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Les sites de Gudava et d'Ilori (Colchide): amphores de Sinope et amphores locales de l'époque romaine

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Anatolia Antiqua

Les sites de Gudava et d'Ilori (Colchide) : amphores de Sinope et

amphores locales de l'époque romaine

Dominique Kassab Tezgör

,

Nino Kebuladze

,

David Lomitashvili

,

Mary Zamtaradze

Citer ce document / Cite this document :

Kassab Tezgör Dominique, Kebuladze Nino, Lomitashvili David, Zamtaradze Mary. Les sites de Gudava et d'Ilori (Colchide) : amphores de Sinope et amphores locales de l'époque romaine. In: Anatolia Antiqua, Tome 15, 2007. pp. 197-214;

doi : https://doi.org/10.3406/anata.2007.1234

https://www.persee.fr/doc/anata_1018-1946_2007_num_15_1_1234

(2)

Anatolia Antiqua XV (2007), p. 197-214

Dominique KASSAB TEZGÔR, Nino KEBULADZE, David LOMITASHVILI et Mary ZAMTARADZE*

LES SITES DE GUDAVA ET D'ILORI (COLCHIDE) : AMPHORES DE

SINOPE ET AMPHORES LOCALES DE L'EPOQUE ROMAINE A la faveur des travaux de rénovation du musée

national de Tbilissi et de la réorganisation des réserves, un groupe d'amphores romaines mises au jour à Gudava et à Ilori, deux villes situées dans la région d'Abkhazie, a attiré notre attention. Ces amphores, en effet, sont remarquables à la fois par l'homogénéité de leur origine : Sinope, et celles des types représentés, qui, par ailleurs, offrent des éléments morphologiques nouveaux. Deux autres amphores produites localement ont été intégrées à cette étude.

1. LES SITES DE GUDAVA ET D'ILORI La ville de Gudava est établie près de la côte est de la mer Noire, à dix kilomètres au Sud de la ville moderne d'Ochamchire, sur la rive gauche de la rivière Okumi1 (Fig. 1). Elle est connue dans les sources anciennes géorgiennes sous le nom de Gudakva2, qui recouvre celui de "Ziganeos

-Ziganevi"3 comme nous l'enseigne un manuscrit du XIe s., où il est noté : "Gudakva veut dire Ziganeos"4. La mention la plus ancienne connue remonte à la fin du IIIe s. - début du IVe s. ap. J.-C. à propos du chrétien Cyriakus, un des frères mar¬ tyrs d'Orentius persécutés par Maximien (285-305)5. La citation suivante figure dans la Notitia Dignitatum, informant que la cohors secunda Valentiana siégait à Ziganne, assurant la sécurité du Limes Ponticum6. Enfin, on retrouve son nom au VIIe-IXe s. dans la liste des évêchés de l'Empire byzantin, qui étaient seulement au nombre de cinq en Géorgie occidentale7. Les Romains favorisèrent les villes fortifiées de la côte orientale de la mer Noire : au Nord de la Colchide, outre Gudava, les grands centres de cet¬ te région étaient Cebelium (act. Tsebelda), Sebastopolis - Dioscuria (Soukhoumi)8 et Pitiys9 (Bichvinta). Bien qu'ayant surtout une fonction stratégique et militaire, ces villes n'en gardèrent *) Dominique Kassab Tezgor : Université de Bilkent, Ankara ; chercheur associée à l'Institut français d'études anatoliennes, Istanbul.

Nino Kebuladze : Senior restauratrice, musée national de Géorgie, Tbilissi.

David Lomitashvili : Directeur des fouilles d'Archéopolis près de Nokalakevi (Géorgie) ; Senior chercheur scientifique, musée national de Géorgie, Tbilissi.

Mary Zamtaradze : Chargée de mission pour le matériel de Nokalakevi, musée national de Géorgie, Tbilissi.

HT : hauteur totale ; H : hauteur conservée ; L : largeur conservée ; DL : diamètre des lèvres ; DE : diamètre des épaules ; HL/A : hauteur entre le haut de la lèvre et l'attache supérieure des anses ; LA : largeur anse. Toutes les dimensions sont données en centi¬ mètres. Nous indiquons la gauche et la droite par rapport à la photo de l'objet qui a été prise du côté le plus complet. Dans les com¬ mentaires des lemmes, nous signalons quelques particularités morphologiques ou techniques, mais nous ne reprenons pas les carac¬ téristiques développées dans la description des types.

1) Cette rivière est trop petite pour être indiquée sur la carte.

2) N. Berdzenishvili, "Le vizirat dans la Géorgie féodale", Sakartvelos istoriis sakitkhebi III, Tbilissi, 1966, p. 52 (en géorgien). 3) Gamkrelidze, Kaukhchishvili 1961 : 178.

4) Institut des Manuscrits. Fonds A, manuscript n° 97 : 436.

5) S. Kaukhchishvili. "Informations à propos de 'Ziganevi' dans les manuscrits anciens de Géorgie", Georgica IV, 2, 1952 : 413-415.

6) Gamkrelidze, Kaukhchishvili 1961 : 175 ; Braund 1994 : 265 sq. ; C. Zuckerman, "The Early Byzantine Strongholds in Eastern Pontus", Travaux et Mémoires 11 (1991) : 534 et n. 30. L'implantation de cette cohorte doit donc dater du règne de Valens (364-378) : www.da-costa.net/memoire/etudel/livre5.htm et n. 39.

7) S. Kaukhchishvili. "Basile de Sopeni", Georgica IV, 2, 1952 : 123.

8) M.M. Trapsh, Les résultats des prospections archéologiques dans la région de Tsebelda et de Soukhoumi. Trudi abkhazskogo Instituta iazika , literaturi i istorii imeni D.I. Gulia , Soukhoumi, XXXII, 1961 (en russe) ; A.N. Kalandadze, Les vestiges archéolo¬ giques de la colline de Soukhoumi , Soukhoumi, 1953 (en géorgien, résumé en russe).

(3)

198 D. KASSAB TEZGÔR, N. KEBULADZE, D. LOMITASHVILI et M. ZAMTARADZE

Année GUDAVA ILORI

1969 - Prospection sur l'ensemble du territoire sur une zone de 200 m sur 300 m dont la surface était riche en matériel (secteurs I-III) ;

- Fouilles de l'église située sur une petite colline près de la rivière (secteur I) ;

- Sondages dans la colline qui se situe à 100 m au Nord-Est de l'église (secteur II).

- Prospection

1970 - Fouilles au Sud du mur qui se situe sur la colline (secteur II).

- Prospection près des ruines de l'église de Sainte Barbara ;

- Fouilles au lieu-dit "Nagvalu" au Sud d'Ilori sur la route de Ochamchira à Gudava ;

1971 - Fouilles sur le périmètre au Sud et au Nord le long du mur. La richesse du matériel à l'Ouest du retour du mur a conduit à ouvrir une tranchée de 1 1 0 m de long sur 7 m de large (secteur II).

- Sondages à Nagvalu d'une profondeur de plus d'un mètre entre le mur de la forteresse et la mer ;

1972 - Fouilles près de l'église : une tranchée a été ouverte de 1 ,50 m de profondeur (secteur I) ;

- Continuation des travaux de 1971 (secteur II) ; - Prospection du Sud de la colline (secteur III).

- Continuation des travaux à Nagvalu.

Tableau 1 : Reconstitution des fouilles menées à Gudava et à Ilori. pas moins, comme dans le passé, une activité com¬

merciale et restèrent des centres de production arti¬ sanale, ainsi que nous le révèlent les fouilles archéologiques10. Elles bénéficiaient des contacts étroits établis avec l'Anatolie, la côte nord de cel-le-ci, en particulier Sinope et Trapezous, ainsi qu'avec le Royaume du Bosphore" . A partir du IIIe s. et au IVe s., l'importance de Rome diminua alors que le royaume du Lazique s'étendait à cette région.

Le site d'Ilori n'est pas connu dans les sources antiques12. Il est implanté à une dizaine de kilo¬ mètres au Nord de Gudava, éloigné d'une centaine de mètres du rivage de la mer. Il possédait égale¬ ment un mur de défense romain, mais il ne semble pas qu'il s'agisse d'une ville fortifiée13.

Des fouilles ont été menées parallèlement entre 1969 et 1972 à Gudava et à Ilori par le musée natio¬ nal de Géorgie, sous la direction de P. Zakaraia.

Elles ont fait l'objet de deux publications, aux¬ quelles nous avons recourues dans cette présente étude, tout en nous référant aux carnets de fouilles et aux archives14. C'est ainsi que la chronologie des fouilles a pu être reconstituée (Tableau 1).

Eloigné de 400 m de la mer, le site fouillé à Gudava consiste en une colline au long de laquelle court sur 100 m un mur de défense romain, dont un angle est préservé au Sud15 (Fig. 2). Dépourvu de fondations, il s'élève sur 60 cm, sa largeur étant d'un mètre. Au Sud-Ouest subsistent les restes d'un baptistère, dont on suppose la construction entre la deuxième moitié du Ve et le VIe s. par comparaison avec d'autres bâtiments semblables16. La rivière, en changeant progressivement de lit, a détruit une par¬ tie de la nef.

Lors de la fouille, deux périodes ont été recon¬ nues d'après le matériel rassemblé : la première entre le Ve s. et le IIIe s. av. J.-C.17, et la seconde

10) M.P. Inadze, "Les villes de Colchide dans l'Antiquité (Dioscuria, Sébastopolis, Pitiunt)", Scikartvelos mecnierebata akade-miis moambe 4 (1963) : 144 (en géorgien). 11) Zamtarade 1979 : 65. 12) Apropos du site d'Ilori : Braund 1994 : 266. 13) Nous n'avons pas retrouvé dans les archives le détail des contextes fouillés. 14) Zamtaradze 1979 et Zakaraia, Lekvinadze 1974.

15) Zakaraia, Lekvinadze 1974 : 142, fig. 2 ; Braund 1994 : 265, doute qu'il s'agisse d'un fort.

16) Zakaraia, Lekvinadze 1974 : 140, fig. 1 ; Zamtaradze 1979 : 67, fig. 1 ; L.G. Khrushkova, "Les baptistères paléochrétiens du littoral oriental de la mer Noire", Zbornik radova Vizantoshkog Instituta (Belgrade) 20 (1981) : 15 sq. 17) Zamtaradze 1979 : 68, pl. XI, 2. Les vestiges de la première occupation ont été essentiellement trouvés dans la rivière, très peu ont été découverts dans les sondages.

(4)

LES SITES DE GUDAVA ET D'ILORI (COLCHIDE) 199 entre le IIIe et le V" s. ap. J.-C., ce qui n'implique

pas toutefois que le site ait été abandonné entre ces dates, puisqu'il n'a pas été exploré dans son ensemble. Les seize monnaies de Constantin Ier (306-337) et de Licinius Ier (307-323) trouvées sous l'église offrent un important repère chronologique pour la seconde phase qui est relativement bien documentée18 (Fig. 5 a et b) ; la présence d'am¬ phores à pâte claire (22) conduit à proposer plutôt le VIe s. ap. J.-C. pour la fin de l'occupation de ce site. Des fragments de four, des briques et des tuiles étaient présents au Sud de la colline, et des colifi¬ chets dans le secteur du baptistère. Le ou les four(s) n'ont malheureusement pas été repérés, et aucun surcuit ne permet d'identifier la production qui leur était associée.

Le matériel tel qu'il est décrit dans les publica¬ tions correspond à ce qui est conservé au musée de Tbilissi : il comprend essentiellement des amphores locales à pâte brune et des amphores importées de Sinope, mais aussi de la céramique sigillée en nombre non négligeable, des mortiers,

dont plusieurs sinopéens, et de la céramique com¬ mune de service'9. A Ilori, le début de l'occupation du site peut être daté de la fin de l'âge du Bronze grâce au matériel archéologique ramassé en prospection, tandis que de la céramique à glaçure montre qu'il y avait encore un habitat au XIF-XIIT s.20. Les objets exhumés pendant les fouilles datent du IIIe au Ve s. ap. J.-C. Un four a été mis au jour en 1972, mais on ignore quelle était sa production.

Nous présentons ici les amphores sinopéennes et colchidiennes de l'époque romaine que nous avons étudiées au musée national de Tbilissi. Elles ne représentent en fait qu'une partie du matériel mis au jour, car le reste des objets, dont nous ne pouvons estimer l'importance, se trouve au musée de Gali auquel sont reliés Gudava et Ilori21. Etant donné la similitude des fragments amphoriques découverts dans les deux sites, nous les avons clas¬ sés typologiquement et seulement regroupés par contextes dans un tableau (Tableau 2).

Contexte Groupe B Groupe C Groupe D colchidienne Production

Secteur 1, 1972 18 Secteur 2, 1969 6 >■ es TS Secteur 2, 1970 5 7,8 23 (groupe C) 3 O Secteur 2, 1971 1+2 + 3,4 9, 11, 13,20 22 Secteur 2 et 3, 1972 _ Secteur 3, 1969 14, 19 Ilori 10, 12, 16, 17,21 24

Tableau 2 : Lieu de découverte des amphores classées par types. 2. LES AMPHORES SINOPEENNES

Grâce aux nombreuses études qui leur ont été consacrées, les types amphoriques produits à Sinope et la pâte argileuse qui leur est liée sont bien connus depuis le début de la production, située dans la deuxième moitié du IVe s. av. J.-C., lorsque le timbrage était pratiqué. La pâte est de couleur rose, et elle est restée inchangée jusqu'au IIIe s. ap. J.-C., alors que divers types se sont succédés. Aux IVe s. et Ve s. ap. J.-C., de nouveaux types sont

fabriqués dans une pâte de couleur rouge orangé plus ou moins foncé, et au VIe s., dans une pâte claire, de couleur blanchâtre ou jaunâtre. Quelle que soit la couleur de la pâte, la texture reste la même, caractéristique de Sinope. Elle est recon-naissable grâce à ses dégraissants, et plus particu¬ lièrement à la présence de sable noir, composé en majorité de pyroxène : celui-ci peut être plus ou moins abondant et affleurant, les grains de taille différente, parfois importante ; sont aussi présentes des inclusions blanches (souvent de la calcite), des 18) Zakaraia. Lekvinadze 1974 : 144.

19) Zakaraia. Lekvinadze 1974 : 144-147 et fig. 5-8 ; Zamtaradze 1979 : pl. XII, 2-3. 20) Zakaraia. Lekvinadze 1974 : 147. fig. 9.

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200 D. KASSAB TEZGÔR, N. KEBULADZE, D. LOMITASHVILI et M. ZAMTARADZE inclusions rouges, poudreuses ou dures, des inclu¬

sions opaques ou translucides, blanches, grises ou rosées, et quelques paillettes brillantes (peut-être pour certaines du pyroxène altéré) .

A l'intérieur de la typologie des amphores sino-péennes de l'époque romaine, les fragments amphoriques mis au jour à Gudava se rattachent par la pâte et la morphologie au groupe B à pâte rosée et au groupe C à pâte orangée, ainsi que pour quelques-uns au groupe D à pâte claire22. Ceux qui proviennent d'Ilori appartiennent exclusivement au groupe C. L'atelier de fabrication des amphores des groupes C et D a été fouillé le long du golfe de Demirci, à une quinzaine de kilomètres au Sud de Sinope23.

2.1. Les amphores du groupe B

Les quatre cols 1,4-6 que nous attribuons au groupe B sont hauts et larges, de forme cylindri¬ que ; la surface est parcourue d'ondulations peu marquées. La lèvre a l'apparence d'un bourrelet épais et angulaire, dont le dessus est généralement déversant vers l'extérieur ou l'intérieur et légère¬ ment concave ; le bandeau vertical est également concave et oblique, le bord inférieur est souligné d'un sillon (4) ou il peut être collé à la paroi, par¬ fois l'un et l'autre sur la même amphore (1). Les anses, attachées à quelques centimètres de la lèvre, sont massives, lisses (4) ou comportant un bourre¬ let en faible relief (1), leur jonction inférieure et supérieure est entourée d'une auréole de pâte plus ou moins épaisse, dans laquelle l'appui des doigts est visible par petites touches qui créent des arêtes (1,4,5) (Fig. 13 b).

Les cols 1 et 4 ont la même pâte argileuse et, à l'exception de la lèvre, les mêmes traits morpholo¬ giques que les amphores réunies dans le groupe B24. Celles-ci ont une pâte à dominance rosée (5YR 7/6-7/4), comprenant les dégraissants habituels de Sinope, en particulier du pyroxène. La panse a une

grande capacité, ses parois évasées et convexes se terminent en pointe, ou bien sont renflées dans le bas et se creusent avant l'extrémité effilée du pied (3). A l'intérieur de ce groupe B, le col cylindrique des exemplaires étudiés s'inscrit dans le type Snp I (Fig. 3), tandis que les épaules tombantes se rap¬ prochent plutôt de celles du type Snp II25 (Fig. 4). Le col 4 comporte un sillon à la hauteur de l'at¬ tache inférieure des anses, ce qui est très habituel sur les amphores de ce groupe, et disparaîtra sur celles des groupes qui suivront. En revanche, alors que la lèvre des amphores du groupe B est caracté¬ risée par un bourrelet convexe plus ou moins haut et détaché de la paroi du col, elle est semblable sur les cols 1, 4 et 5 à celle des amphores du groupe C26 ; en outre, la pâte des cols 5 et 6 est propre à cet autre groupe, de même que la technique utilisée pour le montage des anses : le dessus de l'anse du col 6 est aplati et l'angle interne du col 5 lissé. Les fragments réunis ici nous paraissent appartenir à des amphores représentant un type transitoire entre les groupes B et C, puisque portant des traits constitutifs de l'un et de l'autre.

Le col 1, le fragment de panse 2, le pied 3 appartiennent à la même amphore, comme le montre clairement la pâte identique à la surface externe et interne27.

1 : Col. Inv. 344. Gudava, 1971 , secteur 2. Fig. 10 et 33.

Col complet avec les épaules conservées d'un côté ; bas de la lèvre épaufré par endroits, éclats sur le dessus des anses à leur cassure. Plusieurs fragments recollés et complétés avec du plâtre. H : 33,2 - DL : 12,4 - DE (rest.) : ca 40 - LA : 4,2/4,4. Pâte rosée, plus claire sur la lèvre ; gris rosé à l'intérieur ; dégraissant moyenne¬ ment abondant et affleurant.

Le col est légèrement concave. Le bandeau ver¬ tical est irrégulier, creusé au milieu sans pour autant former un double bourrelet. Le bourrelet central des anses est créé par lissage, il est plus

22) Pour une présentation provisoire de la typologie des amphores sinopéennes romaines entre le IIIe et le VIe s. ap. J.-C., voir Kassab Tezgôr 2002 : 200-204. La typologie complète est présentée dans la publication de la fouille de Demirci (voir note suivante). L'appellation des types produits à Sinope est précédée du sigle Snp. 23) D. Kassab Tezgôr, "Fouilles des ateliers d'amphores à Demirci près de Sinope en 1994 et 1995", Anatolia Antiqua IV (1996) : 335-354 ; D. Kassab Tezgor et I. Tatlican, "Fouilles des ateliers d'amphores à Demirci près de Sinope en 1996 et 1997", Anatolia Antiqua VI (1998) : 423-442 ; D. Kassab Tezgor et F. Dereli, "Fouilles des ateliers d'amphores à Demirci près de Sinope en 2000", Anatolia Antiqua IX (2001) : 215-225. Il n'est pas exclu que les amphores du groupe B aient été fabriquées dans une zone de cet atelier qui n'a pas été fouillée. Pour la publication d'ensemble des fouilles et du matériel, voir D. Kassab Tezgôr (éd.), Les fouilles et le matériel de l'atelier amphorique de Demirci , Varia Anatolica (à paraître). 24) Kassab Tezgôr 2002 : 200 sq. 25) Chacun de ces types n'est représenté dans les musées turcs de mer Noire que par un exemplaire unique : type I, M. d'Amasra, inv. 673 : HT : 97 ; DL : 14 ; DE : 48 ; type II, M. de Sinope, inv. 3.5.90 : HT : 102,2 ; DL : 12,5 ; DE : 42. Ils sont connus par ailleurs dans d'autres sites de mer Noire (voir ci-dessous n. 32). 26) Voir ci-dessous.

27) Des fragments de panse de Gudava n'ont pas été catalogués (inv. 349), ainsi qu'un fragment (inv. 343-3) dont la couleur et la texture de la pâte correspondent à ce type.

(6)

LES SITES DE GUDAVA ET D'ILORI (COLCHIDE) 201 marqué sur l'anse gauche. De même que dans le

haut des anses, l'appui des doigts est visible dans la pâte autour de l'attache inférieure.

2 : Fragment de panse. Inv. 343 - 2. Gudava, 1971 , secteur 2. Fig. 1 1 .

Comprend l'amorce du pied. H : 41,7 - L : 25,3. Pâte identique au n° 1.

Ondulations peu marquées à l'extérieur, absentes sur la partie bombée qui a été tournée séparément ; elles sont plus accentuées sur l'en¬ semble de la surface interne. Cette paroi ne com¬ porte pas de rétrécissement.

3 : Pied. Inv. 343 - 1 . Gudava, 197 1 , secteur 2. Fig. 34.

La paroi du pied manque en partie ; plusieurs frag¬ ments recollés. H : 24,1 - L : 20,1 . Inclusions sur l'en¬ semble du fragment. Pâte identique au n° 1.

L'extrémité est large, car évasée, à peine conca¬ ve avant de devenir convexe à sa jonction avec le reste de la panse. A l'intérieur, spirale de tournage assez régulière à la hauteur du renflement, se ter¬ minant par un colimaçon en creux au fond du pied. 4 : Col. Inv. 357. Gudava, 1971 , secteur 2. Fig. 12 a et b.

Col complet avec une partie des épaules ; épaufrure sur la lèvre à l'emplacement d'une inclusion rouge et sur le col. Une anse et des fragments d'épaule recollés. H : 26,1 - DL : 13,15 - DE (rest.) : ca 37 - LA : 4,1/4,35. Pâte rose saumon (virant au jaune), plus foncée à l'inté¬ rieur ; dégraissant abondant et affleurant. La surface est légèrement pulvérulente.

Le col est renflé à la hauteur de l'attache supé¬ rieure des anses. La pâte de l'anse droite remonte jusqu'au-dessous de la lèvre. Dans le bas de l'anse gauche, la pâte est étirée sur la panse et forme une arête triangulaire. Sur leur face interne, les deux anses sont lissées latéralement d'un côté, de sorte qu'elles ont une section triangulaire.

Un sillon est tracé à la hauteur du bas des anses. Sur l'épaule, un graffite représente un chrisme (la hampe de la partie inférieure de la croix traverse la cassure à la base du col).

5 : Col. Inv. 258. Gudava, 1970, secteur 2. Fig. 1 3 a - b et 35 .

Col complet. Une anse recollée avec le fragment d'épaule correspondant. H : 22,5 DL : 12,4 x 14,4 -L : 29 - -LA : 4,4/4,1 . Pâte orangée ; dégraissant abon¬ dant et affleurant.

Les parois du col sont légèrement concaves, mais le profil est caché par l'attache supérieure des

anses. Le dessus des anses a été volontairement aplati et forme une dépression, de même que l'angle interne qui a été lissé horizontalement ; un lissage latéral sur la surface interne des anses leur a conféré une section angulaire.

6 : Fragment de col. Inv. 130. Gudava, 1969, secteur 2. Fig. 14 a et b. Partie d'un col avec la lèvre et une anse cassée dans le bas ; plusieurs fragments recollés. H (paroi) : 9,1 -DL : 11,6 - LA : 4,3/4,6. Pâte rouge orangé ; dégrais¬ sant abondant et affleurant.

Section ovale de l'anse. Appui marqué sur le dessus de celle-ci, en particulier à droite, alors que l'attache supérieure ne forme pas d'épaisseur.

Bien que la pâte, le dessus de l'anse pressé lors de la fabrication, et le fort bourrelet à la surface de celle-ci, rattachent ce fragment au groupe C, la for¬ me de la lèvre, dont le dessus est bombé, est plus proche de celle qui est caractéristique des amphores du groupe B à Sinope. Le peu de hauteur préservée du col ne permet pas de juger du profil qui aurait permis de trancher.

2.2. Les amphores du groupe C

Les cols et fragments de cols 7-12 sont larges et moyennement hauts, s 'évasant pour rejoindre les épaules, ce qui leur confère un profil conique. Ils portent des ondulations peu marquées à la surface. La lèvre est concave sur le dessus et déversante vers l'intérieur ou l'extérieur ; le bord interne peut remonter légèrement, le haut de la paroi étant alors convexe (7, 11, 14), ou bien former une petite saillie surplombant l'intérieur (9, 10, 12). Après un passage angulaire, la lèvre est constituée par un bandeau vertical et oblique, d'épaisseur variable, plus ou moins concave. Le bord inférieur est souli¬ gné d'un sillon qui fait ressortir son épaisseur (8, 11, 14), ou bien il est collé à la paroi (9, 10, 12). Les anses prennent leur départ dans le premier tiers du col, à moins de 4,5 cm du haut des lèvres, et comportent un large bourrelet central (7, 10, 12) ou deux bourrelets côte à côte (13, 8?, 9?). Le haut et le bas des anses sont entourés d'une épaisseur arrondie, celle du haut est souvent ondulée à la sui¬ te des appuis juxtaposés des doigts pour coller la pâte (11, 13). Sur plusieurs exemplaires, le dessus des anses est aplati de sorte qu'il forme une petite concavité (8, 10, 11).

Ces cols s'intègrent au groupe C, variante 1 , du type Snp I28 (Fig. 7). Ce sont des amphores à pâte orangé rouge (2.5YR 6/6-6/8) ou orangé plus ou 28) Kassab Tezgor 2002 : 201 sq. Cette variante est représentée par de nombreuses amphores complètes qui ont permis d'établir une fourchette des dimensions : HT : 94,2 - 85,2 ; DL : 12,5 - 10,4 ; DE : 42,5 - 34,1 - HL/A : 12,5 - 10,4.

(7)

202 D. KASSAB TEZGÔR, N. KEBULADZE, D. LOMITASHVILI et M. ZAMTARADZE moins foncé (5YR 116-11 A), dont le dégraissant

peut être abondant et affleurant, mais parfois plus rare, et dont les grains ont des dimensions variables. Ces conteneurs ont une grande taille, la panse présente dans son dernier tiers un étrangle¬ ment suivi d'un renflement avant de se creuser pour se terminer en pointe (15-17) comme sur cer¬ tains exemplaires du groupe B.

D'après le profil de la lèvre, les fragments 18 et 19 semblent plutôt devoir être attribués à la varian¬ te 2 du même type (Fig. 8), et le fragment 20 à la variante 1 du type Snp II29 (Fig. 9). Ces deux variantes, dont la pâte est identique à celle de la variante 1 du type I, ont une lèvre se distinguant par le fait que le bandeau vertical se creuse jusqu'à devenir un double bourrelet, qui peut être souligné d'un sillon (18) ou non. Sur les tessons catalogués, le bord interne de la lèvre remonte et le haut de la paroi dessine une convexité. Les amphores de la variante 2 du type I sont composées d'un col iden¬ tique à celui de la variante 1 , et les anses, pourvues d'un double bourrelet ou d'un bourrelet unique, sont attachées à la même hauteur. Les dimensions sont toutefois un peu plus petites, le corps s'affine légèrement et se termine par un pied pointu aux parois évasées et renflées (21). Les exemplaires du type Snp II variante 1 sont volumineux, la panse est triangulaire, resserrée dans le dernier tiers et se terminant en pointe. Le col diffère, il est plus haut et plus étroit, souvent pincé au niveau de l'attache supérieure des anses, ce qui lui donne une forme en entonnoir. Les anses ont un simple ou un double bourrelet central, elles sont attachées dans le bas du col (à plus de 8 cm du haut des lèvres).

Type Snp I variante P°

1 : Col. Inv. 256. Gudava, 1970, secteur 2. Fig. 15.

Col complet avec le départ des épaules ; manque un fragment de la lèvre. Bord inférieur épaufré sur un seg¬ ment. Reconstitué à partir de nombreux fragments recol¬ lés et complétés en plâtre. H : 23,1 - DL : 11,5 - DE (rest.) : 36,8 - HL/A : 3,7 - LA : 4,5/4,2. La pâte est rou¬ ge orangé ; dégraissant abondant et affleurant.

La paroi interne de l'anse a été lissée, ce qui a conféré à l'une d'elle une section légèrement angu¬ laire. 8 : Col. Inv. 238. Gudava, 1970, secteur 2. Fig. 16 a - b et 36.

Col incomplet : un côté du col est conservé avec les deux anses et une partie de l'épaule ; épaufrures sur le bord inférieur du bandeau. Le bas d'une anse est recol¬ lé. H : 21 ,7 - DL : 10,6 - HL/A : 3,6/3,8 - LA : 4,55/4,2. Pâte orangé clair ; dégraissant abondant et affleurant ;

importante inclusion rouge légèrement poudreuse sur l'anse, elle a créé un éclat.

La pâte de l'attache supérieure des anses remonte jusque sous la lèvre et empâte le haut du col, cachant sa forme réelle. A l'intérieur, la jonc¬ tion avec l'épaule forme un léger creux. Le dessus de l'anse gauche est légèrement aplati, tandis que l'angle interne est lissé en suivant la forme de l'an¬ se ; à l'extérieur, le bas des anses est coudé.

9 : Fragment de col. Inv. 339. Gudava, 1971, secteur 2. Fig. 17 a et b. Moitié d'un col avec les deux anses, reconstituée à partir de deux fragments jointifs et complétés avec du plâtre ; l'anse de gauche est cassée dans le bas. H (paroi) : 10,2 - H (avec anse) : 18 - DL : 10,5 - L (avec anses) : 28,5 - HL/A : 4,81 - LA : 3,8/4,1. Pâte orangée ; dégraissant abondant et légèrement affleurant ; deux vacuoles avec un dépôt de calcite.

L'anse droite comporte un bourrelet central, qui est longé à gauche par une cannelure due au lissa¬ ge, et peut-être à droite par un deuxième bourrelet, mais imperceptible ; sur l'anse de gauche, le bour¬ relet central, peu visible, est déterminé par des lis¬ sages latéraux ; sillon sur le côté d'une partie de la face interne.

10 : Col. Inv. 494. Ilori. Fig. 18 a - c.

Col avec une anse complète (éclats sur le bourrelet central) et le haut de l'autre anse ; plusieurs fragments recollés et complétés en plâtre. H (avec anse) : 1 8,5 — L : 29 - DL : 10,7 - HL/A : 3,2/3,5 - LA : 3,9/4,15. Pâte rouge claire ; dégraissant abondant, essentiellement du pyroxène de taille variable jusqu'à très fin, dont les plus gros grains sont affleurants ; deux éclats de calcite sur la face interne.

L'appui du doigt est visible à droite sur le des¬ sus de l'anse. Le bourrelet de l'anse complète est très en relief et irrégulier, il est longé de canne¬ lures qui ont été faites à l'outil, comme le montrent leur lisière angulaire.

Monogramme à la limite de la cassure à gauche (anse complète à gauche)31 : AKI.

11 : Fragment de col. Inv. 365. Gudava, 1971, secteur 2. Fig. 19.

29) Type Snp I variante 2 : HT : 82,7 - 74,7 ; DL : 12,2-9,7 ; DE : 34,2 - 29 - HL/A : 12,2 - 9,7. Type Snp II variante 1 : HT : 94,4 - 86 ; DL : 1 1 ,8 - 10 ; DE : 35,5 - 33,3 - HL/A : 9,6 - 7,9.

30) Deux pieds mis au jour à Ilori n'ont pas été catalogués, car trop incomplets (inv. 276 et 487). 31) Ce monogramme est sur la face qui n'est pas photographiée, car plus fragmentaire.

(8)

LES SITES DE GUDAVA ET DTLORI (COLCHIDE) 203 Fragment de col avec la lèvre et le haut de l'anse,

dont le côté gauche est cassé. H : 14 - L : 10,5 - DL : 1 1 ,8 - HL/A : 4,3 - LA cons. : 3,8. Pâte rosée, plus rou¬ ge à la cassure et à l'intérieur ; dégraissant abondant, mais non affleurant, le pyroxène est surtout de petite taille (poussière) ; calcite éclatée à l'anse.

On voit sur le côté droit de l'anse une cannelu¬ re qui indique le début d'un bourrelet. Le bas de la paroi correspond à l'amorce de l'épaule.

12 : Fragment de col. Inv. 453. Ilori. Fig. 20 a et b.

Haut d'un col avec le départ d'une anse ; plusieurs fragments recollés et complétés en plâtre. H : 10,4 - L :

1 1 ,8 - DL : 12 - LA : 3,9. Pâte orangé clair, cœur jau¬ nâtre à la cassure de la paroi, de même qu'à la section de l'anse, dont le centre est rose ; dégraissant abondant et légèrement affleurant.

La surface interne de l'anse est lissée du côté gauche. La pâte à l'attache de l'anse ne forme pas d'auréole, mais une épaisseur sur le côté.

13 : Fragment de col. Inv. 358. Gudava, 1971, secteur 2. Fig. 21 a et b.

Partie d'un col avec un très petit segment de la lèvre et une anse. H : 21 - L : 12,9 - DL : 12 (?) - HL/A : 3,5 - LA : 4,4/4,6. Pâte orangée à l'extérieur (lait d'argile?), rouge à l'intérieur et à la cassure.

Profil oblique de la paroi depuis la lèvre jus¬ qu'à la naissance de l'épaule qui n'est pas claire¬ ment délimitée. La paroi est remarquablement épaisse (1 cm). La lèvre semble usée, le bandeau vertical a peu de relief. La surface de l'anse porte deux bourrelets côte à côte très marqués, qui n'ap¬ paraissent plus dans le bas ; ils sont longés de part et d'autre d'une cannelure, plus profonde à gauche. A l'intérieur, une dépression correspond à la jonc¬ tion du col.

Le profil de ce col n'est pas conforme à celui des amphores de ce groupe, car le passage à l'épau¬ le est peu marqué. Le bourrelet est également dif¬ férent, peut-être en raison d'une usure de la surfa¬ ce.

14 : Fragment de lèvre. Inv. 140. Gudava, 1969, secteur 3. Fig. 22 a et b.

Epaufrure sur le bas du bourrelet. H : 4,3 L : 4,7 -DL : 10. Pâte rouge ; dégraissant abondant, fin et non affleurant.

Le passage du dessus de la lèvre avec le ban¬ deau vertical est arrondi .

15 : Pied. Inv. 383. Gudava, 1972, secteur 2-3. Fig. 23 a-bet 37.

Les trois-quarts de la paroi sont préservés : épaufru-re dans le haut. H : 13,3 - L : 14,6. Pâte rouge claiépaufru-re, plus foncée à l'intérieur ; dégraissant généralement fin et non affleurant.

A l'intérieur, le fond est occupé par une spirale de tournage qui se termine en colimaçon en for¬ mant une épaisseur.

16 : Pied. Inv. 298 - 2. Ilori. Fig. 24 a - b et 38. H : 5,1 - L : 7,9. Pâte rouge clair ; dégraissant abon¬ dant, fin et non affleurant.

L'extrémité du pied est relativement large et arrondie. Nœud de pâte à l'intérieur.

17 : Pied. Inv. 275. Ilori. Fig. 25 et 39.

Deux fragments recollés ; épaufrure dans le haut à l'extérieur. H : 9,2 - L : 9,7. Pâte rouge ; dégraissant dis¬ persé, généralement fin et non affleurant.

Pied pointu à l'extrémité arrondie. La paroi est évasée et concave ; il semble que le haut corres¬ ponde au début de la convexité. A l'intérieur, spira¬ le de tournage bien marquée qui se termine en coli¬ maçon.

Type Snp I variante 2

18 : Fragment de lèvre. Inv. 425. Gudava, 1972, secteur 1. Fig. 26 a et b.

Le bord supérieur de la lèvre est épaufré, ce qui ne permet pas de juger du diamètre précis du bourrelet. H : 4 - L : 6,85 - DL : 12? Pâte brun orangé ; dégraissant abondant et affleurant.

Le bourrelet supérieur du bandeau vertical est saillant, alors que le bourrelet inférieur est peu marqué.

19 : Fragment de lèvre. Inv. 139. Gudava, 1 969 , secteur 3 . Fig . 27 .

Le bord supérieur de la lèvre est épaufré, ce qui ne permet pas de juger du diamètre précis du bourrelet. H : 4,4 - L : 4,1 - DL : 10? Pâte rouge orangé clair ; dégrais¬ sant moyennement abondant et peu affleurant.

Le bandeau vertical est composé d'un bourrelet supérieur épaufré, et d'un bourrelet inférieur convexe et détaché de la paroi.

Type Snp II

20 : Fragment de col. Inv. 342. Gudava, 1971, secteur 2. Fig. 28.

Fragment de col avec lèvre. H : 12 - L : 7,6 - DL : 9. Pâte orangé rouge, elle devient jaunâtre dans le bas de la surface interne (en raison de la cuisson) ; dégraissant moyennement abondant et affleurant de taille moyenne à fine.

Les deux bourrelets de la lèvre sont réguliers et bien marqués, séparés par une cannelure. Le bord inférieur de la lèvre est limité en partie par un lis¬ sage et sur la gauche du fragment par un sillon peu profond.

21 : Pied. Inv. 298 - 1 . Ilori. Fig. 29.

H : 9,7 - L : 1 1 ,5. Pâte rosée à orangé clair ; diverses inclusions légèrement affleurantes, de grosseur moyenne.

(9)

204 D. KASSAB TEZGOR, N. KEBULADZE, D. LOMITASHVILI et M. ZAMTARADZE Parois évasées, légèrement concaves près de

l'extrémité qui est fine et pointue. A l'intérieur, une spirale de tournage horizontale aboutit à un nœud de pâte.

23. Chronologie

Dans les sites de mer Noire où les amphores des types Snp I et II du groupe B ont été mises au jour, les contextes permettent de les dater du IIIe s. ap. J.-C., souvent dans la première moitié de ce siècle32. La datation des amphores du type Snp I du groupe C est en revanche sujette à discussion, tout au moins pour l'apparition du type. En effet, ces amphores, souvent connues sous l'appellation Zeest 10033 ou encore d'amphores de Delakeu34, sont généralement datées du IVe s. et du Ve s. Il n'est pas exclu toutefois qu'elles aient existé dès le IIIe s., car dans le Royaume du Bosphore, on les rencontre à Gorgippia dans des maisons dont le mobilier est attribué à la première moitié du IIIe s. ap. J.-C., et à Belinskoe dans un bâtiment de la deuxième moitié du siècle35. Il est vrai qu'il s'agit d'un petit nombre d'exemplaires, et dans des centres où la vie ne s'est pas complètement éteinte lors de l'invasion des Goths vers le milieu du IIIe s. Dans le site de Demirci près de Sinope, les deux contextes dans lesquels ces cols ont été retrouvés permettent de les dater de la première moitié du IVe s. au plus tard, alors que les autres types de ce grou¬ pe ne semblent pas avoir encore été produits, ce qui tend à montrer que le type Snp I a devancé les autres. C'est à cette même date que nous proposons d'attribuer les amphores du groupe B et C de Gudava et d'Ilori qui sont contemporaines, comme le montrent leurs similitudes, aussi bien techniques que morphologiques.

2.4. Les amphores du groupe D

Le groupe D de la typologie sinopéenne réunit des types à pâte dite claire, qui varie entre blanc jaune et blanc rosé (10YR 8/4 - 2. 5 Y 8/4)36. Ce sont des amphores de petite taille au col haut et étroit, terminé par une lèvre en bourrelet mal formé et irrégulier. Seuls quelques fragments à pâte claire mis au jour à Gudava peuvent être identifiés avec une quasi-certitude comme sinopéens37, à la fois par la pâte et par le profil de la paroi qui semble se rattacher au type I ou II (Fig. 5). Ces deux types ont une panse conique, parcourue d'ondulations plus ou moins larges, et terminée par un pied convexe, le type Snp II étant plus allongé que l'autre38. Les amphores du groupe D sont datées dans leur atelier de fabrication à Demirci du VIe s. ap. J.-C.

22 : Fragments de panse. Inv. 372 - 2. Gudava, 1971, secteur 2. Fig. 30.

Un fragment est composé de deux tessons recollés. Pâte jaune clair ; dégraissant peu abondant, essentielle¬ ment pyroxène et inclusions rouges.

Sur les deux fragments, les ondulations à la surface extérieure sont larges et bombées. Rien ne permet d'affirmer qu'il s'agit d'une seule et même amphore.

3. LES AMPHORES COLCHIDIENNES La pâte colchidienne est caractérisée par une couleur marron rouge (2.5YR 6/8) ou marron oran¬ gé (5YR 5/6-5/8-6/4) plus ou moins foncé, et par des dégraissants qui sont composés essentielle¬ ment de pyroxène, d'inclusions opaques ou trans¬ lucides grises, blanches, et d'autres rouges39. Ils sont donc semblables à ceux de Sinope, mais ils

32) C'est le cas en particulier à Gorgippia dans le royaume du Bosphore : voir par exemple Alekseeva 1997 : pl. 91 , 9 et 1 1 , pl. 93, 10 et 12, pl. 162 (type Snp II), pl. 222, 6 (type Snp I) et 7 (type Snp II), pl. 222, pl. 225, 9 (type Snp II). 33) D'après la typologie de I. B. Zeest, Le matériel d'emballage céramique du Bosphore , MIA 83 (1960) : 120-121 et p. 175, qui toutefois ne disposait alors que de fragments de lèvres. 34) D'après le site en Moldavie où la forme complète fut identifiée : E.A. Rickman, "Le site de Delakeu dans la région de Chernyakov", MIA 139 (1967) : 194 et n. 31 et p. 193 fig. 18, 1 ; id., "Problèmes de datation du matériel importé sur le territoire entre les rivières Dnestro-Prutsk de la culture Chernyakov", SA 1972, 4 : 88, fig. 1 , 6 et p. 90. 35) Alekseeva 1997 : pl. 124, 14, pl. 156, 1, pl. 172, 21, peut-être également le pied pl. 92, 19; V.G. Zubarev, "Some Problems of the Bosporan History in the Late Antique Relying on the Research near the Belinskoe village", Dresnosmi Bospora 5 : 120 et p. 129, fig. 3, 17-20 : 131 , fig. 5, 13-17, 33-39, 41? : 132, fig. 6, 6 et 7 (en russe, résumé en anglais). 36) Kassab Tezgor 2002 : 202 sq. 37) Provenant de Gudava, des fragments identiques n'ont pas été catalogués, ainsi que d'autres qui semblent plutôt être une pro¬ duction d'Héraclée du Pont, autre centre du Sud de la mer Noire à avoir produit des amphores à pâte claire (inv. 372 et 186 réunis¬ sant plusieurs tessons chacun) : D.B. Selov, "Les amphores d'argile claire des premiers siècles de notre ère en Mer Noire", BCH Suppl. XIII, 1986 : 395-400.

38) Groupe D Type Snp I : HT : 47,5 - 57,1 ; DL : 5,5 - 6,5 ; DE : 19 - 21 ,3. Type Snp II (seulement deux exemplaires) : HT : 10,4-11,8; DL : 6,5 - DE : 26,6.

(10)

LES SITES DE GUDAVA ET D'ILORI (COLCHIDE) 205 diffèrent cependant à l'œil nu par le fait que les

grains de pyroxène ou les inclusions translucides sont généralement plus petits et non affleurants, de sorte que la texture de la pâte a une apparence dif¬ férente ; elle est également reconnaissable par une cassure feuilletée, qui est fréquente sans être tou¬ jours visible.

Nous avons avec le col 23 l'exemple unique d'une amphore de production colchidienne illus¬ trant le type Snp I variante 1 du groupe C. Il s'agit clairement d'une fabrique non sinopéenne, tant par la couleur que par la texture. La pâte, en outre, semble plus cuite que celle des cols produits à Sinope, et les parois sont plus fines, de sorte que ce fragment est plus léger, bien que plus volumineux, car plus complet. Il est probable que nous avons affaire à une imitation colchidienne et non pas l'in¬ verse , puisque les amphores sinopéennes de ce type sont nombreuses, leur atelier connu, tandis que jus¬ qu'à présent le col 23 est un exemplaire unique.

La panse 24 se classe dans un groupe qui réunit des types fréquemment rencontrés dans les sites géorgiens, mais dont ni la typologie, ni la chrono¬ logie, n'ont fait l'objet d'une étude exhaustive, de sorte qu'ils sont datés dans une large fourchette entre le IVe et le VIIe s. ap. J.-C. A Archéopolis (act. Nokalakevi) par exemple, un ensemble de 22 amphores a été découvert, daté de la fin du VIe s.40. On rencontre également ces conteneurs dans divers centres de mer Noire41 et même de Méditerranée orientale42.

Alors qu'il est clair que le col 23 est contem¬ porain des cols sinopéens du même groupe, et par conséquent peut être daté, pensons-nous, de la pre¬ mière moitié du IVe s., la date de l'amphore 24 est incertaine.

23 : Col. Gudava, 1970, secteur 2. Inv. 249. Fig. 31 a - c et 40.

Col entier avec une partie de l'épaule conservée d'un côté. Reconstitué à partir de nombreux fragments et complété avec du plâtre. H : 30,5 - L : 35,8 - DE (rest.) : ca 40,8 - DL : 10,6 - HL/A : 3,8/4,3 - LA : 4,65/4,2. Pâte brune à l'extérieur, marron rouge à l'inté¬ rieur ; dégraissant abondant et non affleurant ; texture feuilletée à la cassure.

Le col est de hauteur moyenne, il est conique. La lèvre forme un bourrelet angulaire de largeur et de hauteur irrégulières. Le dessus comporte une rainure centrale qui le fait paraître concave, il est déversant vers l'extérieur, le bord interne forme une saillie à l'intérieur ; le bandeau vertical est éga¬ lement parcouru d'une rainure qui le subdivise ; sa lisière inférieure est irrégulière , décollée de la paroi du col, mais par endroits la pâte a coulé et colle à la paroi. Sur la surface interne de l'épaule, des côtes plates sont séparées par des cannelures à peu près de la même largeur. L'attache supérieure des anses forme une auréole qui a peu ou pas d'épais¬ seur, et porte la marque des doigts d'un côté ; l'at¬ tache inférieure forme une courbure angulaire, et l'angle interne a été lissé. Les anses comprennent un fort bourrelet déporté sur le côté, mis en valeur par les cannelures qui le longent.

24 : Panse. Inv. 294. Ilori. Fig. 32.

Reste la panse jusqu'à la naissance des épaules, composée de plusieurs fragments recollés, mais com¬ portant des manques. H : 54,6 - diamètre du milieu :

15,5 - diamètre inférieur : 16,8 - diamètre protubéran¬ ce : 2,4. Pâte brun orangé ; dégraissant abondant, non affleurant. Traces de lissage, mais pas d'outils43.

La panse est oblongue, elle est renflée à la jonc¬ tion avec l'épaule et à la jonction avec le pied. Larges ondulations irrégulières et peu visibles sur l'ensemble de la paroi, contrairement aux trois ondulations côtelées sur le pied au-dessus de la protubérance. Celle-ci est délimitée par un sillon, sa base est convexe et pointue. A l'intérieur, l'as¬ semblage des deux parties de la panse est bien visible dans le haut du rétrécissement.

Bibl. : Zakaraia et Lekvinadze 1974, p. 142 fig. 3.

CONCLUSION

Dans la mesure où les deux sites de Gudava et d 'Ilori n'ont pas été fouillés systématiquement, et que nous n'avons été en mesure d'étudier que la partie du matériel conservée à Tbilissi, nous n'avons pu parvenir qu'à des résultats partiels. Toutefois, les groupes des amphores sinopéennes, 40) P. Zakaraia, "A General Account of Excavations at Nokalakevi in 1973-1977", Nokalakevi-archaeopolis, Archaeological Excavations 1973-1977 , 1, Tbilissi, 1981 : 100 sq., pl. XLII, 1 (en géorgien, résumé en russe) ; M. Zamtaradze, "Les amphores de Nokalakevi" , Nokalakevi-archaeopolis, Archaeological Excavations 1983-1989 , III, Tbilissi, 1993 : 173, pl. XXXVII, 1 (en géorgien, résumé en russe). 41) Un lot de ces amphores est conservé au musée de Samsun : Kassab, Akkaya 2000 ; pour une liste provisoire des divers lieux de trouvailles, ibid. : 133, n. 15-20. Le terme de "pseudo-colchidiennes" donné à ces amphores dans cet article est à revoir, car il s'agit en fait d'un groupe qui réunit des amphores de production colchidienne, mais sans doute originaires de plusieurs ateliers, dont un ou plus étaient peut-être installés sur la côte sud-est de la mer Noire, en particulier dans la région de Trabzon.

42) D. Kassab Tezgôr et M. Tourna, "Amphores exportées de mer Noire en Syrie du Nord", Anatolia Antiqua IX (2001) : 1 13 sq. 43) En effet, les traces d'outils sont habituelles sur ce groupe amphorique : Kassab Tezgor, Akkaya 2000 : 128.

(11)

206 D. KASSAB TEZGÔR, N. KEBULADZE, D. LOMITASHVILI et M. ZAMTARADZE étant donné leur homogénéité et le nombre non

négligeable d'exemplaires réunis, n'en illustrent pas moins les relations entre Sinope et le Nord de la Colchide, lorsque celui-ci était compris dans le royaume du Lazique au IVe s. ap. J.-C., date que nous proposons d'attribuer aux amphores que nous avons classées dans le groupe B et dans le groupe C. L'absence d'amphores des groupes B et D à Ilori peut être due à une lacune de notre documentation et n'est sans doute pas significative, car il est vrai¬ semblable que ce site et celui de Gudava recevaient les mêmes produits depuis Sinope.

Les amphores du groupe B , en représentant un nouveau type amphorique, permettent de compléter la typologie des amphores sinopéennes de l'époque romaine impériale et fournissent le lien qui était pressenti, mais non prouvé, entre les deux groupes B et C.

La lèvre des amphores étudiées, élément mor¬ phologique distinctif, et les habitudes techniques particulières, comme par exemple la façon d'appli¬ quer les anses par petites touches successives sur le pourtour de l'anse et l'appui sur le dessus de celles-ci, que l'on retrouve sur les amphores des groupes B et C, évoquent une marque d'atelier et condui¬ sent à penser que nous avons affaire à la production d'un même centre. Il ne s'agit sans doute pas de l'atelier de Demirci, car aucune de ces caractéris¬

tiques n'apparaît sur les produits qui y furent mis au jour, ni d'ailleurs sur des amphores conservées dans des collections de musée.

Enfin, par la présence d'un chrisme tracé en graffito , l'amphore 4 témoigne de la présence du christianisme, dont les attestations dans cette région aux premiers siècles de notre ère sont peu nombreuses44.

En ce qui concerne l'amphore 23, elle offre une nouvelle illustration de types identiques et origi¬ naires de différentes régions de mer Noire, puis¬ qu'il s'agit de la version colchidienne du type Snp I du groupe C, bien connu à Sinope. Les liens entre la production sinopéenne et colchidienne ont sou¬ vent été soulignés pour les époques classique et hellénistique45, mais nous avons ici un exemple jusqu'à présent unique d'un type produit dans les deux centres à une date tardive.

Une étude du matériel amphorique des princi¬ paux sites fouillés en Géorgie permettrait de com¬ pléter nos informations à la fois sur les réseaux commerciaux aboutissant ou passant par l'Est de la mer Noire, tout en apportant, à l'image des deux sites étudiés ici, des compléments d'informations à la fois sur la typologie sinopéenne et colchidienne. D.K.T. et al.

ABREVIATIONS BIBLIOGRAPHIQUES Alekseeva, 1997 : Alekseeva, E.M., La ville antique

de Gorgippia, Moscou (en russe).

Braund, 1994 : Braund, D., Georgia in Antiquity. A History of Colchis and Transcausian Iberia 550 B.C.-AD 562. Oxford.

Gamkrelidze, Kaukhchishvili, 1961 : Gamkrelidze, A.G., Kaukhchishvili, S.G., " Notitia dignitatum" , GeorgicaI,4, 1961 : 168-178 (en géorgien).

Georgica : Georgica. Scriptorum Byzantinorum excerpta ad Georgiam pertinentia, Tbilissi (en géor¬ gien).

Kassab Tezgôr, 2002 : Kassab Tezgôr, D., "La pro¬ duction sinopéenne et ses relations avec la Colchide à l'époque romaine", Pont-Euxin et Commerce, Actes du IXe Symposium de Vani (1999) : 199-218.

Kassab Tezgôr, Akkaya 2000 : Kassab Tezgôr, D. et Akkaya, M., "Les amphores à pâte brune du Musée de Samsun", Anatolia Antiqua VIII : 126-142.

Tsetskhladze, Vnukov 1993 : Tsetskhladze, G.R. et Vnukov, S. Ju., "Les amphores colchidiennes", Anatolia Antiqua II : 81-105.

Zakaraia, Lekvinadze 1974 : Zakaraia, P., Lekvinadze, V., "Rapport des fouilles de Gudava en 1971", Arkheologicheskiye ekspeditsii Gos. Muzeya Gruzii III : 139-147 (en géorgien, résumé en russe), p. 148-153. Zamtaradze 1979 : Zamtaradze, M., "Les décou¬ vertes archéologiques de Gudava", Sakartvelos sakhelmtsipo muzeumis moambe, XXXIV-B, Tbilissi : 64-78, pl. XI-XII (en géorgien).

44) Braund 1994 : 264.

(12)

LES SITES DE GUDAVA ET DTLORI (COLCHIDE) 207 . Pityus Sebastopolis Jsebelda • Ilori : ** Gudava Archéopolis • Phasis « Shukhuti • Rhodopolis » Tsikhisdziri # Apsarus # Fig. 1 : Carte de Géorgie (Numérisation Gigi Gvalia).

(13)

208 D. KASSAB TEZGÔR, N. KEBULADZE, D. LOMITASHVILI et M. ZAMTARADZE

Fig. 3 : Groupe B, Type Snp I. M. d'Amasra,

inv. 673 (1 : 10).

Fig. 7 : Groupe C, Type I, variante 1.

M. de Samsun, inv. 12.4.79 (1 : 10).

Fig. 5 a et b : Monnaie de Licinius Ier. M. national de

Géorgie, Tbilissi.

Fig. 4 : Groupe B, Type Snp II. M. de Sinope, inv. 3.5.90 (1 : 10). Fig. 6 : Groupe D, Type I. M. d'Amasra, inv. 509 (1 : 10). Fig. 8 : Groupe C, Type I, variante 2. M. de Samsun,

inv. 143.99 (1 : 10). Fig. 9 : Groupe C, Type

II, variante 1. M. de Sinope, inv.

(14)

LES SITES DE GUDAVA ET DTLORI (COLCHIDE) 209

Fig. 13 : a (1 : 4) et b : Cat. 5. Fig. 14 : a et b :

(15)

210 D. KASSAB TEZGÔR, N. KEBULADZE, D. LOMITASHVILI et M. ZAMTARADZE

(16)

LES SITES DE GUDAVA ET DTLORI (COLCHIDE)

Fig. 22 : a et Cat. 14 (1 Fig. 19 : Cat. 11

(1 : 4). Fig. 20 : a (1 : 4) et b : Cat. 12. Fig. 21 4) et b Cat. 13.

Fig. 23 : a (1 : 3) et b : Cat. 15.

Fig. 24 : a (1 : 3) et b : Cat. 16. Fig. 25 : Cat. 27(1 : 3).

Fig. 26 : a et b : Cat. 18 (1:2).

(17)

212 D. KASSAB TEZGOR, N. KEBULADZE, D. LOMITASHVILI et M. ZAMTARADZE Fig. 30 : Cat. 22 (1 : 3). 4 Fig. 31 : a (1 : 4), b - c : Cat. 23. Fig. 32 : Cat. 24 (1 : 4).

(18)

LES SITES DE GUDAVA ET DTLORI (COLCHIDE) 213

Fig. 33 : Cat. 1 (1 : 4). Fig. 34: Cat. 3 (1:4).

(19)

214 D. KASSAB TEZGOR, N. KEBULADZE, D. LOMITASHVILI et M. ZAMTARADZE Fig. 37 : Cat. 15 (1 : 3). Fig. 39 : Cat. 17 (1 : 3). ig. 38 : Cat. 16 / Fig. 40 : Cat. 23 (1 : 4).

Şekil

Tableau 1  :  Reconstitution des fouilles menées à Gudava et à Ilori.
Tableau 2 :  Lieu de découverte des  amphores classées par types.
Fig. 2  :  Plan de Gudava (Archives, musée national de  Géorgie, Tbilissi).
Fig. 7 :  Groupe C, Type I,  variante 1.
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Referanslar

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