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Le Veliahd Abdülmecid:Un prince Ottoman kemaliste?

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(1)

J e a n -L o u ia BAOQUCÈ—GRAMMONT

I£ VELİAHD ABDÜLMECÎD : UN PRINCE OTTOMAN. KEMALİ S T£?

Désireux de nous assooier, bien modestement, aux hommages rendus par la communauté scientifique internationale â la mémoire de Mustafa Kemal Atatürk pour le centième anniversaire de sa naissance, nous

avions récemment entrepris d ’examiner les matériaux conservés dans les Archives Diplomatiques du Ministère des Affaires Étrangères français et concernant une mesure essentielle du programme de réformes kémaliste 4*abolition du califat. Nous étions en effet curieux de voir comment les représentants diplomatiques de la République Française, laïque depuis moins de vingt ans à cette date, avaient pu juger et relater le vote historique du 3 mars 1924 par lequel la Grande Assemblée Nationale de Turquie ouvrait pour la première fois en terre d'Islam la voie â la laïcisation des institutions, de la législation et de l'enseignement, et, au prix de l'exil d'Abdülmecid et de sa famille, donnait à la jeune République, encore bien incertaine et fragile, des conditions favora­ bles pour s'implanter durablement dans les usages des nouveaux citoyens turcs, naguère encore sujets ottomans et satisfaits de l'etre.

E n fait, en compulsant les documents à la recherche des signes #avant-coureurs qui, depuis le début de l'action politique de Mustafa

Kemal Başa en mai 1919, auraient pu laisser entrevoir sa volonté d'opé­ rer d'une manière aussi rapide et radicale la métamorphose du vieil Empire, nous avons été souvent déconcerté par la présence et l'attitude

d'un personnage qui, ès-qualités, avait de toute manière sa place dans l'histoire du temps, le Prince—héritier AbdUlmecid. Puis, à Ce stade de nos constatations, il nous est apparu que, si pâles souverains qu'ils aient été, nous avions néanmoins quelque idée de l'apparence, de la vie et du règne de Reşad ou de Vahideddin, mais aucune ou presque sur

Abdülmecid. Or, l'une des causes de cette ignorance n'est-elle pas l'oubli quasi total du personnage dans les mass media de la Turquie d'aujourd'hui -qui font aussi partie de nos sources d'information per­

sonnelles? E t cet oubli n'aurait-il pas pour cause oubliée les consi­ gnes sévères que reçut la presse turque en mars 1924, enjoignant de ne plus faire aucune allusion au calife déchu (1)? Par ailleurs, dans quelle mesure les quelques matériaux que nous allons présenter ici reflètent-ils la réalité? Les informations sur lesquelles se fondaient

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des notes réitérées (5). On ignore les relations qu'il avait déjà pu nouer avec les "nationalistes", mais une note chiffrée d u général Franchet d'Esperey, commandant— en-chef des armées alliées à Istanbul,

le présente le 3 Juillet 1919 comme le candidat de ces derniers pour remplacer Mehmed VI, déconsidéré (6). Finalement, au début d'août, les Hauts-Commissaires français et britannique prirent l'affaire suffisam­ ment au sérieux pour faire adresser â Abdülmecid, d'une manière proto­ colaire, des remontrances assez vives* Le veliahd se déroba dans des protestations évasives (7)» mais on sait qu'il tenait per ailleurs des propos bien différents. Au même moment, on le voit faire en privé

l'éloge du mouvement kémaliste (8) tandis qu'il assiégeait Vahideddin, verbalement et par écrit, pour le convaincre de renvoyer le grand-vizir Damad Ferid Ifcşa dont il prévoyait que la politique, impopulaire parce qu*excessivement servile envers les Britanniques et trop peu soucieuse des intérêts ottomans, mènerait à la ruine le pays et le trône. <

Un mois plus tard, Abdülmecid résuma ses positions politiques dams u n mémoire adressé au sultan et dont nous donnons en annexe la traduc­ tion française. E n fait, ce mémoire était une lettre ouverte puisqu'il apparaît qu'il fut publié par le Journal "Memliett" (Memleket?), dont les responsables auraient été brièvement emprisonnés à la suite de cette audace (9). Le prince y développait une argumentation simple et claire. Damad Ferid Başa se trouvait discrédité non seulement auprès de l'opi­ nion turque par ses maladresses à la Conférence de la Faix et ses com­ promissions avec les Alliés, mais aussi auprès de ces derniers qui n'ignoraient rien de son impopularité en Turquie. Bar contre, ceux par­ mi les Turcs qui s'opposaient aux exigenoes et aux excès des Alliés et de leurs protégés étaient "animés de nobles sentiments" et déployaient "des efforts patriotiques (...) en vue de la défense des intérêts na­ tionaux". Or, l'attitude qu'avait adoptée Ferid Başa envers ces patrio­ tes ne pouvait que mener le pays â des divisions de plus en plus graves. Avant qu'il ne soit trop tard, il convenait donc de renvoyer le grand- vizir, de procéder de toute urgence â des élections générales et de forcer un gouvernement d'union dont le programme tiendrait largement compte des revendications du mouvement patriotique anatolien.

Pour bien apprécier le contenu de ce mémoire, il convient de le replacer dans le contexte de l'été de 1919 en Turquie et de considérer particulièrement la vision qu'on pouvait avoir alors des événements

depuis Istanbul. On conviendra que le Prince ne manquait pas de sagacité dans son appréciation des faits , notamment en ce qui concerne le mou­ vement d'Anatolie, et que les solutions préconisées apparaissent, pour ce moment précis, réalistes et sages. On admettra aussi que publier une critique aussi vive d'une politique dont le sultan partageait personnel­

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lement la responsabilité avec Ferid Paşa, nécessitait de la part

d'Abdülmecid assurance et courage. On souhaiterait toutefois en savoir plus long sur ses sympathies politiques d'alors. Quels étaient donc ces "hommes d'état capables et munis de connaissances spéciales" qu'il con­ seillait d'appeler au gouvernement?

Nous ignorons l'effet que put produire sur l'opinion turque la publication du mémoire d'Abdülmecid, si tant est que le journal où il parut ¿ut une audience notable et que les autres organes de presse aient pu s'en faire l'écho malgré la double censure du gouvernement ottoman et des représentants alliés. E n tout cas, les relations d u vellahd avec le sultan durent s'en trouver affectées puisque, verB la mi-novem­ bre 1919» «Jules Defrance les qualifie de "tendues" au moment où sont annoncées les fiançailles d'Ömer Paruk, fils d'Abdülmecid, et de Sabiha Sultan, fille de Vahideddin (10). Il semble bien qu'elles ne firent que se détériorer au cours de l'hiver, puis l'année suivante, tandis que des rumeurs persistantes faisaient état d'un projet des "nationalistes" visant â susciter une révolution de palais au profit d'AV-ülmecid (11). Enfin, on trouve l'indication d'une véritable rupture dans une lettre que, le 8 septembre 1920, le Prince adressa aux trois Hauts-Commissai­ res alliés. Celle que reçut Jules Defrance dit exactement! Je vous prie de bien vouloir porter & la connaissance de Votre Président de la

République ma protestation contre l'acte illégitime de notre uouverne- nement dont ,1e suis également sous la menace d'être emprisonné sans meme savoir la raison ( 12 ). Nous ne savons pas quels dangers menaçaient alors le Prince ni quelles pouvaient en être les causes.

Au cours de l'hiver de 1920-1921, nos sources signalent toujours des tensions entre le sultan et le veliahd. tandis que les gouvernements d'Istanbul et d'Ankara menaient officieusement de difficiles négocia­ tions et que ce dernier envisageait de remplacer le sultan par un

prince qui pouvait ne pas être Abdülmecid: Mehmed Selim, fils d'Abdül- hamid, par exemple. Des rumeurs circulaient même sur la présence en Anatolie, auprès des Kémalistes, de ce dernier et d'Orner Panik (13).

Cette denière nouvelle était prématurée. Le fils d'Abdülmecid tenta effectivement de rejoindre les nationalistes, mais son voyage fut de courte durée et de nul effet. Parti, par mer, d'Istanbul le 28 ou le 29 avril 1921, sans le consentement de son beau-père le sultan, il fut refoulé à İnebolu peu: les autorités d'Ankara et revint dans la capitale le 1er mai (14). "Nul membre de la dynastie impériale ne s'introduira en Anatolie", avait fait dire Mustafa Kèmal ftiça.

Pourtant, de loin, les relations semblent s'être activement pour­ suivies entre le Président de la Grande Assemblée Nationale et le Prince-héritier. Ainsi, en février 1921, un télégramme du nouveau

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Haut—Commissaire français, le général Pellé, annonçait non seulement la persistance des rumeurs faisant d.'Abdülmecid le candidat au trône des Kémalistes, mais 1*interception provisoire par s&s services de rensei­

gnements d*une lettre adressée par Mustafa Kemal Paşa lui-meme au v e l iahdt lui proposant le sultanat. Curieusement, Abdülmecid aurait répondu par la négative (15)* mais, tant qu'on taxera>as retrouvé la photographie du document o u i , d'après ce qüécrit Pellé, avait été prise pendant la courte durée de ^ " e m p r u n t " , on ignorera si cette lettre est authentique et ce qui était exactement proposé par Mustafa Kemal.

Quoi qu'il en soit, les relations entre le Prince et le gouverne­ ment d'Ankara à cette époque ne sauraient faire de deute tant les pré­ somptions, fondées sur les témoignages d'origines diverses, sont nom­ breuses et concordantes. Ainsi, l'institutrice d'anglais au Palais de Dolmabahçe déclarait* Il est en correspondance suivie avec Angora. Le

courrier est assuré par des femmes voyageant & bord de bateaux italiens (16). On sait qu'en mai 1921, Kadri Bey, premier aide-de-camp d'Abdül­ mecid, passa en Anatolie avec l'approbation du Prince. Il devait deve­ nir presque aussitôt le chef d'État-Major de Kazım Karabekir Paşa. De son côté, le chef d'État-Major d'îsmet Paşa, Hasım Bey, était, lui aussi, un ancien aide-de-camp d'Abdülmecid et, de surcroît, précepteur militaire d'Orner Faruk (17). On peut penser que, dans l'armée kémaliste d'alors, bien d'autres officiers généraux et supérieurs, sincèrement monarchistes, connaissaient et estimaient l'attitude patriotique du Prince-héritier, lui-même général de division d'infanterie et diplômé de l'École Militaire de Bangalti. Le rapport qui fournit ces derniers détails ajoute que le frince jouissait par ailleurs d'une large popula­ rité dans l'Empire (18). Ceci paraît d'autant moins contestable que, lorsque Vahideddin se fut enfui dans les conditions qu'on sait et qui permirent de légitimer sa déchéance, la Grande Assemblée Nationale n'hésita pas â lui donner comme successeur en tant que calife le

meilleur, le plus droit, le plus .juste, le plus digne du point de vue caractère et expérience parmi les membres de la famille d'Osman (19)» qui fut Abdülmecid par 148 voix contre A â MéHmed Selim et 2 à

Abdurrahim Efendi, autre fils d'Abdülhamid (20), On peut sérieusement penser que ce vote du 18 novembre 1922 honorait bien plus la personne et la conduite passée du Prince que le principe dynastique du séniorat qu'il représentait.

A

%

Nous voudrions terminer par quelques considérations qui soulèvent plus de problèmes que nous ne saurions en résoudre dans le cadre de cette communication.

(5)

Gotthard Jètschke a pu écrire avec juste raison* Bar son comporte­ ment vis-à-vis du gouvernement d*Ankara« Mehmed VI n ’a pas peu aplani le chemin de la République. Abdülmecid. au contraire, l ’a compliqué» Effectivement, non seulement Vahideddin s ’était rendu impopulaire par ses complaisances envers les occupants et d'odieuses rigueurs à l'encon­ tre des nationalistes, mais rien en lui n'était de nature à susciter la sympathie. Des témoins aussi différents que Mustafa Kemal, le Consul de France à Djedda et l'Agent britannique dans la même ville (21) relatent en termes identiques le malaise qu'ils éprouvèrent face â ce personnage disgracié, maladif, secret, sournois. A tous les points de vue, Mehmed VI constituait une véritable contre-publicité pour l'institution monar­

chique ottomane.

Il n'en allait pas de même pour Abdülmecid. Pour autant que nous avons pu en juger d'après les photographies du temps et les récits de ses interlocuteurs, ce "gentleman d'Orient" évoluait avec une égale aisance dans une parade militaire, une réception officielle, une assem­ blée d'ulémas ou u n salon mondain. Homme de bon goût et de bonne éduca­ tion, il mariait d'heureuse manière une double culture, ottomane et européenne. Sa piété sans ostentation, mais réelle, s'alliait à un

esprit tolérant et ouvert. Sa vie privée était exemplaire. Peu favorisé par une taille médiocre et de courtes jambes, cet excellent cavalier ne manquait pourtant pas de prestance. Son visage au regard clair était empreint de majesté et de bienveillance. De plus, ce prince aux belles qualités avait notoirement manifesté depuis 1919 une attitude patrioti­ que et, par contraste, les compromissions de Vahideddin donnaient enco­ re plus d'éclat à sa digne attitude.

Pour Mustafa Kemal et les rares fidèles qui, en 1922, savaient à quel régime devait aboutir le mouvement nationaliste déclenché trois ans plus tôt, Abdtllmecid constituait un obstacle évident par sa qualité de prétendant légitime au trône et par son irréprochabilité. La surveil­ lance exercée sur lui pendant l'occupation d'Istanbul par les Alliés avait considérablement entravé ses déplacements. Mais, à partir de novembre 1922, il aurait suffi que ce Prince patriote fut inconsidéré­ ment montré au peuple des autres villes du pays pour que l'avènement de la ^ p u b l i q u e laïque s'en t r o u v é compromis et retardé de beaucoup.

D'autant plus que l'opinion courante, largement partagée par les repré­ sentants diplomatiques français, était alors que le régime de la Grande Assemblée Nationale n'était pas destiné â se perpétuer, Abdülmecid

devant tôt ou tard monter sur le trône d'pie monarchie constitutionnelle et parlementaire. C'est pourquoi, hormis pour la cérémonie de son inves­ titure et le selâmlik hebdomadaire, Abdülmecid ne fut guère autorisé â sortir de Dolmabahçe au cours des seize mois de son califat. Réclusion

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de fait, assez peu différente de celle qu'il avait connue jusque là, mais cette fois sous l'oeil vigilant d'un nouvel aide-de-camp, le colonel Edib Bey, ami intime de Mustafa Kemal Paşa (22). Certes, ce dernier comptait "bien laisser dépérir méthodiquement l'inviable insti­ tution califale de 1922 et, pour faire la preuve de son inutilité, confiner Abdülmecid dans la plus grande inaotivité. E n novembre 1923, le cortège du selâmlık auquel, avec de faibles moyens matériels, mais le goût d'un artiste, Abdülmecid avait su conférer un apparat éclatant- fut autoritairement réduit à une extrême sobriété par décision de la Grande Assemblée Nationale.

Tout autant que l'institution, c'est le titulaire lui-même qu'il s'agissait d'entourer d'oubli. De la fin de novembre 1922 à février 1924, il serait intéressant de relever dans les quotidiens turcs -dont on sait à quelles pressions gouvernementales ils étaient soumis- le nombre de mentions faites du calife et du califat, et en quels termes. Sauf, bien sûr,en ce qui concerne l'affaire de3 visites de Rauf Bey et de Kazım Karabekir à Abdülmecid et oelle de la lettre de l'Agha Khan -sur laquelle il y aurait d'ailleurs beaucoup à dire- elles devraient apparaître des plus rares. Par ailleurs, il nous semble remarquable que, lorsqu'une campagne de presse de grande ampleur contre le califat fut déclenchée en 1924, elle prit apparemment grand soin d'éviter toute attaque personnelle contre Abdülmecid (23), irrémédiablement irréprocha­ ble. Ceci est, en tout cas, particulièrement net dans les journaux

■turcs en français que nous avons pu consulter, à travers le récit qu'ils font du vote du 3 mars 1924 et de l'expulsion de la famille

impériale (24): même en cherchant entre les lignes, on n'y trouve pas la moindre trace d'hostilité contre Abdülmecid. Bien au contraire, le calife y est montré digne, grave, plein de grandeur d'âme. Le sous- titre du Tanine du 5 mars donne le ton général: Le vali Haïdar bey lui a lu le décret de d é c h é a ^ e de l'Assemblée. Abdul Médiid l'ayant écouté, garde le silence longtemps. Il dit enfin: "Puisque vous travaillez au bien du pays, que Dieu vous assiste"e Officiellement, c'est en la per­ sonne de ce Prince patriote et oonscient des intérêts de la Nation que la jeune République, avec beaucoup d'égards, prenait congé de la Maison d 'Osman. Avec les consignes de silence qui furent données à la presse dans les jours suivants, l'oubli se fit bien vite en Turquie autour du souvenir du dernier calife qui, de son côté, devait dès ce moment connaî tre au cours de vingt années d'exil en Suisse et en France, la période la plus libre de sa vie entre ses livres, ses pinceaux et ses instru­ ments de musique. E n évoquant la Turquie, qui lui inspirait une nostal­ gie bien compréhensible, Abdülmecid ajoutait souvent quelque commentaire laudatif pour le mouvement kémaliste et Mustafa Kemal lui-même (25).

(7)

Nous aimerions rester sur cette vision d*un Abdülmecid Bans repro­ che auquel le sort ne permit pas de donner sa mesure, le faisant vivre reclus ou dans l'oubli et mourir & Paris le 23 août 1944, raison pour laquelle l'événement passa inaperçu (26). Mais, pour cela, nous

souhaiterions pouvoir dissiper l'ombre de quelques doutes.

On peut aisément comprendre que, tout en lui témoignant une affec­ tion certaine, Abdülhamid, dans ses suspicions maladives, se soit fort défié de ce cousin dangereusement libéral et occidentalisé (27)« On comprend que les Jeunes-Turcs se soient défiés de ce Prince tenu pour moins manoeuvrable que la plupart de ses parents et, de surcroît, net­ tement hostile â l'Allemagne. On comprend que Vahideddin avait toutes les raisons de faire surveiller un cowsin, qui prenait ouvertement le contrepied de sa politique et critiquait celle-ci dans les journaux. On comprend que les Hauts-Commissaires britanniques, disposant d'un docile instrument en la personne de Vahideddin, n'aie/tpas cru utile de X se lier â un Prince qui eut notoirement des sympathies anglaises *(28)

et ait tenu sous surveillance cet ennemi de Damad Perid Paça.

Par contre, du côté français, si les Hauts-Commissaires ^efrance et Pellé manifestent envers Abdülmecid estime et confiance -sans trop d'illusions sur l'appui qu'il pouvait réellement apporter aux intérêts qu'ils défendaient-, il est surprenant de voir le Service de i enseigne­ ments de l'Armée multiplier les réserves à son égard, et ces réserves sont de nature â engendrer des doutes sur les motivations réelles du Prince. Ainsi, on lit dans l'un de ces rapports militaires: Après la révolution de 1908. il courait complaisamment derrière les correspon­ dants de journaux, afin qu'ils fissent mousser ses déclarations enthou­ siastes pour la constitution (29). Ceci nous amène â nous interroger sur la raison pour laquelle, trois mois avant sa publication dans la presse en septembre 1919, Jules Defrance ¿avait que le veliahd allait remettre un mémoire à Vahideddin et avait quelque idée de ce qui y serait dit (30). Abdülmecid faisait-il ’’mousser’* sa prise de position patriotique? Qu'écrivit-il a u Président de la République Paul Seschanel qui, le 15 mars 1920, amena le Ministre des Affaires Etrangères, Alexan­ dre Millerand, â télégraphier à Jules Defrance: M. le Président de la République a reçu la lettre autographe du Prince Héritier de Turquie

(...) Il estime ne pas pouvoir dans les circonstances actuelles y don­ ner de réponse. Je vous serais obligé de la faire savoir au Prince Héritier sous la forme que vous .tuerez la plus convenable (31). le 2 e Bureau qui, en général, a à cette époque la plus fâcheuse opinion

d'Ümer Faruk, le définit en 1921 comme un jeune homme de 23 ans, sans aucune autre notoriété que la réclame savante faite autour de son nom par son père, qui voulait le poser comme pouvant en remontrer à n

(8)

’im-porte quel Européen (32). On croit deviner là manoeuvres et opérations publicitaires, apparemment assez naïves, sur lesquelles on souhaiterait en savoir plus. Ceci pourrait-il donner lieu, en définitive à un juge­ ment aussi sévère que celui d'A. de la Jonquière, éditorialiste du quo­ tidien parisien L'Éclair. dans le numéro du 5 mars 1924: On avait

affaire avec A b d u * 1-Ked.1l d . à un personnage à double face, avant Intri­ gué toute sa vie avec les révolutionnaires, tout en étant du dernier bien avec les absolutistes, donnant des gages aux nationalistes d"Angora

tout en négociant, sous main, avec les Anglais. Le Comité Union et Progrès, qui le connaissait bien, se méfiait de lui. Nous voudrions pouvoir penser que cette opinion était d'une excessive malveillance, ou le résultat d'une accumulation de malentendus.

(9)

NOTES

s La

présente étude s'inscrit dans le programme des travaux

de

l'Équipe de Recherche Associée (E.R.A.) n° 57» a u Centre National de la Recherche Scientifique, à Paris. Tous les documents conservés dans les Archives du Ministère des Affaires Étrangères français et auxquels nous faisons référence dans les pagea qui suivent provien­ nent du fonds "B.Levant, Turquie, 1918-1929". Nous nous contenterons donc de les présenter par le numéro du tome et, naturellement, celui du folio.

1. Tome 99, f° 264, lettre de Gaston Jessé-Curely, gérant du Haut- Commissariat, 12 mars 1924; f° 285r, du même, 24 mars 1924. On voit la presse parisienne du temps faire allusion à cette interdiction, notamment L 'Intransigeant du 5 mars, p. 1, et Le Gaulois du 6, p. 2s les tribunaux, dits de l'indépendance, peuvent appliquer la peine capitale sommaire -dit une dépêche de Constantinople- contre toute personne qui commenterait ces événements. E n fait, le risque ne devait pas être si grave puisque, dans un dossiers d'extraits tra­ duits de la presse turque (tome 586, non paginé), on voit Ahmed Emin Bey, dans Vatan du 8 mars, déplorer la hâte et le manque

d'égards témoignés par les autorités dans l'expulsion de la dynastie ottomane. Mais il apparaît que, si les .journaux turcs de mars 1924 parlent effectivement du califat des des excellentes raisons de son abolition, ils n'évoquent apparemment plus la personne du calife après le 5 mars où le récit de son départ donnait encore au Journal d 'Orient l'occasion de publier sa photographie.

2.

Comme on le verra plus loin, note

29,

un rapport établi par le

Service de liaison de l'Etat-Major de l'Armée française et transmis le

23

novembre

1922

par le général Pellé, Haut-Commissaire de la République, témoigne çà et là de quelques réticences envers Abdül- mecid, notamment à propos de cette affaire.

5. O

p

. et loc. clt.î tome 87, f° 108; tome 97» f° 109.

4. Tome 27, if. 12-13.

5. Tome 89, f° 132, télégramme chiffré de Jules Defrance,

20

juin 1919: Je sais de source sûre que le prince héritier favorise le mouvement antigouvernemental et ne reculera pas devant la remise au sultan d'une note lui laissant entendre que, s'il s'y opposait, il mettrait en effet son trône en péril; tome 110, loc. cit..

(10)

7. Tome 90, f° 45, télégramme chiffré de Jules Defrance, 10 août 1919. Tome 110, rapport cité, f° 30.

9. Les Archives du Ministère des Affaires Etrangères conservent deux copies de trsicWîfcorv française de ce texte, apparemment établies par des traducteurs différents du Service de Renseignements de

l ’Armée. l'une se trouve dans le tome 91, ff. 50-52 (elle porte le cachet de la Sous-Direction d'Asie au Ministère des Affaires étran­ gères et la date du 29 octobre 1919). L'autre duns le tome 110, ff. 31-36 (incluse dans le rapport du général Pellé du 23 novembre 1924).

10. Tome 27, f° 39, télégramme chiffré de Jules Defrance, 14 novembre 1919.

11. Tome 91, ff. 165-167, télégramme chiffré de Paul Lépissié, délégué à Trabzon du Haut-Commissariat, 7 décembre 1919, par exemple. Il convient de rappeler qu'à Istanbul meme, une telle éventualité était déjà envisagée dans certains milieux dès février 1919, soit trois mois avant le début du mouvement kémaliste, cf. Gotthard J&schke, "1922'deki Qemanii Sözde Halifeliği", dans Yeni Türkiye'de İslâmlık. Ankara 1972, p. 117 (traduction turque par Hayrullah Ors de

"Das osmanische Scheinkalifat von 1922", Die Welt des lalama. 1/3, 1951, pp. 195-217).

12. Tome 27, f° 61, transmise par une lettre de Jules Defrance d u 17 septembre 1920, f° 60, dans laquelle ce dernier précise qu'en accord avec ses homologues britannique et italien, il s'était con­ tenté d'accuser réception.

13. Tome 94, f° 69, note du 2 e Bureau, 9 novembre 1920; ff. 70-74, rapport du 2 e Bureau, 12 novembre 1920; f° 219, 2 e Bureau, 1er décembre; tome 27, ff. 66-68, 2 e Bureau, 15 février 1921.

14. Tome 95, f° 245; tome 96, f° 3; cf. G.Jâschke, op. etrloc , cit.. 15. Tome 27, ff. 61-62, télégramme chiffré de Pellé, 2 0 février 1921.

La lettre interceptée aurait été datée du 8 février. On trouve dans le tome 96, f 11, une note du 2 Bureau du 14 mai 1921 signalant que les milieux nationalistes tufcs de Suisse parlaient beaucoup d'Abdülmecid oomme du oandidat au trône de la Grande Assemblée Nationale•

16. Tome 110, f° 37, dans un rapport du 2e Bureau transmis par Pellé le 23 novembre 1922.

17. Tome 97, f" 83, dans un rapport du colonel Mougin, représentant à Ankara du Haut-Commissariat, janvier 1922.

(11)

blée Nationale le 1er novembre 1922, cf. tome 110, f° 1.

20. Tome 110, f° 17, télégramme chiffré de Pellé, 19 novembre 1922. 21. Tome 110, f° 75, lettre de Léon Krajewski, consul à Djedda, 17

janvier 1923 , rapportant son entrevue avec Vahideddin, arrivant au Hedjaz pour accomplir le pèlerinage. A comparer avec Jean D e n y , "Souvenirs du Gazi Moustafa Kemâl Pacha", Revue des Études Islami- ques, 1927, 2, p. 147.

22. Tome 98, f° 106, télégramme chiffré de Pellé, 25 janvier 1923. 23. Tome 99, ff. 226-228, Gaston Jessé-Curely, Haut-Commissaire par

intérim, signale dans une lettre du 17 février 1924 la campagne

engagée par 1 11l e r l . quotidien proche d u parti au pouvoir, contre la dynastie ottomane, traitée de "parasite". N'ayant pu consulter la collection de ce journal, nous ignorons s'il faut ajouter foi à un article du Daily Telegraph du 1er mars 1924 (traduction française dans le tome 99, ff. 248-249), d'après lequel une caricature du type le plus ignoble a été publiée récemment dans cette feuille, où l'on voyait un monsieur d'un certain âge, ressemblant de près au calife. et serrant dans ses bras une créature, à, l'air. d,iss,o,lu. et commun sur un canapé comme on en trouve dans le palais impérial.

tandiB

que derrière eux un vieux paysan anatolien à demi-affamé déverse sur le canapé ses économies ai durement gagnées. L'inten­ tion malveillante de cette caricature est manifeste.

24. Tome 110, ff. 162 (Journal d'Orient du 4 mars 1924), 163 (Stamboul d u 5 mars), 167 (Tanine du 5).

25. Par exemple, dans une interview publiée le 14 mars 1924 par

Le Journal de Paris: Ceux qui m'ont chassé ont rendu de très ¿grands services à la Turquie et quand ma pensée retrace leur carrière, mon admiration enthousiaste les accompagne jusqu'à Imyrnel

26. Paris était, à cette date, quelque peu coupé du reste du monde. L'insurrection y avait éclaté le 19 août et les combats de rue sc ' poursuivirent jusqu'au 25...

27. Paul Gentizon, Mustapha Eemal ou l'Orient en marche. Paris 1929, pp. 32-33.

28. Tome 110, f° 13, télégramme chiffré de Pellé, 18 novembre 1922. 29. Cf. supr . note 2.

(12)

31* Toe» 27* í ° S* brouillon do dépêche*

32* T

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¿7* * ° 68*

(13)

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études

turques

13, Rue d e Santeuil 75231 PAR IS C é d e x 05

de la iiecherche Scientifique

LETTRE DU VELÎAHD ABDÜLKECÎD A MEHMED VI VAHÎDEDDÎE

,

SEPTEMBRE 1919.

j

("Traduction française figurant aux Archives du Ministère des Affaires Étrangères, à Paris, Série E, Levant. Turquie. 1518-1829. tome 110, ff. 31-36, et tome 91, ff. 50-52. Les variantes les plus notables sont indiquées)

A Sa Majesté Impériale le Sultan.

Exposé spécial de son humble serviteur.

Je considère comme un devoir d'exposer & votre Majesté les ques­ tions suivantes que j'estime extrêmement importantes au point de vue des intérêts suprêmes du pays.

Depuis quelque temps en Anatolie, un mouvement se dessine qui tend à ne pas reconnaître le Gouver­ nement central; de plus, une ère de brigandage s'ouvre et rappelle le mouvement des Djilalis, ce qui aura un résultat désas­ treux pour le pays (t.9l).

En étudiant avec attention la situation, on voit que cet état de choses est du principalement à l'incapacité du gouvernement actuel à. gérer les affaires de l ’État dans une période aussi critique, et pro­ vient des causes ci-après.

, , > (constituer, à

Constan-Depuis x armistice, on n est pas parvenu a(instituer tant au centre (tinople, un Gouvernement fort, ayant la confiance de la îTovince (t.9l)2 (de l'Empire que dans les provinces, un gouvernement de nature a inspi-

)

rer confiance et réconforter les esprits (t.llû). Au lieu de prendre, comme tout le monde l'attendait, des mesures tendant à l ’établissement du droit et de la justice et au salut du pays, on s ’est laissé guider par des rancunes et des passions, semant ainsi la désunion parmi la population et donnant lieu aux dissensions et aux querelles intestines tant désirées par les ennemis de la patrie. Le désordre qui continue â régner dans l'administration et leéN ambitions de parti (t .91 : des partis politiques) de plus en plus attisées ont créé dans les esprits, tant dans la capitale aue dans les provinces, un désarroi toujours croissant

Il est hors de doute que les troubles qui, depuis quelque temps, se manifestent dans certaines par­ ties de 1 'Aratoire par une tendance à ne pas reconnaître le gouvernement central et le brigandage qui rappel­ le l'époque des "Djelalis" auront, à Dieu ne plaise, des conséquences pénibles (t.110).

(14)

qui, dans des circonstances aussi graves qu'extraordinaires, fait croi­ re que la noble nation ottomane est privée d ’unité nationale et tend â se décomposer, Il est inutile d ’expliquer tout le tort matériel et mo­ ral qui en découle. Non seulement on n'a pas fait son possible en vue de prendre des mesures judicieuses de nature à réconforter les coeurs des populations, des parties de la patrie qui, comme les vilayets de Smyrne et d'Andrinople, et les vilayets orientaux, sont exposés à une menace continuelle, mais on a également refusé le concours nécessaire du gouvernement aux efforts patriotiques déployés par la population en vue de la défense des intérêts nationaux. A u lieu de songer à diriger et à canaliser les nobles sentiments de défense de la patrie qui se sont surtout réveillés dans la population après les horreurs de Smyrne, le Ministère de l'Intérieur a voulu compromettre les manifestations de ces sentiments en les qualifiant d ’actes de pillage et de vandalisme, qui serait au service des Unionistes mal assouvis (seulement dans le t.9l), ce qui a provoqué une désillusion profonde dans tous les coeurs. D'autre part, les déclarations du grand-vizir au sujet de|^y

Çdes provinces orientales (t,91) Z a

( d ’une vaste Arménie autonome dans les vilayets orientaux (t.110))' “ voqué ime grande affliction parmi la population de ces régions et lui a fait croire q u ’on voulait céder son pays àj-,L , "-u 'A" ;

1

* <(. Sous

J

(l’ennemi (t. 91

J)

l'impression de ces faits, la population a perdu tout espoir en l'acti­ vité du gouvernement et a été portée à chercher elle-même les moyens du salut.

Alors qu'il est d'une nécessité absolue de prendre des mesures en vue d'apaiser l'inquiétude et le mécontentement de la nation, on persis­

te toujours à ne pas accorder d'importance â cette tache capitale. Il est clair que les espoirs qui s'étaient éveillés dans toute la population à l'occasion defï?*r e . ion (t.110) , U la -

*

(1*invitation de nos délégués (t.91)) conférence de la Paix seront changés en désillusion,

comme ce fut 1% cas en Europe, aussitôt que les

mémoires échangés seront publiés, et le mécontente­ ment déjà existant augmen­

tera encore davantage. le mémoire remis par Eerid pacha à la conférence de la Paix est regrettable. Sur la question de l'entrée en guerre, des déportations et des massacres qui ont été touchées sans nécessité, on a négligé les preuves qui étaient de nature à atténuer la respon­ sabilité de l'état et de la

la maladresse de oes délégués qui ont parlé sans nécessité de massa­ cres, de déportations, a fait suppo­ ser que le peuple turc était le seul responsable de ces crimes.

(t.91).

(15)

nation et on a donné lieu à ce que toute la responsabilité soit

imputée â la nation. On a passé sous silence les horreurs dont a été victime la. population musul­ mane qui a été massacrée et ex­ terminée par centaines de mil­ liers en Roumélie, sur les fron­ tières orientales et dernière­ ment encore à Smyrne.

Dans un autre passage, il a été dit que l ’Empire est e$ proie au désordre et a besoin d'etre a i d é , ce qui a ouvert la porte aux interventions étrangères.

On a oublié q u ’au sud de la chaing du Taurus, dont on n ’aurait pas du parler, il y a les vilayets d'Ada- na, d'Alep et de Diarbékir et les sandjaks de J'Iarache et d'Ourfa dont la grande majorité de la po­

pulation est turque. Par des dé­ clarations déplacées de ce genre, on a perdı^ plus d'une occasion précieuseAqui s'était présentée et on a meme fourni à nos adver­ saires des arguments utiles.

Quant à la conférence de la Paix, elle constitue tout entière un document de nature à jeter l'éveil dans la population. Elle 6 3t pleine d'affronts sans exem­ ple dans l'histoire diplomatique et c'est la tournure du mémoire de Eerid pacha, tournure incompa­ tible avec les usages et le style diplomatiques, qui a provoqué ces affronts.

On a oublié de défendre les régions habitées par des milliers de Turc3 au sud du Taurus, les vilayets d'Adana, d'Alep et de Diarbékir et les sandjaks de Marache et d'Ourfa. Aussi le

fameux mémoire de Perid Pacha nous a fait perdre l'occasion unique qui nous était donnée pour noue défen­ dre, et a, au contraire, fourni des armes contre nous (t.9l).

Quant à la réponse de la

conférence de la Paix, elle cons­ titue tout entière un document de nature à rester gravé dans la mé­ moire de notre peuple. Elle est pleine d'affronts sans exemple dans l'histoii*e diplomatique et c'est Perid pacha qui l'a attirée par son ignorance des usages diploma­ tiques (t.9l).

clairement quel est le véritable "Le Temps" du 30 juillet montre

état de choses. La confiance déjà très minime que l'Europe avait en (perdue (t.9l)~

¡.compromise nous avons été nous ayant été de cette façon tout à fait|^

en butte à l'affront sans exemple du renvoi à Constantinople de notre (J'attire votre attention sur les trois points suivants(t .91/ t- -ga 1 ‘(Cette fin réservée à notre délégation provient des causes

J

suivantes :

, (La majorité du peuple n'a aucune confiance en Perid pacha (t .91}? ■"■‘“ /Meme le Conseil des Quatre a compris que Perid pacha, qui est le} chef d'un cabinet au sujet duquel il a été dit dans plusieurs télégram-mes et déclarations qu'il a perdu la confiance de la majorité de la nation, n'était pas qualifié pour défendre les droits de cette même nation.

0 (Le retard de la conclusion de la paix axigmente les troubles dans ^ ( L ' e x t e n s i o n du désarroi dans le pays étant conforme aux intérêts <le pays et fait le jeu de l'opposition (t.9l).

(de nos adversaires, on a contribué par l'ajournement de la paix à l'augmentation de ce retard.

(16)

3.- Il sera possible de trouver entre temps des ^moyens de remédier aux rivalités euro­ péennes que provoquerait notre partage

la situation est donc gra­ ve Naturellement il faudrait pour sauvegarder l'honneur et la dignité de l'ntat et de la nation, donner sans tarder une réponse appropriée, faire au besoin les démarches nécessaires et en tout cas ne pas omettre d'appliquer les sanctions qui s'imposent â ceux qui ont pro voaué ces résultats lamenta­ bles .

La réponse

raies qui ont été décidées man. On voit bien qu'on tient

a3.- La décision à notre égard traîne trop en longueur et il est à craindre que nos ennemis ne trou­ vent la solution pour notre partage

( t .91).

La situation est donc excessi­ vement dangereuse. Il faut rapide­

ment punir la personne qui l'a créée et donner le pouvoir à ceux qui pourront sauver le Pays et sauvegarder son honneur (t.9l).

les lignes géné- sujet de l'Empire otto- 1 'administration

otto-i

donnée au mémoire par la à ne laisser so\is de Perid fixe (t.9l) fait prévoir conférence au

3

mane aucun autre élément que l'élément turc»

Les assertions et les indices au sujet des limites qui seront laissées au développement du peuple ottoman sont dignes d'attention. La dernière modi­ fication de la conférence au sujet de la nécessité d'ajour­ ner pour quelque temps encore la question ottomane, qui de­ manderait une nouvelle étude à cause du choc des intérêts des autres États, mérite toute

notre réflexion. La publication sous une forme presque officiel­ le de la nécessité de recourir à la décision du Congrès pour que l'Amérique puisse assumer un mandat pour l'Arménie et Cons­ tantinople .

La solution à notre sujet est retardée parce q u ’elle intéresse d'autres Puissances; on consulte

l'Amérique sur un. mandat en Arménie et à Constantinople (t.9l).

sujet des intérêts qui doivent etre Les déclarations du nouveau délégua italien au

italiens en Asie turque, sont des points importants

étudiés avec soin, vu. leur corrélation avec l'ajournement. Surtout dans la question de

mandat, la défense de nos droits fondamentaux, confor­ mément aux principes et aux

conditions du Califat demande une étude très approfondie.

E n résumé, on veut mettre la main sur notre indépendance (t.9l).

Quoique la conférence prétende qu'elle se livrera à des études approfondies au sujet de l ’Empire ottoman, je suis d'avis, en jugeant du cours que prennent les choses, qu'on ne saurait s'attendre à ce qu'elle demeure fidèle aux principes proclamés et qu'elle se conforme entièrement en ce qui nous concerne aux exigences du droit et de 1 'équité.

(17)

Je n'espèçe la sauvegarde de nos intérêts que de la capaci­ té dont feront preuve l ’Etat et la nation agissant en parfait accord pour la défense de leurs droits, et de la perspicacité q u ’elles manifesteront dans l'appréciation du^but qu'elles pourront etre à même de réaliser.

L'union de tous les éléments de l'Empire, l'arrivée au pouvoir d'un gouvernement désintéressé, compétent} rompu aux affaires, libre de toutes entraves, peuvent seules sauver l'Empire, car le moment est terri­ blement critique pour nous (t.9l).

Aussi est-il indispensable de prendre sans retard les mesures préconi­ sées ci-après.

Si on perd son temps en se laissant dominer par des pas­ sions et des considérations d'intérêts personnels ou par des espoirs futiles, on lais­ sera. intervenir une entente entre les Puissances occiden­ tales et alors, à Dieu ne plai­ se, le démembrement de l'Empire s'en trouvera grandement faci­ lité (t.110)

Les mesures proposées sont les suivantes?

1 - LeStr?ne

* (siège du Khalifat et du s

(pays et de la nation (t.91) ? , . ,

i (ment de la nation et de l'Etat )

1

ne uC'1-^ pencher vers aucun parti et doit, de son poste élevé, maintenir l'équilibre général et assurer

ultanatj> iul

appui naturel du point de

rallie-l'harmonie entre les divers courants d'opinions et les mouvements nationaux (seulement dans le t.110).

2.- Comme dans une période aussi grave on ne saurait négliger la volonté nationale, et comme d'autre part il est inconcevable et illogi­ que de vouloir assumer toute la responsabilité, il faut immédiatement procéder aux élections et convoquer le plus vite possible le Jhrlement

(seulement dans le t.9l).

3. - Il faut mettre définitivement un terme aux haines de parti et ne pas accorder d'importance à des partis dont les principes politiques ne

sont pas encore bien formés (seulement dans le t.110). Un cabinet de concentration doit être constitué d'hommes d'Etat expérimentés et ver­ sés dans les affaires qui, par leur esprit d'équité et par leur capacité, ont gagne la confiance de la nation (seulement dans le t.110).

4. — La situation internationale n'étant pas encore bien précisée, il faut constituer un corps consultatif composé d'hommes d'Êtat capables et munis de connaissances spéciales

afin d'étudier sans retard des propositions précises et raison­ nables de nature à assurer les buts réalisables dans les

condi-afin de délibérer sur les intérêts du Pays et exposer à tout l'univers le résultat des délibérations en devançant les décisions qui

(18)

pour-venir des^décisions contraires aux intérêts vitaux du pays.

5. - Prendre d'urgence les mesures administratives qui s'imposent et pour rompre définitivement avec le passé et mettre fin à certaines

manifestations déplacées, proclamer une amnistie générale.

6. - Mettre à l ' é t u d e # 9 prosra™ 9 mouvement d'Anatolie (t.91) ^ fies revendications des comités constitues en Ànatoli \ et accep'te:r et mettre à exécution celles d'entre elles qui,

suivant le cas, seraient e o n f .

7. - déployer tous les efforts en vue de mettre un terme aux haines intestines qui prennent de jour en joxir plus d'extension parmi la popu­ lation et ramener le peuple musulman à l'état d'un bloc imi afin de montrer au monde -entier mie nation résolue et n'ayant qu'un seul but, un seul intérêt.

Le retard apporté dans la mise à exécution de ces points importants pouvant, à Dieu ne plaise, provoquer une catastrophe irréparable,

je considère comme une trahi­ son de cacher ces choses à Votre Majesté et je me permets de lui soumettre cet exposé.

Ce serait être traître à son pays que cacher ces vérités à Votre Majesté, c'est ce qui m'encourage â les lui présenter en ajoutant qu'en ne les appliquant pas c'est courir au devant d ’un désastre pour le Pays (t.91).

K

Note du Service de Renseignements à la suite du texte, tome 91, f° 52:

Le Prince a fait paraître sa lettre dau3 le 11 MB MLLE TT11 dont les rédacteurs ont été arrêtés, puis relaxés. Il

habite sur lu rive d'Asie è, Scuta ri. Le Gouvernement crai­ gnant qu'il ne rejoigne MOUSTAPHA. KBUaL fait surveiller activement sa résidence par les polices Turques et Anglaises.

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Benzer Belgeler

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