LE NOUVEAU GH AXD-V1/IH Kutchuk Saïd pacha. un des [.hj- an ciens dignitaires de l'Empire ottoman — né à Erzeroum en 1833 — vient d'être ap pelé pour la cinquième fois à la charge ■ le grand-vizir, en remplacement de Hajil j Rifaat pacha, décédé récemment.
Le choix que vient de faire le sultan ! n a rien de surprenant : Saïd, bien que vivant depuis six ans dans une retraite absolue eu son conak de Nichantach, et considéré comme étant en disgrâce, était fréquemment appelé à Vildiz, notamment dans les moments difliciles que traver- ' sait 1 Empire, et conférait longuement 1 t avec Abdul-llamid. Car il n'a jamais cessé ! de jouir de la confiance de son maître.
Bien que se réclamant de la Jeunc- Turquie, et se disant partisan des ré formes, le pacha n'a, au cours de sa longue carrière, rien négligé qui fût de nature h s'attirer la bienveillance impé riale. C’est lui qui encouragea le sultan à supprimer la Constitution, en 1877, et à concentrer à Vildiz le pouvoir de la Su blime Porte.
Son dernier grand vizirat date de 1895. Il tomba au lendemain du 30 septembre, jour de la grande manifestation armé nienne, signal du premier massacre qui ensanglanta les rues de Constantinople. Remplacé par Kiamil pacha, qui dut céder
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sa place à Halil-Rifaat. Saïd pacha était resté populaire dans le parti Vieux-Turc. Les fusiliers albanais demandèrent ins tamment au Sultan de le rappeler aux affaires. Abdul-Hamid s'y refusa, mais, re doutant une rébellion, il persuada à Saïd,à force de prières et de menaces, de se sa crifier aux intérêts du trône. Le pacha se réfugia alors à l'ambassade d'Angleterre, sous prétexte qu'il était en danger. Abdul- Hamid l'invita à en sortir, le vizir s'y re fusa et ne se rendit qu’aux raisons de M de Xelidoff, ambassadeur de Russie Cette escapade ruina la popularité de
LK NOUVEAU GRAND-VIZIR Kulchuk Saïd pacha, un des plus an ciens dignitaires de l’Empire ottoman — né à Erzeroum en 1835 — vient d'être ap pelé pour la cinquième fois à la charge de grand-vizir, en remplacement de Ilalil Rifaat pacha, décédé récemment.
I.e choix que vient de faire le sultan n a rien de surprenant : Saïd, bien que vivant depuis six ans dans une retraite absolue en son conak de Nichanlach, et considéré comme étant en disgrâce, était fréquemment appelé à Yildiz, notamment dans les moments difficiles que traver sait 1 Empire, et conférai! longuement avec Abdul-Ilamid. Car il n'a jamais cessé de jouir de la confiance de son maître.
Bien que se réclamant de la Jeune- rurquie, et se disant parljsan des ré- : formes, le pacha n'a, au cours de sa I longue carrière, rien négligé qui fiït de ! nature â s'attirer la bienveillance impé
riale. C'est lui qui encouragea le sultan à supprimer la Constitution^ en 1877, et à concentrer à Yildiz le pouvoir de la Su blime Porte.
Son dernier grand vizirat date de 1895. Il tomba au lendemain du 30 septembre, jour de la grande manifestation armé nienne, signal du premier massacre qui ensanglanta les rues de Constantinople. Remplacé par Kiamil paclia. qui dut céder
sa place à llalil-Rifaal. Saïd paclia était resté populaire dans le parti Vieux-Turc, j Les fusiliers albanais demandèrent ins tamment au Sultan de le rappeler aux j affaires. Abdul-Ilamid s y refusa, mais, re
doutant une rébellion, il persuadait Saïd,à force de prières et de menaces, de se sa crifier aux intérêts du trône. Le pacha se réfugia alors à l’ambassade d'Angleterre, sous prétexte qu’il était en danger. Abdul- Ilamid l'invita à en sortir, le vizir s'y re fusa et ne se rendit qu'aux raisons de M. de Yelidoff, ambassadeur de Russie, i Cette escapade ruina la popularité de
Phot. Faissot, Limoges.
dans une embuscade, au cours d'un en gagement près d’Abovombé, le 22 octo bre, qu'il a été mortellement atteint pat- une balle ennemie.
L E S T H É Â T R E S A l'Odéon. deux pièces nouvelles vien nent d’être données. D'abord, lions la loi. un acte où M. L. Victor Meunier nous dépeint en vers excellents la mélancolique figure de Condorcet, réfugié après l'exé cution des Girondins chez une bonne dame qui risque sa vie pour le sauver. Lu peu honteux de survivre â ses amis et ne vou lant pas exposer les jours de son hôtesse, le célèbre philosophe va de lui-même au devant de la mort. Puis, La Maison, pièce en trois actes de M. Georges Mitchell : c’est l'histoire émouvante et très bien conduite d'un négociant havrais dont l'am bition est de transmettre à son pelit-fils la maison qu’il a fondée ; de fâcheux ha sards lui apprennent que l'enfant n'est pas de son sang: mais, après bien des angois ses, l'amour qu’il a pour cet innocent fail taire son orgueil: il pardonne â la mère et au fils. Très bien jouée, surtout par M11’ B. Bady, cette pièce a été accueillie avec une grande faveur.
Au Théâtre Antoine, spectacle coupé et court, ce qui a été loin de nuire au suc cès. Un acte sans grande importance de M11* Berthe Reynold, Petite Femme, précède ,1« Téléphone, un drame en deux actes de MM. André de Lorde et Ch. I'oley, qui a été vivement applaudi. L ’idée en est originale. Un bourgeois de Paris a laissé sa femme et son enfant dans une maison de campagne reliée par le téléphone au domicile d'amis chez lesquels il est des cendu. Mis en communication avec sa femme, le malheureux assiste, pour ainsi dire, au meurtre des siens par des mal faiteurs. Cette émouvante scène a été admirablement jouée par M. Antoine. Le spectacle se termine par les Balanres, co médie en un acte de M. Georges Courte- line qui a complètement déridé le publie. L ’auteur nous entretient, pour la seconde fois, avec la bonne humeur que l'on sait, de cet instrument bizarre et si souvent faussé qu’on appelle les Balances de la Justice. Il faut aller entendre M. Dumérn commentant certains articles du Code : rien n’esl plus drôle.
I Illustration, publiera en supplément avec son prochain numéro. VEnii/me, par M. Paul llervieu, de l’Académie française.