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Tam metin

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LE TEMPS

Dr. OLÎVİER LACOMBE

Professeur de Philosophie

Le difficile probleme du temps peut .etre aborde diversement. L’ön sait que les nouvelles theories physiques, renonçant â la seculaire construction newtonienne dans laquelle l’espace et le temps entraient conjointement, mais â titre egal et sans privilege de l’un sur l’autre, pour constituer le double cadre de l’univers, envi- sagent desormais les caracteristiques temporelles d’un evenement comme relatives a sa situation spatiale: sous cet angle le temps n’est done plus independant de l’espace, mais devient quelque chose comme sa

guatrieme dimension„; et cet espace-temps ne s’oppose plus â la ma-

tiere comme un contenant â son contenu, mais forme avec l’energie (matiere et rayonnement) une realite unique, la realite physique.

Ce n’est pas en physicien, mais en philosophe que nous voulons vous parler du temps. D’ailleurs ce meme theme sera bientöt repris devant vous par un conferencier qualifi6 pour en traiter du point de vue de la physique. On objeetera peut-etre que seule une reflexion sur le temps quantifie de la Science experimentale peut eehapper au re- proehe de n’avoir aucun fondement solide. Einstein n’a-t-il pas ecrit: “ 11 faut une definition de la simultaneite, telle que cette definition nous mette entre les mains une methode d’apres laquelle nous pourrons, par exemple, decider experimentalement si deux coups de foudre tombant aux deux points A et B ont ete simultanes ou non. Aussi longtemps que cette condition n’est pas remplie» je m’abandonne comme physicien (et sans doute aussi comme non physicien...) â une illusion, si je erois pouvoir attaeher un sens â l’affirmation de la simultaneite. „ A quoi nous repondrons qu’en verit6 il ne peut y avoir pour la physique ma- thematique d’autre realite que celle dont elle peut constater l’existence par l’intermediaire de ses appareils de mesure. Mais une telle definition du reel ou de l’existant ne saurait epuiser toute la richesse de ces deux notions. Aussi bien Einstein lui-meme est-il revenu dans une discussion publique avec Bergson sur ce que la formüle precitee pouvait avoir d’arbitraire, pour autant qu’elle ne se restreignait pas au seul physicien. Nous userons done en toute securite d’une liberte qui nous est recon- nue par l’auteur meme de la theorie de la relativite.

Les doctrines philosophiques concernant le temps se situent entre deux poles extremes marques l’un par la conception kantienne et l’autre par la conception bergsonnienne. Kant, comme tous les

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idealis-tes, reduit au minimum la realite du temps dont il fait une forme sub- jective de nötre sensibilite, en vertu de laquelle rien ne peut se mani- fester â nötre conscience empirique sans subir la loi de succession du futur, du present, et du passe. Mais cette forme temporelle est etran- g-ere â la nature des choses et leur est surimposee. — Berg-son fait du temps, ou plus exactement de la duree, l’etoffe meme du reel; il porte au maximum la realite du temps.

Avant de prendre nous-meme position, ecoutons un poete nous decrire le temps: “ Ainsi le Temps n’est pas seulement le recommence- ment perpetuel du jour, du mois et de l’annee, il est l’ouvrier de quel- que chose de reel, que chaque seconde vient accroître, le Passe, ce qui a reçu une fois l’existence. II est necessaire que toutes les choses soient pour qu’elles ne soient plus, pour qu’elles fassent place â l’ulterieur qu’elles appellent. Le passe est une incantation de la chose â venir, sa necessaire difference generatrice, la somme sans cesse croissante des conditi- ons du futur (...). La minute presente differe de toutes les autres mi- nutes en ce qu’elle n’est pas la lisiere de la meme quantite de passe. Elle n’explique pas le meme passe, elle n’implique pas le meme futur. Je continue plus que Taıeul dont je suis issu. A chaque trait de nötre haleine, le monde est aussi nouveau qu’â cette premiere gorgee d’air dont le premier homme fit son premier souffIe (...). Le temps est le moyen offert â tout ce qui sera d’etre afin de n’etre plus. 11 est Vlnvi-

tation a mourir, a toute phrase de se decomposer dans l’accord expli-

catif et total, de consommer la parole d’adoratiçn â l’oreille de Szge l’Abîme. „ (Paul Claudel, Connaissance du Temps.)

Soulignons quelques uns des themes qui viennent de nous etre si magnifiquement proposes: le PRESENT lisiere d’existence actuelle en- tre l’AVENIR qui n’est pas encore et le PASSE qui n’est plus. Cette lisiere d’existence actuelle se remplace elle-meme, n’est jamais la meme, se renouvelle sans cesse. Elle est tendue vers l’avenir qu’elle appelle â lui succeder, devant lequel elle s’efface. Elle est riche de tout le passe, et chaque moment nouveau plus riche que ceux qui l’ont precede, mais d’ une richesse evanouie â elle-meme et riche seulement pour le temps qui la süit. La course fluente du temps postule l’eternite.

Efforçons nous maintenant de donner une formulation rationnelle de ces notes contrastantes. Le temps est une espece de la duree. Durer c’est persister^ dans l’existence. A une existence toujours pleine- ment accomplie, dont la perfection est toujours actuelle, correspond une duree d’eternite. A une existence muable jusqu’en ses profondeurs substantielles, correspond une duree temporelle. Le temps est done lie au changement. Si nous tenons le changement pour reel nous devrons necessairement etre realistes au sujet du temps, et nous rapprocher ainsi de la position bergsonnienne. Nous ne pourrons cependant suivre Bergson jusqu’au bout, car une realite changeante ne

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saurait â nos yeux constituer la realite la plus haute; c’est au contraire la plus pauvre de toutes, puisqu’elle ne se maintient dans l’existence qu’en cessant d’etre ce qu’elle a ete. Si reel soit-il, le temps pris en lui-meme ne Test done que d’une maniere precaire, et ne garde l’etre qu’en s’abolissant d’instant en instant. Le temps ne devient une totalite actuelle que lorsqu’il est retenu par une memoire, il n’est pleinement reel que lorsqu’il est pense par un esprit. Les idealistes n’ont done pas tout-â-fait tort d’insister sur la dependanee du temps â l’egard de T esprit, mais e’est une dependanee qui, loin de le transferer dans un ordre purement ideal, lui rend en quelque maniere sa propre realite, â mesure qu’il la perd.

Vous me demanderez peut-etre si eette double reduetion du temps au ehang^ement et k la memoire, ne le fait pas evanouir eompletement, ou, tout au moins, ne nous fait pas perdre le benefiee du long travail des mathematieiens par lequel le eoneept de temps avait ete degage dans toute sa purete, arraehe au elair-obseur de la eonseienee empiri- que et plaee dans la pleine lumiere de la seienee. Nous repondrons que ee temps de la mecanique classique, infini dans le passe et dans l’avenir et s’ecoulant â une vitesse uniforme, est un temps ideal et non un temps reel. C’est dejâ au non du realisme de la physique qu’Eins- tein a dû mettre en defaut la conception traditionnelle de la simul- taneite, solidaire de la notion de temps absolu. C’est aussi au nom du realisme, mais du realisme philosophique, que nous eroyons devoir non pas sans doute eliminer le temps de Nevvton et de Kant, mais consta- ter son insuffisance. Et, soit dit en passant, les difficultes soulevees par le philosophe des antinomies â propos du temps, nous paraissent precisement tenir k ce qu’il a considere le temps mathematique ideal comme un temps cosmique reel.

Le realisme du physicien est satisfait lorsqu’il a pu souder ensem- ble une constatation sensorielle et une mesure rigoureuse. Celui du phi­ losophe demande plus; il lui faut atteindre, â une plus ou moins grande profondeur, la nature meme des choses. Ceci ne veut pas dire que toute duree reelle soit etrangere k T ordre de la quantite. La these n’est vraie que pour les durees transcendant l’univers du devenir et du changement substantiels. Pour ce qui est de la duree temporelle, de la nötre par consequent, elle est par essence liee k l’espace et au nombre, elle tombe de droit sous la mesure. Dans la sphere du temps, les changements qualitatif et substantiel eux-memes impliquent toujours des mouvements mecaniques de translation. Ainsi le temps pourra-t-il s’interpreter en fonetion du mouvement succassif dans l’espace, le rap- port de la succession â l’etendue permettant de traduire le futur et le passe temporels en un avant et un apres spatials, le rapport du mou­ vement k l’etendue permettant de mesurer l’ecoulement temporel.

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temporelles originales que de mouvements originaux. Chaque mouve- ment a son “ temps propre La notion de temps propre n’est pas nouvelle; elle remonte au moins â Aristote. La theorie de la relativite vient de la remettre en honneur. Prenons garde cependant de ne pas transposer du registre de la physique mathematique â celui du sens commun ou â celui de la philosophie tout le contenu qu’Einstein a verse dans ce concept. Rien n’oblige le philosophe â lier la doctrine du temps propre â celle de la relativite de la simultaneite: c’est une relation qui ne vaut qu’en langage mathematique, et dont on est en droit de contester la signification ontoIogique. C’est plutot aux recents travaux de Carrel et de Lecomte du Noüy sur le temps et la vie que nous demanderons une illustration de nötre these. Le temps des espe- ces vivantes doit etre distingue du temps vital individuel. Le premier peut etre constate au moyen de la culture in vitro d’un fragment de tissu specifique. Maintenues dans des conditons constantes au point de vue thermique et chimique, les cellules d’un tel tissu proliferent â une vitesse prodigieuse ( un tissu cellulaire homogene de la taille du corps humain atteindrait en un an un volüme 13 quatrillions de fois egal â celui du soleil), et, qui plus est, â une vitesse sensiblement uniforme. Au contraire le temps individuel varie avec l’âge du sujet, ainsi que le montrent les variations de la vitesse de cicatrisation des plaies. “ A l’aube de sa journee, ecrit Carrel, l’homme marche allegrement le long de la rive. Et les eaux lui semblent paresseuses. Mais elleş accelerent peu k peu leur course. Vers midi, elleş ne se laissent plus depasser par l’homme. Quand la nuit approche, elleş augmentent encore leur vitesse. „ Autrement dit, par rapport â nötre temps vital individuel dont le rythme se ralentit â mesure que nous vieillissons, le temps du monde et de la sociĞt^ qui sert d’etalon â nötre 6valuation consciente, semble s’acc61erer.

Ce temps-etalon dont vous venons de parler, la convention nous en est imposee par les besoins de la pratique. Le double mouvement de rotation de la terre est suffisamment regulier, â l’echelle de nos besoins, pour constituer une horloge convenable. Mais il est loin d’etre parfaitement regulier: “L’astronome actuel n’a plus l’outrecuidance, comme ses predecesseurs, de prevoir les eclipses avec une precision superieure â une demi-minute de temps.,, (Michel Souriau: „Le Temps,, p. 10). D’autre part il est bien dair que le mouvement de la terre ne saurait etre tenu avec vraisemblance pour le fondement du principal etalon temporel de l’univers. Vous me demanderez s’il est bien neces- saire d’admettre l’existence d’un tel etalon principal qui par sa plus grande regularite permette de mesurer tous les mouvements cosmiques. La physique moderne n’a-t-elle pas remplace le temps premier et ab- solu par une vitesse absolue, celle de la lumiere ? Nous repondrons que s’il est avantageux du point de vue de la symbolique

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matique d’envisag-er comme absolu le rapport de l’espace au teraps et comme relatifs les facteurs de ce rapport, il n’en va pas necessai- rement de meme dans l’ordre ontologique auquel s’interesse le philo- sophe. Quoi qu’il en soit, d’ailleurs, temps premier et vitesse absolue sont postules de part et d’autre afin d’assurer l’unite de l’Univers.

II est un aspect foncier du temps que nous n’avons pas encore mis en pleine lumiere: son irreversibilite. Malgre d’ingenieuses fictions qui cherchent â faire image en transposant dans le domaine du temps vecu les symboles algebriques du physicien, on ne remonte pas le cours du temps, sinon par la memoire. Le passe est passe â jamais, le futur n’a jamais existe encore. L’ordre de l’ecoulement temporel ne peut etre renverse.

La fuite irreparable du temps, et sa conciusion dans l’ordre de la vie, la catastrophe de la mort, ont toujours provoque la reflexion hu- maine â leur trouver remede ou compensation. Commençons par la solution qui touche le moins l’homme lui-meme. La mecanique classique affirme que tout systeme en mouvement peut etre ramene â son etat initial: premiere maniere d’affirmer qu’â certains plans tout au moins le travail alterant du temps peut etre compense. La physique a cru longtemps pouvoir appliquer â la matiere reelle ce theoreme de la mecanique abstraite. Mais la decouverte de la loi de degradation de l’energie fit voir que l’irreversibilite du temps avait des effets reels non seulement chez les etres vivants mais dans l’ordre physico-chi- mique lui-meme. Les theories contemporaines ont nuance cette loi, et professent que si la degradation de l’energie s’exerce â l’echelle macro- physique, la r^versibilite mecanique vaut au contraire â l’echelle micro- physique.

La doctrine philosophique du “retour eternel,,, selon laquelle l’uni- vers entier et chacun de ses elements constituants repassent periodi- quement par un etat strictement identique â ceux qu’ils ont dejâ traverses, et ceci un nombre infini de fois, en sorte que l’existence de chacun d’entre nous a dejâ ete vecue et sera encore vecue un nombre de fois infini, et pareillement pour chaque nation, pour chaque siecle, pour chaque âge du monde, cette doctrine, dis-je, est un transfert du theo­ reme de la reversibilite mecanique â toutes les realites et â toutes les valeurs. Elle vise â donner un sens humain et cosmique â une these de mathematique et de physique. L’on connaît la signification que Nietzsche, le dernier des grands penseurs qui l’ait professee, voulait y attacher. Elle etait pour lui le moyen d’affirmer qu’il faut etreindre la vie tem- porelle avec toutes ses vicissitudes par une prise sans detente, et sans chercher recours contre ses miseres et sa fugacite dans quelque eter- nite transcendante. La volonte de puissance, l’elan vers la surhumanite doivent rester immanents au temps. La joie doit naître de la perspec- tive d’une repetition perpetuelle de la meme volonte de vivre.

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L'on voit que la maniere nietzscheenne de racheter le temps par le temps lui - meme procede de deux sources. L’une est la vie: il faut vivre intensement chaque minute qui passe. L’autre est l’intelligence en sa capacite de saisir le temps sous les especes des lois intemporelles qui regfissent le devenin Beaucoup furent ou seraient enclins â effacer le caractere irreparable de la fuite du temps par la surevaluation de la minute actuelle, ou du souvenir que l’eloignement transfigure, ou de l’avenir auquel son irrealite permet de preter les plus riches couleurs. Ceux - lâ trouvent' la solution de Nietzsche â la fois trop volontaire et trop froidement abstraite : les essences et les lois intemporelles n’ont d’attrait que pour l’intelligence seule, la tension de la volonte de puis- sance detourne de goûter la saveur de ce qui nous est offert dans l’experience du moment ou dans celles du souvenir et de l’esperance. Ceux - lâ, qui ne sont que sensiblite, cherchent l’evasion dans la delec- tation de la reverie ou de la jouissance.

A l’oppose de cette attitude nous trouvons celle qui consiste â diminuer, â extenuer la realite et le prix du temps. Un Plotin, un Spinoza nous proposent la voie d’un arrachement actuel â la se- duction du temps, d’une conversion vers Teternite. Cette voie passe par la connaissance abstraite et intellectuelle de l’intemporel, mais elle ne s’y arrete pas, et debouche par l’extase ou par la “connaissance du troi- sieme genre,, dans l’eternite concrete, nous dirions presque; “vecue,,,

II est un trait cornmun â toutes les doctrines que nous venons d’en- visager, c’est qu’elles deshumanisent le temps, qu’elles refusent d’accor- der une signification privilegiee â cette portion de duree orientee et irreversible, et constituant une ünite originale, qui va de la naissance â la mort. or le temps d’une vie d’homme a ceci d’irremplaçable, d’ir- reductible, d’indivisible, qu’il est le temps dans lequel et par lequel se construit une personnalite, ou, d’un mot plus juste, dans lequel cette personnalite arrive â maturite. (Voir Jean Guitton; “ Justification du temps,,). Pour s’accomplir, une telle maturation a besoin de tous les aspects du temps: du present pour s’actualiser dans la lurniere de l’in- telligence, par la vigilance de la volonte; de la memoire et du passe pour faire fructifier l’experience; de l’esperance et de l’avenir pour savoir se depasser et s’elever toujours. Elle a besoin de l’intemporel sous les espâces d’un ideal qui Toricnte. Et elle a aussi besoin de l’e- ternite, d’abord pour tenir dans l’etre chacun des instants de son de- veloppement, ensuite pour les transfigurer et les liberer tous de l’e- troitesse de leurs limites, enfin pour sceller â jamais dans l’immortalite le visage definitif de la personnalite achevee, telle quen elle-meme

enfin Veternite la change. Un temps reel en sa totalite, mais moins reel

que l’eternite, une eternite surreeile, un ideal intemporel â titre de mediation.

Referanslar

Benzer Belgeler

Bibliographie, liste des prix de materiaux de construction, 188. 151 • The Pavillion of the Türkiye Emlâk Kredi Bank at the İzmir İnter- national Fair, R. C.) The British Motor

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