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Jusqu'alors c’était l'usage qu’à chaque avé- nçmcnt de souverain, un ceriain nombre des itschoglans des trois sérails de Galata, d'Ibra- him-Pascha et de l'empereur, fussent appelés dansdes rangs des sipaliis ou à d’autres places. Comme cette fois il ne fut question de nulle promotion de ce genre, les itschoglans du sérail de Galata commencèrent à s’agiter. Mais avant de raconter ces mouvements, il est néces saire de dire quelques mois sur l’organisation des pages de la chambre et de l'institution de ces cadets. La cour ottomane se composait de Iroi,s sérails : un à Andrinople. un autre à Ga- lata, et le troisième à Gonst niinople, fondé par Ibrahim Pascha, le grand vesir de Suleiman. Celaient de jeunes garçons, choisis parmi les recrues d’enfants arrachés aux chrétiens, par ticulièrement en Bosnie et en Alban e, on les formait au service de la porte ou rie la cour. De celte école ils passaient dans les corps des sipaliis ou dans les dernières des six chambres du palais, appelées la grande et la pciilecham- bres, pourern t er enfin dans les quatre chambres
ils d Àn-(serai-agasi). Les itschoghlans des serai drinople, de Galata et d’Ibrahim-Pascha, de la grande et de la petite chambre, étaient vêtus de drap; les habils de ceux des quatre chambres supérieures étaient de soie; les premiers por taient des kaftans; les autres n’en avaient pas: au lieu d’avoir la tète rasée, comme les Orien taux en général, ils faisaient retomber une
l longue touffe de cheveux par-dessus l’oreille Le signal de la révolte des pages partit du sérail de Galata. Dès le lendemain de l’avéne- ment de Mohammed au trône, quelques-uns de ces élèves réclamèrent à grands cris auprès du grand vesir, du mufti et desagas des troupes, leur sortie de l’école et de l’avancement. A peine informés de ces clameurs, les aspirants de la grande et de la petite chambres, se sentirent animés du désir de faire cause commune avec leurs camarades des sérails extérieurs. Ils adres sèrent par écrit au kapu-aga des représen tations qui restèrent sans réponse. Une autre pièce de ce genre, destinée au grand vesir, tomba entre les mains du préfet du sérail ( le serai-agasi) qui le remit au kapu-aga, en de
mandant la répression de telles atteintes à l’ordre. Le kapu-aga vint, avec quatre-vingts sulufluballadschis (eunuques blancs), quarante à cinquante gardes de la porte du sérail et des recrues de janitschares, dans la grande cham bre , et les apostropha ainsi : « Misérables ! que
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CS¿^±£> V J ' ** <J ^ yi ^ J 'corruption ; le trafic des emplois publics con tinua comine auparavant, et loi-môme exigea de l'argent des titulaires auxquels il avait con féré gratuitement des gouvernements immé diatement après l’avénement du jeune souve rain. A ces causes de désordres vint encore sc joindre la mutinerie des pages, irrités de la limitation donnée au nombre des aspirants ap pelés aux emplois. Deux jours après l'admis sion de deux cents élèves dans les rangs des sipahis, ceux du sérail de Galata, qui avaient d'ailleurs à se plaindre de l'inspecteur de la ville ( schehr-emini) à cause de l'insuffisance de leur approvisionnement de vivres par lui fourni, ne voulurent plus sc laisser contenir. Us forcèrent les portes de leur collège et sc rendirent ù Constantinople devant le sérail d’ibrabim-l’ascha, dont les élèves fraternisèrent aussitôt avec eux. L’aga des janitschares vint avec la garde urbaine pour les déterminer ù retourner dans leur collège : mais ils le chas sèrent. A cette nouvelle, les élèves de la grande et de la petite chambres. déjà excités par des billets de leurs camarades de Galata, sc soule vèrent. Tous ensemble sortirent du sérail et oc cupèrent , à Constantinople, l’Eltschichan, c'est- à-dire . le karawanserail où jadis étaient
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İstanbul Şehir Üniversitesi Kütüphanesi Taha Toros Arşivi