de ses colonnes sta- lagmitiques dressées en forêts vierges, sans qu’une seule soit abattue, dans ses immenses salles jusqu’à cette année non soupçonnées (Grotte des Français, .Dôme Moraguoz, Salle de los Herreros, etc.!; c’est par l’indescriptible étrangeté du plus curieux lac souterrain que l’on ait jamais rencontré.

Le 10 septembre 1890, M. Martel, grâce à ses bateaux démontables on toile, réussis­ sait, avec ses compagnons, à constater l’existence, dans un recoin écarté de la Grotte du Dragon, d’une nappe d’eau de 175 mètres de longueur, 00 à 40 mètres do largeur et 9 mètres de profondeur; un spectacle merveilleux l’,y attendait. La voûte, de moyenne élévation (0 à 10 mètres', était, de distance en distance, soutenue par de brillants piliers de carbonate do chaux, scintillants comme des étoiles à la lueur du magnésium, se reflétant dans l’onde som­ bre, pure et unie comme un miroir, et se prolongeant de plusieurs mètres sous l’eau; de ce plafond pendent, en fines aiguilles’ des milliers de stalactites que le moindre choc détacherait. Sans doute, cet extraor­ dinaire souterrain no tardera pas à être rendu accessible aux visiteurs. Notre des­ sin reproduit deux photographies au

mag-nésium de M. Martel, représentant un an­ gle de ce lac, que l’explorateur a appeléle lac Mira¡nnr, nom de l'hospitalier domaine de l’archiduc Salvator. C’est d’ailleurs de l'eau do mer, qui, par suite de communi­ cations avec la Méditerranée toute voisine, remplit ce féerique étang inconnu. Au point de vue scientifique la Grotte du Dragon est particulièrement intéressante, comme creusée dans le terrain tertiaire, et à cause de sa température élevée (19-5C*).

L E P A T R I A R C H E A R M É N I E N D E C O N S T A N T IN O P L E

L’Assemblécgénérale arménienne vient, par 17 voix sur (12 votants, de porter au siège patriarcal deConstantinoplc Mgr Ma- ghakia Ormanian, supérieur du couvent d’Armach. Le nouveau patriarche est un théologien dos plus distingués, en même temps qu’un excellent administrateur. A p ­ partenant à la congrégation Andonian, dont le siège était jadis à Rome, il a été ordonné prêtre dans cette ville, sous le pontificat de Pie IX.

Il arrivait à Constantinople vers 1878, optait pour l’Eglise grégorienne, et,

qucl-Mr|r M A G H A K IA O R M A N I A N P a tr ia r c h e arm én ie n de C o n s ta n tin o p le .

(P h o t . A b d u lla h T rcres.)

ques années après, était sacré évêque d’Er/.eroum, sur la demande de la commu­ nauté arménienne. Il avait succédé, en qualité de directeur du séminaire d’A r­ mach, à Mgr Madthéos Ismirlian, et c’est surtout aux mérites dont il a fait preuve dans ce poste important qu’il doit, comme son prédécesseur, l'honneur d’être appelé à occuper une des situations les plus émi­ nentes dans la hiérarchie ecclésiastique arménienne.

L E S T H É Â T R E S

Odkon : Le Danger, comédie en trois ac­ tes, en prose, de M. Auguste Arnault; La Dévoile, drame en un acte, en prose, de Villiers de l’ Isle-Adam; Les Yeux clos, pièce en un acte, on vers, d’après une légende japonaise de M. F. Régamey, par M. Michel Carré. — Bo w k.s- Pa i u- s i e n.s : M onsieur Lohengrin, opérette en trois actes, de M. Fabrice Carré, musi­ que de M. Edmond Audran. — Ci i m k d i u- Fr a n ç a i s b : Début de M"“ Wanda de Boncza dans On ne badine pas avec l'a­ mour, d'Alfred do Musset.

Beaucoup de personnes considèrent le théâtre comme un amusement : c’est évi­ demment une opinion un peu vieillie et que sont loin do partager la plupart des auteurs actuels, qu’ils fassent du théâtre en prose, en vers, ou en musique. En tous cas, si l'on tient pour l’amusemonl, ce n’est pas du côté de l’Odéon qu’il faut diriger ses pas. Quelle soirée de mortel ennui et d’énervement vient de nous donner cet estimable théâtre ¡Plus Indirect ion change, plus c'est la même chose ; le second Théâ­ tre-Français marche do four en four; n’y a- t-i 1 pas lieu de craindre la culbute finale?

Et pourtant nous étions bien préparés à applaudir au début d’un jeune écrivain qui, nous disait-on, allait révolutionner le théâtre : la Direction faisait écrire dans les journaux qu’elle avait mis la main sur un chef-d’œuvre; elle vient d’accoucher d’une... souris.

Au théâtre, les études psychologiques n’ont jamais porté bonheur à personne. Dans le cas présent, comment s’intéresser au morphinomane du Danger, amoureux in­ conscient de deux femmes qui de leur côté passent le temps à se demander si elles t’aiment. On nous fait assister durant trois actes à une minutieuse analyse do sentiments que personne n’éprouve ni ne comprend. C’est, une interminable séance de dissection où chacun ouvre son cœur et se met à en fouiller les replis les plus secrets, sous la direction d’un docteur qui donne des leçons d’auscultation.

11 faut plaindre et louer on même temps de leur courage MM. Rameau, Dieudonné et Léon Noël, M** Grumbach, Thomsen et Mylo-d’Arc.vIle : on a vaillamment lutté, mais la pièce n’est pas défendable.

Le Danger est précédé do Les Yeux clos, un acte en vers de M. Michel Carré, qui plairait davantage s’il était plus court: et puis nous commençons à être un peu blasés sur le Japon et ses peintures de Kakémono. Il s’agit en substance d’une jeune aveugle qui, miraculeusement ren­ due clairvoyante par un empirique de pas­ sage, trouve.le monde et son amant très au-dessous de ce qu’elle imaginait et im­ plore la divinité de lui rendre sa précieuse cécité. M"* Chapelas et M. Henri Monteux jouent gracieusement cette fantaisie, pour

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laquelle M. Ch. Malherbe i ques jolies pièces do musi Quant à la Dévoile qui c talion de l’Odéon, on eonnn l’avoir vu au Vaudeville i drame d’une originalité pu cas, on no peut lui contes!« voir inspiré Ibsen à deux rentes. M. Géntior et M'"* l’ont interprété avec un gt La gaieté ne manque'] sieur Lohengrin, la nouvi M. Audran, paroles-de M que l’on vient de donne Parisiens. Ce n’est pas une on pourrait le croire, du c Wagner, tout au plus bourgeoise, une dépoètis traité parle maître. En ef au cygne nous apparaît pèces d’un vulgaire cornu du Sentier qui cache ses lî pas être connu et no gag Les aventures de ce I.ov lent sous les poétiques ilières-sur-,Seine ; elles si contées ; la musique qui 1 sans aucun souci du leitm classique, contribue à l’an blic. Hittemans, Lamy, le brine, M“'“ Germaine Gai rite Deval, font assaut d’e taisie. Que pourrait-on dés En dernière heure, anni succès de Lorensaccio et hardi, interprète du rôle.

N O T R E S U P P L É M E N T Musique pou r Lorca :an m an l.lir de lla llc l que no de la très caractéristique ■posée, pour la pièce d'A par M. Paul Puget, dont ions bientôt, il faut l’es de Doi à l’Opéra-Gomique Hélène. On a loué san sentiment très fin et. poét que dont M. Pierre Ivnni gréable œuvre littéraire c cher; de celle-ci, il a été qi Tes yeux. Un des grandi de ces derniers temps; ne faire connaître à nos lec cate et mélodique inspirr ban Marti sur los vers i mais exquis de M. Charle

Nous donnons dans ce vitre hors texte représenl

L e s V i c t i m e s du N O T R E

N U M É R O D

P ara îtra le 2.1 P L'imprimeur-gérant Imprimerie de Ylllustr Saint-Georg

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Des cadavrps, emportés par les courants, passent le long du bord du Victor-Hugo, mouillé devant Mersina.

« Trois mille cadavres d Arméniens ont été jetés dans la rivière qui passe à Adana, le Seihoun (ancien Cydnus). Cette rivière coule actuellement en torrent à cause de la fonte des neiges et les cadavres roulent, ï.:-le-mêlt, vers la mer située a 20 kilomètres. On commence à les voir surnager le long de la côte, apportés par les courants, et les navires de guerre européens peuvent les voir passer lentement, mutilés et tuméfés. le long du bord... Noté celui d’ une fillette de quatre ou cinq ans. Celui encore d'un homme ouvert du bas-ventre au menton, comme b ;te de boucherie, bras et jambes couf.es... Les requins auront vite fait de faire disparaître les traces de ces horreurs... *

{Lettres d'officiers d? tnarire auJournal » et au * Figaro».)

I L L U S T R A T 1 O N

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N 1 J4Dİ1 L ’ I L L U S T R A T I O N

15 Ma i 1 9 0 9 33S

Grâce au dévouement et à l’ activité des officiers et des matelots, grâce aussi à un temps superbe, on put recueillir en quelques heures 1.450 fugitifs, en grande partie des femmes et surtout des enfants, car la plupart des hommes avaient été massacrés. Tout ce monde, à peine pourvu de quelques hardes, fut installé aussi con­ fortablement que possible sur le pont supérieur dp Jules-Ferry et groupé autour des missionnaires francisé cains qui avaient dirigé leur fuite. De la soupe chaude, du pain, du biscuit, du lait concentré pour les enfants,

Sur la plage de Bazit, au nord de Latakieh : les meut la vue du côté du Bosphore s’étend le vaste parc d’Yildiz qui descend en pentes douces. Il est très joliment dessiné et sera magnifique quand les arbres auront grandi. Tel quel, ce sera un bois de Boulogne idéal pour les ConstantinopolitainS; car, ironie de la destinée, le plus mystérieux des enclos va devenir un jardin public.

LES M A SSA C R E S D ’ A S IE M IN E U R E

Avec une simultanéité inquiétante, en même temps que se soulevaient contre la Constitution les soldats de Constantinople, des fanatiques musulmans, comme s’ ils n’ eussent attendu que ce signal, commençaient, en Asie

fugitifs arméniens rangés pour l’embarquement.

du voyage du président de la République, reçurent l’ordre de se rendre sur les côtes de Syrie ou d’ Asie Mineure pour y coopérer au sauvetage des malheureux traqués par les bandes furieuses des Kurdes et aider, au besoin, à la répression des troubles. Le croiseur cui­ rassé Victor-Hugo fut envoyé à grande vitesse à Mersina, le cuirassé Vérité à Alexandrette et le croiseur cuirassé Jules-Michelet au Pirée, où il devait rester à la dispo­ sition de notre ambassadeur à Constantinople. Quant au Jules-Ferry, portant le pavillon de l’ amiral Pivet, il fut dirigé le 20 avril vers Beyrouth.

A peine arrivé à destination, l’amiral apprit par notre consul général que les massacres avaient eu lieu sur la côte, non loin de la petite ville de Latakieh, située à 100 milles environ au nord de Beyrouth. Le Jules-Ferry repartit le soir môme et trouva le 23 au matin, à son apparition devant la baie de Bazit, le paquebot Figer, des Messageries maritimes, dont le brave capitaine avait déjà recueilli à son bord 2.200 réfugiés arméniens, les­ quels, fuyant les violences d’ une bande de pillards et de brigands turcs, étaient accourus de tous les villages ou missions des environs. D’ autres pauvres gens, terrorisés, se tenaient tapis à terre, n’ attendant plus guère que la mort. Quelques coups de canon tirés à blanc eurent vite fait de les attirer hors de leurs cachettes et, en peu d’ instants, la plage fut couverte d’ une foule de hères déguenillés, apeurés et affamés, qui se précipitèrent vers les embarcations envoyées à leur secours.

A Alexandrette : Arméniens réfugiés dans l’église paroissiale.

Mineure et en Syrie, un épouvantable massacre de chrétiens catholiques, Arméniens, Chaldéens.

i l est impossible encore de se faire une idée exacte de ce que furent ces scènes de sauvagerie, ni d’ évaluer, de façon même approximative, le chiffre des morts. Ce furent sur plusieurs points, à Adana, à Latakieh, à Bazit, à Cassait, à Antioche, notamment, d’ effroyables tueries. La page qui montre, à l’ embouchure du Cydnus, des cadavres apportés à la mer par le fleuve, eette page tragique donne une idée des spectacles qu’ on fut exposé à rencontrer dans ees sinistres parages.

A la première nouvelle de ces atrocités, les puissances envoyèrent dans les eaux du Levant des navires de guerre. Pour notre part, quatre des unités de l’ escadre de la Méditerranée, alors réunie à Yillefranehe, en vue

LES MASSACRES D 'A R M É N IE . — Sur la plage de Bazit. au nord de Latakieh : embarquement de réfugies dans les canots du Jules-Ferry mouillé au 'arge.

des soins quasi maternels, rien ne fut épargné pour calmer et réconforter ces miséreux.

Le lendemain matin, tous étaient débarqués à Latakieh et confiés au « mutessarif » de l'endroit.

De son côté, le euirassé Vérité avait pu remplir, à Alexandrette, une mission utile.

Dès le commencement des massacres, eette petite ville avait été envahie par une grande quantité de réfu­ giés de toutes races, de toutes sectes, accourus un peu de partout, se ruant comme un troupeau traqué par la peur, dans un désarroi pittoresque et fort lamentable.

La mission française recueillit le plus qu’elle put de ces pitoyables fugitifs. On les logea, on les entassa dans tous les locaux disponibles, dans les couloirs, les esca­ liers, dans les chapelles, puis, leur nombre augmentant sans cesse, jusque dans l’église paroissiale, momentané­ ment désaffectée, si bien que, le dimanche, les offices étaient célébrés en plein air.

Campement de réfugiés dans une chapelle de la mission française d’Alexandrette.

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