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La Corne d’Or vue du café de Pierre Loti
Le „ Café de Pleine Lofé
à Eyüp ef ses
L
e grand am i des Turcs l'écrivain académ icien Pierre Loti fréquentait un petit café su r les h au teu rs d ’Eyüp, qui porte son nom en souvenir de son illustre client; pour p ar venir à ce café, il faut y aller en em p ru n tan t de préférence le tra je t p ar m er et s ’em barquer à bord des bateaux qui essaient la navigation dans le Corne d ’Or, à p a rtir du Pont de Galata. Il y a aussi une route qui coupant les vieilles m urailles
environs
Mesut KOMAN
de la ville, pénètre dans le m arché d’Eyüp et une au tre parallèle à la Corne d ’Or qui fait à l’origine l’ancienne voie Byzantine.Après avcir dépassé l’em barcadère d ’Eyüp, en revenant p ar la mer, on voit parm i les stèles de m arbre qui se dressent su r la pente de la colline verdoyante, le secteur où se dresse ie Café de Pierre Loti. Eyüp est réputé pour son cim etière... h' tcrique que de sultans, de cham bellans, de gra
vezir.s, de cheiks-ul-Islam, de vézirs de com m an dant d ’arm ées, de personnages religieux et autres hom m es de lettres et de sciences y reposent de leur dernier sommeil.
De l’em barcadère d ’Eyüp, en sortant de l’échel le on rem arque une m osquée avec de nom breux degrés, c’est celle qui fut construite p a r Hasan Pacha, un des derniers m inistres de la m arine. Un peu au delà on aperçoit le m ausolé de Şekerpare Kadın, une im portante grande dam e du Harem des Sultans.
A gauche form ant le coin, on rem arque le
mausolée de Ferhad Pacha qui fut grand vézir
sous M urad III et Mehmed III.
Revenant sur notre droite, nous pouvons citer pour com m encer et p a r o rd re les m ausolées sui vants: celui de Mehmed Pacha, M irim iran de Ru
meli, puis vient celui de Dam ad Siyavuş Pacha,
vézir sous les règnes de Selim II, M urat III, et Ahmed III. A côté de la tom be de Siyavuş Pacha est édifié un m ausolée sim ple dû à l'architecte italien Raymondo d ’ Aranco, dans lequel repose Urpanizade Esad Efendi, Cheikh - ul . Islam ; le quatrièm e et dernier tü rb e est celui qui renferm e
les restes de Pilak m ustafa Pacha, am iral sous
Soliman le Législateur, enfin le cinquièm e m auso lée contient les ossem ents de quelques princes de la fam ille im périale.
Le mausolée, face à celui de Siyavuş Pacha, su r la gauche contient les restes du plus illustre grand vézir de l’époque O ttom ane, le célébré So- kullu Mehmed Pacha.
Dans l’enclos qui fait suite à son m ausolée dorm ant de leur dernier som m eil, le Cheickh-ul-
Islam E busuut Efendi; com m e p a r ses travaux
législatifs et ses ouvrages su r le Cheriat.
La Mosquée d'Eyüp et le M ausolée où repose ce guerrier vénéré, ont été élevés p a r Mehmed le Conquérant, mais les sultans ne m anquaient pas d ’y proceder à des re sta u ratio n s et à des con structions annexes agrém entées de faïences; c’est surtout sous III en 1798 que des réparations fon dam entales furent entreprises et les saints lieux lieux rem is en bonefat.
Sur le côté gauche de la m osquée, au point de bifurcation de la route m enant au village d ’Ali Bey, et en passant devant les doubles bains dont
les revenus avaient été effectés par Mehmed le
Conquérant à l’intention de la Mosquée -qui sont masqués a u jo u rd ’hui p a r une rangée de boutiques- i aperçoit sur la gauche une co u rette sur l’arrière laquelle s’élève une vieille m aison en bois pré- edée de beaux arb res dont la conservation en on état s ’impose pour p erp étu er le souvenir de
nos vieilles dem eures; de là s’am orce la m ontée en tre les cyprès to u jo u rs verts, le dom aine des tom bes; au milieu d ’un enclos entouré d ’un grilla ge en fer nous lisons une épitaphe qui nous annon ce q u ’ici repose le L u tteu r Karaahm ed décédé en 1904 qui fut cham pion de.s luttes internationales de Paris 1900. K araahm ed m ourut à l ’âge de 49, su r se stèle figure le tu rb an propre aux révérants du Danube (Bulgarie, à l’époque où cet état était
vassal de l ’Empire Osmanli). D errière ce m onu
m ent fu n éraire on voit plusieurs spécim ens de
tom bes fém inines variées.
Au devant de la tom be de M evkufâti Kenan Efendi et su r la m êm e rangée on rem arque la tom be d ’Ahmed Efendi qui fut Müfti en Algérie,
otto-Cimetiére à côté du café de Pierre Loti
marie à cette époque, et cette sépulture historique nous rappelle les tem ps passés où l'E m pire Os- m anh s’étendait sur le:: vastes territo ires de trois grands continents.
A notre gauche avec un terre-plein un m ina ret s'élève vers le ciel, c’est celui d ’un erm itage «tekke» dit de «Kaşgar» du nom de la capitale du
(T ürkistan O riental) a u jo u rd ’hui en territoire
chinois. Ce sanctuaire fut co n stru it p ar Murteza Efendi, grand m aître de l’Arsenal et le «Tekke» affecté aux adeptes Nakşibendi.
On peut égalem ent parv en ir au tekke par un chem in bifu rq u an t de la route principale.
Des personnalités ém inentes sont inhumées
dans les environs du Tekke Kaşgari, citons-en
quelques-unes des plus im portantes: le célèbre
com positeur de m usique tu rq u e Zekai Dede Efen di, le calligraphe Ahmed Kâm il Efendi, un des plus recents historiographes d ’Edirne, Badi Ah med Efendi, un des derniers cheicks de la secte Nakş.bendi Küçük Em in Efendi et pour clore cet
te nom enclature nécrologiqe le M aréchal Fevzi
Çakmak.
Au delà du m ur d ’enclos de ce tekke un peu après la fontaine s'y trouvant, la route se sépare en deux, le chem in de droite mène dun Tekke Bek taşi de Karyağdı, au bout duquel et de sa gauche
nous trouvons le Café de Pierre Loti, celui de
gauche dit avenue des m arches, conduit au Kiosk
d’Idrisi Bitlisi, son appellation de «marches»
provient de ce q u ’à l'origine il fallait grav ir q u a rante degrés pour a ttein d re le dit Kiosk. On peut aussi arriv er au Café de Pierre Loti, en passant devant l’erm itage de Scheickh H asan et en bifur quant su r la droite.
Sur un des côtes du «Café de Pierre Loti» on
rem arque des vestiges de pierres de taille, qui
durent a p p a rte n ir au m onum ent funéraire aux
descendants du Seyyid Ahmed El Rufai dénom m é Alaeddin Efendi, m ais la trad itio n populaire nous apprend que cet em placem ent telle était la tom
be du Cheval Blanc de F atih Mehmed II, sur
lequel le C onquérant é ta it m onté le jo u r de la p ri se de la ville...
Miss Pardoe, qui avait visité Istanbul sous le
régne du S ultan M ahm ud et avait consacré un
Pigeons dans la ccur de la Eyüp Mosquée
ouvrage illustré sur notre ancienne capitale y a- vait fait figurer en p artie ce m ausolée historique.
Vis-à-vis du Mausolée, à l’état de décom bres
du Cheickh-iil Islam Alaeddin Çelebi et sur un
de ses côtés on voit un petit café p o rtan t à l ’origi ne le nom de la Dame Rabia, décédée en 1175, de la fam ille des Vahidzade. Telle était l ’appellation prem ière du café de Pierre Loti que nous connais
sons.
Melling en 1819 a édité une gravure se repré sentant la Corne d ’Or; de son côté Miss Julie Par- doe (1835) a écrit en langue anglaise des ouvra ges sur notre m étropole et décrit les environs de la Corne d ’Or et son panoram a; W.H. B artlett il lustré l ’ouvrage de vues bien venues.
Pierre Loti, avant de venir en notre ville en qualité de com m andant du stationnaire de l’Am bassade de France le «V autours avait com pulsé et lu tous les ouvrages et relations de voyages rela tives à Istanbul; une fois en m aison navale à Is tanbul, il visita sans cesse et à plusieurs reprises
le Café de Dame Rabia, d ’où il adm ira la vue
splendide su r la Corne d ’Or, c ’est en souvenir des pauses quotidiennes de l’au te u r de mon «Frère Yves» que l’on donne le nom de Piere Loti à ce qui fut tout d ’abord le café de Dame Rabia.
On raconte que Piere Loti a u rait épousé, chez nous, une fille du Caucasse, qui décédée fut inhu mée à Kasımpaşa! on ajo u tait même sur la tom be d ’Azade (Aziade de Loti) aurait fait L’objet de différentes recherches pour l’y retrouver.
Eyüp Mosquée
O i sait égalem ent que le rom ancier exotique Pierre Loti avait écrit un rom an sur ses am ours avec la jeune fem m e disparue.
Pierre Loti, de l’Académie Française ayant
dans la m arine de son pays le grade équivalent à celui de colonel, fut n o tre grand et sincère ami des bons et su rto u t des m auvais jours... au cours des hostilités en Tripoli et dans les Balkans, il cim enta l'am itié Franco-Turque et renforça l’am our
fraternel entre les deux nations. Reconnaissan
te la Ville d ’Istanbul, attrib u a son nom à une rue
d ’Istanbul et fit apposer une plaque commémo
rative su r la façade de la maison où il demeura lors de ses visites notre ville.
Une au tre rue de notre cité porte le nom de Ciaude F arrère, notre fidèle ami, m arin et acadé micien comme son ainé Pierre Loti, l’écrivain ma rin fut le prem ier à se rendre à Izm it, pour offrir à Gazi M ustafa Kemal Pacha en même tem ps que
ses félicitations p o u r les succès rem portés au
cours de notre Lutte N ationale, les hommages de sa fidèle adm iration...
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Kişisel Arşivlerde Istanbul Belleği Taha Toros Arşivi
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